Bonjour,
Depuis plusieurs semaines les sondages n’accorde plus une confiance majoritaire au chef de l’état, mais malheureusement confirme la côte du Premier Ministre Fillon... Espérons que les listes de rassemblement aux municipales aient garanties une représentation de la diversité des forces de gauche (sans hégémonie d’aucune force politique et sans mépris à l’égard des autres forces, ce qui est encore trop souvent le cas aujourd’hui dans beaucoup d’endroits), permettent ainsi de de créer la dynamique nécessaire pour s’opposer au rouleau compresseur de Sarkozy et de ses amis du MEDEF, de l’UMP et du MODEM.
Résistons et Ripostons à la politique portée par Sarkozy et son gouvernement et construisons les outils politiques nécessaires pour porter un projet de transformation sociale progressiste, permettant de construire une société plus humaine, plus juste et plus solidaire, les uns l’appelant communisme, les autres une République Sociale, d’autres socialisme, d’autres développement soutenable et durable, visant de fait à dépasser le capitalisme, en particulier sa forme financière et mondialisée ! Il y a beaucoup de commun dans tout cela en particulier l’idée et l’expérience de la solidarité qui rassemble et complète qui est plus efficace socialement et humainement que la concurrence qui divise et oppose les êtres humains.
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Cordialement,
Dominique BELOUGNE
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Au Sommaire de la Lettre No 48 :
1) Ford Banquefort : Porter l’espoir populaire
2) Emplois industriels : Derrière les chiffres, des drames
3) Conseil national du PCF : Des candidats offensifs
6) Seine-Saint-Denis : Banlieue rouge, Bartolone passe la ligne jaune
7) DROITE : Devedjian met les points sur les « i » de son anticommunisme
8) Une ville à la loupe : À La Courneuve, les jeux sont loin d’être faits
9) Tarnos : une référence davantage qu’un bastion
10) Le pari solidaire des communistes dans la capitale
10bis) A la une du site de PRS
11) Entre vert clair et vert foncé
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& Enseignement Supérieur et Recherche &
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13) Des universités réduites à la pensée unique
15) L’école dans la tourmente néolibérale
16) Éducation : Stéphane Bonnéry « L’élève en échec, par essence, n’existe pas »
17) BORDEAUX. L'Ecole du service de santé des armées déménagerait pour Lyon
18) SNCS-FSU : Amplifier la riposte pour stopper la politique du gouvernement
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& Elections Municipales et Cantonales &
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24) « Un courant d’air frais souffle sur La Réole »
25) Canton de Blaye : « Notre programme » par Jean-Marc LAPOUMÉROULIE et Patricia MERCHADOU
26) CANTON DE BRUGES-LE BOUSCAT. Propositions pour les jeunes et les personnes âgées
30) « Quel avenir pour ce site de Blanquefort ? » Par Stéphane Le Bot
31) « Un petit vent frais qui picote les joues… » Par Michel HILAIRE
32) « Un plan pour les Crèches, l’exigence d’un service public » Par Corinne Versigny
33) La liste des candidats de la liste « Bègles pour tous » conduite par Jean-Jacques PARIS
36) MUNICIPALES à ST CAPRAIS de BORDEAUX. Jean-Paul Petit brigue un nouveau mandat de maire
37) Sainte-Eulalie : Réussir ensemble !
38) LE BARP. Les militants ayant rejoint Objectif le Barp sont exclus du PS
43) [MUNICIPALE 2008] – Le programme d’Alain ROUSSET pour Bordeaux
60) LA TESTE-DE-BUCH. Les projets des Verts vont au-delà du canton
63) LES VERTS. Sous la bannière de la solidarité aux cantonales
64) Le Lot-et-Garonne pourrait virer à gauche
65) Toulouse : au Capitole, la mêlée pousse à gauche
66) La gauche fait la course en tête à Marseille
67) Pétition : Ford Blanquefort a un avenir
69) La pétition nationale contre "base-élèves".
70) Les CNE "requalifiés" en CDI…ou en CDD
71) Fonction publique : Pas d’accord sur les salaires des fonctionnaires
73) L’HUMANITE DES DEBATS. La France est-elle encore une puissance industrielle ? La Table ronde.
74) Pétition : Sauvegardons la laïcité de la République
75) LA CHRONIQUE DE CYNTHIA FLEURY : L’investissement social
76) « Justice : Le cercle vicieux carcéral » PAR DANY STIVE
77) URBANISME. La CGT s'inquiète du licenciement de trois femmes d'entretien salariés de la SAEMCIB
81) BÈGLES. Neuvième jour de grève à la Papeterie
88) « La Chronique des idées reçues » Par Gérard Loustalet-Sens
90) André Gorz, écologue et critique du capital
91) Parution. Les lumières de Bagdad
92) Une histoire de la naissance d’Israël qui bat en brèche des mythes et des tabous
93) Cityzenmag : Un nouveau média d’information à Bordeaux ?
94) Réflexions d’un maître d’aujourd’hui qui donnent envie de revenir à l’école
95) Quelle morale pour aujourd’hui ?
96) LA CHRONIQUE DE CYNTHIA FLEURY : La géni-diététique
98) Onfray: "Il y a un défaut d'intelligence tous azimuts"
99) Alain Badiou: "Il y a une barbarie sarkozienne"
100) Daniel Bensaïd s'attaque à la "boursouflure" de BHL
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& Une autre Europe est possible &
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101) Chypre élit un président communiste
102) Hambourg : Die Linke ébranle toujours plus le jeu politique germanique
103) Franco Giordano « L’Italie ne doit pas devenir une province du modèle américain »
105) BANQUE NORTHERN ROCK. La décision du gouvernement britannique a été plutôt mal accueillie hier
106) Berlin : 5,2 % d’augmentation pour les sidérurgistes allemands
107) Référendum. Le peuple irlandais pour le « non » au traité de Lisbonne
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& Un autre Monde est possible ! &
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108) Forum Social Local de Gironde : Un autre monde est possible !
110) Nations unies : Le processus onusien de désarmement mis à mal
111) Tchad : Haut Déby pour la connexion Françafrique
112) Cuba : L’après-Fidel a commencé
113) Territoires occupés en Palestine : Chaîne humaine contre le blocus de Gaza
114) Etats-Unis : Obama proche de la victoire
Si vous le souhaitez les Lettres précédentes peuvent vous être envoyées. Si vous souhaitez faire partager un point de vue, un texte publié utile à la réflexion de toutes et de tous, c’est bien entendu possible. Ecrivez à Collectif.UnivBx@Gmail.com
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Michel Dubertrand, Jean Claude Conte et Gilles Penel ont tenu une conférence de presse, lundi 18 février 2008 devant la gare de Blanquefort. « L’emploi, qu’il soit industriel, tertiaire, public est une donnée première du devenir économique, social et donc du devenir humain de notre société », déclarait Michel Dubertrand. Et l’emploi industriel, transformation créatrice de la matière est la source première de toute richesse civilisatrice, où l’intelligence individuelle au sein du collectif humain prend toute sa dimension. Mais pour cela le développement industriel doit sortir du seul dogme de la rentabilité au service de l’actionnariat financier. Il faut donc investir fortement dans la recherche, l’innovation, les salaires, la démocratie. La démocratie est un vecteur efficace, décisif pour le développement économique. Quelle dramatique erreur de ne pas s’appuyer, écouter cette intelligence individuelle et collective des salariés et de leurs représentants syndicaux.
--- Deux exemples
N’est-ce pas à partir de cette intelligence productrice de propositions concrètes, sérieuses, de développement que nous aurons réussi tous ensemble à sauver le site industriel de la Sogerma et plus de 600 emplois ? Et pourtant, là aussi nous avions à faire face à un choix délibéré de totale fermeture, de désertification de ce site par un membre important du CAC 40. Et bien, c’est à partir de ce même combat antilibéral, de cette même intelligence que Jean-Claude
Conte et Gilles Penel, salariés et syndicalistes de Ford, démontrent comment non seulement sauver, mais développer le site industriel de Blanquefort. »
--- Investir le champ politique et institutionnel
Et le secrétaire départemental du PCF disait sa satisfaction de voir ainsi des salariés, des syndicalistes investir le champ politique, le champ institutionnel. « Cet investissement politique ne tombe pas du ciel, il est le fruit de nombreuses rencontres déjà tenues entre les salariés de Ford, leur CE, leurs organisations syndicales et les communistes, leurs élus. J’ai en tête les rencontres de l’intersyndicale, en 2006, avec les élus et militants de Blanquefort, ainsi que Jean-Jacques Paris, pour le groupe communiste du Conseil
Général, Max Guichard, pour le groupe communiste à la CUB, et moi-même.
--- Rendre l’argent utile
Déjà nous posions la question d’une autre utilisation de l’aide publique aux entreprises : 65 milliards d’euros d’aides publiques aux entreprises, cela représente plus de 1 000 euros par habitant de notre pays qui sont donnés aux entreprises, alors oui, nous sommes en droit de demander des comptes quant à l’utilisation de cet argent public. Les entreprises, les institutions peuvent être, sous des formes différentes bien sûr, un même lieu de combat, de rassemblement. Pour résister à cette politique menée à la hussarde par Nicolas Sarkozy et pour construire des propositions et projets alternatifs, socles d’une société où le social et donc l’humain soient les moyens et la visée de tout développement. Et bien cet engagement de Jean-Claude et Gilles, lequel n’est pas membre de notre parti, viennent renforcer cet engagement d’utilité et de dévouement que portent les élus communistes. Cette utilité, vérifiée dans le cadre du développement économique, peut l’être également sur d’autres questions essentielles comme la ligne de ceinture SNCF véritable RER d’agglomération qui devient, enfin, une priorité pour l’ensemble des élus et décideurs.
Résistants, rassembleurs, constructeurs, responsables, voilà ce que veulent être les communistes, les élus communistes, les candidats soutenus par le PCF.
Et aux soirs du 9 et du 16 mars, c’est bien leur nombre qui marquera l’espoir pour un vivre mieux et l’inquiétude de Sarkozy et de ses alliés locaux, lesquels seront obligés d’entendre ce message populaire.
=====> Salarié et syndicaliste de Ford depuis plusieurs années, dès les prémices du désengagement de notre direction sur le site de Blanquefort j’ai compris que le rassemblement des salariés et de la population serait le moteur de résistance constructive pour la pérennisation des emplois. Au fur et à mesure de cet engagement et du développement de cette lutte, j’ai compris combien l’intervention politique serait aussi un facteur essentiel de ce combat. Durant toutes ces années, j’ai été heureusement interpellé par le positionnement et les initiatives des élus communistes. Ils m’ont aidé à mesurer que notre lutte, notre devenir était celui de toute une région, de toute notre agglomération et que les institutions étaient une clé décisive pour :
1) imposer à notre direction de réaliser les investissements nécessaires pour le développement de cet outil industriel,
2) parallèlement, accélérer toutes les études, tous les projets permettant à ce site de devenir un important centre régional de l’automobile à l’heure du développement durable.
Voilà les raisons qui expliquent aujourd’hui mon engagement personnel de candidat pour les élections municipales à Blanquefort, avec la responsabilité de délégué à la CUB au sein du groupe des élus communistes. Réfléchir, débattre, lutter, rassembler pour construire au sein de mon entreprise est essentiel, mais insuffisant si ce même combat pour le développement économique et industriel ne se porte pas au sein des institutions publiques où se discutent et se prennent les grands choix. Selon moi, c’est cela l’efficacité, c’est cela la responsabilité. ” Gilles Penel- Article paru dans l'Hebdomadaire "Les Nouvelles de Bordeaux et du Sud-Ouest " le Jeudi 21 Février 2008 - No 1725 - Abonnement 19,90 Euros pour l'année - Contact : nouvelles.SO@numericable.fr - Tél : 05.56.91.45.06 - Adresse : 15, Rue Furtado 33800 BORDEAUX
Pessac, Canéjan, Cestas, après nombre d’emplois détruits sur la zone industrielle : le gâchis humain continue…
--- Solectron /Flextronics Canéjan
Cette unité de production de composants électroniques implantée en 1977 par IBM, propriété de Solectron depuis 1992, a connu 8 plans sociaux depuis 2001, soit 1 577 emplois détruits. Rachetée en 2007 par Flextronics qui décide cette même année que l’entreprise doit fermer. En 2000, il y avait 4 500 salariés, dont la moitié d’intérimaires. Il reste encore 545 salariés auxquels s’ajoutent les intérimaires et les salariés de l’établissement de travail adapté Synergy implanté à Pessac. Des hommes et des femmes qui habitent sur la CUB, sur le Bassin d’Arcachon dans les Landes Girondines dont les 2/3 ont plus de 40 ans et la moitié plus de 10 ans d’ancienneté. Signe particulier : Cette unité pilote à la pointe de la technologie tournait il y a peu à plein régime. Elle n’était pas déficitaire et son taux de rentabilité pourrait être positif pas assez pour ses actionnaires. En fait, la fermeture de l’usine n’est motivée que par la recherche de toujours plus de profits financiers par la baisse du coût du travail alors que la part des salaires ne représente qu’une part infime du coût du produit.
--- Monnaies et Médailles Pessac
Cette unité de production fabrique les monnaies courantes (euro et monnaies étrangères) ainsi que des pièces de collection. Implantée à Pessac depuis 1973 en tant qu’« Administration des Monnaies et Médailles »), elle est transformée en établissement public industriel et commercial (EPIC) depuis 2007 et emploie plus de 290 agents. Depuis le passage en EPIC, 94 emplois sont menacés ! Signe particulier : a externalisé ses productions rentables vers le privé pour « réduire ses coûts » (salaires, personnel).
--- Temex Pessac
Cette unité de production de composants ajustables en fréquence et de condensateurs céramique dans le domaine médical, militaire ou télécoms est implantée en 1971 à Pessac et emploie 150 salariés. Signe particulier : rachetée en 2005 par un fond d’investissement, transaction financée à 30 % par des fonds propres et à 70 % par de la dette (LBO*)… Aujourd’hui pour rentabiliser leur investissement ces financiers ont un projet de sous-traitance dont les intérimaires seront les premières victimes.
* Avec le LBO, les financiers ont imaginé une martingale fort lucrative. D’abord, ils rachètent une entreprise, en n’engageant qu’une part très faible de capitaux propres. Et au final, dès qu’une occasion de plus value intervient, le fonds cède la société au plus offrant.
Trois exemples parmi tant d’autres pour lesquels la variable d’ajustement est un homme ou une femme… une famille… dont la vie va basculer le plus souvent pour 1 ou 2 points de plus en bourse… Parce que chaque suppression d’emploi a des conséquences sur les emplois induits (emplois de service, commerce, services public …), que pour chaque entreprise qui ferme ce sont des ressources en moins pour les communes : tous les citoyens sont concernés. Avec les syndicats CGT de Solectron, de la Monnaie, de Temex, avec L’UL CGT de Pessac, l’UD CGT Gironde et La Région CGT, les salariés se sont rassemblés le 19 février sur la place de la mairie de Pessac pour une conférence de presse.
=====> Ils réclament
- la sauvegarde du plein emploi, en préservant et en développant notamment l’emploi industriel
- d’obliger les entreprises à assumer leurs responsabilités sociales et territoriales
- d’exiger le contrôle des aides publiques et le remboursement de celles-ci lorsque l’entreprise ferme
- de mettre en place un véritable statut- salarié pour que les salariés ne soient plus des variables d’ajustement.
- Article paru dans l'Hebdomadaire "Les Nouvelles de Bordeaux et du Sud-Ouest " le Jeudi 21 Février 2008 - No 1725 - Abonnement 19,90 Euros pour l'année - Contact : nouvelles.SO@numericable.fr - Tél : 05.56.91.45.06 - Adresse : 15, Rue Furtado 33800 BORDEAUX
Déclaration sur les élections municipales et cantonales des 9 et 16 mars 2008. Dans un mois auront lieu les premiers tours des élections municipales et cantonales. Un mois pendant lequel les communistes vont continuer à être présents sur les marchés, au porte à porte, à mener campagne sur les lieux de travail, multiplier les initiatives. Pour convaincre qu’avec ces élections et malgré la politique du gouvernement, c’est la vie quotidienne de chacun et de chacune qui peut s’améliorer. Le journal l’Humanité représente dans cette bataille un atout irremplaçable. Dans chaque ville, dans chaque canton, les élu-e-s et les candidat-e-s présenté-e-s et soutenu-e-s par le PCF sont à l’offensive. Pour gagner un maximum d’espaces de résistance à la droite. Pour conquérir, partout en France, de nouveaux élus et la direction de nouvelles collectivités. A l’offensive en construisant leur campagne comme ils construiront leur gestion : sur la participation démocratique de chaque citoyenne et citoyen. Et tout simplement pour disposer demain des moyens politiques et financiers pour mener des politiques solidaires et modernes, dynamiques et sociales, écologiques et féministes, pour contribuer à promouvoir tant les droits de chacun, de chacune que leur réussite et leur épanouissement personnels et pour se donner des points d’appui aux luttes.
--- Mieux vivre ensemble
Toutes nos propositions en matière de logement, d’emploi, de développement des services publics, de promotion de la vie associative, culturelle et sportive, de soutien à la réussite de la jeunesse, sont traversées par ces valeurs. Avec elles nous avons à coeur de tisser ces liens qui font le vivre ensemble et la qualité de vie partout en France. Ces ambitions ne pourront se concrétiser sans la constitution de larges dynamiques de rassemblement à gauche. C’est pourquoi les communistes n’ont pas ménagé leurs efforts pour que l’union à gauche prévale dans un maximum de localités. Très majoritairement cet objectif a été atteint. Jusqu’au dépôt des listes, les communistes seront mobilisés pour favoriser les rassemblements les plus efficaces à gauche sur la base de projets locaux progressistes, construits avec les populations et utiles au plus grand nombre.
--- Sanctionner la droite
Et au-delà de tous les progrès que peut apporter un maire ou un président de Conseil général, des majorités municipales ou départementales de gauche, des points d’appui pour l’action que peuvent être des élus locaux communistes, ces élections sont aussi l’occasion de sanctionner la politique de la droite. Depuis bientôt un an, le gouvernement ne cesse d’attaquer les droits humains et sociaux pour soutenir les exigences du Medef et de la haute finance. Et le résultat est là : notre économie est menacée par la crise du système financier. Et la vie est toujours plus dure du fait des pressions continues sur les salaires, le pouvoir d’achat et le temps de travail, des remises en cause des droits du travail, à la santé et à la retraite, des cadeaux fiscaux qui fragilisent l’école et les services publics, des attaques contre la laïcité, les droits des femmes...
--- Réaffirmer les idéaux progressistes
Et c’est bien parce que l’urgence est de battre la droite, ses idées, et de construire une alternative à gauche que le Conseil national dénonce les manoeuvres d’élus socialistes qui, imaginant leur salut du côté du Modem, contribuent à la dilution des valeurs et des convictions propres à la gauche. Il encourage les communistes confrontés à ces situations à continuer à se battre pour assurer la réaffirmation claire et la visibilité, dans leur localité, des idéaux qui sont les nôtres et ceux de tous les progressistes. Aussi, le Conseil national invite les adhérent-e-s, les progressistes dans les villages, les villes, les quartiers et les entreprises, à déployer cette bataille électorale avec enthousiasme et créativité : ensemble, nous pouvons créer les conditions d’une large victoire de la gauche et plus particulièrement des candidats et candidates soutenu-e-s et présenté-e-s par notre parti. - Article paru dans l'Hebdomadaire "Les Nouvelles de Bordeaux et du Sud-Ouest " le Jeudi 14 Février 2008 - No 1724 - Abonnement 19,90 Euros pour l'année - Contact : nouvelles.SO@numericable.fr - Tél : 05.56.91.45.06 - Adresse : 15, Rue Furtado 33800 BORDEAUX
Sans proposition audacieuse, pas de perspective possible. Sans appel à l’intervention des gens, pas d’issue possible.
Dans moins de deux semaines auront lieu les élections municipales et cantonales. Je veux ici insister sur ces dernières, qui même si elles ne concernent que la moitié des cantons vont avoir une signification politique importante. Je veux tout d’abord féliciter tous ceux, communistes et amis, qui ont permis que cette formation puisse être présente dans tous les cantons. Etre présenté ou soutenu par le PCF ce n’est pas rien ! Ensuite je veux dire à tous vos électeurs que l’utilisation du vote communiste dans tous les cantons, même là où notre influence est faible, ça comptera ! ça compte déjà au sein du Conseil général où avec mes amis Michel Hilaire et Jean-Jacques Paris nous faisons vivre une sensibilité, une façon de faire que, seuls comme groupe politique, nous portons. Seul comme groupe mais certainement pas seuls dans la société et c’est ce qui forge notre utilité contre toutes les apparences. Je citerai deux exemples : la lutte victorieuse de la Sogerma avec la place prise par nos élus et notre parti pour créer les conditions d’un large soutien. La ligne de ceinture qui revient sur le devant de l’actualité et que nous avons défendu sans relâche dans les assemblées élues avec la population. Je m’attarderai plus sur ce qui nous a mobilisé depuis plusieurs années dans le Langonnais : le maintien de la voie ferrée reliant Langon à la zone industrielle de Fargues. Aujourd’hui, grâce à l’existence de cette voie ferrée, deux entreprises une publique et un centre de distribution viennent s’implanter sur cette zone et créer plusieurs centaines d’emplois. Je passe sur les railleries dont les élus communistes de Langon et le conseil municipal de Fargues ont fait l’objet. De la droite, mais aussi hélas de certains de nos partenaires de gauche. Nous étions « archaïques », le rail était dépassé. Dans notre conviction et avec esprit de rassemblement nous avons tenu bon et nous avons gagné ! Mais c’est grâce au soutien dont la population a su faire preuve sur cette question : Il a fallu « se le gagner » en écoutant, en échangeant, en argumentant et toujours dans le dialogue, le respect de l’opinion de chacun. J’en retire deux enseignements : sans proposition audacieuse, pas de perspective possible. Sans appel à l’intervention des gens, pas d’issue possible. Cela exige de beaucoup écouter et de beaucoup dire sur ce que l’on pense être porteur d’avenir. Et ce qui est vrai pour ce canton l’est aussi pour tous ceux où l’influence de nos idées est plus faible mais où sont posées à l’identique toutes les questions de la vie. A ceux qui pensent que le vote dit « utile » serait autre, aidons-les à réfléchir à partir de ces exemples. Oui appelons à l’utilisation du vote communiste en montrant son utilité. Partout ! - Article paru dans l'Hebdomadaire "Les Nouvelles de Bordeaux et du Sud-Ouest " le Jeudi 21 Février 2008 - No 1725 - Abonnement 19,90 Euros pour l'année - Contact : nouvelles.SO@numericable.fr - Tél : 05.56.91.45.06 - Adresse : 15, Rue Furtado 33800 BORDEAUX
Les Verts prennent quelques couleurs
Unie la gauche? Oui et non. Plutôt moins désunie que lors des précédentes échéances électorales. Ne serait-ce que par l'impact de l'accord passé dans la CUB entre le PS, le PCF, les Verts et le PRG. Les Verts prennent même ici et là quelques couleurs. Surtout, leurs argumenrs sont de plus en plus entendus, sinon repris. Le PC marque le pas, voire recule. En ces terres de « classes moyennes », le PS se permet de faire des Verts son partenaire privilégié, mieux qu'en rive droite ouvrière. L'exception béglaise d'une majorité de gauche sans communiste affronte une fois de plus le verdict des urnes. Dans cette commune très populaire, le PCF fait toujours bande à part contre l'alliance nouée victorieusement contre lui en 1989 entre Noël Mamère et le PS. On verra le 9 mars si le bastion communiste continue de se lézarder. En revanche, dans les communes « TGV » - Talence, Gradignan et Villenave - la tendance est au retour à l'unité derrière le PS, avec avantage aux Verts sur le PCF. Les trois tandems de tête sont « rose-vert ». Dans ces communes, les écologistes ont souvent fait de très bons scores locaux. Le vrai faux bras-de-fer Savary-Mamère lors de la législative de 2007 a semble-t-il permis de vider les querelles. Cette fois, la gauche a l'ambition de rafler la mise. Dans la cité talençaise l'accord prend une signification particulière, après des décennies de déchirements socialistes. Pourtant, une liste dissidente tente de s'installer. Elle agace la gauche, car Talence pourrait jouer le rôle d'arbitre de la CUB en cas de succès... Si à Pessac, c'est le calme plat, la position des Verts à Mérignac a été confortée au détriment du PC qui perd la bagatelle de trois sièges. A Bruges, il n'y aura pas d'élus communistes. Deux sièges leur étaient réservés, mais le premier communiste rétrogradait sur la liste du 7e au 11e fauteuil. Historique, à Saint-Médard-en-Jalles il n'y a pas eu d'accord entre PS, PC et Verts. Chacun présente sa propre liste. Dans celle écolo figure Xavier Lhomme le fils de Lionel, actuel 1er adjoint socialiste. À Saint-Aubin-du-Médoc, le maire UMP ne fait pas l'unanimité. Des dissidents UMP et des Modem rejoignent la gauche dans une liste de rupture. À Saint-Jean d'Illac, le Modem roule avec le PS, les Verts et le PCF. Au Haillan, une liste divers gauche avec des Verts affronte le maire sortant socialiste.
http://www.sudouest.com/210208/vil_gir_rivegauche.asp?Article=210208aP1939628.xml
Pour s’emparer de la présidence du conseil général, le PS critique subitement une gestion à laquelle il a pourtant toujours été associé. À l’assaut ! Plusieurs organes de presse relaient à présent l’offensive menée par le Parti socialiste et Claude Bartolone contre la présidence communiste du département de la Seine-Saint-Denis. Ça donne des articles au fort relent de guerre froide. « Le PS s’attaque aux bastions communistes », titre le Parisien. « Le parti de Maurice Thorez », « l’ancien parti de Marchais » voit donc « son dernier gros bastion » menacé. Le Nouvel Observateur va plus loin encore : « Les tauliers rouges ont décliné », et la ligne « du communisme impérial » a produit « des brimades et du favoritisme » et « des chômeurs, du déclin, de la barbarie ». Rien de moins ! L’hebdomadaire choisit son camp sans fard en écrivant que Claude Bartolone « irradie de bonheur anticipé » et « s’imagine déjà relancer le département, en faire un modèle d’innovation et de prospérité ».
--- la seine-saint-denis, recroquevillée ?
À la vérité, ces articles de presse sont à l’aune de la campagne socialiste. Le conseiller général PS de La Courneuve, Stéphane Troussel, avance qu’il est « insupportable pour (les communistes) de subir un test démocratique ». Selon Alain Ramos, qui conduit une liste dissidente avec le Modem au Blanc-Mesnil, « la ville étouffe dans une gestion clientéliste »… S’ajoutant à un anticommunisme un peu désuet, l’angle d’attaque de Claude Bartolone est que la Seine-Saint-Denis sous gestion communiste serait un département recroquevillé. « À force de vouloir faire bande à part, le PC a isolé ce département », prétend-il. Parlant de son réseau de chefs d’entreprise, Claude Bartolone annonce : « Plein de copains viendront m’aider si on gagne ! » Député de la Seine-Saint-Denis depuis longtemps, pourquoi ne les a-t-il pas déjà fait venir ? « Je suis indigné de ces outrances, il y a mieux à faire contre Sarkozy », s’offusque Jean-Charles Nègre, vice-président du conseil général. « Je les comprends d’autant moins que les conseillers généraux socialistes ont toujours été associés à la gestion du département », précise-t-il. En charge du développement économique, il met en avant l’action dans ce domaine. Le département participe au développement des zones d’activités dynamiques de Plaine-Commune, Montreuil et de Roissy. Les sept chartes pour ldéjà signées avec des grandes entreprises ou des secteurs d’activités - SNCF, Veolia, RATP ou la Fédération française du Bâtiment - ont permis l’embauche de 1 300 Séquano-Dionysiens, dont des allocataires du RMI. Le 93 est le seul département à avoir signé avec l’État une clause d’insertion dans le plan de rénovation urbaine. Cette clause va permettre l’embauche de 2 200 chômeurs.
--- le 93 en tête pour les créations d’emploi
« Les conseillers socialistes ont parfois critiqué notre audace en la matière, précise Jean-Charles Nègre. Ils souhaitaient par exemple la suppression de l’exposition Et v’la le travail ! qui a permis de mettre en valeur nos atouts et ceux des entreprises auprès de 25 000 visiteurs. » En tête pour les créations d’emplois et le taux de création d’entreprises, la Seine-Saint-Denis agit pour que toute la population profite de ses atouts et que les plus pauvres ne soient pas rejetés dans les ghettos lointains. Est-ce cette originalité-là qu’on voudrait effacer ? Olivier Mayer http://www.humanite.fr/2008-02-23_Politique_Banlieue-rouge-Bartolone-passe-la-ligne-jaune
En campagne à Bagneux et Malakoff (Hauts-de-Seine), le secrétaire général de l’UMP a donné ses consignes de vote pour la Seine-Saint-Denis où il veut jouer le PS contre le PCF. Patrick Devedjian poursuit la croisade qu’il a entamée dès sa jeunesse dans les mouvements d’extrême droite : « Le communisme est un archaïsme, un canard à qui on a coupé la tête et qui continue à courir. » Et le secrétaire général de l’UMP continue, quant à lui, de courir derrière le « canard sans tête ». Dimanche, il était à Malakoff et à Bagneux, deux villes administrées par les communistes dans le département des Hauts-de-Seine où il a succédé à Charles Pasqua et Nicolas Sarkozy à la présidence du conseil général. Patrick Devedjian, venu apporter son soutien aux candidats des listes de l’UMP, met les points sur les « i » de son anticommunisme. « C’est normal qu’il y ait des villes de gauche, affirme-t-il. Mais je fais la différence entre le PCF et le PS. Ce dernier est un parti démocratique. En Seine-Saint-Denis, si la droite n’est pas en mesure de le faire, je souhaite que ce soit le PS qui gagne. » On peut difficilement donner consigne de vote plus claire. En Seine-Saint-Denis en effet, le Parti socialiste, sous l’impulsion du député Claude Bartolone, part à l’assaut du conseil général et de plusieurs municipalités dirigées par des maires communistes. Sous le prétexte de « faire entrer la Seine-Saint-Denis dans le XXIe siècle », c’est une véritable campagne, avec un fort appui médiatique (voir l’Humanité du samedi 23 février), qui est menée contre la gestion de ce département populaire d’Île-de-France. Une gestion à laquelle pourtant le Parti socialiste a toujours été associé. Le maire socialiste de Pantin, Bertrand Kern, qui a ravi la municipalité aux communistes en 2001, s’en vante ouvertement : « C’est parce qu’il y a eu Pantin en 2001 qu’il y a aujourd’hui La Courneuve, Bagnolet, Pierrefitte, Aubervilliers ou Villetaneuse », affirme-t-il, énumérant des villes où le PS présente des listes de division. Responsable aux élections à la fédération du PS de Seine-Saint-Denis, Yannick Trigance ne souhaite pas commenter les propos du secrétaire général de l’UMP. « Nous n’avons pas besoin du renfort de M. Devedjian, affirme-t-il. Notre adversaire c’est la droite et, dès le soir du premier tour, nous appellerons partout la gauche à se rassembler. » Il n’empêche que « la droite joue le PS contre le PC », s’indigne Gilles Garnier, vice-président communiste du conseil général. L’élu communiste note dans les propos du secrétaire général de l’UMP, affirmant que le Parti communiste n’est pas un parti démocratique, la « volonté d’éradiquer le PCF. La même qu’on a perçu dans les propos de Rama Yade accusant les communistes de racisme ». « Je retrouve malheureusement cette violence dans certains propos de Claude Bartolone ou de Bertrand Kern contre les communistes en Seine-Saint-Denis », précise Gilles Garnier. « En tout cas, Patrick Devedjian ne se trompe pas d’ennemi », note l’élu communiste. Il y voit « la grande imperméabilité de la gestion communiste face aux projets de la droite ». Patrick Devedjian illustre par ses propos que la seule façon de battre la droite en Seine-Saint-Denis est de confirmer la présidence communiste du conseil général. Olivier Mayer http://www.humanite.fr/2008-02-28_Politique_-Devedjian-met-les-points-sur-les-i-de-son-anticommunisme
La présence de deux listes de gauche laisse planer un doute sur les résultats de la municipale dans cette ville dirigée par le maire (PCF) Gilles Poux. Qui peut affirmer que les jeux sont d’ores et déjà faits à La Courneuve ? À onze jours du premier tour des élections municipales dans cette ville de Seine-Saint-Denis, l’indécision domine parmi la population, confrontée pour la première fois depuis trente ans à la division de la gauche. L’adjoint au maire, socialiste, Stéphane Troussel, s’est désolidarisé du maire (PCF) Gilles Poux, estimant « légitime » que le PS tente sa chance, d’autant qu’il est « largement en tête de tous les scrutins depuis 2001 ». Une situation dont se délecte Kamel Hamza (UMP) : « La séparation, je dirais même la guerre que se livrent les communistes et les socialistes m’offre la possibilité d’espérer devenir maire. C’est une division risquée », soutient-il. Paradoxalement, peu de Courneuviens évoquent l’affrontement à gauche, mais ils confient toutefois ne pas savoir encore pour quelle liste voter. Lætitia (28 ans), ancienne érémiste, caissière depuis peu dans un supermarché, se demande même si elle se déplacera le 9 mars : « J’ai eu l’occasion de discuter avec Kamel Hamza, il parle de cantine gratuite, mais est-ce au détriment de la qualité des repas ? Il est vrai aussi que Gilles Poux a créé La Courneuve-Plage, la ferme et le marché de Noël. C’est extrêmement important pour mes enfants et moi, qui ne partons pas en vacances. Mais il faut qu’il avance ses nouveaux projets. Stéphane Troussel, je ne connais carrément pas son programme. » La jeune smicarde se dirige cet après-midi-là vers l’école maternelle Robespierre, dans le quartier Verlaine, pour récupérer son troisième enfant. À la sortie de l’établissement, elle tombe sur le maire et une dizaine de militants communistes qui distribuent des tracts et le programme. Lætitia en prend un, le met dans la poussette, sans pour autant profiter de la présence du candidat pour en parler avec lui. Depuis environ trois semaines, sans être complètement rassuré, Gilles Poux se dit plus confiant qu’au début de la campagne. Présence aux sorties des écoles, au marché et, surtout, porte-à-porte (voir ci-dessous) lui confirment que « les gens sont attachés aux réalisations effectuées dans la ville et aux valeurs que nous défendons. Vingt-et-un projets d’aménagements sont aujourd’hui en cours de création. La commune est en pleine dynamique. »
--- « avant, ici, j’avais peur »
Un grand nombre des personnes rencontrées jugent le bilan du maire sortant satisfaisant. La nouvelle place de la Fraternité, à la cité des 4000, offre un visage détendu, comme le sont ces hommes et ces femmes assis sur les bancs, jetant de temps en temps un regard sur leurs enfants en rollers. Rachida (45 ans), femme de ménage, s’y prélasse : « Avant, ici, j’avais peur, dès 19 heures, je me barricadais chez moi. C’était le désert au centre commercial. Regardez comme ça a changé… Je veux que l’équipe municipale continue dans cette évolution, c’est pourquoi je vais voter pour le maire actuel. Et puis, mes copines ne disent que du bien de lui, il est disponible, prévenant, accessible. » Des qualités qui reviennent souvent chez les électeurs acquis à Gilles Poux.
--- « la division affaiblit la gauche »
À La Courneuve, si les habitants disent ne pas mélanger les élections locales et nationales, très vite dans leurs préoccupations apparaissent les questions de pouvoir d’achat, d’emploi ou de sécurité. Que le scrutin municipal se transforme en un test national est particulièrement redouté par Kamel Hamza, qui, d’ailleurs, a décidé de ne pas se présenter sous l’étiquette UMP. « Si c’était le cas, je prendrais un tsunami en pleine gueule », concède-t-il. Ce poulain de Nicolas Sarkozy, secrétaire de l’UMP dans le 93, qui sait qu’il est extrêmement difficile de se présenter sous la même bannière que celui qui avait voulu nettoyer la ville au Kärcher, soutient : « Mon parti politique, c’est La Courneuve, ma liste est composée de candidats de toutes tendances. Mon programme n’est pas de défendre Sarkozy. » Or, sur le modèle du président de la République, Kamel Hamza axe sa campagne sur la thématique sécuritaire. Il plaide en faveur de la création d’une police municipale, suivi d’ailleurs sur ce point par Stéphane Troussel. Mais contrairement à lui, le candidat socialiste entend profiter pleinement d’un éventuel vote qui exprimerait d’abord une sanction à l’égard de Nicolas Sarkozy. Comme les Courneuviens l’avaient fait à la présidentielle et aux législatives de 2007. Il n’empêche, Stéphane Troussel reconnaît que les municipales sont davantage vécues comme un scrutin local : « J’entends cet argument. Le mieux serait que le peuple donne son avis, c’est la démocratie… » Il concède aussi que « des potentialités nouvelles apparaissent depuis une quinzaine d’années » grâce à la gestion de l’équipe sortante. Un bilan positif qu’il estime avoir « contribué à tirer ». C’est justement ce qui pousse Gilles Poux à regretter la constitution d’une liste de gauche adverse à celle qu’il conduit. « Nous avons bataillé ensemble, notre bilan est conséquent, s’indigne-t-il. La division affaiblit la gauche, démobilise les électeurs, particulièrement frappés par la crise sociale qu’aggravent chaque jour les décisions gouvernementales. Nous avons travaillé dans l’union, sans accrochage, tous les projets ont été votés par les élus socialistes, je ne peux comprendre cette contestation à la veille des municipales. »
Mina Kaci
=====> Repères La Courneuve
w Habitants : 37 400
w Taux de chômage : 16,4 %
w Logements sociaux : 50 %
w Revenu moyen par habitant : 5 722 euros par an
w Maire sortant : Gilles Poux (PCF).
w Conseil sortant : 39 membres (LO, 2 ; PT, 1 ; PCF, 18 ; PS, 10 ; MRC, 1 ; Verts, 3 ; UMP, 4)
w Les autres candidats : Stéphane Troussel (PS), Kamel Hamza (UMP)
w Premier tour 2001
w Inscrits : 12 953
w Votants : 5 633
w Exprimés : 5 295
w Abstention : 56,51 %
w Liste Poux (G-PCF) : 57,47 %
w Liste Peyronnel (D-DVD) : 26,55 %
w Liste Duchene (LO) : 10,76 %
w Liste Boughazi (PT) : 5,21 %
http://www.humanite.fr/2008-02-27_Politique_A-La-Courneuve-les-jeux-sont-loin-d-etre-faits
Une ville à la loupe Maire sortant, Jean-Marc Lespade (PCF) conduit la liste de rassemblement à gauche. Patrick Le Hyaric et Henri Emmanuelli ont exprimé leur soutien. Landes, correspondant régional. « Bastion », un mot que le maire Jean-Marc Lespade n’aime guère pour qualifier la longévité exceptionnelle de la municipalité d’union à direction communiste de Tarnos. Depuis 1920, à l’exception bien sûr de la période noire de Vichy, les électrices et électeurs de cette localité qui borde l’océan au sud des Landes et accueille aujourd’hui 11 500 habitants élisent sans relâche un(e) maire communiste. Pour confirmer leur choix, ils s’appuient avant tout sur les bilans, les valeurs et les engagements portés par leurs élus. « Les conseils municipaux successifs ont toujours veillé à la mise en commun, au partage des richesses, du savoir et du pouvoir, ils ne se sont jamais figés et ont su se renouveler à chaque passage de relais », assure-t-il. Il préfère parler de « phare » ou de « référence » pour caractériser les politiques municipales menées et expliquer le soutien confirmé de la population. Cette solidarité à l’égard de l’équipe sortante et de la liste renouvelée qu’elle présente pour le scrutin du 9 mars s’est manifestée de nouveau dimanche midi avec la participation de 400 convives au banquet organisé salle Joseph-Biarrotte, en présence d’André Maye et de Pierrette Fontenas, respectivement maires communistes de 1971 à 1991 puis de 1991 à 2004. Présents, Patrick Le Hyaric, directeur de l’Humanité, Henri Emmanuelli, député PS et président du conseil général des Landes, apportent leur soutien à la liste que conduit Jean-Marc Lespade, quarante et un ans, et Nathalie Billot-Navarre, quarante-deux ans, en seconde position. Elle-même candidate communiste dans le canton de Seignanx avec l’espoir de succéder à la conseillère sortante Pierrette Fontenas. La liste « Tarnos ensemble » réunit les candidates et candidats du PCF, du PS, des personnalités de sensibilité écologiste et issues du monde associatif. Après avoir dénoncé la politique de Nicolas Sarkozy, Jean-Marc Lespade développe dans son intervention quelques-unes des propositions phares pour le mandat à venir, comme l’exigence de 25 % de logements sociaux pour tout programme d’habitat collectif en zone urbaine centrale. En face, il n’y a qu’une seule liste. Conduite par Gérard Claverie, élu d’opposition sortant, elle se veut « indépendante ». Elle a reçu le soutien des Verts départementaux et, depuis peu, de la droite locale, qui, pour la première fois, choisit de ne pas présenter de liste pour soutenir celle qui se dit aussi « apolitique ». Prenant la parole, Patrick Le Hyaric alerte sur la gravité de la politique menée par le chef de l’État et sur les plans d’austérité que ce dernier prépare pour le lendemain des municipales. « En votant pour la liste de rassemblement des forces de gauche et progressistes, vous direz radicalement non à Nicolas Sarkozy, vous agirez pour des mesures de justice sociale et fiscale, vous ferez rimer Tarnos avec les beaux mots de solidarité, de bien vivre ensemble. » En souhaitant la victoire de la liste conduite par Jean-Marc Lespade, Henri Emmanuelli se félicite de la pratique unitaire de longue date menée à Tarnos et dans le département. « C’est aussi l’une des raisons pour lesquelles la gauche réaffirme ici une prééminence forte. » Le président du conseil général, qui se félicite du dynamisme que connaît le département, souligne les responsabilités des élus : « Anticiper sur les pressions, rassembler pour gérer le présent et pour éclairer l’avenir. » Alain Raynal
=====> Repères Tarnos
w Municipales 2001
Liste Pierre Dupouys, droite (UMP) : 31,4 %
Liste Pierrette Fontenas (PCF) : 50,8 %
Liste Michel Desclaux (divers) : 17,5 %
w Législatives 2007, sur la ville de Tarnos (une partie de la circonscription)
w 1er tour
Jacques Forte (UMP) : 26,48 %
Jean-Pierre Dufau (PS) : 20,22 %
Jean-Marc Lespade (PCF) : 34,66 %
w 2e tour
Jacques Forte (UMP) : 38,65 %
Jean-Pierre Dufau (PS) : 61,35 %.
http://www.humanite.fr/2008-02-26_Politique_Tarnos-une-reference-davantage-qu-un-bastion
Paris. Les communistes parisiens veulent une métropole solidaire et pas d’alliance avec le Modem. Ils occuperont des magasins le 1er mars en solidarité avec la lutte des caissières. Le rassemblement auquel les candidats communistes de la capitale avaient appelé mardi soir à l’Opus Café, dans le 10e arrondissement, a donné une belle image de combativité. Santé, logement, services publics, solidarité urbaine, culture… les communistes l’ont clairement dit : ils ne veulent pas une seconde mandature de gauche de continuité, mais pensent que Paris doit avoir le courage d’amplifier une politique de « métropole solidaire » face aux logiques de marché qui rendront sinon la capitale toujours plus chère, toujours plus inaccessible, toujours plus inégale. Cela passe à leurs yeux par une défaite nette et sans bavure de la droite et « le meilleur score possible dès le premier tour » pour les listes d’union de la gauche conduite par Bertrand Delanoë. « Françoise de Panafieu qui nous parle de logement social, c’est comme un lion qui serait devenu végétarien », a ironisé Ian Brossat, le porte-parole des communistes parisiens, jeune professeur agrégé dans un lycée de banlieue, qui devrait devenir, à vingt-huit ans, conseiller de Paris dans le 18e arrondissement. Pour obtenir une victoire qui permette le changement attendu, les communistes veulent aussi la clarté des alliances. « Dans tout le pays, les candidats Modem sont alliés à 95 % avec la droite UMP, a souligné le responsable parisien du PCF, Patrice Bessac, à Pau, la gauche est rassemblée pour obtenir la victoire contre la liste de François Bayrou, alors à Paris, c’est simple, nous ne voulons pas d’une alliance contre nature entre les deux tours, pas de gouvernement de Paris ou d’arrondissements avec des élus de droite. » Pas question de nous faire faire « la danse du centre », a surenchéri Ian Brossat, « les Parisiens ne veulent pas être les cobayes de la recomposition politique ». En ouverture de meeting, le socialiste Rémi Féraud, futur maire de gauche du 10e arrondissement, présent aux côtés du communiste Alain Lhostis, qui présidait la soirée, avait été clair, rejetant « une alliance avec des gens de droite ou avec des gens qui se prétendent ni droite, ni gauche ». Sans attendre le verdict des urnes, les communistes parisiens et leurs élus ont également annoncé au cours de la soirée une grande initiative de lutte et de solidarité entre les consommateurs et les caissières de supermarché. Les 29 février et 1er mars, ils distribueront dans les magasins de la capitale un badge de solidarité et occuperont avec leurs élus des magasins le 1er mars en lien avec les associations de consommateurs et les salariés. P. L. http://www.humanite.fr/2008-02-21_Politique_Le-pari-solidaire-des-communistes-dans-la-capitale
===è A la Une : La question sociale est de retour pour tout le monde
Inutile de chercher un quelconque complot dans l’invraisemblable succession de ratages et provocations présidentiels des derniers jours. Il y a tout simplement le feu à la maison Sarkozy. Bien sûr, à deux semaines des municipales et cantonales, peu de dirigeants UMP choisiront en kamikazes de désavouer publiquement le président de la République et sa politique. Mais on constate que tous les candidats de droite aux élections s’efforcent de se tenir à bonne distance de lui. Le symbole de la victoire de 2007 est devenu porte-poisse.Lire la suite de l'édito
http://www.pourlarepubliquesociale.org/article/articleview/926/1/44/
===è Il est paru : "Réplique au discours de Nicolas Sarkozy chanoine de Latran", par Jean-Luc Mélenchon, vient de paraître chez Bruno Leprince.
Lire la suite, commander le livre
http://www.pourlarepubliquesociale.org/article/articleview/924/1/44/
===è Les fauteurs de guerre
Kouchner nous sert un conte de fées. « Il ne faut pas prendre au tragique » la déclaration unilatérale d’indépendance du Kosovo, « ce n’est pas une défaite pour la Serbie ». « Souhaitons bonne chance au Kosovo » car « on verra bien ce que ça va donner » (sic). L’irresponsable lâche tout de même que la réconciliation entre serbes et kosovars prendrait « plusieurs générations ». Hélas la reconnaissance de l’indépendance du Kosovo suite à une déclaration unilatérale est un grave précédent pour la paix dans le monde et un encouragement à de nouveaux conflits sur la planète.Lire la suite de l'édito
http://www.pourlarepubliquesociale.org/article/articleview/922/1/44/===è Faisons campagne pour sanctionner Sarkozy dans les urnes !Sarkozy lui-même l’a reconnu : le résultat des élections municipales et cantonales des 9 et 16 mars prochain constituera le premier verdict des Français sur sa politique. Chiche !
PRS entre en campagne
http://www.pourlarepubliquesociale.org/article/articleview/917/1/44/
http://www.pourlarepubliquesociale.org/
Les Verts. Le parti écologiste expérimente plusieurs formes d’alliances au premier tour des municipales. Panorama d’une stratégie pas toujours très lisible. Chez les Verts, ce n’est pas toujours très clair. À regarder de près la carte de France, il est difficile de définir une stratégie homogène quant à la participation des écologistes aux élections municipales. Alors que le conseil national interrégional du parti du 26 janvier avait énoncé un certain nombre de principes, les réalités locales et les personnalités de certains candidats ont parfois conduit à des choix différents de la ligne de conduite fixée par l’instance dirigeante. Au final, quatre cas de figure se dégagent pour le premier tour : des listes autonomes, des listes d’union de la gauche, des listes avec une partie de la gauche et enfin, des listes sur lesquelles figure le Modem. « Les stratégies diversifiées touchent tous les partis. On n’est pas à l’armée », relativise Cécile Duflot, secrétaire nationale des Verts. Au départ, pourtant, la volonté affichée « était de faire des listes autonomes dans le maximum de villes possibles », explique la secrétaire nationale des Verts, pourtant candidate sur une liste avec le PS et les radicaux de gauche (PRG), à Villeneuve-Saint-Georges (Essonne). Finalement, l’option autonomiste a abouti dans treize des trente-neuf villes de plus de cent mille habitants : Grenoble, Lille, Limoges, Montpellier, Montreuil, Mulhouse, Nîmes, Paris, Rennes, Saint-Étienne, Strasbourg, Toulon et Tours. C’est également le cas à Arras, Avignon, Colmar, Créteil, Quimper, Toulon, Valence ou bien Vichy. « Lorsque nous faisons partie de la majorité sortante, il n’est pas question de faire une campagne d’inimitiés à l’égard de nos partenaires de gauche mais de défendre un projet clair dans le cadre d’un scrutin proportionnel à deux tours », précise Cécile Duflot. Dans la capitale, la campagne dirigée par Denis Baupin est parfois tendue avec le maire sortant Bertrand Delanoë qui, tout en mettant en avant les réalisations défendues par les Verts, souhaitent réduire leur représentation, et fait les yeux doux au Modem. « S’il y avait besoin du Modem pour battre Panafieu, ce serait peut-être différent mais on n’est pas du tout dans cette situation. Et ce n’est pas une bonne stratégie que de faire vivre le Modem, rétorque Denis Baupin. Plus notre résultat au premier tour est élevé, plus les conditions de fusion seront meilleures », estime Noël Mamère. Les Verts sont pourtant présents sur de nombreuses listes d’union, une vingtaine en ce qui concerne les villes de plus de cent mille habitants. C’est le cas à Bordeaux, Clermont-Ferrand, Caen, Brest, Orléans, Reims, Rouen, Toulouse, Marseille, Lyon, Nice Nantes ou Metz. « Dans les villes à conquérir, il est souhaitable que la gauche s’unisse dès le premier tour, à condition qu’elle soit capable d’opposer une réelle alternative », justifie Noël Mamère, maire de Bègles (Gironde), où l’union avec les communistes est toujours impossible depuis que le Vert leur a ravi la municipalité en 1989. Mais Cécile Duflot ne cache pas le principal handicap de son parti : « Il y a 36 000 communes et nous sommes 9 000 adhérents. Il nous faut aussi être pragmatiques ». Autre choix des Verts : des alliances bi, voire trilatérales à gauche. C’est notamment le cas dans les villes à direction communiste où le PS tente de s’imposer en organisant une primaire à gauche. En Seine-Saint-Denis, par exemple, les Verts figurent sur les listes présentées par les socialistes à Aubervilliers, Bagnolet, La Courneuve, Pierrefitte-sur-Seine et Tremblay-en-France. Il existe, en revanche, des communes où les Verts ont privilégié l’alliance avec les communistes comme à Corbeil-Essonnes, Gap, Digne-les-Bains, Vienne, Alès, Sète, Narbonne. De façon exceptionnelle, on trouve enfin des villes où les Verts font alliance avec les Alternatifs, voire la LCR, comme à Morlaix. Si le parti écologiste avait, en janvier, rejeté la participation à des listes conduites par le Modem et des divers droite au premier tour, il avait toutefois laissé la porte ouverte à « des cas d’exception ». Des exceptions qui concernent en définitive une demi-douzaine de villes : Vénissieux, Nancy, Châlons-en-Champagne, Lens, Les Mureaux (Yvelines), Antony (Hauts-de-Seine) et Montgeron (Essonne). À Dijon, Vélizy ou Grasse, les Verts se retrouvent aux côtés du Modem et du PS. Au second tour, « la présence sur les listes de personnalités du Modem ou de personnalités centristes peut être envisagée » si le « projet n’est pas contraire aux valeurs défendues par les écologistes et dès lors qu’ils s’engagent clairement dans une opposition à la droite et à la politique de Nicolas Sarkozy ». En revanche, « la présence de Verts sur des listes comportant des membres de l’UMP, de la majorité présidentielle ou des soutiens de cette dernière est exclue ». Encore heureux. Ludovic Tomas http://www.humanite.fr/2008-02-22_Politique_Entre-vert-clair-et-vert-fonce
Sarkozy perd la main : Bruno Dive rédaction parisienne
Les sondages se suivent et se ressemblent pour Nicolas Sarkozy. Selon une enquête Ipsos, que publiera « Le Point » de jeudi, il perdrait encore dix points depuis le mois de janvier. Pour se retrouver à 39 % seulement d'opinions favorables. 16 points derrière François Fillon, qui caracole désormais loin devant lui? Le phénomène d'un Premier ministre plus populaire que le président n'est pas nouveau. Chaban, sous Pompidou, puis Rocard, sous Mitterrand, ont « commis » ce crime de « lèse-majesté ». Même Raffarin, puis Villepin furent un temps plus populaires que Chirac. Mais il s'agissait alors (sauf pour Pompidou) de présidents réélus, donc plus facilement usés que leur nouveau Premier ministre. Ce qui surprend dans la dégringolade amorcée dès le début du mois de décembre, c'est sa rapidité, et surtout le fait que le président n'entraîne pas son Premier ministre dans sa chute, contrairement à ce qui s'était passé pour Mitterrand et Mauroy en 1982, ou pour Chirac et Juppé en 1996. Au contraire, la discrétion et le sérieux de François Fillon, qui lui furent tant reprochés à ses débuts, paraissent constituer aujourd'hui son meilleur bouclier. Comme un contrepoint rassurant face à un président qui désoriente son électorat.
--- Avec Kadhafi. Et encore ! Le sondage Ipsos a été réalisé la semaine dernière, avant le psychodrame de Neuilly. Comment en est-on arrivé là ? « J'essaie de faire des séquences cohérentes. Ce n'est pas toujours facile », confiait début décembre Nicolas Sarkozy. Depuis cette date, les séquences se sont enchaînées, toutes plus négatives les unes que les autres. Cela a commencé avec la visite calamiteuse du colonel Kadhafi à Paris, que le président a vite tenté de faire oublier en s'affichant avec Carla Bruni. Un peu trop rapidement et un peu trop ostensiblement aux yeux des Français, surtout lorsqu'il s'offre avec elle des « vacances de milliardaire ». Le mariage, presque discret, devait refermer cette séquence vie privée. Mais voici maintenant qu'apparaît le fils, Jean, à Neuilly? Les municipales, voilà longtemps que Nicolas Sarkozy ne les « sent » pas. Avant son élection, il avait envisagé de les avancer à l'automne, craignant déjà une période difficile à partir du début 2008. Bien vu : mais il n'a pas eu le temps de faire changer le calendrier. Alors il a tenté de les « politiser » et de s'investir dans la campagne, persuadé comme pour les législatives que sa personne constituait le meilleur viatique pour les candidats UMP. Mais ceux-ci ne se bousculent ni pour l'inviter ni pour faire figurer son nom ou le sigle du parti présidentiel sur leurs documents de campagne. Il y eut enfin cet aveu d'impuissance sur le pouvoir d'achat. « Les caisses sont vides », s'est-il exclamé lors d'une conférence de presse houleuse, le 8 janvier. Du coup, il passe pour celui qui oublie ses promesses de campagne, alors qu'il a déjà tenu nombre de ses engagements : autonomie des universités, réforme des régimes spéciaux, vote du traité européen, mise en chantier d'un nouveau contrat de travail en accord avec les partenaires sociaux? « Le problème, c'est que les bonnes nouvelles sont vite oubliées », résume Brice Teinturier, de TNS-Sofres.
--- Comment en sortir ? La communication, voilà ce qui pêche. Sarkozy, le magicien en la matière, aurait-il perdu la main ? Il en fait trop sur lui-même et pas assez pour les Français, entend-on souvent. Le flop de son discours sur l'Europe dimanche soir est une nouvelle illustration de ces ratés. Le président voulait se remettre au niveau de sa fonction. Une fonction désacralisée, ce que n'aiment pas les Français, même s'ils apprécient la proximité retrouvée après les années Chirac. Après la Guyane (son premier voyage outre-mer de président), Sarkozy va donc multiplier les déplacements en province. Et se montrer plus discret sur sa vie personnelle. Mais la période noire risque pour lui de durer au moins jusqu'aux municipales. Alors, il tentera de reprendre la main, par un remaniement, dont l'ampleur devrait être au gré de celle de la défaite attendue. On peut aussi compter sur lui pour se remettre en scène avec la présidence française de l'Union européenne, qui débute le 1er juillet. Le bref discours de dimanche était comme un signe de l'impatience sarkozyste en la matière?
http://www.sudouest.com/120208/une.asp?Article=120208aP1882031.xml
Appauvrissement, dévalorisation des savoirs, gestion à courte vue des formations sont les maîtres mots des réformes en cours partout en Europe. Les Ravages de la « modernisation » universitaire en Europe, sous la direction de Christophe Charle et Charles Soulié. Éditions Syllepse, 2008, 292 pages, 23 euros.
Ce livre collectif, actes d’un colloque de l’Association de réflexion sur les enseignements supérieurs et la recherche, a le grand mérite d’inviter à réfléchir aux réformes en cours dans divers pays d’Europe et d’éclairer ainsi différemment les débats qui secouent le monde de l’enseignement supérieur en France. On ne peut qu’être frappé, en effet, par les similitudes des ingrédients utilisés dans les nombreux cas étudiés, jusqu’au Japon, comme s’il existait une même recette miracle pour « moderniser les universités ». Voici donc venu le temps des universités « autonomes », « compétitives », qui s’élèvent enfin à hauteur des enjeux de « l’économie de la connaissance ». Pour imposer cet « esprit gestionnaire », il fallait d’abord instruire le procès des universités publiques, en imputant les problèmes à l’immobilisme supposé des universitaires plutôt qu’à l’insuffisance de moyens financiers et humains face à l’explosion du nombre d’étudiants. Pourtant, sur le constat, tous les articles convergent : le ratio étudiant/enseignant se détériore, le recours à des enseignants vacataires de plus en plus précarisés se généralise, etc. Mais, pour les tenants des réformes en cours, les problèmes sont ailleurs, dans l’inadéquation des enseignements aux « demandes sociales et au marché du travail ». Le leitmotiv est d’« élever le niveau de l’enseignement supérieur européen pour lui donner ses chances au niveau mondial ». Comment ? Partout les ingrédients sont les mêmes : « professionnaliser » les formations, évaluer les étudiants à l’aune de « compétences », mesurer non pas l’acquisition de « connaissances », trop académiques, mais des « performances », des « aptitudes », des « motivations ». Exit l’acquisition d’un esprit critique dans des « institutions indépendantes du point de vue moral et scientifique vis-à-vis de tout pouvoir politique, économique et idéologique », définition des universités consignée dans la Magna Charta universitatum, signée par les recteurs des universités européennes en 1988, à Bologne. Dix ans ont suffi pour enterrer cette indépendance. Partout, aujourd’hui, il est fait mention d’une autonomie renforcée des établissements, au nom de la nécessité de mettre en œuvre une « rationalisation managériale de la gestion », calquée sur les critères des grandes entreprises privées. Partout cela se solde par une hétéronomie accrue, une dépendance à l’égard de financeurs privés, et une gestion à courte vue de « l’offre de formations », évaluée en fonction d’indicateurs d’insertion professionnelle faisant dépendre la nature des diplômes de ce que quelques décideurs-managers croient être les perspectives de débouchés vers tel ou tel bassin d’emploi. Pourtant, la professionnalisation réelle des formations, que les universités françaises ont mise en oeuvre sans attendre la loi Pécresse, n’a pas permis de faire baisser le taux de chômage des 18-25 ans. De plus en plus de diplômés ont beaucoup de mal à trouver un emploi. Il faudra plus que des indicateurs et critères comptables pour relever ce défi. Peut-être réfléchir au fonctionnement du marché du travail, et cesser d’imputer les responsabilités aux seuls enseignants et étudiants ? À côté d’une analyse très fouillée des réformes en cours, qui mises bout à bout révèlent l’implacable cohérence des projets concoctés dans les « think tank » de l’Union européenne et de l’OCDE, les auteurs lancent des pistes pour élaborer des alternatives, nourries d’une réflexion collective et visant une réelle démocratisation du savoir. Un ouvrage salutaire pour qui veut agir et lutter contre ces ravages. Nathalie Ethuin, sociologue http://www.humanite.fr/2008-02-26_Tribune-libre_Des-universites-reduites-a-la-pensee-unique
Développer les matériaux composites : B. B. Le Conseil régional d'Aquitaine veut promouvoir le développement des matériaux composites. Ces assemblages de fibres et de résines, à l'usage jadis limité, conquièrent en effet du fait de leurs performances et de leur légèreté de plus en plus de terrain dans des domaines comme les fuselages aéronautiques, le forage pétrolier, etc. De nature très variée, tant par leurs composants (fibre de carbone, Kevlar) que par leurs techniques de mise en oeuvre, les matériaux composites requièrent des développements technologiques souvent complexes.
Pour favoriser l'émergence de nouveaux débouchés et de nouveaux procédés en Aquitaine, le Conseil régional avait lancé en novembre dernier un appel à projets auprès des entreprises et des laboratoires. Neuf projets ont été déposés, impliquant au total une vingtaine de partenaires.
--- Cap Aero et LMG2B. La Région vient de désigner les lauréats, qui se verront attribuer des aides dont les modalités restent à définir. Trois projets ont été retenus. Le premier associe le petit bureau d'études Cap Aero de Capian, et le laboratoire LMG2B. Il concerne des procédés permettant d'installer des bagues métalliques dans des pièces en matériaux composites. Le second projet associe quatre partenaires de taille et de nature différentes. La puissante société Astrium ST, filiale d'EADS spécialisée dans les missiles balistiques et le spatial, s'est associée pour la circonstance à la start-up Rescoll, issue de l'École nationale de chimie de Bordeaux (ENSCPB), et spécialisée dans les problèmes de collage. La société périgourdine Diagonale Sud, qui s'est fait entre autres connaître par la mise au point de matériaux innovants destinés aux vêtements nautiques, est également impliquée dans le projet, tout comme le LCPO (Laboratoire de chimie et des polymères organiques), commun au CNRS et à Bordeaux 1. Les quatre partenaires se proposent de développer des composites thermoplastiques destinés au transport spatial. Le Conseil régional les soutiendra, à condition que leurs projets impliquent au maximum les PME régionales. La Région a par ailleurs attribué une mention spéciale à l'entreprise Polycontact de Tarnos (landes), pour l'encourager à développer des ensembles composites à haute performance pour les transmissions satellites.
--- Un centre de test. On sait que la Région espérait par ailleurs créer à Mérignac un centre de test de nouvelles technologies, destiné notamment à valider des procédés de fabrication de grosses pièces pour l'aéronautique. En sommeil pour cause de défection d'Airbus, qui devait être un partenaire, l'opération renaîtra peut-être sous une autre forme.
http://www.sudouest.com/290208/economie.asp?Article=290208aP1984031.xml
PAR BERNARD CALABUIG, MEMBRE DE L’EXECUTIF NATIONAL DU PCF, RESPONSABLE DU SECTEUR EDUCATION, ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET RECHERCHE ; BRIGITTE GONTHIER-MAURIN, SENATRICE EN CHARGE DES ENSEIGNEMENTS SCOLAIRES POUR LE GROUPE CRC ; JOSE TOVAR, SECRETAIRE NATIONAL DU RESEAU ÉCOLE.
Avec la réforme des universités dite loi LRU, adoptée en plein mois d’août, et le début de mise en oeuvre de la désectorisation dès la rentrée 2007, puis avec sa Lettre aux éducateurs, catalogue de mesures rétrogrades dessinant les contours d’une « refondation » conservatrice de l’école, Sarkozy avait donné le ton. Depuis, le gouvernement, le ministre de l’Éducation nationale, Xavier Darcos, et le président lui-même ne cessent d’annoncer réformes, projets et rapports divers.
- Rapport Bentolila, sur l’école maternelle, qui vise à supprimer purement et simplement toute scolarisation des deux-trois ans, et plan visant à s’attaquer aux structures et enseignements de l’école élémentaire (programmes, horaires et fonctionnement), le président cherchant au passage, à travers les épisodes pitoyables du « devoir de mémoire » sur la lettre de Guy Môquet et sur les enfants de la Shoah, à imposer une conception compassionnelle de l’histoire et de la morale. Réduction d’un an de la durée de formation des bacs pro et perspective de réunification en un seul système à options de l’ensemble des baccalauréats, qui ne pourraient qu’aboutir à l’échec renforcé et à l’éviction vers le marché du travail de dizaines de milliers de lycéens supplémentaires chaque année.
- Rapport Attali, effarante compilation de mesures néolibérales les plus éculées, frisant parfois le ridicule comme l’idée de faire évaluer les enseignants par les élèves ( !) et livre vert de la commission Pochard, véritable provocation contre les enseignants : les propositions qu’ils énoncent cultivent l’illusion d’un accès facilité et massif des jeunes à « l’économie de la connaissance » qui ne dépendrait que de la volonté et du mérite de chacun - élève comme enseignant -, seul responsable de son échec, ou de sa réussite éventuelle. Le système, libéré des carcans réglementaires et des statuts de service public réputés entraver l’élan « créateur et confiant », participerait ainsi à « libérer la croissance » !
- Mesures « éducation » de l’insigne plan banlieue se résumant à construire quelques « écoles de la deuxième chance » et des internats pour élèves « en difficultés familiales ». Enfin, la mise en place d’une commission « E-educ », destinée à étudier les conditions du développement des formations informatiques et des technologies nouvelles à l’école, et placée sous la houlette d’un dirigeant du MEDEF ! Les débats, les résistances et les luttes qui se développent à travers le pays sur ces questions démontrent, une fois de plus, les contradictions qui surgissent entre, d’une part, la volonté des classes dominantes d’accélérer la mise en oeuvre de la feuille de route tracée par la Commission européenne dans le cadre de l’agenda de Lisbonne en 2000 et, d’autre part, les aspirations populaires à plus de justice sociale. Dans ce contexte, un constat s’impose à tous : si l’accès aux études longues s’est incontestablement démocratisé ces dernières décennies, les inégalités sociales ne reculent pas. Pour assurer la pérennisation du système capitaliste, la droite veut construire un système éducatif qui facilite le façonnage les esprits et la fabrication d’une main-d’oeuvre adaptée à ses besoins. Pour y parvenir, elle cherche à diviser les personnels du système éducatif, les familles, les jeunes et au sein même de chacune de ces catégories. Elle s’évertue à faire progressivement admettre par l’opinion publique que le coût de l’éducation constitue une charge trop lourde pour les finances publiques, que l’échec scolaire résulte des insuffisances individuelles et non d’un échec collectif relevant des insuffisances du système. Ainsi, par exemple, le gouvernement fait en sorte que le coût du soutien « ordinaire » aux élèves en difficulté soit traité le plus possible en marge de l’enseignement obligatoire : en interne, c’est l’utilisation des heures d’enseignement supprimées à tous ; en externe les dégrèvements fiscaux au profit d’entreprises privées comme Acadomia. Ainsi encore, toute une série de dispositifs vise à récompenser les « plus méritants » en favorisant leur orientation et leur affectation vers des établissements et classes d’excellence, ceux jugés « en échec » étant orientés vers des voies de relégation ou vers l’apprentissage. Au final, l’école sera dessaisie de sa responsabilité historique à délivrer un enseignement commun à tous. Cette frénésie réformatrice accompagne et justifie de nouvelles suppressions massives de postes, de classes, d’options, voire d’établissements scolaires pour la prochaine rentrée. Tous les sondages montrent que l’éducation et la formation des jeunes sont parmi les premières préoccupations des électeurs. Pourtant, les forces de progrès semblent paralysées devant ce déferlement réformateur, et bien peu de candidats aux prochaines élections s’aventurent à aborder ouvertement ces questions. Les risques d’une nouvelle explosion revendicative du monde scolaire et de la jeunesse, ajoutés à la crainte d’un vote sanction massif aux municipales, expliquent sans doute la succession de déclarations de prudence du gouvernement et du ministre face au contenu délirant et provocateur de ces projets. Il n’en reste pas moins que ceux-ci portent en eux les véritables orientations qu’ils comptent mettre en oeuvre, une fois l’échéance des élections municipales passée. D’autant qu’ils semblent faire consensus entre les forces de la droite libérale autoritaire et celles du social-libéralisme incarnées par une partie de la gauche, dont l’absence de réactions sur ces dossiers est par ailleurs spectaculaire. Le choix fait par certains dirigeants à gauche de conforter les orientations politiques définies au niveau européen, tandis que d’autres se cantonnent à une stratégie exclusivement protestataire explique, pour l’essentiel, cet apparent paradoxe. Combien de temps encore, les forces de progrès laisseront-elles cet enfermement paralyser toute perspective alternative pour l’école, les jeunes et le pays ? http://www.humanite.fr/2008-02-19_Tribune-libre_L-ecole-dans-la-tourmente-neoliberale
Faut-il dire élèves en échec ou système scolaire en difficulté ? C’est la question que le chercheur Stéphane Bonnéry soulève dans son dernier ouvrage. Stéphane Bonnéry est enseignant-chercheur en sciences de l’éducation et exerce au sein de l’équipe ESSI-Escol de l’université Paris-VIII Saint-Denis. Il vient de faire paraître Comprendre l’échec scolaire… (1), un livre interrogeant les mécanismes des difficultés scolaires. Durant deux ans, le chercheur a suivi une dizaine d’élèves peinant dans leurs apprentissages. En CM2, d’abord, puis en sixième. Cette transition, à l’instar de toutes les autres, est un moment où se révèlent des difficultés antérieures, explique-t-il. Elle questionne l’institution dans sa globalité. Modelé selon les évidences des classes dominantes, le système alimente, en dépit de la volonté même des enseignants, les malentendus sociocognitifs (2), qui peu à peu enferment les enfants dans la spirale de l’échec. Ceux que le chercheur a suivis ne sont pas des cas à part et, s’ils cumulent les difficultés, celles-ci ne leur sont pas spécifiques. In fine, « l’élève en échec, par essence, n’existe pas », affirme Stéphane Bonnéry. C’est l’institution qui, sous l’impulsion des politiques engagées et confrontée aux difficultés, renonce peu à peu à l’ambition de transmettre à chacun une culture complexe.
--- Vous avez choisi de traiter ensemble élèves en difficulté et inégalités scolaires. Quel lien faites-vous entre les deux ?
Stéphane Bonnéry. Les élèves que j’ai suivis ne constituent pas une espèce à part. À l’instar des 15 % d’enfants qui intègrent chaque année la sixième avec un très faible niveau, ils cumulent les difficultés, mais ces difficultés ne leur sont pas spécifiques. Ce sont celles que doivent surmonter une majorité d’enfants issus de familles populaires qui n’ont pas acquis, chez eux, de ce l’on nomme la culture scolaire. Lorsque l’institution et la société parlent d’élève « en » échec ou « en » difficulté, elles procèdent comme si ces difficultés étaient une caractéristique portée, par nature, par ces élèves. On peut considérer, au contraire, que s’ils nous donnent du fil à retordre, c’est que les dispositifs d’apprentissage ne sont pas les bons. Les élèves qui posent un problème à l’école posent finalement le problème de l’école et de son projet.
--- Vous dites que l’école participe aux difficultés des élèves. Dans quelle mesure ?
Stéphane Bonnéry. Lorsque les dispositifs pédagogiques supposent que tous les enfants possèdent les prérequis indispensables à la réussite scolaire et ne les leur apprennent pas. Il ne s’agit pas de culpabiliser les enseignants, mais d’ouvrir des perspectives professionnelles et politiques. Un exemple : lorsque l’enseignant pose une question à la classe, l’objectif n’est pas seulement d’obtenir une réponse. C’est de mettre les élèves en activité intellectuelle. Certains enfants le comprennent : en vrai, le maître sait qu’ils n’ont pas la réponse, mais leur demande d’y réfléchir. L’école prend cela comme une évidence. Or beaucoup d’enfants ne la partagent pas. Ils croient que ceux qui répondent avaient déjà la solution. Un peu comme à Questions pour un champion.
--- L’institution suppose que tous les enfants savent qu’ils sont là pour apprendre...
Stéphane Bonnéry. C’est cela. De même elle suppose qu’ils ont compris que derrière toute activité se cache un savoir à découvrir. Souvent, les élèves sont engagés sur une tâche avec des consignes vagues qui ne cadrent pas suffisamment leur activité intellectuelle. Certains se lancent sur de fausses pistes et passent à côté du savoir. C’est l’exemple d’Amidou : il parvient à colorier la carte de géographie, sans rien comprendre du principe chromatique qui régit la représentation du relief. Il confond mise en couleur d’une carte selon les paliers d’altitude et coloriage. Lors du contrôle, que se passe-t-il ? On lui présente une nouvelle carte, face à laquelle il se sent désarmé.
--- Ce n’est qu’à cette occasion qu’il réalise qu’il est à côté de la plaque. Sauf que c’est un contrôle (lire ci-contre - NDLR).C’est aussi le malentendu vécu par Bassekou : il pense « avoir bon ». Il réussit même à le faire croire à sa maîtresse…
Stéphane Bonnéry. Il ne le fait pas croire : il faudrait, pour cela, qu’il en soit conscient. Il y a malentendu justement quand chaque interlocuteur pense parler de la même chose. Lorsque l’enfant pense que si on lui demande de répondre à une question, le but est uniquement de répondre à cette question. Et lorsque l’enseignant prend comme une évidence qu’un élève qui répond correctement fait ce qu’il faut. Or ce n’est pas parce qu’un élève exécute une tâche qu’il s’approprie un savoir. L’école exige de relier chaque exercice à des savoirs « abstraits ». Mais elle ne dévoile pas cette évidence. Le modèle implicite des dispositifs pédagogiques répond aux enfants qui partagent les « délits d’initiés » de la culture scolaire, parce que leur éducation familiale est imbibée d’une logique de scolarisation, leurs parents ayant fait des études longues. La vérité est que ce modèle d’élève considéré comme « normal » par l’école d’aujourd’hui est minoritaire : 54 % des collégiens ont un référent ouvrier, employé ou sans emploi. Oublier cela revient à nier la nécessité de transformer l’école en profondeur. C’est ce que font les politiques actuelles, en se focalisant sur les seuls cas graves, comme s’ils étaient perdus d’avance. Elle les range dans un tiroir, elle les aiguille vers des structures à part.
--- Revenons aux malentendus. Aucun dispositif pédagogique ne permet de les éviter ?
Stéphane Bonnéry. On peut en éviter une partie, mais il n’est pas illogique qu’un enfant qui, dans sa famille, n’a pas été éduqué comme « un élève normal selon l’école » commence par mobiliser une activité autre que celle attendue. Ce n’est pas un élève en difficulté : si la consigne est de colorier la carte, pourquoi accorderait-il de l’attention à des explications qui ne servent pas immédiatement à réussir la tâche dans laquelle il est engagé ?
--- Le socle commun de connaissances s’accompagne d’un dispositif d’évaluation. Peut-il permettre de repérer ces quiproquos ?
Stéphane Bonnéry. Je pense au contraire qu’il va précipiter les difficultés. Évaluer ne résout rien à la question de savoir comment on enseigne. Surtout, la logique des « compétences » se rapproche de l’idéologie des dons : on évalue ce que l’élève est censé mobiliser seul et spontanément. Ce socle est même marqué par une double logique avec, d’une part, des objectifs flous, sujet à interprétations, donc à applications diverses. De l’autre, un découpage de l’activité de l’élève calqué sur les vieilles méthodes. Autrefois, une leçon sur le relief consistait à mémoriser une carte par coeur. On soumettait un texte de quinze lignes sur « la Bretagne bordée de criques escarpées qui s’étirent longuement… », avec l’idée que, peut-être, les meilleurs comprendraient les principes du relief et deviendraient boursiers. Bref, Amidou aurait probablement été un bon élève de la IIIe République. Mais l’objectif actuel est de créer chez tous les élèves des dispositions pour poursuivre longtemps. Le citoyen et travailleur de demain doit être davantage formé, disposer de capacités d’analyse et de savoirs plus complexes. À moins de dire officiellement que l’on y renonce, les vieilles méthodes, de toute évidence, ne sont pas adaptées aux nouveaux enjeux.
--- Vous notez également les limites de l’innovation pédagogique…
Stéphane Bonnéry. La rhétorique de l’innovation locale, sans tirer les leçons sur l’effet produit et sans que les enseignants soient aidés, me paraît inquiétante. Longtemps, l’école a plébiscité l’apprentissage par coeur. Par mouvement de balancier, on est tombé dans la tendance inverse : on attend des élèves qu’ils comprennent. Tant que ce n’est pas le cas, on ne leur permet pas d’identifier le savoir à acquérir. L’école oppose une conception de la compréhension, qui serait brillante, avec une conception de la formalisation et de la systématisation, qui serait scribouillarde, besogneuse. C’est un leurre. C’est faire croire que l’on peut apprendre sans technique. L’école, dès lors, se comporte comme un abat-jour. Elle attend des élèves qu’ils soient brillants pour canaliser leurs lumières, comme si son travail, justement, n’était pas d’allumer cette lumière chez tous.
--- Pourquoi les difficultés se révèlent-elles si brutalement lors du passage en sixième ?
Stéphane Bonnéry. Les malentendus sur les apprentissages s’articulent avec l’opacité des attentes scolaires. Par exemple, les élèves fragiles sont souvent persuadés que tout travail mérite salaire : du moment que l’on fait des efforts, on mérite une bonne note. Or ce n’est pas la façon dont fonctionne l’école. Bien sûr, elle récompense l’effort. Mais les efforts doivent conduire à apprendre. Encourager les enfants n’est pas un mal. Ne jamais leur dire qu’essayer ne suffit pas, en revanche, si. Cela fait naître chez eux des incompréhensions. Ils n’identifient pas clairement que l’école est le lieu d’une culture qui leur est étrangère. Or elle est le lieu d’une culture étrangère aux enfants des milieux populaires. En primaire, dans une optique bienveillante, on leur atténue cette altérité, au risque de passer d’une logique de lutte contre les inégalités à une logique caritative. Plutôt que de se battre pour créer les conditions pour que tous les élèves apprennent, on regarde ceux des milieux populaires du haut vers le bas, en se disant que, finalement, le but est de les rendre heureux pendant quelque temps encore, de favoriser le « vivre ensemble »… Mais c’est une forme d’école à deux vitesses à l’intérieur même des classes. Et ils paient l’addition en entrant en sixième, quand les relations se distendent et que les contrôles deviennent plus exigeants.
--- C’est aussi au collège que se développe le sentiment de victimisation chez certains élèves...
Stéphane Bonnéry. Oui. Il se construit dès lors qu’un enfant ne comprend pas ce que l’on attend de lui. On lui dit : « Pour réussir, il faut travailler. » Alors il travaille, il se donne du mal. Mais il n’y arrive toujours pas. Il s’interroge. Pourquoi le contrôle a-t-il porté sur une autre carte de géographie que celle étudiée en cours ? Pourquoi, surtout, les copains de la cité rencontrent la même surprise que moi, tandis que les « bouffons » du premier rang ont réussi le contrôle ? Si l’école ne lui fournit pas d’explication claire, il en mobilise d’autres : certains élèves savaient. C’est donc que l’enseignant les a tuyautés, donc qu’il a ses chouchous… Et, bizarrement, beaucoup d’élèves me l’ont dit, les chouchous, ce sont les autres : « Comme c’est bizarre… Il n’y a que les Noirs et les Arabes qui redoublent. »
--- En viennent-ils à conclure que les profs sont racistes ?
Stéphane Bonnéry. Les élèves issus de l’immigration traduisent souvent cela, effectivement, en termes de racisme. Les élèves « Dupont-Durant » diront que le prof est méchant, qu’il n’aime pas les élèves de tel quartier. L’école a tendance à penser que les « affirmations identitaires » envahissent le milieu scolaire. Mais l’école y contribue : moins elle donne de clés pour comprendre, plus les élèves cherchent les explications en dehors de l’école. Et le racisme ou la relégation existent dans la société.
--- La spirale de l’échec est-elle aussi celle de la violence scolaire ?
Stéphane Bonnéry. Je n’ai pas étudié le phénomène de la violence scolaire. En revanche, je constate qu’une bonne part des enfants en échec grave se révoltent. Ils se sentent humiliés par leurs résultats, par le fait qu’ils travaillent sans réussir, qu’ils ne comprennent pas les verdicts des adultes. Donc ils se révoltent. Très logiquement, les adultes, eux, n’acceptent pas qu’un élève soit impertinent. C’est le début de l’escalade conflictuelle. Là encore, l’école rencontre ce problème dès lors qu’elle ne remplit pas sa mission de transmission du savoir à tous.
--- Doit-on revenir à plus d’humilité quant aux ambitions scolaires ?
Stéphane Bonnéry. Je ne pense pas qu’il faille réviser à la baisse le degré d’exigence. Mais on ne peut pas se contenter de proclamer des objectifs sans créer les conditions pour les atteindre. Les socialistes ont conduit une politique visant à maintenir les ambitions, mais ont laissé les enseignants se débrouiller tout seuls. Pas de réel plan - ni de moyens - de formation. Les orientations changent, dictées par les besoins économiques : la droite reconnaît le besoin de mener 50 % d’une classe d’âge au niveau licence (bac + 3). Elle ne renonce pas au niveau d’exigence, mais à l’ambition d’une culture commune. Comment fait-elle ? Elle débarrasse les profs de ceux qui ne suivent pas. On ne peut pas défendre le statu quo. On peut, en revanche, proposer une nouvelle phase de démocratisation scolaire, qui ne se contente pas d’annonces mais donne prise sur le réel aux enseignants, aux parents et aux familles.
--- Vous parlez d’écart persistant entre l’école et les enfants des milieux populaires. L’école s’inscrit-elle dans la lutte des classes ?
Stéphane Bonnéry. Oui, et c’est priver les enseignants de leur pouvoir d’action que de le leur masquer. Ils sont tiraillés entre deux fonctions contradictoires. D’une part, ils sont les agents d’un service public d’éducation nationale qui garantit la transmission d’un corps de connaissances commun à l’ensemble d’une génération. Mais ils sont aussi les agents du tri social par l’école. Par ailleurs, les salariés exploités sont précisément ceux qui ont été privés d’études longues. Il est donc logique que ce soient leurs enfants qui souffrent d’un déficit de « culture scolaire ». On peut appréhender cela de façon misérabiliste et défaitiste : c’est la théorie du handicap socioculturel, qui veut que « l’anormalité scolaire » soit le fait de l’enfant. À l’inverse, on peut considérer que la mission de l’école est de transmettre cette culture à tous, et qu’elle est à transformer en ce sens. Il faut bien, pour cela, reconnaître qu’elle s’inscrit dans une société structurée par des classes sociales. Sinon, que faire ? Enseigner une culture populaire aux mômes de milieux populaires et une culture savante aux autres ? Cette culture non pas bourgeoise, mais que la bourgeoisie s’est accaparée.
--- Les choix pédagogiques sont finalement très politiques. À qui appartient-il de les faire, aux profs ou à la société ?
Stéphane Bonnéry. Il y a des choix techniques, sur la façon dont on monte une séance d’enseignement par exemple. Ils doivent être expliqués aux parents, mais relèvent du savoir-faire de l’enseignant. La finalité de l’enseignement, elle, appartient à tout le monde. Qu’est-ce qui guide l’acte pédagogique ? Permettre à tous d’accéder aux savoirs complexes ? Politiser cet enjeu est indispensable si l’on veut que les profs soient bien dans leur métier. Sans quoi, ils risquent de se désintéresser de la finalité ou de culpabiliser de ne pas y parvenir. Avoir un projet politique est donc essentiel, à condition de ne pas le résumer à des valeurs vagues. Même les enseignants les plus convaincus sont déchirés entre ce qu’ils aimeraient faire et ce qu’ils font. Robien leur a dit : c’est un problème technique, voici la bonne méthode. Avant lui, Jack Lang leur disait : vous êtes formidables, vous trouverez la solution tout seuls. Leur imposer une méthode ou les laisser se dépêtrer relève de la même figure politique : l’institution démissionne. Donner prise, c’est autre chose. C’est, par exemple, transformer les instituts de formation des maîtres (IUFM) sans les liquider. C’est maintenir le corps des conseillers pédagogiques, développer les espaces et des temps de concertations, favoriser la formation continue et la confrontation avec la recherche pédagogique. C’est cela, donner prise sur le réel et du sens politique. C’est dire comment et pour qui l’on travaille.
(1) Comprendre l’échec scolaire. Élèves en difficulté et dispositifs pédagogiques, de Stéphane Bonnéry. La Dispute, 215 pages, 20 euros.
(2) Notion développée par Élisabeth Bautier et Jean-Yves Rochex, du laboratoire ESSI-ESCOL de l’université Paris-VIII - Saint-Denis dans Apprendre, des malentendus qui font la différence, 1997. Réédité dans les Sociologues, l’école et la transmission des savoirs, de Jean-Pierre Terrail et Jérôme Deauvieau. La Dispute, 2006. Entretien réalisé par Marie-Noëlle Bertrand http://www.humanite.fr/2008-02-26_Societe_Stephane-Bonnery-L-eleve-en-echec-par-essence-n-existe-pas
Le diagnostic est réservé pour l'école Santé navale : Pierre Tillinac
Hervé Morin, ministre de la Défense, doit se rendre mardi à Agen et il est attendu quelques jours plus tard à Bordeaux. Profitera-t-il de son passage dans la capitale régionale pour faire taire les rumeurs qui circulent avec de plus en plus d'insistance sur la fermeture de l'École du service de santé des armées (ESSA), plus connue sous son nom d'autrefois, Santé navale ? Probablement pas. Officiellement, aucune décision n'aurait encore été prise, et en tout état de cause rien ne devrait filtrer avant les élections municipales et la publication du Livre blanc sur la Défense et la sécurité nationale. Ce document remplacera celui de 1994, définira une stratégie globale de défense et de sécurité, et formulera « des propositions concrètes d'adaptation de l'organisation de l'État comme de ses outils de réponse aux menaces du XXIe siècle ». Il devrait être remis au président de la République dans le courant du mois de mars, et les premières mesures de réorganisation de la carte militaire pourraient être annoncées dans les semaines suivantes.
--- Contraintes budgétaires. L'École du service de santé des armées de Bordeaux fera-t-elle les frais de ce vaste chantier ? Tout le monde s'y attend. Ce n'est pas la première fois que des menaces pèsent sur l'avenir de l'établissement, mais on voit mal, aujourd'hui, comment il pourrait réussir à se sauver. Les contraintes budgétaires sont telles que les armées ne peuvent sans doute plus se payer le luxe de conserver deux sites pour une seule et même école, puisque l'ESSA est présente à la fois à Lyon et à Bordeaux. Dans ce contexte, le regroupement des deux sites semble inéluctable, et si une telle opération devait effectivement être réalisée, elle devrait logiquement se faire au profit du plus fort, ce qui impliquerait un déménagement de Bordeaux vers Lyon et non l'inverse. L'école de Lyon est en effet plus moderne - elle a déménagé à Bron dans les années 1980 - et plus grande, puisqu'elle s'étend sur une trentaine d'hectares. Elle forme, de plus, systématiquement davantage de médecins que celle de Bordeaux, la première recrutant une centaine d'étudiants tous les ans, contre une soixantaine à Santé navale. Les deux principaux candidats aux élections municipales, qui sont bien conscients des faiblesses de l'école bordelaise, ont imaginé des solutions différentes pour lui redonner plus de poids et assurer son avenir sur place. Alain Juppé plaide pour un regroupement à Bordeaux et a fait savoir qu'il avait « sensibilisé le Premier ministre » à ce sujet. Son adversaire socialiste, Alain Rousset, a imaginé de l'associer à un Institut du monde africain pour assurer son rayonnement. La fermeture de l'École du service de santé des armées, si elle devait être confirmée, n'aurait toutefois aucune incidence sur l'activité ou sur l'avenir de l'hôpital Robert-Picqué. Cet établissement est l'un des neuf hôpitaux d'instruction des armées implantés sur le territoire national, et ce dispositif correspond selon les militaires à un seuil plancher au-dessous duquel il n'est pas envisageable de descendre. http://www.sudouest.com/220208/france.asp?Article=220208aP1945086.xml
Vous trouverez ci-après et sur le site du SNCS à l'adresse ci-dessous le SNCS-HEBDO 08 n°4 du 3 mars 2008 :
http://www.sncs.fr/article.php3?id_article=1138&id_rubrique=17
SNCS-HEBDO 08 n°4 du 3 mars 2008 :
Recherche et enseignement supérieur : Mardi 4 mars 2008
9 h 30 réunion des directeurs d’unité au Collège de France (amphithéâtre Marguerite de Navarre)
12 h rassemblement des personnels devant le Ministère (angle rue Clovis rue Descartes)
Les organisations syndicales et associations de la recherche et de l’enseignement supérieur [FSU (SNCS, SNESUP, SNASUB, SNETAP, SNEP), CGT (SNTRS, FERC-SUP), UNSA (Sup’Recherche, SNPTES et A&), CFTC-INRA, SOLIDAIRES (Sud-Recherche-EPST, Sud-Education), SLR, SLU, UNEF] appellent à un rassemblement des personnels et des étudiants devant le ministère pour stopper la politique du gouvernement qui casse les organismes de recherche, crée des universités concurrentielles et développe encore plus les emplois précaires dans les laboratoires et les établissements. Le SNCS appelle les directeurs d’unité à participer à la réunion qui est organisée au Collège de France ce même jour.
Bureau national du SNCS-FSU
L‘objectif du gouvernement est de développer les emplois contractuels au détriment des emplois statutaires de titulaires de la fonction publique. Cela entraîne un énorme accroissement de la précarité. Ainsi, il y a, aujourd’hui, près de 32 000 équivalents ETPT (emploi temps plein travaillé) au CNRS dont 18 % sont des emplois contractuels. Comme les temps partiels sont plus développés chez ces derniers que chez les statutaires, plus d’un tiers des personnes physiques de l’établissement sont rémunérées sur emplois contractuels. Pour mettre en place cette politique, le gouvernement, grâce à la LOLF (loi organique relative aux lois de finances), autorise les organismes de recherche et les établissements universitaires à engager des contractuels (CDD, CDI) sur la subvention d’État. De plus, la création de l’ANR a pour conséquence d’étendre les ressources propres des organismes et le recours incontrôlé aux CDD. La multiplication des structures ad hoc - comme les fondations, les RTRA (réseau thématique de recherche avancée), les PRES (pôle de recherche et d’enseignement supérieur), etc. - favorise l’emploi précaire des jeunes chercheurs. La volonté de sortir les UMR (unité mixte de recherche) de la gestion des organismes pour les mettre sous la coupe des universités favorisera encore plus le développement de la précarité chez les jeunes diplômés. Dans son scandaleux rapport, Attali, un individu qui n’a jamais eu de rapport avec la recherche ni de près ni de loin, préconise que tous les jeunes chercheurs soient sur postes précaires et, que seulement aux alentours de la quarantaine, les meilleurs d’entre eux deviennent titulaires de leur poste. Pourquoi pas plus tard ! Cette politique est confortée par la décision de Valérie Pécresse de ne pas créer de postes statutaires pendant les quatre prochaines années. Alors que le chef de l’État déclare, cyniquement, dans son discours d’Orsay, que les rémunérations des chercheurs doivent être doublées voire triplées, son gouvernement organise tout pour « smicariser » l’ensemble des jeunes scientifiques et universitaires. Nous n’en demandons pas tant, Monsieur le Président. Nous voulons que tout jeune diplômé à bac+8 ait un poste permanent et que les salaires de début de carrière soient relevés d’environ 40 %. Mais pour tous et définitivement. Pas pour une poignée de privilégiés choisis dans des conditions déplorables à qui on propose de doubler leur salaire quelques années. Et après. On les jette. Non au chercheur Kleenex. -From : <sncs2@cnrs-bellevue.fr>
Consultez la LISTE COMPLETE des candidats inscrits aux élections cantonales
Moins d'appétit, peu d'enjeu : Anne-Marie Siméon
* DOCUMENT. Découvrez la LISTE COMPLETE des candidats inscrits aux élections cantonales, canton par canton.
* http://www.sudouest.com/ListeCandidatsCantonales.htm
Trente-deux des 63 cantons représentant le Conseil général de Gironde seront renouvelés les 9 et 16 mars prochains. Les candidats avaient jusqu'à mercredi dernier 16 heures pour se déclarer à la préfecture. Après vérifications, l'arrêté préfectoral n'est tombé qu'hier en fin d'après-midi. Verdict : ils seront 142 à solliciter les suffrages des électeurs, soit une moyenne aux alentours de quatre candidats par canton. C'est beaucoup moins qu'en 2001, lors du précédent scrutin visant les mêmes cantons, puisqu'à l'époque ils étaient 192 à briguer un fauteuil. Des accords intervenus pour favoriser des candidatures uniques, entre UMP et Modem, ou entre le PS et les Verts notamment sur Bordeaux, participent de cette baisse. C'est ainsi que le parti écologiste ne se présentera que dans neuf cantons. Le Front national, jusqu'alors présent partout, a réduit cette année la voilure pour des questions essentiellement financières, en se limitant à 23 cantons. Le MNR a quant à lui disparu. Enfin, Lutte Ouvrière est totalement absent, ainsi que le Parti des travailleurs. Aucun parti occitan n'apparaît davantage. Quant à CPNT, dont le seul élu sortant repart sur Lesparre, il n'engage qu'une autre de ses grandes figures départementales en la personne d'Eddie Puyjalon qui retente sa chance sur Saint-André-de-Cubzac. À noter encore que le MRC de Jean-Pierre Chevènement ne présente aucun candidat. Enfin, le MPF ne se retrouve que dans le cinquième canton de Bordeaux.
--- Divisions surtout à droite. Dans quatre cantons, le choix se réduira donc à trois postulants avec à chaque fois un PC, un PS et un UMP. Il s'agit de Bazas, Grignols, Saint-Vivien-du-Médoc et Targon. Ils seront en revanche sept candidats dans deux cantons, Mérignac 1 et Lesparre où la droite part divisée. C'est ainsi qu'à Mérignac 1, où se joue la succession du socialiste Bernard Garandeau, le candidat investi par l'UMP est en concurrence avec un « divers droite » et un second se réclamant de la « majorité présidentielle ». À Lesparre, UMP et Modem ne se sont pas entendus, réveillant du même coup les appétits d'un troisième candidat, se présentant comme en 2001 « sans étiquette ».
Et lorsque l'UMP et le Modem sont parvenus à un accord, c'est parfois au risque de heurter, comme aux municipales, des Nouveau centre et autres susceptibilités. C'est le cas à Blanquefort, mais surtout à Podensac où l'investiture par l'UMP départemental du maire Modem de Barsac, Philippe Meynard, a été très mal vécue par les militants locaux, voire par le sortant, Philippe Dubourg qui, après sa défaite aux législatives, ne repart pas. Résultat ? Gilles Filliatre tentera sa chance, quitte à favoriser la gauche.
--- Mathématique. Une gauche qui ne prend d'ailleurs aucun risque dans cette élection. Avec 45 élus et un CPNT souvent à ses côtés au moment des votes importants, le socialiste Philippe Madrelle dont le canton de Carbon-Blanc n'est pas renouvelable, est sûr de retrouver son fauteuil de président. Ce n'est même plus politique mais bêtement mathématique. Même en gagnant les dix-neuf cantons sortants détenus par la majorité départementale, sans perdre un seul de ses douze sièges en jeu, la droite, qui n'a que dix-sept conseillers généraux, arriverait péniblement à égalité, 36-36. Cela ne démobilise manifestement pas la gauche qui espère conforter son groupe pendant que les Verts rêvent de l'intégrer.
=====> Les 32 cantons renouvelables
Tous les électeurs de gironde ne voteront pas aux cantonales. Seuls ceux de 32 cantons seront appelés aux urnes. Ce sera le cas à Bordeaux 1, le Bouscat, Bordeaux 3, Bordeaux 4, Bordeaux 5, Bordeaux 7, Villenave d'Ornon, Lormont, Blanquefort, Lesparre, Saint-Vivien, Mérignac 1, Saint-Médard-en-Jalles, Gradignan, Pessac 2, Bazas, Grignols, La Teste, Créon, Langon, La Réole, Podensac, Targon, Castillon, Fronsac, Lussac, Pellegrue, Sainte-Foy-la-Grande, Blaye, Coutras, Saint-André-de-Cubzac, Saint-Savin.
--- Huit sortants ne repartent pas. Sur les 32 conseillers généraux sortants, huit raccrochent. Il s'agit de Stephan Delaux (UMP) à Bordeaux 4, Jean-Marc Gaüzère (UMP) à Bordeaux 5, Bernard Garandeau (PS) à Mérignac 1, Jean Darremont (UMP) à Bazas, Michel Darguence (UMP) à Grignols, Guy Trupin (PS) à Créon, Philippe Dubourg (UMP) à Podensac et Guy Riffaud (UMP) à Pellegrue.
http://www.sudouest.com/220208/reg_gironde.asp?Article=220208aP1947087.xml
16 candidats ou suppléants ont moins de 35 ans 8 sont des candidatures d’ouverture dont 4 titulaires 11 titulaires sont des femmes Des syndicalistes de la Poste, des Cheminots, enseignants, de la territoriale, EDF, de la Fonction Publique hospitalière, de FORD, de la SOGERMA, des artisans... 26 candidats le sont pour la première fois, dont 9 titulaires. 5 sont des membres de la JC
Bazas : Florent SANZ, Nicole Ruiz,
Blanquefort : Jean Claude CONTE, 56 ans, syndicaliste ouvrier chez Ford Françoise Sourbé, 59 ans directrice d’école
Blaye : Jean Marc LAPOUMEROULIE, 44 ans enseignant Patricia Merchadou,
Bordeaux :
1er canton : Vincent MAURIN, 48 ans directeur d’école Fabienne Auguste
3ème canton : Vincent TACONET, 59 ans enseignant Annie Sallat, 49 ans Agent DDE
4ème canton : Corinne VERSIGNY, infirmière syndicaliste 47 ans Frédéric Mellier, 35 ans chargé de mission
5ème canton : Natalie VICTOR-RETALI, 43 ans enseignante Jacques Duprat, 60 ans
7ème canton : Michel DUBERTRAND, 47 ans agent EDF Nadia Asnoun-Fouché,
Castillon : Patrick AUBISSE, 51 ans cheminot Montangon Maryse, 50 ans
Coutras : Sébastien LABORDE, 33 ans syndicaliste enseignant Nadia Limouzi, 29 ans, syndicaliste cheminote
Créon : Emmanuel FARGEAUD, 35 ans enseignant Puig, 22 ans étudiante
Fronsac : Nicolas PARERA, 30 ans agent EDF Sylvie Faurie 50 ans infirmière
Gradignan : Joelle COUDERC, 55ans enseignante Pujo Pierre, 60 ans retraité banque
Grignols : Claude MELLIER, 60 ans Benjamin regonezi, 23 ans
Langon : Pierre AUGEY, Carole Mallié
La Réole : Sylvie RICHERT, 49 ans viticultrice Michel Lucmarie, 61 ans
La Teste : Pierre CLEAZ, 52 ans artisan Anne-Marie Kolli,
Le Bouscat : Gérard AYNIE, 56 ans Tatiana Prikhodko
Lesparre : Michel GUERAUD, 60 ans retraité Samantha Lebot 24 ans enseignante
Lormont : Josyane MAESTRO, 63 ans fonctionnaire territoriale retraitée Jean Claude Feugas, 64 ans retraité
Lussac : Monique LABRO, 42 ans Fonctionnaire territoriale Laurent Rousset, 34 ans agent territorial
Merignac 1 : Michèle ISTE, Joël Girard,
Pellegrue : Dolores ARENAS, 64 ans retraitée Bernard Texier, 57 ans enseignant retraité
Pessac 2 : Didier SARRAT, Marine Dupart, étudiante
St André de Cubzac : Vincent RAYNAL, 49 ans Tourneur Véronique Lavaud, 45 ans adjoint administratif
Ste Foy la Grande : Loïc BOISSON, 29 ans étudiant Edith Cabordery, 24 ans salariée
St Vivien Du Médoc : Stéphane LEBOT, 34 ans imprimeur Valérie Sénégas, 44 ans fonctionnaire territoriale
Targon : Marie-Lyse VEYRIER, 50 ans contrôleur aérien Jean Claude Maulin,
St Médard : Line PERON, 57 ans Philippe Lozano 51 ans syndicaliste ouvrier à la SOGERMA
St Savin : Dominique CHAUPARD, 41 ans cheminot Marianne Lavallée, 31 ans éducatrice
Podensac : Françoise LECOANNET postière Fabien Gay, étudiant
Villenave d’ornon : Jean Claude LAULAN, 64 ans retraité Michelle Pénichon, 48 ans employée
Voir le site : http://33.pcf.fr/
Bordeaux détient la palme avec 488 candidats : J.-P. V.
Dans les communes de plus de 3 500 habitants, les dés sont bel et bien jetés. Comprenez par là que les listes des candidats sont officiellement enregistrées en préfecture et que nulle autre ne pourra, avant le 9 mars, venir s'y ajouter.
Ici et là, on sait donc d'ores et déjà quelles seront les forces en présence et l'ampleur des difficultés. Tour d'horizon.
--- Déjà sûrs d'être élus. À Bassens, Créon et Tresses, une seule liste en présence, chacune conduite par le maire sortant. Jean-Pierre Turon, Jean-Marie Darmian et Jean-Pierre Soubie sont donc sûrs de conserver leur siège. Il sera tout de même nécessaire que les électeurs se rendent aux urnes et accordent suffisamment de voix aux candidats pour qu'ils passent dès le 1er tour.
--- Toutes validées. Toutes les candidatures réceptionnées par le service élections de la préfecture ont fait l'objet d'une étude attentive : vérification des identités, des informations fournies, etc. Aucun problème signalé. Toutes les candidatures sont validées.
--- La palme à Bordeaux. Ce n'est pas une surprise : la ville de Bordeaux décroche la palme des candidatures avec huit listes au total ce qui représente, tenez-vous bien, 488 candidats ! Autant d'hommes que de femmes, comme l'exige la parité.
--- Six et cinq listes. Libourne, SaintMédard-en-Jalles, Audenge et Mérignac sont les communes ensuite où l'on enregistre le plus de listes en présence. Six pour Libourne (204 candidats au total) et Saint-Médard (204 candidats), cinq pour Audenge (140 candidats) et Mérignac (245 candidats). Plus de candidats à Mérignac car la ville est plus importante.
--- À quatre pour la belote. Dans six autres communes, les listes pourront jouer à la belote. Quatre listes en présence, en effet, à Gujan-Mestras, Le Haillan, Lesparre, Parempuyre, Pessac et Talence. Dans 23 autres communes, il y aura trois listes, et toutes les autres, deux listes. Ce qui n'est pas rien.
--- L'exception. La Teste-de-Buch et Cazaux ne constituent qu'une commune mais il y aura ici un « sectionnement électoral » : quatre listes de 28 candidats pour La Teste, trois listes de 5 candidats pour Cazaux. Pour un conseil de 32 membres au total en fin de course.
--- Les noms de listes. Pas de surprise ici. Toujours autant « d'unions » ou « ensemble ». Quelques slogans sportifs malgré tout comme « Allez Bègles ! » ou « Allez Andernos ! », ou très sensuels comme « Bazas intensément » ou « Gujan passionnément » ou plus alternatifs comme « Le pourquoi pas ? » de Lesparre ou « L'autre hypothèse » de Saint-Médard.
http://www.sudouest.com/270208/reg_gironde.asp?Article=270208aP1972889.xml
Paris veut des assises : Gilles Guitton
Si Jean-Jacques Paris gagne les élections municipales, Noël Mamère « disposera de moyens techniques et humains » pour jouer son rôle d'opposant. Cette promesse (qui ne mentionne quand même pas le nom du maire sortant) figure dans le premier point du programme de la liste Bègles pour tous, présenté vendredi dernier lors d'une réunion publique. Présenté comme émanant de la série de réunions de quartier qui a présidé à la constitution de la liste construite autour du PCF, ce programme en dix points n'entre pas dans les détails.
--- Fait accompli. « C'est volontaire. Nous avons des idées assez précises de ce qu'attendent les habitants, mais nous en débattrons avec eux dès que nous serons élus, au travers d'assises de la ville », annonce Jean-Jacques Paris. C'est ce qu'il appelle « en finir avec la politique du fait accompli » : « les Béglais se sentent de plus exclus des choix, le cercle des décideurs s'est restreint », assène le conseiller général et tête de liste. En gardien proclamé des « valeurs Béglaises du vivre ensemble » contre la tentation du grand Bègles-Bordeaux de son adversaire. Le programme de Bègles pour tous contient quand même quelques affirmations emblématiques. Le candidat, qui fait inlassablement rimer promotion immobilière avec gestion Mamère, prône un « moratoire sur les destructions de logement HLM ». Il annonce aussi une politique de préemption par la ville de terrains à vendre. « Notre commune a les moyens. Les rentrées fiscales sont passées de 12 à 18 millions d'euros en un mandat » assure-t-il. Mais il précise : « notre première action sera de faire tenir ses engagements par l'État pour l'ORU. C'est 3 millions que la ville avance à la Saemcib».
--- Voix de tout bois. La transformation de la bibliothèque municipale en médiathèque, la « reprise du projet de « café-son » du docteur Larsène, ou la construction d'équipements sportifs nouveaux : autant de projets destinés à pointer « le retard pris par la ville depuis vingt ans ». Jean-Jacques Paris décline aussi le social en annonçant maison de retraite publique et « conseil de la solidarité », l'emploi en évoquant une « couveuse d'entreprise », le sociétal en annonçant un « service municipal de lutte contre les discriminations à l'emploi ». Et même l'environnemental, puisque « la ville ne fait pas grand-chose » : Agenda 21, rénovations en Haute qualité environnementale des HLM et bâtiments publics, nouvelles zones vertes? sont aussi dans ce programme qui compte faire voix de tout bois. Y compris des salaires des employés municipaux, des problèmes de stationnement ou d'un éventuel « saccage » du quartier du Quai-wilson. « On sent une vraie usure de Noël Mamère. Les gens ne se sentent plus écoutés. Il n'a jamais été aussi fragile que cette année », escompte Jean-Jacques Paris.
http://www.sudouest.com/270208/vil_gir_rivegauche.asp?Article=270208aP1970335.xml
===è Election municipale : Bègles, pour tous !
Vendredi 22 février, 20h30, salle Langevin : présentation du projet de la liste de rassemblement conduite par Jean-Jacques Paris.
10 axes prioritaires :
1. Faire vivre un souffle démocratique nouveau.
2. Maintenir et développer les services publics, l’accès aux droits fondamentaux.
3. Pouvoir se loger à Bègles.
4. La culture pour tous : rattraper le retard !
5. Promouvoir l’égalité devant l’éducation.
6. Offrir un avenir à la jeunesse.
7. L’action sociale : une priorité.
8. Favoriser une pratique populaire su sport.
9. Le développement durable au coeur de l’action municipale.
10. Une majorité de gauche à la CUB. - Article paru dans l'Hebdomadaire "Les Nouvelles de Bordeaux et du Sud-Ouest " le Jeudi 21 Février 2008 - No 1725 - Abonnement 19,90 Euros pour l'année - Contact : nouvelles.SO@numericable.fr - Tél : 05.56.91.45.06 - Adresse : 15, Rue Furtado 33800 BORDEAUX
Les Ruault en arbitre : Dominique Andrieux
Il est un point sur lequel tout le monde est d'accord à Sainte-Eulalie. Il est maintenant urgentissime que les occupants des Ruault trouvent des conditions de vie dignes du XXIe siècle. Le sujet est pourtant au centre des élections municipales. Personne ne contestera à Christian Laur, le maire sortant, le mérite d'avoir fait bouger les choses. Cela se traduit par le projet soutenu par l'ANRU (1) de construire 361 logements répartis dans la commune pour remplacer les 180 vétustes des Bleuets et des Acacias. « Un projet ultra-nécessaire mais mené trop brutalement avec une concertation tellement insuffisante qu'il y a eu une situation de blocage de la réunion du 18 juin dernier », critique Virginie Gabiller. « C'est allé trop vite pour les habitants, pour les élus aussi », ajoute l'adjoint au maire, « une femme de gauche » qui marque sa différence en menant une liste soutenue par le Parti socialiste.
--- Deux options. D'une opposition sur la forme, le sujet est contesté sur le fond par Hubert Laporte, « homme de droite » conduisant « une liste sans étiquette » dans laquelle figure Sylvie Ayayi, une adjointe à qui le maire retira cette fonction l'été dernier. Eux placent la barre plus bas à 180 logements, veulent « conserver deux petits bâtiments de 50 logements pour les propriétaires les plus démunis qui n'ont pas de moyens de locomotion ». Une remise à plat complète, avec « un changement des sites possible du fait que le PLU (2) n'est pas signé ». « C'est déjà très ambitieux pour la commune », estime Hubert Laporte convaincu que l'opération que sa liste défend est « autrement mieux adaptée aux capacités financières de la ville ». « 361, c'est le seuil pour arriver à l'équilibre financier », insiste Virginie Gabiller avant de questionner M.Laporte : « Comment assure-t-il la mixité », « On est dans une situation financière tendue mais avec de la rigueur, on est pile dans les rails fixés par la mission économique et financière », soutient le maire sortant. Aujourd'hui, il présentera au conseil municipal son projet d'augmenter la fiscalité locale d'1,5 point afin de dégager des recettes. « Pour 2,4 millions d'euros, nous participons au renouvellement urbain, réalisons un pôle éducatif pour la partie élémentaire de l'école Montesquieu, un accueil de loisirs sans hébergement », énumère M.Laur.
--- Virginie Gabiller a tiré des leçons. « On ajoutera un comité consultatif avec les associations, le centre social, les référents handicap et mobilité réduite, CLCV de même il conviendra de revenir vers les propriétaires de terrains destinés à la construction pour voir les prix », annonce la tête de liste féminine prônant la concertation au sujet par exemple de l'aménagement des espaces communs, de logements adaptés, voire la création d'un éco quartier, d'un petit local pour le quartier de Loume. À Sainte-Eulalie, il semble que les électeurs se passionnent pour ces différences de conception sur le renouvellement urbain parce que leur v?u le plus cher est qu'il se concrétise le plus tôt possible pour tous les habitants des Ruault.
(1) Agence de rénovation urbaine. (2) Plan local d'urbanisme.
http://www.sudouest.com/280208/vil_gir_rivedroite.asp?Article=280208aP1976030.xml
Canton de La Réole : Une campagne électorale conviviale et dynamique
Repas Républicain à Gironde Sur Dropt le dimanche 17 Février.
40 personnes s’étaient données rendez-vous pour un apéro-débat, suivi d’un repas ce matin là à Gironde, autour de Sylvie RICHERT candidate à l’élection cantonale soutenue par le PCF, Michel LUCMARIE son suppléant, Jean PAULY conseiller général honoraire de La Réole, Michel HILAIRE, Conseiller général de St Macaire, et Dominique BELOUGNE, membre de la direction du PCF33. Un public citoyen venu de nombreuses communes parmi lesquels on a pu remarquer Simone ARTINS de St Martin de Lerme, Pierre BAZOUIN de Bourdelles, Lucienne et Hervé SALEIX de Casseuil, Liliane et Jacques LESBATS de Hure, Jean RINALDI de Camiran, Daniel PAIGNAC de Fosses et Baleyssac, Patrick MICHAUD de La Réole, Philippe RICHERT de Lamothe et Landerron, Luc GIRARDEAU de St Hilaire du Bois, Maxime PAVIS de Mongauzy, et bien d’autres… Beaucoup de colère s’est exprimée contre les injustices, les inégalités, l’insuffisance de solidarité à l’égard des nouveaux pauvres qui n’osent même plus revendiquer des droits nouveaux, tellement ils se sentent « coupables » de la situation dont ils ne sont en rien responsables. « Il reste de nombreux chantiers sociaux à terminer », s’est écriée Sylvie RICHERT, rappelant son engagement au centre social du canton au côté de Didier CALLEDE, actuel maire de Gironde sur Dropt, successeur de Jean PAULY, qui avait répondu présent à l’invitation à participer à l’Apéro-Débat qui se tenait sur sa commune. « L’Agriculture familiale a un avenir et on peu en vivre » a-t-elle rajouté, pour peu que l’on cesse de faire pression à coups de directives européennes visant à accélérer la mécanisation pour une agriculture intensive a poursuivi un agriculteur en colère. Réveiller le conseil de développement du Pays qui permet à des représentants de la société civile » de porter aux côtés des élus, les propositions des citoyens et de partager le pouvoir de décision. Pour avancer dans cette restitution du pouvoir aux citoyens, Michel HILAIRE évoqua les expériences en cours dans le Pays voisin et le rôle singulier du conseil de développement cantonal que proposent les conseillers généraux communistes et apparentés et la nécessité de mettre en place des statuts pour les élus et les acteurs citoyens. Pierre BAZOUIN, agriculteur, rappela que les citoyens disposaient de la « pierre philosophale » capable de changer la vie : « le bulletin de vote », en évoquant le fait que les capitalistes exploiteurs et spéculateurs étaient bien moins nombreux que les citoyens disposant de leur seul travail salarié. Didier CALLEDE s’est interrogé sur la dissipation de la crédibilité de l’échelon communal et cantonal, au profit d’autres niveaux d’organisation de la vie des territoires : communauté de communes, pays, région. Il constate que l’Europe, l’Etat, la Région, le Département y compris, ont tendance à plafonner leurs subventions et ne financent plus certain projet. Tout à fait favorable à la coopération intercommunale en matière d’aménagement du territoire et d’implantation de certaines structures lourdes, il s’interroge sur le sens à donner aujourd’hui aux compétences communales, et surtout à construire de nouveaux modes de financement publics. La disparition de marge de manœuvre locale vide la commune du pouvoir de faire, dans une période où elle a besoin de moyens pour prendre des initiatives, notamment dans les activités artisanales, et pousse les collectivités à l’emprunt et à la pression fiscale, ou à ne rien faire. Michel HILAIRE indiqua la nécessité de créer un impôt moderne sur les placements financiers souvent spéculatifs, rappelant que seulement 0,2% de prélèvement sur les placements financiers des entreprises et des particuliers rapporterait 5.000 Euros par habitants en France. Une piste qui montre que les discours de SARKOZY et FILLON sur la France qui serait en faillite, ne sont là que pour endormir les Français et empêcher les luttes de se développer. Un premier rendez-vous public réussi, la campagne continue, le comité de soutien s’élargit, 400€ de cotisations et 300€ de souscription collectés, la distribution du journal de campagne s’organise, le collage des affiches se prépare, des rencontres de proximité s’organisent, présence au marché le samedi matin, prochain rendez-vous public le mercredi 5 mars à 20h30 salle de conférence de la Mairie de La Réole. Contacts : Sylvie RICHERT sylvie.richert1@orange.fr - Portable: 06.81.54.95.47 - Domicile: 05.57.24.68.17 - Michel LUCMARIE Tél: 05.56.71.14.41 - Portable : 06.16.86.61.72 - Jean PAULY, j-pauly@wanadoo.fr - Portable: 06.14.12.92.82 -Domicile: 05.56.71.14.07 ou pcf33.Lareole@gmail.com
=====> Le handicap. Réflexion.
Le nombre de logements disponibles et accessibles aux personnes handicapées sur notre canton est largement insuffisant puisque sur le parc locatif il est de 2%. En tant qu’élus nous devons travailler d’urgence à cette sérieuse problématique : Le nombre de logements disponibles et accessibles aux personnes handicapées sur notre canton est largement insuffisant puisque sur le parc locatif il est de 2%. En tant qu’élus nous devons travailler d’urgence à cette sérieuse problématique : il convient d’augmenter de manière importante et rapidement le nombre de logements à loyer modéré aménagés pour des personnes à mobilité réduite (type gironde habitat par exemple, partenaire privilégié du Conseil Général, ou autre bailleur social). En effet les allocations versées aux personnes handicapées varient entre 500 et 900 euros mensuels et donc l’habitat HLM est le plus adapté à leur situation financière. Elles doivent donc être, avec les personnes expulsables (malheureusement il existe des personnes handicapées et expulsables à la fois !) ultra prioritaires à l’accès au logement. Tous nos efforts doivent porter sur la résolution de ce douloureux problème à ce jour irrésolu du logement adapté et de l’équipement insuffisant des structures destinées à ce type de population. Au nom de l’humanisme, du progrès et du respect de la dignité humaine souvent bafouée dans bien des domaines, notamment celui-ci, nous ne pouvons pas laisser perdurer cette situation intolérable.
=====> Culture & vie associative
Les associations sont le poumon de la vie culturelle, sportive et sociale. Elles méritent une aide plus concrète dans le respect de leurs différences.
* Recherche consensuelle d'un emplacement pour un multiplexe cinéma et spectacle.
* Développement d'un espace pour les jeunes (salle de concert, espaces de rencontres…)
* Création d'une salle multi activités (gymnastique, capoeira, arts martiaux, danse…)
* Création d'une maison des associations du canton
* Mise à disposition de personnel compétent pour les dossiers de demandes de subventions et leurs suivis, le conseil juridique et l'aide au secrétariat sans que ce personnel se substitue au rôle des élus associatifs
* Mise à disposition de moyens matériels communs (sono, reprographie, transports…).
* Organisation régulière de temps d'échanges et de rencontres entre et avec les responsables associatifs.
* Les évènements culturels doivent être ouverts à tous et de qualité. Ils s'adressent en priorité à la population locale. Dans la mesure du possible, les établissements scolaires du canton doivent y être associés.
* Mise en réseau des Bibliothèques du canton pour en permettre une plus grande fréquentation.
* Soutien aux événements culturels pour les jeunes (festival de musique, soirée slam,…)
* Nécessité de la création d'une piscine couverte pour un canton de presque 14 000 habitants. Cette piscine pourra accueillir la population du canton de Bourg (12 400 hab.) et une partie du canton de St Savin. Ce projet peut être envisagé en collaboration entre plusieurs communautés de communes.
* Aménagement de cette piscine pour de multiples activités.
======> Transports
Un certain nombre de blayais se rendent quotidiennement à Bordeaux. Nous devons leur faciliter les déplacements. Des solutions existent, ce sont des choix politiques... Quelques propositions.
* Opposition au Grand contournement, tenue d'un référendum local.
* Réouverture de la ligne SNCF Blaye St Mariens Bordeaux.
* Développement du covoiturage : création de parkings, création d'un service de communication Internet (blog)
* Mise en place de navettes fluviales.
* Prix réduits pour la traversée par le bac pour les résidents du canton. Aménagement de l'aire d'embarcation.
* Développement d'un parc vélos et cyclomoteurs à l'embarcadère.
=====> Economie, vin et tourisme.
L'économie de notre canton passe en premier lieu par la viticulture qui fournit, de façon directe et indirecte, une grand part de l'emploi local. Le tourisme doit être lié à cette activité et au riche patrimoine du secteur. Quelques idées...
* Promotion du canton et des vins de Blaye indissociables.
* Travail d'équipe pour un développement harmonieux du tourisme en relation avec le monde viticole en s'appuyant sur l'attrait de la citadelle.
* Création d'un circuit du patrimoine très identifiable mettant en valeur tous les sites du canton (Citadelle, villa de Plassac, églises, Château Boisset, Estuaire, musée du vin…).
* Création d'un camping et d'une aire pour les camping-cars cantonaux.
* Soutien à l'Office du Tourisme (humain, matériel et financier)
* Développement de la piste cyclable et de chemins de randonnées à partir de l'embarcadère avec un itinéraire sur les 13 communes du canton.
* Aménagement d'aires de pique-nique à plusieurs endroits du cantons (citadelle, Rond point de bel Air, en bordure de l'Estuaire…)
* Création d'un lieu d'hébergement pouvant accueillir au moins une classe de 30 élèves pour l'organisation de classes découvertes sur le thème du patrimoine mais aussi avec la possibilité de classes écriture avec la participation d'auteurs ou d'illustrateurs pour l'enfance et la jeunesse.
* Développement et aménagement des abords de l'Estuaire sur le canton (ports, embarcadères…)
=====> Les transports à l'intérieur du canton
La mise en place d'un minibus cantonal (à énergie propre) c'est aussi la création d'un emploi au service de la population.
* Les samedis et mercredis matins ce mini bus desservira les communes vers Blaye (marché).
* Il sera aussi utilisé pour les transports d'enfants vers les CLSH et à la demande, il pourra servir aux associations et aux habitants du canton.
* Il sera un outil indispensable à l'aide au transport des personnes pour des emplois sur le canton et vers Bordeaux via Blaye.
* Le week-end, cette navette sera au service des jeunes à la sortie des boîtes de nuit et des soirées organisées pour et par les jeunes
=====> Le canton de Blaye uni et solidaire
Notre canton de blaye, pour réaliser des grands projets, devra se réunir soit dans une collectivité territoriale nouvelle, soit sur des projets précis.
Le rapprochement entre les communes de la CCB (Communauté de Communes de Blaye) et du Sivom du Pays blayais (Berson, Cars, St Paul et St Martin Lacaussade) est indispensable pour un développement harmonieux du canton. Ce rapprochement ne peut se faire que dans le respect de la différence et la recherche d'un progrès pour tous sans sectarisme.
http://cantonales-blaye.elunet.fr/
Cheminot à la retraite, Gérard Aynié défend les couleurs du Parti communiste aux élections cantonales. Il a décidé de faire équipe avec Tatiana Prikhodko Par : L.B. Rive Gauche Nord - S'il ne figure pas sur la liste de Gérard Bourg aux élections municipales, Gérard Aynié est bien présent dans la campagne électorale mais celle des cantonales. Il se présente comme candidat du Parti communiste sur le canton de Bruges-Le Bouscat. Ce cheminot à la retraite de 55 ans sera suppléé par Tatiana Prikhodko, Bouscataise de 52 ans et adjointe au patrimoine. Les deux candidats défendent « un projet ambitieux, démocratique et solidaire pour le canton », disent-ils. Dans le domaine de l'action sociale, ils militent pour la création d'un établissement public pour personnes âgées pour « répondre aux insuffisances sur ce territoire ». Ils souhaitent prendre à bras-le-corps le problème des handicapés dont « les dossiers s'empilent et prennent beaucoup de retard à la maison départementale des handicapés ». Le communiste souhaite également qu'un nouveau collège voie rapidement le jour à Bruges. « Nous avions été les premiers à le demander en 2001 », rappelle-t-il. Il veut aussi que le Conseil général prenne en charge la totalité des fournitures scolaires des collégiens, qu'il aide les jeunes à l'acquisition d'ordinateurs personnels et au financement du permis de conduire. Dans le domaine des transports, Gérard Aynié milite comme l'ensemble des communistes girondins pour la réhabilitation de la ligne de ceinture de l'agglomération, est favorable au tram train avec deux arrêts à Bruges (zone industrielle et Croix des sables) et un au Bouscat (Sainte Germaine). « Je suis également aux côtés des salariés de Renault au Bouscat. L'ensemble des activités de cette entreprise doit rester sur le site et tous les emplois maintenus. »
http://www.sudouest.com/290208/vil_gir_rivegauche.asp
Michel Hilaire : conseiller général et maire de Saint Pierre d’Aurillac :
Christian Laur : Maire de Sainte Eulalie :
http://christianlaur.elunet.fr/
Vincent Maurin : conseiller municipal à Bordeaux, élu à la CUB :
http://vincent.maurin.elunet.fr/
Sébastien Laborde : candidat sur le canton de Coutras :
Le Blog de Joelle Couderc : Gradignan
http://joellecouderc.elunet.fr/
Jean Claude Laulan, Villenave d’Ornon
http://jclaulan-villenavedornon.elunet.fr/
Natalie Victor-Retali : 5ème canton de Bordeaux
http://natalie-victorretali.elunet.fr/
Stephane Le Bot : St Vivien du Médoc
http://stephane-lebot.elunet.fr/
Blog de Pierre Augey : conseiller général du canton de Langon
http://pierre-augey.elunet.fr/
Blog de Corinne Versigny : Bordeaux 4ème canton
http://corinne-versigny.elunet.fr/
Blog de Jean Marc Lapoumeroulie et Patricia Merchadou, gauche coopératifs soutenus par le pcf
http://cantonales-blaye.elunet.fr/
Blog de Jean-Jacques Paris, conseiller général de Bègles
--- Les Blogs sur Internet des candidats communistes et apparentés :
Suivez la campagne en direct en consultant
www.elunet.fr/index.php/annuaire
et recherchez le nom de l’élu, de la candidate ou du candidat de votre choix.
Ce rapport du préfet que je vous offre en pièce jointe, je l’avais presque oublié…c’est vrai que tout le monde (ou presque) à gauche comme à droite avait convenu de l’oublier…jusqu’aux élections municipales…pour le proposer de manière « foudroyante » aux nouveaux élus…à peine remis de leur succès électoral !
Donc, un homme averti en vaut deux… voilà ce qu’on va tenter de vous faire avaler très rapidement après les élections…des super fusions pour aller vers de super communautés avec de super centres…sans doute avec une super poste, une super gare, un super cabinet médical, une super- gendarmerie, des super magasins, une super pharmacie, et sans doute aussi … un super maire … un super directeur des services, une super maison des services-DDE-DDA-CADASTRE-PERCEPTION-ASSEDIC-ANPE… Lisez bien… faites circuler…et… si vous voulez le rapport en entier, no problem faîtes me le savoir et ...je vous l’envoie !
Enfin, si vous habitez à Cucugnan ou à Plougastel…renseignez vous… le même rapport existe au fond d’un tiroir de votre sous-préfecture…! Par Michel Hilaire
Extrait du schéma d’orientation de l’arrondissement de Langon, disponible sur demande auprès de Michel HILAIRE
===è « INTRODUCTION : La circulaire du 23 novembre 2005 du ministère de l’intérieur et de l’aménagement du territoire demande aux préfets d’établir un schéma d’orientation de l’intercommunalité en association avec la commission départementale de coopération intercommunale pour le 30 juin 2006. En effet, plusieurs rapports émanant de la Cour des Comptes, du Conseil Economique et Social et du Parlement ont relevé des insuffisances et dysfonctionnements qui, sans remettre en cause le bien-fondé de l’intercommunalité, conduisent à une nécessaire démarche de rationalisation et de simplification de la carte intercommunale dans un objectif de plus grande efficacité des services rendus à la population. La Commission départementale de coopération intercommunale s’est réunie le 24 février 2006, le 24 avril 2006 et le 15 juin 2006 afin de fixer les orientations générales de la démarche qui privilégient l'adhésion volontaire à un projet à partir de l’existant et du terrain (un bilan de l’intercommunalité dans le département a été présenté). Des réunions de concertation ont également été organisées dans chaque sous-préfecture avec les élus concernés afin de dégager les axes de réflexion concernant les options de rationalisation. Les objectifs de la démarche sont les suivants :
- intégrer les communes isolées,
- dépasser les limites administratives (arrondissements, département), s’il est nécessaire,
- regrouper les communautés de communes dont la capacité de développement n’est pas assurée (taille, potentiel fiscal…),
- réduire le nombre de structures syndicales.
Le schéma doit permettre une discussion approfondie sur les propositions énoncées et sur leur calendrier de mise en oeuvre, afin de constituer le cadre de référence de l’intercommunalité en Gironde. »
Non, messieurs les journalistes, je ne suis pas une "vieille copine" de Matthieu Rouveyre. Non contents de ne pas inviter à vos débats tous les candidats du canton, vous faites en plus preuve de muflerie pour le moins… Or, si vous aviez pris quelques renseignements, vous sauriez que j'ai croisé Matthieu Rouveyre quelques fois dans nos diverses activités militantes, que je ne milite pas "avec lui" au RESF, mais que nous nous y retrouvons parfois selon nos besoins en élus pour les parrainages que nous organisons, et que par ailleurs, nous nous respectons dans notre diversité d'opinion sans pour autant nous ressembler… Notre objectif commun est, bien sûr de doter le 5ème canton d'un conseiller général de gauche plus attentif aux besoins de la population. Mais nous n'avons pas la même manière de militer, ni les mêmes idées au fond. Il s'agit pour moi de créer au sein des assemblées locales un espace de résistance aux ravages opérés par la politique du gouvernement dans la vie des gens. Ces ravages, j'ai commencé à les observer en tant qu'enseignante et directrice d'école. C'est lorsque j'ai senti que mon rôle était très limité à cet endroit que j'ai adhéré au PCF et ce bien après avoir participé à la création du RESF 33 à Bordeaux. Je travaille toute la journée avec de petits enfants et mène la campagne le soir et le week-end, ce qui n'est pas le cas des candidats qui ont pu s'exprimer hier soir. Messieurs les journalistes (j'espère cependant qu'il y a aussi quelques dames), si vous voulez préserver un semblant de démocratie dans notre pays, faites-y attention, elle est fragile et s'accommode mal des grands raouts médiatiques donnant toujours plus de visibilité et de moyens à ceux qui en ont déjà beaucoup. Un exemple : personne n'a encore relevé que je suis la seule femme en lice dans ce canton, alors que s'il y a une population frappée de plein fouet par la précarité, c'est bien celle des femmes, particulièrement quand elles sont seules avec des enfants.
======> Seulement parce qu'ils sont jeunes?
J'apprends avec un certain amusement qu'un débat (sur TV7) est programmé sur le 5ème canton entre le candidat du PS et celui qui représente la droite et ce dès la semaine prochaine. Trois semaines avant le premier tour! Comme si encore une fois, seul le deuxième existait. On dit que ce sont les deux plus jeunes candidats aux cantonales…soit… mais trêve de plaisanterie; quand admettra-t-on enfin que la voix du peuple doit s'exprimer dans toute sa diversité pour préserver notre démocratie, mais aussi pour protéger certains candidats contre les tentations de revirements électoralistes en vogue ces temps-ci? Rappelons aux candidats de gauche où est la gauche! Votons communiste !
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=====> Ford blanquefort bloqué par les salariés
Le désengagement de Ford, en plus des pertes considérables d'emplois directs et indirects, serait une catastrophe sociale et économique pour le département durement sinistré. L'avenir de ce site industriel concerne tout notre département, et particulièrement le Médoc où de nombreux médocains travaillent à Ford. Nos institutions locales, départementales, régionales, l'Etat, doivent travailler à cette sauvegarde des emplois:
---en contraignant Ford, à assumer ses responsabilités:
les profits de l'entreprise ont été importants et importantes aussi les subventions publiques dont nous devons exiger remboursement si Ford licencie!!
---en favorisant recherches et coopérations (Dassault, Saft...) pour créer un pôle industriel régional et national du véhicule propre électrique et hybride.
Les salariés, leurs organisations syndicales sont porteuses de projets, de propositions pour développer de l'emploi industriel
Les choix politiques doivent se construire avec eux.
=====> Quel avenir pour ce site de Blanquefort?
Aidons à développer des pôles industriels d'avenir en favorisant par exemple:
-la création d'un pôle industriel de la voiture propre
Electrique et Hybride (essence, diesel mais aussi hydrogène) comme le réclament les salariés et les élus communistes à la CUB et au Conseil Général. L'industrialisation de la voiture électrique, comme véhicule d'agglomération en complémentarité des transports en communs, permettrait d'abaisser les coûts de production et donc de la rendre accessible à l'achat. Nous avons dans notre région tous les atouts pour développer cette industrie. La Saft fabrique des batteries, Solectron pour la partie électronique et électrique, et le site industriel actuel de Ford pour la partie mécanique et l'assemblage, Nous avons également les matériaux composites nécessaires pour alléger les véhicules tout en sécurisant l'habitacle au travers des concepteurs, Dassault avec Cleanova, Boloré avec la voiture bleue etc...
-la création d'un pôle de recyclage des véhicules usagers, V.L, P.L, etc...
-La possibilité de fabriquer des moteurs d'éoliennes et des voilures, des panneaux solaires etc...
Autant d'atouts pour engager cette région, ce département dans une industrie d'avenir nécessaire à la vie sociale et économique pour maintenir l'emploi dans ce département qui est aujourd'hui sinistré. Le 9 mars, ensemble, nous pèserons sur les décisions futures porteuses de perspectives innovatrices pour développer l'emploi industriel générateur de richesses pour satisfaire les besoins des populations. Par Stéphane Lebot http://stephane-lebot.elunet.fr/
Tous les matins, depuis quelques jours, quand je mets le bout du nez dehors il y a un petit vent frais qui me picote les joues… Au hasard des rencontres, des sollicitations, des messages sur le net, des blogs d’élunet…je (re)découvre un monde de bonnes volontés qui me (re)donne le frisson originel…J’aperçois des gens pleins de bonnes volontés, laborieux et profondément humains qui veulent simplement prolonger par des choix politiques leurs engagements quotidiens…
On est vraiment loin du microcosme « politichien » et de son ex-croissance médiatique… J’applaudis leur démarche « diverse mais commune » des deux mains et je vous invite à visiter leur blog, à courir à leur réunion, à les rencontrer et bien sûr à les soutenir… Citons, entr’autres parmi eux, JC Laulan qui prétend avec Francis Blanche qu’il vaut mieux « penser le changement que changer le pansement»… (JC voulant sans doute dire Jeune Communiste …)… Citons Vincent Maurin qui parraine à Baccalan des sans-papiers, veut faire de la culture pour tous une compétence partagée, envisage projeter des films aux Aubiers grâce à un partenariat… avec Jean Vigo et Utopia… !!!!... Sans oublier Sébastien Laborde qui veut créer à Coutras une maison de l’enfance et un pôle de santé cantonal…
De Corinne Versigny, une infirmière en colère qui, préoccupée par le logement, les crèches et par la nécessaire « audace d’une transformation sociale »… en oublie de nous dire sur son blog où elle est candidate… Et puis je vous invite dimanche matin à 11H à la salle des fêtes de Gironde à rencontrer Sylvie Richert …une viticultrice branchée développement cohérent, sérieux, économe, raisonné, durable…. pas coco mais soutenue par …. et qui pense qu’un autre monde est urgemment possible et que ça commence chez elle tout de suite…par la Garonne, l’écologie, la viticulture bio dynamique, la résistance quotidienne, la démocratie participative, le patrimoine immobilier, les services publics… etc…
Tout ça, bien sûr, ne fait pas une tempête à décorner les vaches, mais c’est quand même une petite bise qui picote les joues et les rend roses de plaisir…et qui suffit à écorner l’idée (disait ma patronne) que les communistes et le PC sont morts… Par Michel Hilaire
Si notre canton possède un certains nombre de structure (municipales ou associatives) pour accueillir « les petits » force est de constater que les compte n’y est pas. Aujourd’hui de nombreux parents sont souvent obligés de parer au plus pressé pour trouver une solution de garde. Bordeaux comme de nombreuses villes connaît un sérieux retard en la matière. Il y a urgence pour répondre aux besoins des familles. Au niveau de l’Etat par le biais de la CAF des moyens substantielles doivent être débloqués pour financer de nouvelles structures. Un tour de table doit être fait entre la CAF, la mairie, et le Conseil Général pour recenser les besoins des familles en tenant compte des exigences professionnelles, tels que les horaires décalés, le travail de nuit et du dimanche notamment pour les salariés de l’hôpital. La réflexion sur l’accueil de la petite enfance doit prendre en compte les besoins présents et à venir. Seuls les critères de qualité doivent guider les choix et non comme actuellement la logique de rentabilité ! Dans l’urgence des moyens financiers doivent être débloqués afin d’aider financièrement les familles pour la garde des petits. Les modes de gardes d’enfant ne peu plus être improvisés, comme actuellement, faisant parfois appel à la solidarité, voire au travail au noir. Les structures accueillant des enfants doivent fonctionner qu’avec des professionnelles de la petite enfance. Un mode de garde adapté est une des conditions pour concilier vie professionnelle et vie familiale.
=====> Le logement une priorité !
Notre pays vit depuis plusieurs années, une grave crise du logement. Raréfaction des logements, une envolée des loyers, les conséquences sont dramatiques pour les populations. Cette situation est due au laissé faire des pouvoir publics, qui ont laissé les mains libres au marchés et aux spéculateurs immobiliers. Notre canton n’échappe pas à cette réalité. Il faut que les collectivités, l’Etat, reprennent les choses en mains. Immédiatement il faut exiger un blocage des loyers pour stopper la spéculation. Sur le long terme il faut s’engager sur plan de constructions et de rénovations de logements sociaux, sur l’ensemble du canton pour se rapprocher du taux de 20% par ville comme l’exige la loi. La question des logements indignes se posent sur Bordeaux, le nombre est estimé à environ 11,5 000 sur Bordeaux, là se pose l’exigence de réparations.
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1. Jean-Jacques PARIS 61 ans vice-président Conseil général, conseiller municipal
2. Christiane CABEZA 63 ans technicienne de gestion au CNRS
3. Abdourahmane NDIAYE 44 ans professeur de faculté
4. Christine TEXIER 50 ans rédactrice hebdo, conseillère municipale
5. Stéphane DENOYELLE 36 ans cadre de collectivité territoriale, conseiller municipal
6. Hasiba FRAU 35 ans commerçante, déléguée parents d’élèves
7. Sidney SPENGLER 33 ans employé France Télécom
8. Christelle BAUDRAIS 34 ans infirmière prévention santé
9. Joël CHASSAIGNE 50 ans professeur EPS
10. Célia GONZALEZ FONDRIEST 32 ans professeur des écoles
11. Mamadou NIANG 53 ans inspecteur des impôts, militant associatif
12. Annie GUILHAMET 54 ans institutrice
13. Jean ROSSIGNOL 57 ans retraité EDF dirigeant sportif
14. Hélène LAMARCHE 47 ans infirmière syndicaliste
15. Karim TOUIL 37 ans employé grande distribution, délégué du personnel
16. Magali SACCAREAU 25 ans étudiante
17. Régis PAUL 49 ans cadre EDF, militant associatif
18. Francine CRUCHET 53 ans cadre des assurances
19. Jean ZELLNER 51 ans fonctionnaire des collectivités locales
20. Héléne SLAOUTI 40 ans professeur de philosophie
21. Jamel BELKADI 37 ans employé foyer départemental de l’enfance
22. Reda ATCHEOUN ABALLO 26 ans demandeur d’emploi
23. Alain BILLATE 49 ans professeur d’histoire géographie syndicaliste
24. Ghislaine GERARD 54 ans militante associative animatrice socioculturelle
25. Gilbert SEVEZ 58 ans cadre retraité de la SNCF, dirigeant associatif
26. Lesly SIMON 27 ans assistante maternelle agrée
27. Yves LAPORTE 50 ans technicien chauffagiste, asso de quartier
28. Ghislaine RICHARD 54 ans cadre sécurité sociale syndicaliste, asso de quartier
29. Luther PELAGE 46 ans infirmier libéral
30. Sylvie GIBIELLE 49 ans hôtesse de caisse
31. Rachid DJEDDANE 37 ans dirigeant association handicapé
32. Fabienne MOGA 52 ans secrétaire médicale dirigeante sportive
33. Frederic NORMAND 43 ans dirigeant bureau d’étude en environnement
34. Michèle PEREZ 56 ans fonctionnaire à la poste, syndicaliste
35. François RABEAU 72 ans chef d’entreprise à la retraite, dirigeant associatif, conseiller municipal.
Permanence de la Liste 142 Cours VICTOR HUGO à BEGLES – Tél : 06 43 42 26 53
Présentation d’un Projet pour Bègles Vendredi 22 Février à 20h30 Salle Langevin
Blog de Jean-Jacques Paris, conseiller général de Bègles
Une nuit à oublier : Guy Lacquement
« Je suis déterminé à me battre contre la délinquance ! » Jean-Paul Petit, maire de Saint-Caprais, revient sur les incidents exceptionnels de la nuit du vendredi 18 au samedi 19 janvier derniers. À la descente du bus d'une boîte de nuit, une trentaine de jeunes se sont battus sauvagement. Un véhicule en stationnement a été projeté dans un salon de coiffure par une voiture folle. « Il n'y a jamais rien eu de pareil à Saint-Caprais-de-Bordeaux », assure le maire, élu local depuis treize ans. « Vers 5 h 30, plusieurs dizaines de gamins de 18 à 25 ans se bagarraient au coeur du village. J'en ai reconnu quelques-uns. C'étaient des jeunes des communes alentour? Ce qui m'a saisi, c'était l'état de ces jeunes gens. Ils évoluaient dans un monde virtuel. Une autre réalité. J'en ai vu un qui éclatait de rire devant la vitrine du coiffeur explosée. Sans doute l'effet de l'alcool et d'autre chose? »
--- Moins considérés. Jean-Paul Petit redoute de voir revenir le temps où les élèves de Saint-Caprais étaient moins considérés au collège. Plus éloignés de Bordeaux, les terrains étaient moins chers et les habitants venus de la ville, sans doute moins fortunés? Il y a une quinzaine d'années, il y a eu quelques regroupements le soir. Quelques atterrissages de ballons malvenus. Quelques altercations plus sonores que violentes. Un foyer mis à disposition par la municipalité apporta une accalmie. Quand il a brûlé, « quelques larmes coulèrent », se souvient l'édile. Puis il prit la présidence d'un Comité cantonal de prévention de la délinquance. Cet aréopage avait l'avantage de réagir immédiatement et de faire circuler l'information. Jean-Paul Petit souhaite ardemment que la prévention de la délinquance soit reprise à l'échelle communautaire.
--- Alcool interdit. Il ne pense pas pouvoir faire grand-chose au niveau communal. Tout au plus, cette fois, une lettre au patron de l'Ellipse, boîte de nuit de Floirac d'où provenaient les catcheurs, et un arrêté interdisant la consommation d'alcool dans plusieurs espaces publics. La difficulté viendrait de la facilité de se procurer de l'alcool. Les drogues feraient l'objet d'une économie parallèle. Chacun se sentirait obligé de consommer pour être admis dans le groupe. Pour Jean-Paul Petit, cette génération est abandonnée à elle-même. « La société ne leur montre pas d'ouverture vers l'avenir. Mal préparés, ils se réfugient dans l'individualisme, les comportements grégaires, les satisfactions immédiates et la course au fric. Ce sont les produits du système? Il n'y a plus de règle ». Et on s'en prend à l'adulte, l'arbitre, le gendarme. Celui qui n'a pas su transmettre son héritage. Ses valeurs. « Et pourtant, ils reprennent confiance quand on leur confie des responsabilités », témoigne le maire.
http://www.sudouest.com/120208/vil_gir_rivegauche.asp?Article=120208aP1883501.xml
« Nous serons l'aiguillon de la majorité » : Martial Maury
« On a le mérite de la sincérité ! » C'est par ce cri du coeur, qui sera certainement diversement apprécié, que Jean-Marc Lapouméroulie et Patricia Merchadou, candidats soutenus par le Parti communiste, ont terminé leur première réunion publique à la salle des fêtes de Berson vendredi 15 février.
--- Mesures concrètes. Auparavant, ils ont présenté les principaux axes de leur candidature. En préambule, Jean-Marc Lapouméroulie a tenu a précisé qu'elle s'inscrivait dans la majorité de gauche du Conseil général, « le PS n'est pas notre ennemi », a-t-il dit. « Nous serons l'aiguillon de la majorité », a-t-il même précisé. Leur programme s'articule autour de mesures qu'ils veulent concrètes et précises. Tout d'abord, le rond-point de Bel air, qualifié de « porte d'entrée dans le canton », que Jean-Marc Lapouméroulie voudrait mieux équipé, notamment au point de vue informatif pour les touristes. « On a des trésors dans le canton, il faut le dire. » Toujours dans le chapitre tourisme, il souhaite articuler celui-ci autour du vin. L'instituteur qu'il est pointe sous le candidat, qui voudrait des lieux d'hébergement pour accueillir des classes. Côté transport, Jean-Marc Lapouméroulie souhaite une extension du parking du rond-point pour favoriser le covoiturage et la création d'un bus (propre et payant à tarif réduit) pour emmener les gens au marché.
--- Social. Patricia Merchadou a quant à elle tracé un tableau sombre de la situation dans le canton. « On a 20 % de logements sociaux, c'est insuffisant », et de donner des exemples de personnes en grande précarité n'arrivant pas à se loger sans l'aide d'initiatives privées. Prochaines réunions mardi 4 mars à 20 h 30, à la salle Liverneuf de la citadelle de Blaye, et mercredi 5 mars à 20 h 30, à la salle polyvalente de Cartelègue.
http://www.sudouest.com/250208/vil_gir_blaye.asp?Article=250208aP1958865.xml
Jean-Paul Petit candidat : Propos recueillis par Marylène Ortéga
Jean-Paul Petit brigue un nouveau mandat de maire. À 54 ans, ce technicien aéronautique, membre du parti communiste, a déjà trois mandats à son actif. En 1983, il est élu conseiller municipal ; en 1995, il est maire pour la première fois et en 2001 il est réélu. Rencontre.
==è « Sud Ouest ». Pourquoi un nouveau mandat ?
Jean-Paul Petit. Le choix n'a pas été évident, les 19 années passées à travailler pour la commune ont demandé beaucoup d'énergie. Ce qui m'a motivé, c'est la dégradation des rapports humains. J'ai pu constater au cours de mes mandats, la montée de l'égoïsme et de l'individualisme. C'est pourquoi j'ai constitué une liste du renouveau, pour mettre en mouvement des gens qui assureront la relève.
===è Comment est constituée votre liste ?
Ma liste est composée de 9 femmes et 14 hommes, 9 conseillers sortants et 14 nouveaux dont 7 n'étaient pas à Saint-Caprais en 2001. Cette représentation va amener un regard nouveau sur la commune.
===è Quelle sera votre politique en matière d'urbanisme ?
Nous ferons primer l'intérêt commun. Nous devons trouver des outils pour maîtriser ce sujet et cela sera une de nos préoccupations premières. Une urbanisation raisonnée pour un développement régulier de l'économie et du commerce local. Une de nos préoccupations : soutenir le commerce local existant pour le maintenir et le développer.
===è Quelle sera votre action en matière de voirie ?
Un rapport DDE démontre que l'état des routes est semblable sur toutes les communes de la CdC. Nous avons 24 km de voirie et son entretien représente un tiers du budget d'investissement de la commune. Pour une meilleure gestion et plus de moyens, il serait souhaitable que la CdC prenne la compétence de la voirie.
===è La commune est sensible au cadre de vie. Quelle sera votre approche ?
Les prochains élus devront travailler sur la préservation de la qualité de vie et de son cadre. Un point aussi qui nous paraît essentiel, c'est la communication avec les administrés. Et sur le plan intercommunal, la réalisation du multi-accueil est une priorité, ainsi que la prévention de la délinquance.
===è D'autres axes pour conclure ?
Oui, une action de soutien au tissu associatif. Nous souffrons d'un manque de solidarité. Avec la nouvelle équipe, nous voudrions insuffler un nouvel état d'esprit fortement marqué par l'intérêt général.
http://www.sudouest.com/120208/vil_gir_rivedroite.asp?Article=120208aP1883236.xml
Christian Laur, maire actuel, conduira à nouveau une liste de gauche et de progrès. Renouvelée, ouverte, rassembleuse, pour une gestion municipale de gauche et de progrès, cette liste a la volonté d’oeuvrer au « vivre ensemble ». Elle mettra en oeuvre le plan local d’urbanisme et le renouvellement urbain assurant la mixité sociale et l’offre d’un parcours résidentiel, un pôle éducatif, une plateforme des services au public et une maison de retraite médicalisée. Elle agira pour une commune, ouverte sur l’agglomération.
=====> Prochaines rencontres :
• Vendredi 15 février, 18h, lotissement Belle Assise
• Mardi 19 février, 18h, lotissement La Tour Gueyraud
• Vendredi 22 février, 20h30, loto à la salle des fêtes
• Lundi 25 février, 18h30, débat public des 3 listes, salle des fêtes
- Article paru dans l'Hebdomadaire "Les Nouvelles de Bordeaux et du Sud-Ouest " le Jeudi 14 Février 2008 - No 1724 - Abonnement 19,90 Euros pour l'année - Contact : nouvelles.SO@numericable.fr - Tél : 05.56.91.45.06 - Adresse : 15, Rue Furtado 33800 BORDEAUX
Une seule liste PS : Sabine Menet
Décidément, depuis les élections de 2007, la gauche barpaise reste tourmentée. Désignée par la section du Parti socialiste, Marie-Josée Triboy a vu plusieurs militants, dont le secrétaire de la section, Bruno de la Roque, rejoindre la liste d'Alain Boutineaud, candidat PCF. « Malgré nos efforts au niveau local et en dépit du protocole d'accord girondin entre les partis socialiste, communiste et les Verts, il n'y a aucune négociation entre le Parti socialiste et la liste d'Objectif le Barp, conduite par Alain Boutineaud », affirme Marie-Josée Triboy, en stipulant que cinq socialistes figuraient sur sa liste Le Barp durablement. Quid, des militants ayant rejoint l'autre liste de gauche. Ils sont tout simplement exclus, comme l'explique Alain Anziani, le premier secrétaire fédéral du Parti socialiste. « Marie-Josée Triboy est la seule candidate désignée par la section. Bruno de la Roque m'a écrit une lettre me précisant se mettre en congés du PS. Le Parti socialiste n'est pas une auberge espagnole. Dès lors qu'il figure sur une autre liste, il est exclu. Même chose pour les autres militants. » Si les choses sont enfin claires, l'atmosphère, elle, demeure tendue au Barp. http://www.sudouest.com/100208/vil_gir_arcachon.asp?Article=090208aP1866667.xml
Un projet de longue haleine : Sylvie Florès
C'est dans une salle Liverneuf affichant complet que Denis Baldès, à la tête de la liste Bienvenue à Blaye, a présenté mercredi soir son équipe et déroulé son projet communal autour duquel un débat s'est instantanément imbriqué. Ambiance studieuse et collégiale donc, pour cette première prise de contact avec les Blayais. En effet, après la présentation physique de chacun des membres de sa liste, puis des grandes lignes de son programme, « un projet de longue haleine », Denis Baldès a cédé le micro à plusieurs de ses colistiers. Chacun a détaillé les chapitres d'un contrat de mandature axé autour « d'une volonté de porter notre ville vers une double dynamique, touristique et économique, avec un enjeu majeur : la réunification du canton dans les 24 mois. » Interpellé à ce sujet quant au rôle qu'un conseil municipal pourrait prétendre jouer dans cette réunification, Denis Baldès a rappelé que la ville de Blaye pèse fortement sur le débat puisqu'elle désigne 11 des 31 délégués qui siègent à la Communauté des communes de Blaye.
--- Devoir de transparence. Un peu plus tôt dans la salle, la question de l'absence d'étiquette politique était posée, à laquelle Denis Baldès réagissait sans la moindre ambiguïté. Pour lui, « toutes les sensibilités républicaines doivent être capables de travailler ensemble pour l'avenir de leur commune ».
Parmi les sujets qui ont fait débat mercredi soir, l'implantation de la salle multifonctions a suscitée plusieurs questions dans le public. Denis Baldès précisait toutefois ne pas souhaiter que le sujet devienne un enjeu électoral, « mais il faut, en pleine concertation avec les Blayais, réétudier le concept quant à son implantation d'une part et apporter un devoir de transparence d'autre part. Cette salle doit fédérer les Blayais et non les diviser ». Certains se sont inquiétés de voir cette salle à nouveau retardée, alors qu'elle est très attendue pour dynamiser la politique culturelle de la ville. « La réalisation a déjà pris du retard alors si éventuellement six mois de plus sont nécessaires pour finaliser une structure en phase avec l'idée que se font les Blayais de cette salle, ça en vaut la peine », affirme le candidat. La culture, le monde associatif, le patrimoine architectural et l'urbanisation de Blaye, son développement économique, la démocratie locale axée sur une meilleure communication et une consultation populaire sur les grands enjeux (grand contournement, etc.), la qualité de la vie, « comme les nuisances industrielles qui nous imposent d'avoir une attitude beaucoup plus restrictive vis-à-vis de ces industries », les écoles, le sport, une politique budgétaire dynamique, tous ces thèmes ont été abordés et se veulent innovants.
--- Tourisme. Le colistier Xavier Loriaud s'attachait, quant à lui, à démontrer toute l'importance de mettre en ?uvre une politique touristique plus ambitieuse. « Blaye rime avec tourisme, entre la pierre, le fleuve et la vigne il existe une vraie osmose. La citadelle doit rayonner sur notre territoire. L'Unesco, cette reconnaissance internationale, doit être le point de départ pour dynamiser le site, le faire vivre, en tirer profit sans que ce soit à son détriment. 10 000 visiteurs par an, ce n'est pas rien, encore faut-il se donner les moyens de les fidéliser et les inciter à s'attarder dans notre ville. Il faut réinstaller une culture du vin à l'intérieur de la citadelle et surtout fédérer tous les offices de tourisme de Haute Gironde pour une meilleure communication sur ce patrimoine exceptionnel. » À l'issue, le débat s'est poursuivi autour du verre de l'amitié.
http://www.sudouest.com/190208/vil_gir_blaye.asp?Article=180208aP1916122.xml
« Un défi durable » : Dominique Andrieux
Michel Héritié, 52 ans, a constitué sa première liste de candidats à des élections municipales. Elle se nomme « Ensemble, un défi durable ». Elu maire d'Ambarès-et-Lagrave en juillet 2004 à la suite d'une minutieuse transition en douceur avec son prédécesseur Henri Houdebert, devenu alors conseiller municipal, l'Ambarésien a fait le choix du renouvellement. Dix-sept de ses colistiers sont nouveaux contre quinze élus de l'équipe actuelle parmi lesquels figurent six adjoints. Avec 48,6 ans de moyenne d'âge, l'ensemble est « un peu plus jeune » que la dernière liste de gauche. « Ensemble, un défi durable » réunit une nouvelle fois des socialistes et communistes. Les premiers sont vingt-deux auxquels s'ajoutent sept apparentés alors que les seconds sont quatre. Un de moins qu'en 2001. Parmi les trois élus communistes actuels, Henri Servanty, maire adjoint, ne se représente pas. « En cas d'élection, il y aura une place d'adjoint pour un communiste », nous a répondu Michel Héritié.
La tête de liste a « souhaité mettre en avant des personnes représentatives de la vie locale », « des acteurs de la vie associative ». Les exemples ne manquent pas avec Didier Girou, président des donneurs de sang de la Presqu'île, Enrique Onate, président des Mille Pattes, Jean-Pierre Malbet, le président des rugbymen, Gilbert Giraud, président de la section full-contact, voire dans le dernier tiers de la liste David Poulain, Stéphane Altuna, Marie-Pierre Lahaie, tous présidents (Biosève, gymnastique artistique, FCPE du collège). Des noms connus au moins dans le domaine associatif de ces personnes, ce qui n'est pas rien si l'on considère que sur les 12 400 habitants de la commune « environ un sur trois » est dans la vie associative. Santé, éducation, famille et retraite constituent les secteurs professionnels des autres candidats. Actif sur le terrain mais relativement discret jusqu'à maintenant sur son programme, Michel Héritié dit que « l'emploi est très important pour moi ». Il s'appuie sur le nouveau pôle municipal emploi et insertion économique qui doit « faciliter la mise en relation des Ambarésiens demandeurs d'emploi et les entreprises, les diverses institutions de la formation, l'emploi et l'insertion ».
http://www.sudouest.com/130208/vil_gir_rivedroite.asp?Article=120208aP1879435.xml
Une équipe nouvelle, dynamique et compétente se présente pour gérer « Ensemble Le Porge autrement ». Il y a 40 ans le Porge était riche, les caisses de la commune pleines, puis vinrent les années « immobiles » où le Porge a vécu de ses « rentes » sans gestion véritable. En 1989, tout empira avec 12 années d’affairisme et d’autoritarisme, marquées par l’incendie forestier et la privatisation de la Régie des eaux offerte à la Lyonnaise. En 2001, l’équipe actuelle fut élue en totalité, faute de mieux et sans illusion, sur la base du rejet massif de la liste concurrente. Après 7 nouvelles années de mauvaise gestion, c’est une ville qui n’investit quasiment plus, et qui n’utilise pas les aides qui existent ! Quant au prix de l’eau il est parmi les plus élevé de France. Et ceux qui sont responsables de cette situation veulent continuer 6 ans de plus ? Les personnes réunies autour de l’Espace Citoyen sont formelles : il faut une équipe résolument nouvelle pour remettre Le Porge dans le sens du progrès. Des gens nouveaux qui n’ont aucun intérêt personnel dans la commune sinon d’y vivre en bonne harmonie. Des gens dynamiques, compétents et efficaces, de vrais démocrates ouverts au dialogue et à l’écoute. Des gens enfin capables de travailler avec d’autres, y compris de sensibilités différentes si c’est dans le cadre de l’intérêt public. En s’appuyant sur le travail réalisé pendant 7 ans par l’Espace Citoyen, les citoyens investis dans cette liste ont préparé un programme pour tous les Porgeais, porté par une équipe municipale imaginative, courageuse, effice et compétente, au service de tous. Gérard Calvinhac a été désigné « tête de liste » Avec en commun de partager des valeurs fondamentales de solidarité, progrès social, démocratie, égalité, laïcité, responsabilité, anti-racisme, liberté, humanisme, respect… Fruit de leurs travaux et des réunions publiques, les priorités à mettre en oeuvre dès le premier trimestre du mandat, continuent d’être débattues lors des rencontres publiques. - Article paru dans l'Hebdomadaire "Les Nouvelles de Bordeaux et du Sud-Ouest " le Jeudi 14 Février 2008 - No 1724 - Abonnement 19,90 Euros pour l'année - Contact : nouvelles.SO@numericable.fr - Tél : 05.56.91.45.06 - Adresse : 15, Rue Furtado 33800 BORDEAUX
Demandez le programme : Willy Dallay
« Nous, nous ne jouons pas caché. » Et pan sur Nicolas Florian : « Il se présente comme quelqu'un de la majorité municipale, mais il est secrétaire départemental de l'UMP et président de son groupe au Conseil général. C'est un apparatchik de la droite. Après ça, il peut toujours mettre une photo de lui avec le président Madrelle pour brouiller les pistes », s'insurge Philippe Barbe, directeur de campagne de la candidate socialiste aux cantonales, Martine Jardiné. « D'ailleurs quel bilan ? », questionne celle-ci. « M. Florian n'a jamais voté un budget, il ne participe à aucune commission, ne prend aucune initiative en faveur des associations et des projets. Il n'est pas sur le terrain. Son bilan est celui du Conseil général. » Ce week-end, Martine Jardiné et son suppléant Timothée Chegrane ont retrouvé l'équipe de Vincent Paillart qui a présenté son programme pour les municipales.
--- Cinq grands axes. Il s'articule autour de cinq axes : logement-emploi ; excellence environnementale ; cadre de vie ; enfants, adolescents, aînés ; démocratie participative. De prime abord, il ne semble pas si différent de celui du maire sortant. On y retrouve les mêmes thèmes : « Sauf que depuis 12 ans que M. Pujol dirige la mairie, les choses n'ont pas été faites correctement, ni de manière approfondie », affirme Vincent Paillart. « Il n'y a pas que les mots. C'est le contenu qui compte. Quand il parle d'emploi, il est temps qu'il s'en préoccupe. Son modeste pôle emploi vient d'être inauguré, à un mois des élections ! Le taux de chômage de 12-13 % est supérieur à la moyenne nationale. Il faut un vrai accompagnement. » Au passage, Vincent Paillart peste contre une municipalité qu'il rend responsable de la déconfiture d'Agralif (Association Graves Landes insertion formation) : « En six ans, il n'a donné que 5 000 euros. » Comme dans le programme de Patrick Pujol, on retrouve des transports interquartiers et le tram jusqu'au Pont de la Maye : « En attendant, il faut des bus en site propre. »
--- « Politique de gauche ». Autre point de convergence qui fait sourire Vincent Paillart, les deux candidats estiment qu'il faut 100 places de plus en crèche. « On en a ras le bol du blabla », ajoute-t-il. « Nous, on propose une vraie politique de gauche, en matière d'enfance, d'accueil périscolaire, d'accès à la cantine, de personnes âgées. Le maire a supprimé les services de dépannage qui leur étaient destinés, il a aussi privatisé le portage des repas à domicile. Nous instaurerons le chèque loisirs pour que les enfants et les adolescents aient accès au sport et à la culture. Nous favoriserons les liens entre les Villenavais par des maisons de quartier et une maison des associations. Vincent Paillart pourra évoquer tous ces thèmes lors d'un meeting, ce soir (1). Sa liste réunit plusieurs tendances : PS, PC, Verts et Mars (Mouvement pour une alternative républicaine et sociale). « Nous sommes à gauche et nous le disons. » (1) Ce mardi, à 19 h 30, à l'Espace d'Ornon. Sont attendus Noël Mamère, député-maire de Bègles, Alain Anziani, secrétaire fédéral du PS, Michel Dubertrand, secrétaire départemental du PC et Anne-Marie Cocula, présidente du comité de soutien de la liste.
http://www.sudouest.com/260208/vil_gir_rivegauche.asp?Article=260208aP1965321.xml
Le site : www.bordeaux-rousset.fr
Le programme : http://www.bordeaux-rousset.fr/download/programme.pdf
-From : <mr@bordeaux-rousset.net>
«Voyez la différence» : Hervé Mathurin
Si ce n'était pas un recadrage, cela y ressemblait fort. Pendant une heure et demie, seul face à la presse et à ses colistiers dans un hôtel proche des quais, Alain Rousset a décliné non son programme mais son « projet ». Personne n'a pu l'interrompre, y compris Michèle Delaunay, qui avait pourtant tenté de mettre son grain de sel. À l'évidence, Alain Rousset voulait montrer que le patron, c'était lui et personne d'autre. Au moins pendant la campagne électorale.
--- « Pas de transparence ». Le temps qu'il s'était octroyé, il est vrai, n'était pas superflu pour décliner et commenter ce qu'il appelle sa différence. Car au-delà des propositions, ce que le candidat maire a voulu surtout marquer, c'est son opposition au style Juppé. Toute la première partie de son intervention a été constituée par une attaque en règle contre la politique du maire sortant. Alain Rousset, qui avait signifié son peu de goût pour le combat frontal lors de sa déclaration de candidature le 18 octobre dernier, avait cette fois mis ses gants de boxe. La situation, semble-t-il, l'exige. Florilège.
Sur l'emploi : « De 1997 à 2007, le nombre d'emplois salariés en Aquitaine a augmenté de deux tiers plus vite qu'à Bordeaux. 80 % des entreprises de plus de 100 employés dans l'agglomération ont choisi d'implanter leur siège social en dehors de la ville centre ».
Sur la gestion municipale : « Il n'y a aucune transparence ; sachant que la Maison de l'emploi coûte 4 millions d'euros pour cinq personnes, j'aimerais connaître la rémunération de celles-ci [?] Comment expliquer que le site internet de la ville coûte 270 % plus cher que celui de Paris ? »
Sur la responsabilité du maire : « Alain Juppé se défausse toujours sur le Conseil général, le préfet, les directions départementales ; moi, je ne serai pas un maire de la défausse ».
Sur la politique culturelle : « J'ai été frappé par l'incapacité du maire à produire des idées nouvelles ».
Sur le commerce : « 150 000 m2 de grandes surfaces sont dans les tuyaux ; quand je vois les bêtises qui ont été commises, particulièrement cette création du quai des marques à dix minutes du centre-ville, c'est ce que j'appelle se tirer une balle dans le pied ».
--- Le logement en pointe. L'intervention d'Alain Rousset ne s'est toutefois pas réduite à dénoncer les pratiques de son principal adversaire. Toute son argumentation repose sur ce postulat : « dans six ans, grâce au TGV, Bordeaux sera à 2 heures de Paris et 1 h 45 de Bilbao. C'est une chance mais aussi un risque. Ou bien nous savons dès maintenant dynamiser économiquement, socialement et culturellement notre ville et nous serons attractifs et forts. Ou bien elle perdra de sa substance ». Pour ce faire, Alain Rousset s'est donné six défis majeurs à relever (lire par ailleurs). La question du logement occupe une place centrale. Après avoir constaté les facilités fournies pour l'investissement de Robien, le candidat de la gauche propose de « construire pendant dix ans 700 logements sociaux en location par année pour combler le retard accumulé ». Il veut aussi favoriser l'accès à la propriété des jeunes ménages et des classes moyennes en leur réservant 20 % des logements construits dans les opérations d'envergure. Il entend également bâtir 400 habitations d'étudiants et ouvrir 300 places en Foyer de jeunes travailleurs durant la prochaine mandature.
--- 60 millions d'euros. Alain Rousset et Bernard Mathieu estiment à 60 millions d'euros le coût de ce programme. Il ne serait pas question d'augmenter la fiscalité locale « car les Bordelais sont déjà fortement imposés » mais de miser à moyen terme sur l'installation d'entreprises et à court terme de puiser dans les économies de fonctionnement : « en trouvant 10 millions et demi par an, on remplit nos obligations en six années », estime Bernard Mathieu. Des « relations apaisées » avec la CUB, le Département et l'État permettraient des synergies salutaires pour les finances de la ville. À la fin de son intervention, l'attention de l'auditoire se relâchant, Alain Rousset a compris qu'il devait conclure : « Mais je continuerais pendant des heures », s'exclama-t-il avant de se lancer dans un hymne à « cette ville magnifique » qu'il ne se console pas de voir « en jachère ». Et lorsqu'on lui demanda pourquoi cette profession de foi venait si tard, il répondit, du tac au tac : « Il reste trois semaines de campagne et c'est bien assez pour que ce message passe ».
=====> Les six défis d'Alain Rousset pour gagner la bataille électorale
Dans les jours qui viennent, les Bordelais vont recevoir ou lire les propositions d'Alain Rousset, fruits d'un travail de longue haleine entrepris à l'automne et terminé à la fin de l'année 2007 après avoir mobilisé 300 personnes. La synthèse a été difficile a réaliser. Alain Rousset a voulu la résumer en six points.
1- « Gagner la bataille de l'emploi ». Les friches industrielles (Bassins à Flots, la Bastide, la gare) devront être exploitées pour accueillir des entreprises à label écologique. Rive droite, il est programmé le développement de la plaine de la Garonne en écoville « unique en Europe ». Il est prévu un nouveau type de transport, utilisé à Nantes, le busway, reliant les deux futurs ponts Bacalan-Bastide et Jean-Jacques Bosc. Le site des bassins à flots servira de cadre à un nouveau quartier où les constructions en bois seront à l'honneur.
2- « Vouloir l'égalité sociale ». 70 % des logements construits ne concernent que 10 % de la population. Il manque au minimum 7 000 HLM pour satisfaire aux seules obligations de la loi. Plus d'une famille sur trois ne trouve pas de solution d'accueil dans les structures de la petite enfance. Alain Rousset s'interroge, concernant les places en crèche, sur le décalage entre les chiffres fournis par la mairie (4 800 places en moins de trois ans) et les perspectives relevées par le Conseil général (3 200). Autre objectif : ne jamais renvoyer quelqu'un à la rue.
3- « Vivre la démocratie dans la proximité ». Mot d'Alain Rousset : « la ville ne peut pas se gouverner d'un beffroi ». Trente quartiers vont retrouver leur voix en tenant compte de la réalité urbaine et sociale. « La mairie s'engagera à passer des contrats clairs avec les associations pour qu'elles puissent mener leurs projets ».
4- « Respecter l'environnement pour préparer l'avenir ». La ville se dotera d'un Agenda 21 afin d'intégrer le développement durable dans toutes ses politiques. Une mobilité plus « douce » favorisant les transports en commun, le vélo et la marche à pied sera instituée. La ville se donnera pour objectif de produire plus d'énergie qu'elle n'en consomme de façon à créer de l'énergie positive.
5- « Promouvoir la haute qualité de vie ». Selon Rousset, un maire doit aujourd'hui se préoccuper du bien-être et de la santé de tous ses habitants, à tous les âges, dans tous les quartiers. La prévention sera renforcée, de même que la formation et l'éducation à la santé. Il s'agira aussi de relancer la politique sportive, puisque seuls 14 % des Bordelais sont licenciés. La création d'un office municipal des sports est envisagée dans ce but. Le développement du sport permettrait aussi de lutter contre la sédentarité. En ce qui concerne la culture, l'équipe a pensé, entre autres idées, à créer un grand musée des civilisations atlantiques pour valoriser la culture et le patrimoine de la ville. Les locaux de la CCI place de la Bourse pourraient en être le cadre.
6- « Porter une ambition européenne pour Bordeaux ». Le candidat maire a rappelé son intention de créer l'Institut du monde africain et de relancer Santé Navale.
http://www.sudouest.com/190208/vil_gir_bordeaux.asp?Article=190208aP1923101.xml
=====> ALAIN ROUSSET. Le candidat de la gauche s'est consacré hier aux problèmes de la jeunesse
Pour un « pass jeunes » : H.M.
S'il est une tranche d'âge où Alain Rousset a pris l'avantage sur Alain Juppé, c'est bien chez les jeunes. D'où l'intérêt d'organiser, hier soir, à la maison cantonale de la Bastide, une soirée intitulée « Quelle place pour la jeunesse à Bordeaux ? ». Antoine Détourné, président national du Mouvement des jeunes socialistes, avait fait le voyage d'Arras afin d'intervenir aux côtés du candidat. « Dès que j'arrive dans une gare de France, si je discute avec des jeunes, je sais s'il s'agit d'une ville de droite ou de gauche », assure Antoine Détourné. Pour lui, la difficulté consiste d'abord à trouver un logement, symptôme irréfutable d'une gestion de l'habitat défavorable aux petits pouvoirs d'achat. « À la Région, j'ai créé un dispositif de caution et de dépôt de garantie qui se superpose au locapass et permet aux étudiants d'assumer financièrement leur logement », explique Alain Rousset, qui ajoute : « Il faut aussi que la ville prenne en compte cet aspect important, et c'est dans cet esprit que je veux créer une Maison internationale qui favoriserait le logement des étudiants étrangers ». Mais c'est aussi l'accès au sport et à la culture qui pose problème. D'où la proposition d'Alain Rousset de créer un « pass jeunes », réservé aux moins de 25 ans, qu'ils soient étudiants ou non. L'accès au sport, selon lui, reste problématique avec l'éloignement des terrains du lac et le coût des installations, sans parler des licences et des adhésions. Conclusion de Matthieu Rouveyre : « On ne peut pas à la fois déplorer que les jeunes ne s'intéressent pas à leur ville et ne pas leur donner les moyens de le faire ».
http://www.sudouest.com/200208/vil_gir_bordeaux.asp?Article=200208aP1931767.xml
Rousset dans le match : Hervé Mathurin
Est-ce parce qu'il est arrivé à l'Hôtel de Cheverus avec vingt bonnes minutes d'avance sur son adversaire, en compagnie d'une dizaine de ses colistiers ? Toujours est-il qu'Alain Rousset était beaucoup plus « dans le match » devant les micros de RTL que la semaine dernière face aux caméras de TV7. Il est vrai qu'entre-temps, il avait vaincu la grippe. Mais pour dominer Alain Juppé sur les dossiers bordelais, il faut davantage que des antibiotiques. Philippe De Maria, de RTL, et Patrick Venries, directeur de l'information de « Sud Ouest », avaient choisi de lancer le débat sur un sujet chaud : le pont Bacalan-Bastide et la complication qu'il pouvait engendrer pour le classement Unesco. Mais les deux contradicteurs n'ont pas trouvé là, matière à débattre. Ils ont tous deux convenus que les experts avaient été informés en temps et en heure de ce grand projet urbain, qu'ils soutiennent l'un et l'autre.
--- Toujours Fondaudège. Sur l'écologie, il n'y a pas eu non plus de véritable controverse. En reconnaissant d'emblée que « beaucoup reste à faire », Alain Juppé abandonnait une posture autosatisfaite qui aurait pu donner matière à une riposte cinglante et facile de son challenger. On ne s'est pas jeté les crottes de chien et les poubelles à la figure. Alain Juppé a même admis que « le choix du tri sélectif n'était pas le bon ». Mais il a aussi ajouté que « la bataille des tags est gagnée ». De son côté, Alain Rousset a marqué un point en rappelant que le pionnier de l'autopartage, que son adversaire veut développer, figure sur sa liste (NDLR, Hervé Dugeny). Mais une fois encore, c'est sur le dossier miné du tram, rue Fondaudège, que les deux candidats se sont chamaillés. L'un et l'autre s'attribuent la paternité d'une remise à plat, comme s'ils voulaient se débarrasser de la patate chaude : « Vous êtes le maire de la défausse », a encore argumenté Alain Rousset, en réplique à son adversaire qui soulignait son rôle dans la remise en cause du tracé et du mode de transport. Autre sujet d'ardentes discussions : la petite enfance et l'habitat. Alain Juppé rappela son plan pour les places en crèche (2 000). Riposte d'Alain Rousset : « Avec la politique de logement, les assistantes maternelles ne peuvent pas se loger dans Bordeaux. »
_« Vous croyez que Bordeaux est la seule ville où il manque des HLM ? », renvoya Alain Juppé.
_« Vous voulez construire 90 logements sociaux par an ce qui est largement insuffisant et va contribuer à aggraver la crise », argumenta le président de la Région.
--- La question foncière. Sur l'économie, un des thèmes phares de la campagne d'Alain Rousset, Alain Juppé n'était pas décidé à baisser la garde. Il mit en avant les 12 000 emplois créés sous son mandat, les trois clubs d'entreprise et surtout le spectaculaire développement du tourisme. Attaqué par son adversaire sur le principe du Quai des marques, le maire sortant le renvoya au projet de Saint-André-de-Cubzac, « beaucoup plus néfaste pour le commerce bordelais ». Et de citer l'occupation des étages des quais par l'INSEEC et Laser contact : « Il n'y a pas de friches sans projet », ajouta-t-il quand Alain Rousset mit en avant le potentiel foncier non exploité, « le plus important des villes européennes ».
Il restait peu de temps pour traiter la politique nationale. Le président de la Région eut à peine le loisir d'évoquer la question des franchises médicales et de l'envahissement du locatif de Robien qu'il fallut rendre l'antenne, sans qu'Alain Juppé, à son mécontentement, ait pu répliquer. à la sortie, les sourires étaient passés à gauche.
http://www.sudouest.com/270208/reg_gironde.asp?Article=270208aP1971276.xml
=====> ENVIRONNEMENT et BORDEAUX. Les deux principaux candidats s'appuient sur des programmes ambitieux. A la continuité proposée par l'équipe d'Alain Juppé, Alain Rousset envisage d'autres méthodes
Le vent porteur de l'écologie : Patrick FaurePatrick Faure
Pour ceux qui en douteraient, Pierre Hurmic confirme être l'inspirateur de la partie « environnement » du programme d'Alain Rousset. Même si le débat n'a pas toujours été apaisé entre le chef de file des Verts et celui des socialistes. « C'est vrai, reconnaît M. Hurmic, c'est même moi (ndlr, il est avocat) qui plaide le recours contre le grand contournement que soutenait Alain Rousset, comme Alain Juppé d'ailleurs. Mais il ont changé d'avis. » Il ajoute : « De toute manière, en politique, si on ne doit s'allier qu'avec des gens qui pensent la même chose, alors on reste entre nous ! » Quant au pont Bacalan-Bastide, « Rousset arrivé à la présidence de la Communauté urbaine n'a pas abandonné ce projet, mais nous, les Verts, avons réussi à obtenir une révision des finalités, même s'il est toujours surdimensionné. »
--- Agenda 21. Cela étant dit, le numéro trois de la liste d'Alain Rousset, précise ce qui structure la démarche : « C'est d'abord la méthode, car nous disons que l'outil le plus adapté est un Agenda 21 qui a des résultats dans beaucoup de villes. Voilà trois ans, l'équipe Martin-Juppé a choisi comme outil une charte d'écologie urbaine que nous estimons démodée. L'Agenda 21 permet d'irriguer toutes les politiques municipales et oblige à chambouler des organisations qui deviennent transversales. Même si Juppé dit qu'il y a du bon et du mauvais dans ces agendas -ce qui est vrai- c'est tout de même efficace. »
Au demeurant les conseillers municipaux Verts ont voté la charte de l'environnement de Juppé. « Mais elle n'est qu'environnementale, même si elle est maintenant devenue participative. » « Nous reprochons aussi à Juppé de ne pas avoir fait un plan climat sur Bordeaux pour lutter contre le dérèglement climatique par les émissions de CO2. » Quant au troisième point structurant « c'est de s'atteler, afin de faire une ville à énergie positive. En se donnant les moyens de produire localement une offre énergétique diversifiée: éolien, valorisation des déchets et photovoltaïque avec, pourquoi pas, une usine de production de cellules photovoltaïques. Et puis, les deux principaux candidats parlent de pépinières d'entreprises, mais il faudrait une pépinière d'éco-enreprises. Il faut se projeter dans le temps ! » Et de conclure : « J'ai certes voté systématiquement les efforts qu'a fait la ville de Bordeaux depuis trois ans, car ils vont dans le bon sens, mais pas assez loin. »
--- 1400 arbres. Chargée du développement durable au sein de l'actuelle majorité d'Alain Juppé, Anne Walryck n'est pas aussi expansive que M. Hurmic, mais elle sait égrèner à la manière d'un bulldozer le travail effectué. Non sans rappeler « qu'Alain Juppé avait lancé le projet restructurant du tramway dès son arrivée, une action exemplaire pendant dix ans de sa présidence de la CUB. » En quelques chifres, elle précise qu'entre juin 2006 et juin 2007, « nous avons planté 718 arbres hors des jardins et en lien avec le projet des quais, 690 arbres de 26 essences différentes en tenant compte du réchauffement. En 2007, nous avons aménagé dix hectares supplémentaires de jardins et neuf hectares sont programmés sur la rive droite en 2008 dans le cadre d plan vert. » Elle admet « qu'il y a un domaine dans lequel nous avons du retard, celui du tri sélectif individuel ; nous avons testé plusieurs systèmes, mais ce n'est pas facile dans les rues de l'hyper-centre. Tout sera en place en 2009. » Le programme de la liste Juppé s'organise dorénavant « autour de la concertation lancée en septembre après notre charte de l'écologie dont 80 % des actions ont été engagées depuis un an. Nous avons invité des grands témoins comme Martin Hirsch ou Hubert Reeves. Mais aussi organisé des ateliers de réflexion dans tous les quartiers avant une restitution de ces travaux auxquels 4000personnes ont participé.» L'équipe d'Alain Juppé prévoit aussi, par le fonctionnement des services de la mairie, de compenser les émissions de CO2. Alain Juppé veut les réduire de 20 % d'ici 2012. « Nous avons en outre lancé le bilan thermographique des quartiers. Et nous seront ouverts à tous les projets innovants que proposeront les citoyens. »
http://www.sudouest.com/290208/vil_gir_bordeaux.asp?Article=290208aP1984553.xml
=====> SÉGOLÈNE ROYAL. Après avoir salué les ouvriers de Ford, la leader socialiste a apporté son soutien à Alain Rousset, Gilles Savary et Anne-Marie Keiser. La campagne prend une tournure plus politique
« Sarko-Juppé, même combat » : Hervé Mathurin
Pourquoi ne pas resservir les mêmes recettes quand elles ont été réussies ? Neuf mois après sa visite à Bordeaux préludant au succès de Michèle Delaunay aux législatives, Ségolène Royal est revenue fouler le pavé des places de la Bourse et de Saint-Michel. On ne sait si l'histoire se répétera, cette fois en faveur d'Alain Rousset, Gilles Savary et Anne-Marie Keiser, challengers d'Alain Juppé, Alain Cazabonne et Michel Labardin. Ce qui est sûr en revanche, c'est que l'ex candidate aux élections mobilise toujours autant de cameramen et de photographes. La cohorte la suivit rue Sainte-Catherine, dans le sens inverse de Bertrand Delanoë, un mois plus tôt. Mais cette fois, les membres de la liste Rousset étaient presque tous présents pour grossir la colonne, tels des matelots appelés au branle-bas de combat.
--- Sauver la CUB. Comme le maire de Paris, la présidente de la région Poitou-Charentes a échangé quelques mots avec des passants et des commerçants. Mais son emploi du temps était si serré que le périple a été mené au pas de charge. Il est vrai que Mme Royal devait décoller pour Toulon en début d'après-midi, preuve qu'elle est décidément très demandée. Y compris par ceux qui ne voteront pas forcément pour elle lors du prochain congrès socialiste? Place Saint-Michel, c'était l'occasion, pour Alain Rousset, de sensibiliser l'électorat populaire à un vote sanction contre la politique de Nicolas Sarkozy, auquel il associe Alain Juppé : « La municipalité de Bordeaux essaye d'appliquer au niveau local les décisions nationales », a proclamé le candidat maire, non sans infléchir son discours en direction de la CUB « qui doit rester à gauche pour améliorer l'emploi et la solidarité. » Alain Rousset ouvrait la porte à une longue tirade de Ségolène Royal sur le thème du vote politique, peu usé jusqu'à présent à Bordeaux. L'ex candidate à la présidentielle martelait : « Quand je vois qu'Alain Juppé joue au candidat sans étiquette, c'est quand même un comble alors que tout le monde sait qu'il a fondé l'UMP, et que celle-ci profitera de ses succès aux municipales pour dire que tout va bien et qu'on peut continuer la même politique ». Ségolène Royal s'en prit aussi et surtout à Nicolas Sarkozy « qui a vidé les caisses, brisé le pouvoir d'achat et créé six impôts nouveaux avant la prochaine TVA sociale et l'augmentation de la CSG ». La présidente du Poitou-Charentes insista aussi sur la nécessité de mettre en corrélation la politique de la région Aquitaine et celle de sa capitale « pour plus d'efficacité et plus d'harmonie ».
--- Savary offensif. À Talence, au milieu de la cité de Thouars et à Gradignan, près du centre commercial de Laurenzanne, le discours fut peu ou prou le même. Gilles Savary, l'adversaire d'Alain Cazabonne (Modem-UMP) dénonça l'inauguration d'une salle pour les jeunes « huit jours avant l'élection » et l'amaigrissement d'une subvention d'État en faveur du quartier, « passée de 20 millions à 3,5 millions d'euros », ce qui prouve que le maire s'est fait rouler dans la farine ». Et de proclamer : « Moi, je n'achèterai personne ! » Les fleurets de la campagne sont devenus pointus.
http://www.sudouest.com/270208/reg_gironde.asp?Article=270208aP1970714.xml
=====> MUNICIPALES. Un collectif d'universitaires et de chercheurs manifeste son soutien à Alain Rousset
Un appui scientifique. Après les rugbymen et les chefs d'entreprise, voici la bataille des scientifiques. Le soutien de Jean-Didier Vincent, professeur émérite à l'Université de Paris XI, à Alain Juppé a provoqué un choc en retour : l'appui réitéré à Alain Rousset des professeurs Orgogozo, Bioulac, Piazza, Arveiler, Nagy, du chercheur Jean Rosenbaum, sans oublier le colistier du candidat de la gauche Bertrand Bloch. Porte-parole de ses collègues, Jean-Marc Orgogozo, conseiller régional, « ne conteste évidemment pas le droit à Jean-Didier Vincent d'exprimer sa préférence mais affirme que son soutien n'engage nullement l'école de neurosciences qui accorde toute sa confiance à Alain Rousset ». Jean-Marc Orgogozo insiste sur le fait que cet appui se fonde sur « l'aide importante octroyée par le Conseil régional à la recherche expérimentale et clinique en neurosciences ». La Région, ajoute-t-il, « a aussi beaucoup aidé le développement de l'institut François-Magendie pour l'imagerie du système nerveux, et ce depuis plusieurs années. Elle s'est aussi fortement investie dans la recherche sur la maladie d'Alzheimer et Bordeaux fait désormais autorité sur ce sujet ». Par ailleurs, un communiqué signé conjointement par la plupart des personnalités citées ci-dessus évoque le soutien d'Alain Rousset au mouvement « Sauvons la recherche » alors que, dit le communiqué, « les membres de la municipalité sortante ont constamment soutenu les lignes politiques d'un gouvernement qui a toujours marqué son mépris et son peu d'intérêt pour la recherche publique et l'université ».
http://www.sudouest.com/220208/vil_gir_bordeaux.asp?Article=220208aP1944816.xml
=====> SONDAGE EXCLUSIF. Selon le sondage réalisé par BVA pour « Sud Ouest », Alain Juppé (UMP) serait élu au premier tour des élections municipales avec 51% des suffrages. Le socialiste Alain Rousset ne parvient pas à décoller avec 37% d'intentions de votes.
Bordeaux 2008 : Juppé toujours devant : Dominique de Laage
* DEBAT SUD OUEST-TV7-EUROPE 1. Posez vos questions en ligne à Alain Juppé et Alain Rousset, elles leur seront transmises au cours du débat organisé ce soir, de 18h à 19h15. A SUIVRE EN DIRECT SUR SUDOUEST.COM
* http://www.special.sudouest.com/article.php3?id_article=4527
* FORUMS. Que pensez-vous de la liste Juppé ? Que pensez-vous de la liste Rousset ? Participez au débat en ligne !
* http://www.sudouest.com/forums
Juppé élu au premier tour avec 51 % des voix. Notre sondage réalisé le lundi 18 février par BVA pour le compte de « Sud Ouest », Orange, TV7, Bordeaux 7 confirme les trois premières consultations menées depuis la mi-janvier par d'autres instituts. Certes, cette avance est moins nette que celle estimée du 14 au 16 février par TNS-Sofres (55 %). Mais confirme les 52 % de l'Ifop à la mi-janvier et du 8 au 9 février (Sofres). Malgré son accord « historique » avec les Verts et le PC, et son poids politique, Alain Rousset, le président socialiste du Conseil régional d'Aquitaine, ne parvient pas à décoller. Il est crédité de 37 % seulement d'intentions de vote, à peu de chose près le score réalisé par le PS, les Verts et le PC (35,5 %) lors de la municipale partielle d'octobre 2006. En clair, il n'y a pas d'effet Rousset. Rappelons que, lors des trois précédents sondages, Alain Rousset a été crédité successivement de 39, 37 et 36 %.
--- Carton plein. À lire ce nouveau test BVA, Alain Juppé se trouve, à deux semaines et demi du scrutin, dans une position très solide. La contre-vague bleue sensible depuis le décrochage de Nicolas Sarkozy n'a aucun effet sur lui. Le maire de Bordeaux semble, à l'inverse, profiter de l'échec personnel subi lors des dernières législatives. Il parvient même à être plus populaire chez les 18-24 ans (68 %) que son challenger (50 %). Et les fameux « nouveaux Bordelais », installés dans la ville depuis moins de cinq ans, ont une aussi bonne opinion de lui (66 %) que du candidat socialiste. Non content de faire le plein des voix UMP et sarkozystes, il maintient le Front national à distance (2 % seulement, quand le FN avait fait 6,15 % en 2006). Et surtout, il engrange les voix du centre. 74 % des électeurs de Bayrou au premier tour de la présidentielle se portent sur lui (seulement 14 % sur Rousset). Pour l'heure, Alain Juppé remporte la bataille du centre, si décisive pour Bordeaux. À l'inverse, Alain Rousset cumule les handicaps. Il ne fait pas le plein des voix du PS et des Verts (environ 80 % et 75 %). Plus ennuyeux encore, notre sondage révèle une forte poussée de l'extrême gauche qui totalise 7 points (4 pour le candidat LCR et 3 pour le candidat LO). De toute évidence, la campagne centre gauche du candidat Rousset, très critique sur le bilan Juppé et très axée sur l'économie, ne parvient ni à rassembler son camp ni à mordre sur celui du centre. Certes, 87 % des artisans, petits commerçants et chefs d'entreprise vont vers lui, contre 8 % vers Juppé. Mais sa campagne de « président de Région », très tournée sur le développement économique, se heurte au fait que cette priorité vient loin dans les préoccupations des Bordelais selon notre sondage.
--- Objectif ballottage. Entré en campagne très tardivement, Alain Rousset a-t-il les moyens d'inverser la tendance d'ici au 9 mars ? Telle est la question. Précisons que ce sondage a été réalisé alors que le candidat n'avait pas encore décliné son programme. Donné comme un challenger très menaçant voici deux mois, le président du Conseil régional se trouve confronté aujourd'hui à la réalité de sa stratégie. Et face à son équation personnelle dans une ville qui, voici neuf mois, avait voté PS à la présidentielle et aux législatives. L'objectif du challenger est désormais de mettre le sortant en ballottage. Ce qui, arithmétiquement parlant, demeure possible compte tenu de la marge d'erreur des sondages. Reste que, dans un tel cas de figure, Alain Juppé l'emporterait par 54 contre 46 au second tour selon BVA.
* Cliquez ici pour découvrir en vidéo l'analyse du sondage par Jérôme Sainte-Marie, de BVA-Opinion
* http://www.mytv7.net/video/iLyROoaftLgn.html
http://www.sudouest.com/210208/une.asp?Article=210208aP1937201.xml
=====> SONDAGE «SUD OUEST»/BVA/ORANGE/TV7/BORDEAUX7. Les questions ont, avant tout, porté sur les attentes des Bordelais
L'emploi et le logement en tête des priorités : A-M.S
Loin des grands chantiers et des grands projets que portent les deux principaux candidats à la mairie de Bordeaux, les électeurs expriment d'autres attentes qui dépassent sans doute le cadre de la ville. C'est ce que révèle notre sondage (lire aussi en pages 1-2 et 1-3 du cahier général). Pour 36% des Bordelais interrogés, l'empoi est la priorité, devant le logement (35%). Les plus concernés sur ces deux thématiques sont les 25-50 ans. Une peur du chômage et de la précarité qui n'est pas nouvelle mais que le la situation de Marie-Brizard ou de Ford doit accentuer. Mais si les 18-24 ans sont les derniers à se préoccuper de l'emploi (20,7%), révélant ainsi un certain optimisme estudiantin, ils sont les premiers à s'inquiéter pour leur logement (44,1%). La troisième priorité va conforter l'engagement d'Alain Juppé d'un côté et de Pierre Hurmic, numéro 3 sur la liste d'Alain Rousset de l'autre. Elle conce rne l'environnement cité par 30% des sondés. Ce thème est donc bien ancré dans le débat même si ce sont les jeunes de 18 à 34 ans qui apparaissent les plus impliqués. Ces trois axes n'excluent pas, loin s'en faut, les questions de proximité. Nombreux sont les observateurs qui pensent qu'elles sont déterminantes dans cette bataille de Bordeaux. Une chose est sûre, la propreté de la ville pointe à 25% en quatrième position. Mais la culture et les loisirs arrivent juste derrière à 24%, signe d'une véritable attente quotidienne en ce domaine, alors que le développement économique souvent évoqué par les deux Alain n'est cité que par 19% des sondés derrière la bonne gestion de l'argent public (20%) et à égalité avec la situation des personnes âgées. Cette photographie de l'opinion infléchira-t-elle le débat? Aucun candidat ne devrait dédaigner ce message adressé par les électeurs.
http://www.sudouest.com/210208/une.asp?ArticleRet=210208aP1937201.xml&Article=210208aP1939994.xml
Deux hommes, deux visions de la ville : Laurie Bosdescher
Une chose est déjà sûre à Blanquefort. À moins d'une nouvelle candidature de dernière minute, les habitants seront fixés dès le soir du 9 mars sur le nom de l'élu qui prendra les rennes de la ville pour les six prochaines années.
Comme en 2001, deux listes se présentent à l'élection municipale. Le maire sortant, Vincent Feltesse, est chef de file de celle qui s'inscrit à gauche, Marc François de celle penchant plus de l'autre côté de l'échiquier politique. Adhérent au Parti socialiste, le premier, président de la Communauté urbaine de Bordeaux et vice-président du Pays Médoc, a rallié sur sa liste les Verts et le Parti communiste. Le second dit « ne pas se retrouver dans les partis » et se positionne comme « gaulliste, au sens de faire don de sa personne ». Il a néanmoins reçu l'investiture de l'UMP, du Modem et du Nouveau Centre pour être à la tête de la liste Communauté d'avenir. « Mais la logique de ma liste est blanquefortaise, non communautaire », précise-t-il.
--- Divisés sur l'urbanisme... Les deux hommes ont tous les deux travaillé à la tête de cabinet au sein de collectivités locales. Mais c'est sûrement l'un des rares points communs qu'ils ont. Marc François, 48 ans, vit sur la commune depuis 1984. Élu au conseil municipal depuis 1989, le directeur général des services de la ville de Lacanau prône une vision de la ville radicalement différente de celle de Vincent Feltesse. « Toujours plus de béton, toujours moins d'emplois ! » est l'un de ses slogans de campagne contre le maire sortant. Le principal sujet qui oppose les deux candidats à la mairie est leur vision de l'urbanisme sur la commune. « La révision du plan local d'urbanisme adopté sous cette mandature permet une densification de la ville. Avec Feltesse, on va vers les 30 000 habitants. Je m'y oppose. Il faut arrêter l'habitat collectif si on veut préserver l'identité de la commune », avance le candidat. « Marc François ment, répond l'intéressé. Ce chiffre relève du fantasme total. À l'horizon 2015-2020, Blanquefort comptera 17 000 habitants. » Lui aussi souhaite préserver l'identité de la commune mais veut « permettre aux jeunes couples de venir s'y installer tout en offrant également des possibilités aux personnes âgées pour s'y loger. » Et d'annoncer que le rythme des constructions est de « 130 logements par an, exactement le même que dans les années 94-95. » Sur ce point, impossible de trouver un terrain d'entente entre les deux candidats.
--- ... et la façon de gérer la ville. Outsider de l'élection de 2001 face à Louis Fournier, qui avait succédé au maire Jean-Pierre Delhomme à la tête de la commune pendant 28 ans, Vincent Feltesse peut s'appuyer pour ce nouveau scrutin sur son bilan. Durant sept ans, « nous avons inventé des choses dans cette ville », dit-il. Ville en pointe sur l'accès à Internet et le développement durable, Blanquefort a également connu une mini-révolution dans sa façon d'être gérée. « Nous avons semé des petits cailloux, à nous de les démultiplier pendant ce deuxième mandat », prône-t-il.... et la façon de gérer la ville. Outsider de l'élection de 2001 face à Louis Fournier, qui avait succédé au maire Jean-Pierre Delhomme à la tête de la commune pendant 28 ans, Vincent Feltesse peut s'appuyer pour ce nouveau scrutin sur son bilan. Durant sept ans, « nous avons inventé des choses dans cette ville », dit-il. Ville en pointe sur l'accès à Internet et le développement durable, Blanquefort a également connu une mini-révolution dans sa façon d'être gérée. « Nous avons semé des petits cailloux, à nous de les démultiplier pendant ce deuxième mandat », prône-t-il. « Blanquefort est un marchepied politique pour Vincent Feltesse », tranche Marc François. Et de s'engager, s'il est élu, « à n'être que maire de la ville, à plein-temps. Je ne serai ni vice-président de la CUB, ni vice-président du Pays Médoc ». Celui qui souhaite instaurer « plus de proximité et de convivialité » avec les habitants, améliorer leur cadre de vie, rejette en bloc les méthodes de gouvernance de son concurrent. Sur tous les points, Vincent Feltesse qui peut espérer compter sur un électorat enraciné à gauche et Marc François qui, lui, joue l'ouverture sont décidément très différents.
http://www.sudouest.com/120208/vil_gir_rivegauche.asp?Article=120208aP1883493.xml
Ouvrir le ghetto doré : Guy Lacquement
L'opposition à la politique, jugée malthusienne, de l'équipe sortante est le plus sûr ciment de la liste de progrès « Demain Bouliac ». Elle regroupe des personnalités d'horizons différents. Moins de la moitié de ses vingt-trois membres sont encartés. L'essentiel de la nouvelle phalange se situerait peut-être au centre. Son leader, Bernard Delage, sociologue, universitaire et militant associatif, se présente comme « un homme de gauche » mais n'appartient à aucun mouvement politique. La quatrième formation à briguer les suffrages des Bouliacais, en mars, est soutenue par des communistes et des socialistes locaux.
--- Pas naturellement de gauche. « Étant donné le prix du mètre carré à Bouliac, cette commune n'est pas naturellement encline à voter à gauche », explique Bernard Delage. Cet enseignant à Bordeaux II, âgé de 56 ans et installé à Bouliac depuis quinze ans a « accepté avec enthousiasme et réalisme de conduire une campagne d'idées ». Des électeurs de droite se disent intéressés par les propositions de la quatrième liste. Elle voudrait rompre avec le superbe isolement du « village » qui sélectionnerait les résidents fortunés et âgés sur le « plateau » et repousserait les classes moyennes et les activités économiques vers la « Plaine ». Bernard Delage parle de « ghetto doré » et de « cocooning gériatrique ». Il redoute la raréfaction des jeunes et des locaux scolaires.
--- Logique conservatrice. Céline Merliot, 37 ans, mère de deux fils, professeur d'arts graphiques au lycée professionnel Tregey, est membre de la section socialiste de Bouliac. Elle insiste sur la logique conservatrice cultivée depuis vingt-cinq ans par Jean-Pierre Favroul, maire UMP sortant. Nos deux interlocuteurs constatant que la commune est traversée par deux « entonnoirs » de voitures occupées par une seule personne, matin et soir, suggèrent que les réserves foncières de Bouliac accueillent des sites d'intermodalité qui puissent désengorger l'accès à la Communauté urbaine de Bordeaux (CUB). Les candidats ne cachent pas espérer que la CUB renvoie l'ascenseur éventuellement. En aidant la ville à se doter d'équipements collectifs ou d'activités à fort potentiel d'emplois.
--- Accueil et partage. Céline Merliot et Bernard Delage s'inquiètent qu'une seule grande centrale de distribution, propriétaire de nombreux terrains à cet endroit, devienne le seul aménageur de la « Plaine ». Cette position d'ouverture vers la jeunesse et vers de nouvelles catégories sociales s'accompagnerait d'une mixité sociale plus étendue dans le logement. Ainsi Bouliac deviendrait une commune d'accueil et de partage et non un îlot de prospérité.
La liste « Demain Bouliac » multiplie les réunions Tupperware et propose une rencontre informelle. Probablement le mardi 19 février, à la salle municipale.
http://www.sudouest.com/100208/vil_gir_rivedroite.asp?Article=090208aP1866799.xml
Avec du sang neuf : Dominique Manenc
Michel Sainte-Marie est arrivé en tramway à la station Fontaine d'Arlac sur le coup de 12 h 30. Un geste tout à fait symbolique pour le maire qui tire sa liste intitulée « Avec vous Mérignac avance ». C'était donc l'heure de la photo officielle avec tous ceux, ou presque, qui partent derrière le maire pour son sixième mandat. « Il y a 60 % de renouvellement, explique Michel Sainte-Marie, avec des personnalités expérimentées ». C'est ainsi qu'on retrouve les « anciens », Alain Anziani et Claude Baudry, adjoints socialistes à la politique de la ville et à l'urbanisme ; l'adjoint vert Gérard Chausset (transports et environnement), Régine Marchand, (PRG), adjointe à la vie scolaire, Michèle Iste, apparentée PC.
--- Impliqués dans la vie locale. D'autres font une entrée remarquée car impliqués depuis longtemps dans la vie locale. Ainsi Jean-Marc Guillembet, membre de la direction générale d'une grande entreprise mérignacaise, Cofinoga, qui figure dans le quota société civile. Valéry Laurand (PS), professeur de philosophie à la faculté de lettres ; Hubert Georges directeur d'un établissement spécialisé dans les personnes handicapées (PS) ; des personnalités extérieures sans étiquette comme Mauricette Boisseau, présidente du Sam natation ; Cidjem Tas, chargée de cours à la faculté de droit ; Christian Dedieu, membre de la direction des centres sociaux ; Daniel Margnes (PS), directeur de la maison d'Aquitaine à Paris. Deux ex-Modem y figurent : Cécile Saint-Marc et Claude Saba. Marie Récalde, suppléante de Michel Sainte-Marie aux législatives et candidate aux cantonales incarne le renouveau.
--- « Efficace et rajeunie ». 23 PS, 8 verts, 5 PC, 1 PRG, et 12 sociétés civiles dont deux ex-Modem qui ont refusé l'alliance avec l'UMP sur la CUB. « Une équipe pour gagner, efficace, en capacité d'agir immédiatement », résume Michel Sainte-Marie. « Nos propositions s'adressent à tous les Mérignacais. Face à deux listes qui se réclament de Nicolas Sarkozy, la nôtre s'inscrit dans l'opposition à sa politique. On en voit aujourd'hui le résultat : baisse du pouvoir d'achat surtout pour les plus défavorisés, une vie privée ostentatoire aux dérives people, la laïcité dangereusement menacée ». Michel Sainte-Marie a composé son équipe en faisant « un alliage de compétences. » « Il s'agit de conforter encore davantage Mérignac dans l'agglomération bordelaise en matière économique et culturelle. Notre équipe est en mesure d'adapter le service public municipal aux nouvelles attentes et aux nouveaux besoins des Mérignacais ». Une équipe rajeunie dont Désiré Estay, adjoint délégué aux marchés publics est le doyen d'âge. Quelques poids lourds ne sont plus de l'aventure : Bernard Garandeau, premier adjoint, Karine Victor, Annie Cantet, Philippe Derambure, Michel Cavaillé, Michel Raynal.
http://www.sudouest.com/170208/vil_gir_rivegauche.asp?Article=150208aP1900210.xml
La gauche en liste : Gilles Guitton
C'est « la première liste d'union à gauche depuis 20 ans à Villenave-d'Ornon. Et au porte-à-porte, on s'aperçoit que les gens sont vraiment très contents que ce soit comme ça ». Vincent Paillart, le candidat PS qui conduit la liste désormais baptisée « Villenave-d'Ornon, audacieuse et solidaire », se voulait optimiste hier lors de la présentation de ses colistiers. « Nous n'avons eu aucun mal à trouver des candidats et des candidates. À gauche, la parité homme-femme n'est pas un problème. La liste représente la totalité des quartiers, la diversité des milieux professionnels et des origines », a dit en substance Vincent Paillart. « C'est une liste de gens expérimentés, pour travailler les dossiers en profondeur, et pas en surface » a-t-il ajouté un peu plus tard. L'équilibre négocié entre les partis accorde sept places aux Verts (dont la 2e pour Nathalie Richard), sept au Parti communiste, un au Mars (mouvement inscrit entre la gauche du PS et l'extrême gauche), et vingt au Parti socialiste.
--- Héritage. Les temps ont changé. Mais il y a quand même un héritage. « L'équipe » de 2007 inclut Philippe Barbe et Patrick Nouguès, qui conduisaient chacun leur liste en 1995, en concurrence avec celle du PS et du PCF, au début de la traversée du désert de la gauche villenavaise. Désormais, on fait comme si tout était oublié. Et comme à Gradignan, les trois candidats de gauche à l'élection cantonale Martine Jardiné (PS) Patrick Nouguès (Verts) et Jean-Claude Laulan (PCF) sont associés aux municipales. Chaque formation a apporté son lot de représentants de la société civile non encartés, comme Michel Pouyllau, professeur à l'université de la Rochelle, numéro 3 sur la liste, présenté par le PCF. Le PS a enrôlé Anne-Marie Cocula, historienne et vice-présidente du conseil régional, sur la liste dont elle préside le comité de soutien, mais en position non-éligible. « C'est une figure Villenavaise, qui vit à Chambéry depuis le début du quartier », assure Florence Rialland.
--- « Un symbole fort ». Les Verts ont fait appel à Alain Perrier, militant d'Aquitaine alternative très engagé contre le projet de la Plantation. « Un symbole fort » dit Patrick Nouguès ». « On est en marche, et pas depuis aujourd'hui », dit Vincent Paillart, assurant que les militants ont visité « 2 000 logements au porte-à-porte ». Le programme complet de la liste est « à l'imprimerie », mais elle en distribue un avant-goût en couleurs. « C'est une réponse au prétendu bilan de Pujol » dit Vincent Paillart. Il y est question d'un « agenda 21 » environnemental, d'un « plan d'urgence » pour le logement, de maisons et de conseils de quartiers, de transports « efficaces et écologiques » dans la commune ou de soutien aux commerces. La gauche mise aussi sur le contexte national défavorable au pouvoir, dans une commune où « un tiers des foyers ne paient pas l'impôt et vivent parfois très difficilement ». Pujol est avec Florian, Florian, c'est Sarkozy : c'est un refrain que ces militants-là vont entonner sur tous les tons, d'ici le 9 mars.
=====> Liste « Villenave-d'Ornon, audacieuse et solidaire »
1. Vincent Paillart (PS), 46 ans, directeur de la Cress Aquitaine ; 2. Nathalie Richard (Verts), 40 ans, chargée de mission ; 3. Michel Pouyllau (SC), 64 ans, professeur d'université ; 4. Florence Rialland (PS), 43 ans, cadre territorial ; 5. Philippe Barbe (PS), 59 ans, directeur administratif ; 6. Michèle Penichon (PC), 48 ans, horticultrice ; 7. Patrick Nougues (Verts), 53 ans, pharmacien ; 8.Christine Volpilhac (PS) 40 ans, urbaniste ; 9. Alain Bousquet (Mars), 43 ans, directeur d'association ; 10. Marie-Christiane Berger (Verts), 51 ans, responsable administratif ; 11. François Garrido (PS), 37 ans, conseiller en insertion ; 12. Michèle Quellier (PC), 50 ans, agent administratif ; 13. Jean-Michel Dominique (PS), 51 ans, cadre ; 14. Martine Jardine (PS), 60 ans, professeur d'université ; 15. Bruno Quintard (PS), 47 ans, maître de conférences ; 16. Anita Norena Sans (PS), 59 ans, assistante assurance qualité ; 17. Abel Nsemi (Verts), 48 ans, médecin urgentiste ; 18. Sylvie Campet (PC), 49 ans, sans emploi ; 19. Xavier Companys (PS), 47 ans, employé ; 20. Sarah Bousquet (SC) , 40 ans, consultante ressources humaines ; 21. Serge Seilles (PS), 61 ans, retraité ; 22. Pauline Vert (Verts), 59 ans, directrice d'association ; 23. Alain Michiels (PC), 55 ans, retraité ; 24. Nerise Motard (PS), 60 ans, retraitée ; 25. Alain Perrier (Verts), 48 ans, technicien dépanneur micro-informatique ; 26. Brigitte Garcia (SC), 51 ans, conseiller de l'emploi ; 27. Jean-Claude Laulan (PC), 66 ans, retraité ; 28. Fatima Cech (PS), 55 ans, cadre assurances ; 29. Yannick Lavesque (PS), 45 ans, professeur d'école ; 30. Christiane Rouanet (PC), 63 ans, retraitée ; 31. Pascal Dubernet (PS), 44 ans, attaché territorial ; 32. Françoise Cazade (Verts), 49 ans, formatrice linguistique ; 33. Vincent Bruneau (PS), 38 ans, enseignant chercheur ; 34. Anne-Marie Cocula (SC), 69 ans, professeur émérite d'université ; 35. José Gardao (PS), 49 ans, artisan.
http://www.sudouest.com/140208/vil_gir_rivegauche.asp?Article=140208aP1895408.xml
Priorité au dialogue : Gilles Guitton
La liste de Trait d'Union est complète. Jean-Claude Grenier, le leader PS de la gauche cadaujacaise et candidat au fauteuil de maire ne doutait pas d'y parvenir. N'empêche, c'est sans doute un soulagement pour lui, qui avait raté l'élection en 2001 pour cause de mauvais report de voix au second tour entre les diverses familles de son camp. Le chercheur du CNRS assure que cette fois, la clé n'a pas été difficile à trouver : « C'est une liste avec le PS, le PCF, la société civile et un Vert. Mais elle n'a pas été construite par des négociations au prorata des étiquettes. Ce sont simplement des gens qui sont investis depuis longtemps dans la commune ou qui ont envie de le faire. » Jean-Claude Grenier tire bien sûr argument de la condamnation en justice qui a contraint au départ l'ancien maire Gilbert Rousselot. « Que nos adversaires ne nous fassent pas le coup du "c'est pas moi c'est l'autre" », lance le socialiste à l'intention de Francis Gazeau, maire depuis le mois de décembre et leader de la majorité sortante, « ses amis sont toujours restés solidaires des décisions condamnées ».
--- Ligne d'attaque de Trait d'Union. « Les Cadaujacais ont le choix entre une équipe sortante qui repart en grande partie, qui a vécu des divisions internes depuis plusieurs mois et celle de gens qui travaillent ensemble dans l'opposition depuis plusieurs années et sont prêts à assumer leurs responsabilités. » La « première priorité » de la gauche sera « de mener à bien le Plan local d'urbanisme » en rétablissant le dialogue dont les Cadaujacais ont été privés », annonce le candidat au fauteuil de maire. Il évoque ensuite « l'embellissement et l'aménagement de Cadaujac. On dirait que rien n'a bougé en trente ans. Tous les dossiers sont restés dans les cartons. Le château, le Bouscaut, la circulation et le stationnement, l'éclairage, les pistes cyclables. En matière de logement conventionné, rien n'a été fait pendant six ans ». Le thème du réveil de la commune est cependant soigneusement tempéré par l'affirmation que Cadaujac « doit préserver son caractère villageois ». Au chapitre des promesses de campagne figure l'agrandissement de l'école et la construction d'une salle polyvalente « à plus long terme », car l'heure est aussi à affirmer la « maîtrise de la fiscalité ». Enfin, dernier cheval de bataille de la gauche : la place de Cadaujac dans la communauté de communes de Montesquieu. « Je le dis très fortement, Rousselot n'a pas tenu son rang. Il a refusé la vice-présidence, engagé des procédures et a privé la commune de prendre part aux actions communautaires, au contraire de ses collègues de droite de Labrède, par exemple. Nous, nous y siègerons très activement ». http://www.sudouest.com/130208/vil_gir_rivegauche.asp?Article=120208aP1880362.xml
Keiser et associés : Gilles Guitton
Anne-Marie Keiser n'est pas expert-comptable pour rien. Hier, en présentant la liste Gradignan Ensemble qu'elle conduit, la conseillère générale socialiste a précisé : « la moyenne d'âge est de 48,8 ans. Nous ne sommes pas encore quinquagénaires ! » Autant dire que c'est sur l'air du « renouveau » que la gauche gradignanaise entame la dernière ligne droite de la campagne, et dévoile son programme. La liste d'abord (1). « Sur les 35 noms, dix-neuf sont nouveaux par rapport à 2001. Le plus jeune a 19 ans, c'est très symbolique » souligne la candidate.
--- Équilibre et géographie. Les équilibres politiques sont tels qu'annoncés précédemment (trois PCF, sept Verts, dix-sept PS en position éligible, chacun associant des non encartés à son quota). Mais les étiquettes ne figurent pas en face des noms sur la liste. Sur le document en couleur qui va être distribué, le ticket principal Keiser-Le Lann, additionné d'un Pierre Auzereau (PCF) un peu plus petit, résume assez bien le rapport de force désormais en vigueur à gauche.
Anne-Marie Keiser et ses amis préfèrent mettre l'accent sur la géographie (« on couvre tous les quartiers ») et sur la présence associative dans la liste « qui est en prise directe avec ce qui se passe dans la ville ». « Contrairement à ce que d'autres disent, l'engagement associatif n'est pas contradictoire avec l'engagement municipal. Au contraire, ce sont des personnes qui ont l'habitude d'être au service d'autrui » estime Anne-Marie Keiser.
--- Programme dans les boîtes. Le programme de Gradignan Ensemble « arrive dans les boîtes aux lettres ». Pas les commentaires de celui du maire sortant.
« Que n'a-t-il fait tout cela avant ? », ironise la socialiste. « Quand je parlais d'agenda 21 au conseil municipal en 2004, on me taxait de bureaucratie », s'étouffe Claire le Lann. « En 12 pages, il n'y a pas un mot sur l'université, ni sur les finances » lance Elsa Grunfeld. À son programme, la gauche Gradignanaise inscrit un agenda 21 dont le reste n'est « que la déclinaison dans tous les secteurs ». « Peu d'investissements lourds », dit Anne-Marie Keiser : une maison de retraite médicalisée, la rénovation du parc de logements insalubres de la commune, des maisons de quartier à construire ou réhabiliter, lieu de « concertation permanente ». Elle a son idée du logement social « par petits programmes d'une centaine de logements maximum », du soutien aux économies d'énergie et aux éco-quartiers. Des idées pimentées de propositions comme la création d'une télévision locale sur Internet, de jardins familiaux, d'un festival « sciences et nature » ou de l'introduction du « bio » au menu des écoles. Moyennant quoi, la liste de gauche se trouve bonne mine avant ce qui s'annonce comme un duel, faute d'autres concurrents. Et Denis Breysse (PS) fanfaronne : « Labardin n'aura pas de session de rattrapage le 16 mars ». Anne-Marie Keiser non plus, assurément. (1) La candidate présentera la liste en public le 15 février à 16 heures, au centre commercial de la Laurenzanne, en présence du député PS Manuel Valls.
http://www.sudouest.com/130208/vil_gir_rivegauche.asp?Article=130208aP1888455.xml
La gauche selon Savary : Olivier Escots
«A gauche, sans esquive et sans honte ». Si Alain Cazabonne, le maire sortant Modem soutenu par l'UMP, veut jouer tout de même la carte du « sans étiquette », Gilles Savary revendique plus que jamais son ancrage à gauche. Dans la liste menée par le candidat du PS, on retrouve donc une petite moitié de socialistes encartés, des Verts, des communistes, un membre du MRC, une représentante du collectif des citoyens et de nombreux sympathisants de gauche. Un seul des colistiers, placé au-delà de la trentième place (sur 39), affirme néanmoins sa sympathie pour le Modem. Il s'agit de Philippe Crombé. « Mais je n'ai pas fait de débauchage », assure Gilles Savary. L'actuel député européen et conseiller général (1) a donc établi, comme annoncé, « une liste de gauche et de rassemblement ». Pour y parvenir, il lui a d'abord fallu négocier au sein du PS. « Les socialistes ont eu un énorme sens du sacrifice. Samedi matin, la section a voté pour valider cette liste. Sur 84 votants, 79 ont validé les 39 noms. Mais cela a apporté aussi beaucoup de frustration. C'était avoir un grand sens des responsabilités que d'ouvrir cette liste ».
--- « Un dur exercice ». Placée en deuxième position sur la liste de Gilles Savary, Monique de Marco, chef de file des Verts talençais, abonde dans le même sens. « Ce fut un dur exercice pour toi, tu as dû écarter des gens qui voulaient se présenter », glisse-t-elle à l'attention du socialiste. La composition de la liste respecte néanmoins l'accord passé cet hiver entre le PS et les Verts. Ceux-ci, qui pesaient 19 % lors des dernières municipales, disposent de neuf candidats (encartés ou non) en position éligible. « C'est historique », se félicite Monique de Marco. Un accord a également été passé par le PC. Pierre Gorse est en cinquième position. Il se retrouve sur la liste en compagnie d'Evelyne Madelpuech et de l'Espagnol Santiago Garcia, 39e candidat et donc « lanterne rouge ». Gilles Savary souhaitait également avoir le MRC. Le mouvement républicain et citoyen est représenté par François Joly. La franco-allemande Pétra Rosay se fera quant à elle « la porte-parole du débat participatif ». Sa présence sur la liste apparaît comme une reconnaissance du travail établi par le collectif des citoyens de Talence, très actif sur la commune. En revanche, Philippe Rieu et Jacques Dulin, qui portent eux-aussi une liste à gauche, n'apparaissent pas sur celle de Savary. « Je leur proposais un poste d'adjoint, ils voulaient plus. Ce n'était pas possible », explique le conseiller général.
--- Domaine universitaire. La « logique de liste » de Gilles Savary l'a également poussé à reconduire ceux aujourd'hui élus et qui siègent dans l'opposition municipale. Ils sont sept dans ce cas. Le candidat affirme avoir pris en compte des critères géographiques. Tous les quartiers sont en effet représentés. Il a aussi voulu « respecter la sociologie talençaise ». Gilles Savary, qui affirme que Talence doit s'appuyer fortement sur le domaine universitaire, a puisé plusieurs colistiers de ce côté-là. Le romancier Alain Glykos, enseignant-chercheur à l'université Bordeaux I, figure ainsi en troisième position d'une liste qui veut « réveiller Talence ». Selon le candidat PS, elle est devenue « une ville dortoir » lors d'un mandat, celui d'Alain Cazabonne, « voué uniquement à la spéculation immobilière ». (1) En cas de victoire aux municipales talençaises, Gilles Savary devra abandonner un de ses mandats. Il a annoncé que ce serait celui de député européen.
http://www.sudouest.com/040208/vil_gir_rivegauche.asp?Article=040208aP1831519.xml
=====> TALENCE. La lutte s'annonce serrée entre le maire sortant Alain Cazabonne et Gilles Savary qui a réussi l'union de la gauche... à quelques exceptions près
Suspense dans la ville : Willy Dallay
Est-ce encore un duel ? Surtout pas à fleuret moucheté. ça ressemble plus à un match de catch. On se traite de noms d'oiseaux, on roule des mécaniques, on se renvoie dans les cordes, on bombe le torse et surtout, on rend coup pour coup.
Cela faisait longtemps que la lutte n'avait pas été aussi rude à Talence. Sans doute parce qu'elle n'a jamais été aussi incertaine. Au fil des jours, les traits d'humour désinvolte se raréfient, le combat devient de plus en plus âpre entre Alain Cazabonne et Gilles Savary qui ont autant à perdre l'un que l'autre, c'est-à-dire à peu près tout. Le maire sortant, parce que s'il se fait sortir, cela risque d'être sans issue. Le challenger socialiste, parce qu'il ne peut plus se permettre de rester challenger, à Talence après Bordeaux, sans passer pour un Poulidor. Maintenant qu'il s'est lancé, sa jolie victoire aux dernières cantonales ne peut faire figure que de répétition? générale.
--- Union de la gauche. Chacun a son gabarit, ses armes et sa tactique. Gilles Savary a fait une entrée en force, nouant méthodiquement les alliances, avec les Verts, le MDC, le PC… réalisant une union de la gauche comme Talence n'en avait pas connu depuis longtemps. Le danger pour Alain Cazabonne vient de là. Car la ville vote à gauche aux élections de portée nationale. La tendance qui s'est encore renforcée aux dernières présidentielles ne date pas d'hier. Et si après les mandatures du socialiste Henri Deschamps, la droite avait pris la mairie, c'était à la faveur de dissensions à gauche. Alain Cazabonne qui a succédé au RPR Gérard Castagnéra, est un centriste, mais associé à l'UMP et avec son investiture. Il n'est pas sûr que sa propre appartenance au Modem l'aide beaucoup par les temps qui courent. Il a donc pris le? parti d'une liste « sans étiquette », justifiée par une majorité de membres de la société civile. Il veut croire qu'une élection municipale est l'exception apolitique qui confirme la règle: Un maire serait avant tout jugé pour son travail au quotidien auprès des administrés. La vie n'est pas non plus totalement rose pour Gilles Savary. Car son union n'est pas parfaite dans son propre camp. « Il y a des socialistes dans toutes les listes », s'amuse le dissident PS Jacques Dulin, qui part avec Philippe Rieu (divers gauche), en lui amenant d'autres membres du parti.
--- Mais le rose déteint. Le rose déteint aussi sur la liste de Cazabonne, avec un ex-socialiste, Bernard Cloup, manifestement séduit par la personnalité du maire sortant et son « humanisme ». « Choix isolé et personnel », commente-t-on au PS, où on ne manifeste pas non plus d'inquiétude apparente face à la dissidence de Jacques Dulin. Le préjudice se pose d'ailleurs peut-être moins en terme de pourcentage que d'image pour Gilles Savary. Mais dans une lutte qui risque d'être serrée, les chiffres ne sont pas négligeables, d'autant qu'une éventuelle liste anticapitaliste autour de la LCR pourrait mordre sur la gauche socialiste. Le plus grand espoir pour Alain Cazabonne serait de renouveler le coup de 2001, en passant au premier tour, grâce à ce microfractionnement dans le camp adverse. Car lui aura fait le plein dès le début et il ne pourra théoriquement compter sur aucun ralliement. En revanche, un regroupement s'opérera à gauche. Logiquement, Philippe Rieu et Jacques Dulin devraient appeler à voter Savary, en essayant de négocier plus que l'unique poste d'adjoint pour deux qui leur a déjà été proposé en cas de victoire. Cet hypothétique deuxième round risquerait donc d'être précédé de douloureuses séances d'échauffement. Derrière cet affrontement et celui de Bordeaux, se profilent les futurs équilbres à la CUB. En cas de victoire de Gilles Savary, la gauche conforterait son pouvoir.
=====> Renaissance et accouchement difficile : W. D.
Renaissance ou chant du cygne ? Le dernier grand projet de la mandature Cazabonne ne sera pas achevé pour les élections, mais suffisamment avancé pour que l'on prenne la mesure de son ampleur : un gymnase, une crèche, des logements de toutes sortes, du très social à l'accession à la propriété, un square? le tout desservi par une nouvelle passerelle Sainte-Marie réservée aux piétons, cyclistes, handicapés, réalisée par la CUB. Ah ! la passerelle, parlons-en. Ce devait être un pont routier. Ce n'est pas Alain Cazabonne qui a eu l'idée de faire passer des voitures. On y songeait déjà du temps du socialiste Henri Deschamps. Mais c'est le maire actuel qui a pris le retour de manivelle. Car les temps ont changé et l'action des Verts, auprès des habitants, puis lors de l'enquête publique, a fait infléchir le projet vers les circulations douces. Alain Cazabonne a au moins pu dire, comme pour la ZAC du centre-ville, qu'il tenait compte de l'avis de la population. Ah ! le gymnase? Cette réalisation réclamée à la fois par les sportifs du quartier nord et les collégiens d'Henri Brisson a donné lieu à des discussions de marchands de tapis entre le maire Cazabonne et le conseiller général Savary. Ah ! La crèche? tant attendue sur le fond et tant combattue sur la forme. Dernière man?uvre en date, celle de Gilles Savary, opposé au déménagement des Bons petits diables. Il a écrit à l'aménageur, lui laissant entendre que le projet risquait d'être remis en question s'il était élu. Ce n'était pas vraiment une menace, mais?
=====> Les derniers scrutins
--- Municipales 2001. Alain Cazabonne, 5620 voix (51,22% - élu au 1er tour); Michel Redon, 3284 voix (29,93%); Monique de Marco, 2068 voix (18,85%).
--- Présidentielle 2007. Ségolène Royal, 10535 voix (58,14%); Nicolas Sarkozy, 7585 voix (41,86%).
--- Législatives 2007. Noël Mamère, 7643 voix (58,05%); Elisabeth Vigné, 5523 voix (41,95).
--- Cantonales 2001. Gilles Savary, 7277 voix (55,81%); Alain Cazabonne, 5762 voix (44,19%).
=====> Les candidats
--- Alain-Cazabonne Maire sortant, Modem 63 ans, gérant de société. Maire depuis 1993, Premier adjoint de Gérard Castagnéra de 1983 à 1993, Conseiller communautaire depuis 1983, vice-président de la CUB en charge du tram depuis 1993, conseiller régional de 1983 à 1993, conseiller général de 1985 à 1998.
--- Gilles Savary Candidat PS 53 ans, économiste. A enseigné l'économie pendant 10 ans, notamment à l'IEP. Membre du cabinet de Philippe Madrelle à la Région, puis directeur de cabinet au Conseil général. Conseiller municipal et communautaire bordelais de 1995 à 2004. Vice-président du Conseil régional en 98-99. Conseiller général de Talence et vice-président du Conseil général depuis 2004. Député européen depuis 1999.
--- Philippe Rieu Candidat divers gauche, 50 ans, commerçant. Suppléant société civile de J.-J. Paris (PC) aux législatives de 2002. Candidat aux cantonales de 2004 (3,55% des voix). S'est investi dans la vie associative (karaté) et diverses actions : Maison Labro, circulation, logement...
http://www.sudouest.com/070208/reg_gironde.asp?Article=070208aP1856743.xml
=====> MUNICIPALES. Pour Gilles Savary, c'est le bilan du maire sortant qui est en question, pas le sien
Bilan toi-même : Willy Dallay
Le socialiste Gilles Savary n'aime pas qu'Alain Cazabonne le chatouille sur son bilan de conseiller général, surtout pour lui dire qu'il n'en a pas ou qu'il est maigre, ne faisant rien en dehors des compétences du Département : « Talence est une des communes les plus aidées de Gironde : les centres sociaux, les crèches, la place Gauguin, Thouars, la cuisine centrale, les associations sportives, l'OCET, la piscine. » Il y avait affecté le FDAEC (Fonds départemental d'aide à l'équipement des communes), sujet de discorde avec le maire. Car jusque-là, ce fonds, comme dans d'autres communes était affecté sur de nombreuses opérations. « J'ai mis fin au saupoudrage qui était une façon pour le maire de cacher l'action du Département », estime Gilles Savary, concurrent d'Alain Cazabonne aux prochaines municipales.
--- Double emploi. L'emploi est un autre sujet de conflit. Le maire sortant a dénoncé les promesses du conseiller général et fait des comparaisons peu flatteuses : « à la mairie, il y a 800 employés et nous avons donné du travail à une trentaine de jeunes des quartiers. Qu'a fait M. Savary, alors qu'il y a 6 000 personnes au Conseil général ? » « Je ne soutiendrai jamais la collectivité dans une démarche d'emplois de complaisance et précaires », rétorque le conseiller général. « Mais j'ai ?uvré à la mise en place de contrats d'avenir et de contrats d'insertion à revenu minimum d'activité, dont plusieurs ont profité à des Talençais. J'ai aussi favorisé la création d'entreprises à Thouars : un taxi et une société d'ambulances. » Il accuse aussi le maire d'avoir « saboté » son projet de régie de quartier. Selon Alain Cazabonne, étude à l'appui, cela faisait double? emploi. « Faux », dit M. Savary. « Et on était près d'un accord avec les bailleurs sociaux pour des petits travaux de maintenance des bâtiments et des espaces verts. » Gilles Savary voulait implanter une antenne Agralif (ateliers pédagogiques) à Talence, mais la structure a fait faillite. Là encore, ce serait de la faute du maire : « Parce qu'il ne l'a pas soutenue. »
Pour prouver qu'il a un bilan, Gilles Savary aurait voulu qu'Alain Cazabonne lui ouvre les colonnes du journal municipal. Utopie ? « L'argent que donne le Conseil général à Talence intéresse les contribuables talençais. Car ce n'est pas le journal du maire. Personnellement, je m'engage, si je suis élu, à publier les subventions de toutes les collectivités : État, Région, Département? En attendant, j'ai demandé qu'il produise mon bilan dans l'édition de février, sans commentaire et sans photo, puisqu'il a ouvert la polémique. »
Le commentaire, il le réserve pour autre chose : « Mon bilan, il est transparent. Cependant, ce n'est pas du mien qu'il est question en ce moment, mais du sien. Ce sont des élections municipales. »
http://www.sudouest.com/050208/vil_gir_rivegauche.asp?Article=050208aP1835550.xml
« La passion Cenon » : Yannick Delneste
Serein. Cela semble être l'état d'esprit du maire de Cenon en ce début de campagne municipale. Celui dont la liste a été élue en 2001 à près de 72 % des voix est confiant sur l'échéance de mars. À la tête d'une équipe renouvelée à 50 %, Alain David met en avant son bilan et expose une batterie de projets supplémentaires pour les six ans à venir. « Le bilan qui s'achève a été riche en satisfactions », explique l'homme de 58 ans, père de quatre enfants. « Notamment dans le rapport avec la population, toujours plus proche. » Et de citer les sept conseils de quartier qui se réunissent tous les mois et demi, « faisant se rencontrer à chaque fois un millier de personnes. Ces discussions libres ont permis d'encore mieux connaître les attentes des habitants. »
--- « Équipe soudée. » Embellissement de la ville (avenue Cassagne, abords du tramway, réseau de fleurissement), opération du 8 mai 1945 (Grand Pavois, résidence André-Gide, enfouissement des lignes à haute tension), gare multimodale, ZAC du Pont rouge, pôle culturel, rénovation de l'église Saint-Romain : Alain David se félicite d'avoir initié tout ça, moteur boosté par son équipe de « chasseurs de subventions », permettant de monter plus efficacement les dossiers. « J'ai eu aussi la chance de travailler avec une équipe soudée dans laquelle je fais office de manager qui n'intervient que pour impulser ou quand les choses traînent ! », ajoute Alain David. Au gré des départs pour diverses raisons et du nécessaire renouvellement, la liste 2008 voit arriver 18 nouveaux noms, dont plusieurs membres du monde associatif cenonnais. On note par exemple l'arrivée, promise à un poste d'adjointe à la culture, de Leïla Merjoui, militante associative et syndicale, de Mustapha Yildiz, Talent des cités 2005 ou encore d'Adel Ben-Hadj M'Barek, président de l'association des Musulmans de Gironde. La plus jeune colistière est une esthéticienne de 22 ans, Jessica Gimenez.
--- 40 propositions. Comme en 2001, Alain David avance 40 propositions, dont la promesse de ne pas augmenter les taux d'imposition communaux dans les six années à venir, comme cela a été observé depuis 2001. Outre de nombreuses rénovations (groupes Jaurès, Cassagne et Jules-Guesde), constructions (nouvelle école maternelle Maumey, crèche dans le Bas-Cenon), le riche programme Éducation-Jeunesse recèle l'idée d'un pôle d'excellence éducatif. « Il regrouperait les 18 écoles et les deux collèges de la commune, ainsi que les acteurs associatifs dans le secteur », explique le maire sortant. « Nous avons d'ores et déjà recensé 400 enfants (sur 4 000 inscrits) qui connaissent des difficultés. Il s'agit de les aider, durant les petites vacances scolaires notamment, à réintégrer le rythme normal. » La défense des riverains de la voie ferrée, l'aménagement d'une promenade couverte entre la Buttinière et le pôle culturel, 500 000 euros par an pour l'entretien et la réfection des rues, l'aménagement des parcs du Loret et du Cypressat, la rénovation du cimetière Saint-Romain, le lancement de la ZAC centre-ville Pelletan : les projets sont là pour un maire sortant qui compte rester dans l'hôtel de ville du Bas-Cenon. Alain David annonce en effet le développement du site vers un pôle de services publics regroupant services municipaux, perception ou encore l'ANPE.
http://www.sudouest.com/170208/vil_gir_rivedroite.asp?Article=140208aP1893802.xml
Une autre gauche : Willy Dallay
Sur un coin de table, en attendant les derniers, Philippe Rieu écrit les noms de sa liste. Un stylo en guise de logistique. Sur le bout de papier, Jacques Dulin ajoute trois fois le sigle PS : « Mariane Séverin, Benoît Bambrazak et moi-même sommes toujours encartés. » Puis il mentionne un S à côté d'une dizaine de noms de colistiers qu'il considère toujours comme socialistes, bien que sans parti : « Ils en ont été membres et l'ont quitté au cours de ces deux dernières années. Ce sont des gens qui ont fait campagne pour Gilles Savary aux cantonales en 2003, mais ont été déçus. » Jacques Dulin ne semble pas craindre l'excommunication brandie quelques jours plus tôt. Rappelant que Gilles Savary était le candidat officiellement investi par le Parti, le secrétaire fédéral, Alain Anziani, a en effet promis l'exclusion à tous ceux qui partiraient sur une liste dissidente. Quant au président du Conseil général, Philippe Madrelle, il est venu en personne, à Talence, rappeler l'importance de l'union de la gauche.
--- Guichets uniques en série. Mais le tandem Rieu-Dulin a préféré son propre « rassemblement de toutes les forces de gauche, pour un changement de municipalité ». Les deux hommes appellent à un « vote utile dès le premier tour ». Ils se disent « pragmatiques et efficaces ». Ils espèrent le démontrer à travers leur programme. Estimant qu'il faut « éviter la multiplication des structures », ils proposent d'en créer? de nouvelles. Mais il s'agirait de guichets uniques, pour trois grands domaines. Le premier serait un office municipal emploi-logement : « Parce que les deux problèmes sont intimement liés », justifie Jacques Dulin. « Nous proposons de répertorier tous les logements vacants sur la commune et d'inciter les propriétaires à les remettre sur le marché par des aides à la réhabilitation », ajoute Philippe Rieu. Il y aurait aussi un office municipal de tranquillité (sic) chargé en particulier des problèmes de voisinage et d'insécurité : « Une structure, accessible 24 heures sur 24, réunissant un personnel formé sur le plan administratif, juridique et psychologique. » Le troisième office serait consacré aux personnes âgées. Couleur Talence promet aussi un désenclavement des quartiers grâce à des navettes électriques gratuites; la création de 120 places de crèche (en plus de Renaissance et des Bons Petits Diables qui resteraient où ils sont); une maison médicale municipale, financée par l'Europe, l'Ordre des médecins et la CPAM, afin d'éviter le recours aux urgences quand cela ne s'impose pas; la rénovation de l'UST omnisports, la culture gratuite pour tous?
--- Aux urnes citoyens. « Nos propositions sont le fruit de nos rencontres avec les habitants », précisent MM. Dulin et Rieu, enfourchant le cheval de bataille de la démocratie participative : « Au moins deux fois par an, on organisera un référendum sur des grands thèmes et des projets municipaux. » Et pourquoi pas un plébiscite le 9 mars ?
http://www.sudouest.com/190208/vil_gir_rivegauche.asp?Article=190208aP1922993.xml
La LCR s'ouvre: Jean-Michel Petaux
Militants de longue date, sympathisants non-encartés, ou membres d'associations, l'heure était à l'ouverture, mercredi au local de la LCR, pour la présentation des candidats de la liste Bordeaux ensemble 100 % à gauche. « Nous sommes une formation de rassemblement, à laquelle participent beaucoup de personnes venues des associations de lutte pour le logement ou contre le chômage », présente Emmanuel Bichindaritz, tête de liste. Crédité hier dans nos colonnes de 4 % d'intention de vote par l'institut BVA, il préfère relativiser cette hausse et se concentrer sur la campagne. « Nous étions à 4 % dans les sondages huit jours avec le scrutin en 2006, nous avons fait près de 2 % au final », rappelle-t-il. La constance d'Alain Rousset autour de 37 % était davantage commentée. « Il se retrouve pris au piège par la cogestion menée depuis toujours à la CUB, et par sa campagne et son programme très similaires à ceux d'Alain Juppé ».
« Il propose tous les deux 700 logements sociaux par an, dénonce Didier, alors que l'urgence est de répondre aux 12 000 logements déjà manquants. » Pour David, « Alain Rousset reste sur une posture de bon gestionnaire qui va s'aligner sur l'économie libérale en faveur du patronat local. C'est donc lui-même qui prépare le terrain de sa défaite. C'est important d'insister sur ce point, car je pressens venir l'argument du vote utile pour demander à notre électorat de voter Rousset. » Une crainte relativisée par Maxime, du mouvement des Alternatifs, présent sur la liste. « Le vote utile, il se fait plutôt aux élections présidentielles. Là, il faut rappeler que si nous dépassons 5 %, en cas de victoire d'Alain Juppé au premier tour, nous aurons un élu. Le vote utile c'est donc le vote LCR. » « Nous représentons la gauche anticapitaliste », poursuit Emmanuel Bichindaritz, pour qui cette campagne est aussi le début « d'un mouvement plus large en vue de fonder un nouveau parti de gauche ». « Nous avons d'ailleurs dès le début de la campagne tenter de rassembler un maximum de forces, mais Luttes ouvrière a préféré partir seule, après avoir tenté une alliance avec le Parti socialiste. » Si tout rapprochement au premier tour a été écarté « par principe », un accord technique pourrait être envisagé si Alain Rousset était présent au deuxième tour.
http://www.sudouest.com/220208/vil_gir_bordeaux.asp?Article=220208aP1944935.xml
Anticapitalistes solidaires : Willy Dallay
Isabelle Ufferte l'avait promis : « Nous aurons sans problème les 45 personnes pour constituer une liste à Pessac. » C'est chose faite. Tout le monde s'est retrouvé à Saige lors d'une réunion hebdomadaire de la LCR. Si la Ligue communiste révolutionnaire est à l'initiative, elle n'est pas seule représentée dans l'équipe. Celle-ci regroupe aussi des militants de la vie associative et ce que la candidate appelle des « militants de la vie quotidienne ». L'objectif est de décrocher au moins un siège au conseil municipal, comme ce fut le cas lors du mandat qui s'achève, avec Isabelle Ufferte comme élue. À chaque séance, elle s'est employée à relayer les préoccupations des salariés, des chômeurs et des personnes licenciées, notamment lors des plans sociaux de Solectron, devenu Flextronics et à l'occasion de la restructuration de La Monnaie. Elle a aussi été à la pointe du combat avec les municipaux, réclamant des augmentations de salaires. Dans cette campagne, elle continue de dénoncer l'emploi précaire dans la collectivité et les délégations de service public. À la mairie, cela concerne notamment le gardiennage et l'entretien. S'ajoute la SEM AGIR, société d'économie mixte qui gère la piscine et la cuisine centrale. « Radicalement opposée à la droite, indépendante du PS », la liste se veut avant tout « anticapitaliste et solidaire ». Elle prône de véritables services publics, respectueux de la nature et des usagers, réclame des logements pour tous et une réelle démocratie. Quant à « soutenir l'emploi et les salaires », cela revient pour elle, à « soutenir les luttes ».
http://www.sudouest.com/220208/vil_gir_rivegauche.asp?Article=220208aP1943209.xml
La basse tension : Dominique Andrieux
Monique Bluge l'assure, personne ne surprendra cette Lormontaise « de droite » qui mène une liste de la même sensibilité à se livrer à de « basses attaques » pendant ces élections municipales. Une autre femme jure aussi qu' « on n'a rien à reprocher à M. Touzeau », le maire socialiste de Lormont. C'est Monicà Casanova, conseillère municipale sortante et tête de liste de la LCR. Pour autant ces deux femmes ne se gênent pas pour dire ce qu'elles pensent. « Lormont, la ville de plus de 10 000 habitants la plus pauvre d'Aquitaine, c'est l'échec de l'équipe sortante. Je vois la ville se dégrader, je vois beaucoup de misère bien que l'État distribue beaucoup d'argent pour la rénovation urbaine, la solidarité, l'enseignement. » La LCR brandit « l'anticapitalisme », ressort son cheval de bataille qu'elle a agité tout au long du mandat à propos de la politique salariale du personnel communal. « Le maire nous dit : ne me demandez pas ce que je ne peux pas faire mais en 2001 quand nous avons été élus c'était un gouvernement de gauche », s'agace Monicà Casanova tandis que Laurent Delage, son colistier parle emploi, des « 27 % de chômeurs à Génicart dont 40 % de jeunes » et en déduit que « la politique de zone franche n'a pas profité à l'emploi mais aux entreprises ».
--- Réponse politique. Jean Touzeau ne tend pas sa joue gauche. « L'UMP vient faire des propositions, n'a aucune personne représentative de la vie locale et se situe dans le droit fil de la politique que mène Nicolas Sarkozy sur le plan national. » « La LCR vient mener un combat avec son slogan anticapitaliste, poursuit-il. Il n'y a qu'une seule liste, la nôtre, qui propose un objectif de gestion de la ville. » Sur le bilan de la majorité, son patron note que c'est « un des mandats qui aura marqué le plus la ville ». Évoquant sa « mutation exceptionnelle », il cite les 350 logements de Carriet, démolis et reconstruits, les deux pôles éducatifs, le complexe de Colmet, le pôle sportif des Iris, le parc de l'Ermitage. Des réalisations faisant de Lormont « une ville moderne », « une ville ouverte » depuis que le tramway la dessert. Un événement qui lui a procuré « une très grande émotion ». Lui se réjouit que l'opération de rénovation urbaine de Génicart (1 000 logements) soit déjà en marche. « Ce projet a été voté sans qu'aucune garantie ne soit apportée sur les loyers du neuf, oppose la LCR. Nous ne sommes pas contre la démolition des logements vétustes mais le problème est qu'ils ne reconstruisent pas autant de logements sociaux qu'ils en suppriment. Nous avons des exemples de loyers qui ont augmenté de 100 euros. »
--- Des pistes. La liste de la Droite se positionne sur un autre plan. « Ce n'est pas la priorité de l'équipe municipale en place mais c'est dommage que l'on n'impose pas l'usage des énergies renouvelables aux bailleurs sociaux quand ils font des constructions », déplore Monique Bluge en pensant au porte-monnaie des locataires. En cas de victoire, elle dit son intention de « construire une structure rassemblant tous les services de la ville et qui coûterait zéro euro d'énergie », de « voir RFF pour qu'il installe des murs antibruit le long de la voie ferrée ». Jean Touzeau pense à de futurs équipements comme la médiathèque, le pôle culturel du Bois-Fleuri et ses 800 places qui s'ajoutent aux récentes structures, un ensemble pour lequel « des efforts seront accentués avec les services de la ville et les partenaires associatifs pour que les Lormontaises et les Lormontais puissent se les approprier ». Questionné sur le remplacement du Point Cyb et son incendie qui voit « des années de travail pulvérisées par un geste dramatique », M. Touzeau envisage en cas d'élection de « faire dresser un diagnostic des besoins de la population avec la volonté de reconstituer l'offre » en matière d'accès aux nouvelles technologies. Là encore, il s'agit d'un projet élargi aux écoles, collèges, lycées, foyer des jeunes travailleurs, avec un objectif d'éducation et de « modernité ».
http://www.sudouest.com/260208/vil_gir_rivedroite.asp?Article=260208aP1962483.xml
=====> LORMONT. Monicà Casanova, élue sortante, conduit la liste de la LCR composée de personnes choisies pour leur aptitude à lutter contre le capitalisme
Ils incarnent la lutte : Dominique Andrieux
«On tient à ce qu'il y ait un maximum de femmes, il est urgent que les femmes occupent une place dans la politique. » Monicà Casanova explique sa position de numéro 1 sur la liste présentée par la Ligue communiste révolutionnaire (LCR). Son intitulé annonce la couleur : « Anticapitaliste, avec la population, pour les luttes ». Une posture que Monicà Casanova et son collègue Laurent Delage ont à maintes fois exprimée dans les séances de Conseil municipal. « Nous avions été agréablement surpris », se souvient Monicà Casanova à propos des 11,45 % réalisés en 2001 par la liste LCR et qui valut à Laurent Delage et Mme Casanova - ils étaient dans cet ordre sur la liste - de prendre deux sièges dans l'assemblée municipale. Pas mal pour un coup d'essai, pour « une liste montée en faisant du porte-à-porte ».
--- « Dans la lutte ». « Cette année, elle s'est faite par le bouche-à-oreille », parfois avec des gens d'une même famille ou des couples, dans tous les cas « des personnes du même milieu ». « Des salariés, des gens privés d'emploi, des pauvres, des étudiants, des précaires », décline celle qui figure en premier rang. Une composition relevant d'« un choix parce que ces gens sont dans la lutte comme ils l'ont démontré par exemple au moment du CPE, du bac professionnel ». Douze des candidats ont un âge compris entre 18 ans et 30 ans. Cindy Hernando, la benjamine, explique son engagement : « Je croyais en rien, pour moi la politique c'était pipeau. Je fais une formation rémunérée, j'ai 550 euros par mois, un CDI de promis et je ne sais même pas si je m'en sortirai ». « Tout ça m'a ouvert les yeux, à 18 ans c'est normal d'être ambitieux, de penser à avoir un logement, passer son permis de conduire et avoir une voiture pour prendre le travail où il se trouve ». Une situation trop connue des jeunes gens qui peut les inciter à militer. « C'était au marché », raconte Cindy Hernando à propos de sa rencontre avec Monicà Casanova et Laurent Delage. Deux infatigables militants qui martèlent partout où ils passent le message de « l'anticapitalisme ». Les deux figures lormontaises de la LCR ne cachent rien de leurs terrains de propagande. Les trois quarts de la liste sont des gens domiciliés à Génicart, voire Carriet. Monicà Casanova souligne que « sept colistiers, dont moi, sont issus de l'immigration ».
http://www.sudouest.com/250208/vil_gir_rivedroite.asp?Article=230208aP1950551.xml
« A gauche, vraiment » : Willy Dallay
La LCR a donc réussi à initier une liste anticapitaliste, à « Talence à gauche, vraiment », c'est son nom. Donc plus à gauche que la gauche. « Il y a des choses intéressantes dans le programme de Gilles Savary, mais nous pensons qu'il faut aller plus loin », estime André Rosevègue, enseignant retraité, qui conduit l'équipe. Elle ne compte dans ses rangs qu'une demi-douzaine de personnes effectivement encartées à la Ligue communiste révolutionnaire. André Rosevègue pense que les Talençais ne doivent pas croire aux miracles : « Il faut qu'ils se mobilisent, qu'ils luttent. Un peu de démocratie participative ne suffira pas, même si nous sommes à fond pour. »
--- Requalifications plus sociales. Il n'est pas tendre avec la politique d'Alain Cazabonne : « On connaît sa logique de bétonnage spéculatif qui ne rapporte d'ailleurs pas plus que ça à la commune. » D'une manière générale, il estime que les requalifications de logements ne sont pas assez sociales : « Elles incluent des gens qui ne sont pas dans les situations les plus difficiles. Et pour nous il n'est pas question de démolir, nous sommes pour une rénovation effective de l'existant. Éventuellement, nous envisagerions des réquisitions. Et comme Talence est une ville universitaire, il faut plus de logements étudiants et plus de mixité sociale. » En matière de transports, la liste est pour une antenne du tram à Thouars et une augmentation des fréquences : « On nous dit que cela bloquerait la circulation automobile. Et alors ? Il faut une politique volontariste, pas comme Juppé qui veut tout et son contraire. » Le sujet étant de compétence CUB, André Rosevègue glisse au passage qu'il ne croit « pas à la cogestion tranquille ».
--- Point d'appui des luttes. Pour lui, la municipalité doit être « le point d'appui des luttes » et donner le bon exemple : « Un de nos premiers soucis est la fin de la précarité dans l'emploi municipal. Tous les contrats doivent être en CDI. Nous sommes contre le saupoudrage clientéliste, par stages et contrats courts. » Mais le problème ne s'arrête ni aux portes de la mairie, ni aux frontières de la commune : « Face aux perspectives de fermeture de Ford, toutes les forces sociales doivent se mobiliser. Ça se passe à Blanquefort, mais ça concerne aussi Talence. Idem pour Solectron-Flextronics à Canéjan. » Sophie Larrieu, épidémiologiste, numéro 2 sur la liste, conclut sur la nécessité de solidarité intercommunale. « Talence à gauche, vraiment » pointe aussi des carences dans la politique de petite enfance : « Quand on travaille, il est difficile de faire garder son enfant. Le recours à la nounou, pompeusement appelée crèche familiale, ne peut suffire. Quelle est l'ampleur des listes d'attente, on a du mal à avoir les chiffres ! » Enfin, André Rosevègue a une pensée pour les gens du voyage : « Il n'y a toujours pas d'aire d'accueil. C'est illégal. »
=====> Liste À gauche vraiment
André Rosevègue, 62 ans ; Sophie Larrieu, 30 ans ; Pierre-Alain Ducasse, 47 ans ; Marie-Ange Issartier, 57 ans ; José Sanchez, 56 ans ; Stéphanie Garrot Esparros, 29 ans ; Philippe Gaillard, 46 ans ; Anne-Claire Gascoin , 37 ans ; Xavier Joliot, 39 ans ; Christine Lévy, 53 ans ; Kamel Babou, 38 ans ; Tatiana Brosse Delgado, 19 ans ; Jean-Louis Ribreau, 50 ans ; Gilberte Raimbault, 84 ans ; Philippe Bodénès, 47 ans ; Cécile Lucas, 37 ans ; Julien Bellue Julien, 23 ans ; Sylvie Pierris, 46 ans ; Vincent Cros, 33 ans ; Monique Page, 46 ans ; Mohamed Salah Fakhet, 55 ans ; Marcelle Barrato, 61 ans ; Frédéric Fièvre, 46 ans ; Maria Delgado, 51 ans ; Renaud Becquet, 28 ans ; Anne-Marie Menaird, 56 ans ; Stéphane Goulaze, 32 ans ; Dominique Fourot, 52 ans ; Christian Denisty, 60 ans ; Mélanie Martins Poinot , 36 ans ; Jean-Louis Farguès , 57 ans ; Françoise Gaillard Saint-Magne, 62 ans ; Michel Naguibine , 57 ans ; Chantal Saint-Laurent , 52 ans ; Jean-Noël Deat, 56 ans ; Maryse Boussaud, 55 ans ; Jérôme Nuel, 33 ans ; Leslie Delaveau , 36 ans ; Patrick Brosse, 46 ans.
http://www.sudouest.com/280208/vil_gir_rivegauche.asp?Article=280208aP1976126.xml
La LCR en piste : Dominique Manenc
Elle se présente pour la troisième fois aux élections municipales, la dernière étant en 2001. La Ligue communiste révolutionnaire a choisi pour slogan « Liste anticapitaliste pour les droits sociaux et une autre répartition des richesses ». « Nous sommes des représentants du monde du travail », précise François Minvielle. Il y a là des salariés de Ford, de l'aéronautique, de l'Éducation nationale, de la santé, du commerce, de la restauration et aussi des demandeurs d'emploi. Leur but premier : « Dénoncer la politique de Sarkozy et du Medef. Ces élections seront la première occasion de le sanctionner. » Et comme il faut parler d'enjeu local, les militants de la Ligue communiste révolutionnaire affirment qu'ils vont « défendre une politique au service des travailleurs, des chômeurs et de la population en général ». Bref, « nous sommes une liste indépendante de la gauche ».
--- Gratuité. Pour eux, l'objectif est clair : il faut que les richesses publiques servent les intérêts collectifs : « Nous demandons une remunicipalisation des services publics qui ont été confiés au secteur privé. À commencer par l'eau en 1992. Et la facture a explosé ! » Ils vont même plus loin : « Nous voulons l'accès gratuit à la cantine, aux transports, à la culture ». Qui paiera ? La réponse tombe : « Nos impôts locaux et la taxe professionnelle. Dans le même temps, on subventionne des entreprises qui s'en mettent plein les poches, puis licencient. Et jamais elles ne rendent cet argent public ! ». Pour ce qui est du logement, la LCR souhaite interdire les expulsions sans solution et imposer un plafonnement des loyers. « Il existe 1 600 logements vides sur la ville », assurent-ils. Ils critiquent aussi la démocratie participative dans sa forme actuelle : « Des mots. Il faut que la population décide vraiment. Les conseils de quartier sont des chambres d'enregistrement. » La Ligue dénonce les man?uvres des partis de gauche comme de droite pour « sauver leurs places » : « Des tripatouillages, ce n'est pas ça la politique ! Quel que soit le bord, ils ont la même préoccupation. »
--- Emplois précaires. Anne-Marie Bossion, qui était élue communiste dans l'équipe municipale actuelle avant de démissionner du groupe, a rejoint la LCR : « La culture à Mérignac, ce n'est pas que le Krakatoa mais il n'y a rien d'autre pour les jeunes. Pareil pour le sport. À Beutre, on n'a toujours pas de réponse pour le terrain promis il y a longtemps ». Les militants évoquent aussi les emplois précaires de la ville : « La gauche considère les travailleurs comme des marges d'ajustement ». Dans la foulée, une assistante maternelle pointe du doigt le manque de places pour les enfants : « Aujourd'hui, j'ai eu sept appels de mères désespérées. Il n'y a pas assez de crèches. Il faut savoir ce qu'on a envie de privilégier. » Pour eux, c'est aussi le vote des immigrés et la régularisation de tous les sans-papiers.
=====> La liste anticapitaliste et pour les droits sociaux
François Minvielle, 36 ans, enseignant, militant LCR ; Anne-Marie Bossion, 55 ans, employée de commerce, conseillère municipale sortante divers gauche ; Éric Lafargue, 47 ans, ouvrier de l'automobile, LCR, militant syndical ; Sandrine Alarcon, 38 ans, employée de l'aéronautique, LCR, militante syndicale ; Christophe Otharan, 36 ans, professeur des écoles, militant du mouvement social ; Marie Bossion, 27 ans, ingénieur ; Christophe Puig-Marty, 41 ans, ouvrier, LCR ; Anne Bergot, 47 ans, infirmière ; Olivier Gallinato, 32 ans, professeur des écoles, LCR, militant syndical ; Delphine Jeunehomme, 19 ans, étudiante ; Philippe Trieux, 49 ans, employé aéronautique, militant syndical ; Jacqueline Cauley, 46 ans, auxiliaire de vie ; Laurent Deroualliere, 35 ans, ?nologue, LCR ; Céline Lejeune, 40 ans, assistante maternelle ; Alain Loubat, 52 ans, cheminot, LCR, militant syndical ; Patricia Courbe, 49 ans, formatrice ; Philippe Poutou, 40 ans, ouvrier de l'automobile, LCR, militant syndical ; Céline Latry, 37 ans, aide-soignante, LCR ; Stéphane Labarre, 39 ans, ajusteur, LCR, militant syndical ; Sakina Arnaud, 53 ans, assistante maternelle, militante associative ; Jérôme Lagroula, 27 ans, employé de restauration ; Simone Barthelemy-Roger, 77 ans, retraitée ; Bernard Reynaud, 57 ans, électricien avion ; Fabienne Darroman, 37 ans, agent de service hospitalier ; Benoît Ardouin, 39 ans, conducteur d'engins BTP ; Laetitia Cessateur, 21 ans, coiffeuse ; Jean-Michel Cosse, 50 ans, météorologue, militant syndical ; Cécile Gontier, 39 ans, professeur des écoles ; Philippe Giot, 43 ans, agent hospitalier, militant syndical ; Solène Constantin, 28 ans, professeur de danse ; Fernando Poyatos, 48 ans, employé chauffeur-livreur ; Sophie Texier, 57 ans, formatrice, LCR ; Bruno Lonne, 35 ans, magasinier ; Hélène Fillancq, 34 ans, technicienne de la météorologie, militante syndicale ; Dominique Saigne, 49 ans, agent hospitalier ; Guylène Teste, 43 ans, éducatrice spécialisée ; Albert Roger, 80 ans, retraité ; Dorothée Ansorena, 55 ans, secrétaire médicale ; Germain Bossion, 59 ans, garagiste ; Sophie Hou, 37 ans, professeur des écoles ; Julien Michelet, 20 ans, commercial ; Anne-Marie Vayssettes, 52 ans, fonctionnaire de la santé ; Philippe Piasecki, 36 ans, contrôleur des TPE ; Isabelle Saigne, 48 ans, aide-soignante ; Jean-Édouard Berland, 40 ans, ingénieur chimiste ; Camille Guillonneau, 45 ans, infirmière ; Florian Robert, 21 ans, magasinier ; Nathalie Poyatos, 49 ans, retraitée fonction publique hospitalière ; Fabien Sellan, 38 ans, agent hospitalier.
http://www.sudouest.com/190208/vil_gir_rivegauche.asp?Article=190208aP1921159.xml
Mireille Guénée, candidate des Verts aux cantonales, présente un programme autour de la protection de l'environnement, une politique de transports et la gestion des déchets Par : Bernadette Dubourg
--- Bassin d'Arcachon. Pour Mireille Guénée, candidate des Verts aux cantonales, le conseiller général n'est pas l'élu du canton, mais « l'élu du département » : « C'est d'abord l'intérêt général qui prime. » C'est pourquoi les projets des Verts pour les cantonales de La Teste s'inscrivent dans une politique plus large de protection de l'environnement que les trois seules communes du canton. Une des premières préoccupations de Mireille Guénée concerne, d'ailleurs, le grand contournement : « Pour l'instant, le projet est en repli. Mais nous demandons son retrait définitif. »
--- Réduire des déchets. Au rayon des déplacements et transports, les Verts souhaitent « une densification du réseau des pistes cyclables dans les trois communes du canton », comme par exemple entre le Moulleau et la Dune, mais également la réalisation d'une liaison tram-train d'Arcachon à Arès qui emprunterait l'emprise existante. Mireille Guénée parle d'ailleurs d'un projet communautaire et même d'un projet de Pays qui « favoriserait les déplacements des jeunes ». La gestion des déchets est une préoccupation majeure des Verts : « Le département a bien travaillé avec le schéma départemental des déchets, mais il faut aller plus loin. La prévention, c'est-à-dire la réduction des déchets à la source, n'est pas suffisante. » Les Verts proposent d'ailleurs la suppression de la TEOM (taxe d'enlèvement des ordures ménagères) au profit d'une tarification incitative, au poids, de nature à davantage sensibiliser les personnes au volume de leurs ordures.
--- Les vases portuaires. Les déchets, dans le canton de la Teste, ce sont aussi les vases portuaires et leur stockage : « Cela concerne d'ailleurs les trois cantons côtiers d'Arcachon, la Teste et Audenge ». Le conseil général a réalisé le schéma départemental des vases portuaires, il faudrait maintenant l'appliquer, arrêter de tergiverser. Chaque port doit avoir son aire de carénage et son unité de traitement des vases ». Parmi les préoccupations des Verts, figure la « trame verte » et le souhait « d'intensifier la politique départementale sur les espaces naturels » avec la préservation d'un « couloir biologique » qui permettrait à la faune de relier, par exemple, la forêt usagère au Bassin. Enfin, les Verts souhaitent l'instauration d'un « droit de pétition et de saisine du conseil général » afin que des sujets, qui intéressent un certain nombre de personnes, puissent être abordés par l'assemblée départementale ». http://www.sudouest.com/240208/vil_gir_arcachon.asp
Une liste au travail : Olivier Escots
Une municipalité ne peut pas tout régler, mais elle peut venir atténuer, voire réparer, certains dysfonctionnements. C'est en rappelant ce principe que Denis Lacoste a présenté sa liste, jeudi soir, au bar L'Acropole, rue Ernest-Renan. « Il est possible de mener une politique municipale plus favorable aux salariés et aux classes populaires », déclare ainsi le leader bordelais de Lutte ouvrière. Et Denis Lacoste d'énumérer les leviers sur lesquels peut agir une ville de la taille de Bordeaux. « Ne serait-ce qu'en favorisant la construction de logements sociaux, en se préoccupant plus des équipements des quartiers populaires et surtout en conditionnant tous les choix budgétaires par les priorités sociales qu'impose la situation. »
--- Un vote sanction. En présentant une liste aux élections bordelaises, Lutte ouvrière espère porter au conseil municipal des représentants « du camp des travailleurs ». « Quelle que soit la couleur politique de la future municipalité, il y seront les représentants des intérêts sociaux et politiques des exploités, des chômeurs, des retraités et des plus démunis ». Au-delà de l'enjeu municipal, Lutte ouvrière veut utiliser la prochaine échéance électorale pour combattre « la machine folle » de la Bourse et de la spéculation. Selon Denis Lacoste, ces élections municipales peuvent permettre de « montrer que les mensonges, le cynisme, les fausses promesses, les faveurs permanentes pour les plus riches et les attaques incessantes contre le monde du travail ne passent plus ». Comme ils l'ont déjà annoncé, les candidats de Lutte ouvrière veulent faire de cette élection un vote-sanction contre le président Sarkozy. « Sa politique est vomie dans les milieux populaires », estime Denis Lacoste. « Sanctionner Sarkozy, c'est aussi faire en sorte que ses amis politiques de la droite ne parviennent pas à conquérir de nouvelles municipalités et qu'ils perdent celles qu'ils contrôlent, comme à Bordeaux. Car même s'il essaie de s'en cacher, Juppé est bel et bien le représentant local de Sarkozy ». Et Denis Lacoste un de ses plus farouches opposants.
http://www.sudouest.com/240208/vil_gir_bordeaux.asp?Article=230208aP1950976.xml
En attendant Arlette : Dominique Manenc
«Avant les fêtes, nous avons rencontré les dirigeants du Parti socialiste de la section mérignacaise pour leur faire part de notre souhait de partir sur leur liste avec le Parti communiste. Ils ont réfléchi jusqu'à la mi-janvier. Pour finir par nous dire qu'il y avait plus de divergences entre nous que du reste. Leur liste d'ouverture n'est pas allée jusqu'à l'extrême gauche », raconte Nelly Malaty qui a donc décidé de conduire les siens une nouvelle fois dans la bataille. En 2001, sa première campagne municipale lui avait permis d'obtenir un siège sous l'étiquette Lutte ouvrière. Avec un score de 5,98 %.
--- Trop cher pour les smicards. Elle a donc convaincu des ouvriers, des magasiniers, des peintres, des postiers, des assistantes maternelles et bien d'autres professions de la suivre dans son combat pour la justice et les plus démunis. À commencer par le logement qu'elle juge insuffisant : « 27 %, c'est trop peu, sans compter les appartements insalubres. Quand on a refait la résidence des Fleurs, des locataires ont dû partir ailleurs parce que c'était trop cher. Les logements confortables c'est bien mais c'est inaccessible pour les smicards. Au Burck, les propriétaires pratiquent des loyers prohibitifs ! Et j'ai bien peur que le projet de ZAC centre-ville n'offre pas assez de mixité sociale ».
--- Fermeture d'entreprises. « Envoyer un élu au conseil municipal, c'est un point d'appui et un relais pour les travailleurs », dit un militant, Guillaume Perchet. « La fermeture d'entreprises comme Depolabo, First métal ou le sort de la Sogerma qui a perdu la moitié de ses effectifs, préoccupent la population, même si le maire n'y est pour rien. Cela mérite un vote sanction contre la politique du gouvernement à laquelle la gauche a contribué ces dernières années ». Les militants estiment que les élus devraient se battre pour récupérer les subventions attribuées par les collectivités locales aux entreprises qui licencient.
--- Gratuité. Dans le secteur des transports, Nelly Malaty plaide pour une liaison tramway jusqu'à l'aéroport. « On voudrait que les transports soient gérés par une régie municipale ou communautaire, tout comme l'eau ». Lutte ouvrière réclame la gratuité pour les modes de déplacements et aussi pour la culture : « Le Pin Galant est trop cher. Certes le prix des spectacles augmente mais ce système aboutit à la sélection par l'argent. Il y a des choix à faire et on devrait demander la participation de l'État ». La démocratie locale préoccupe les militants de Lutte Ouvrière qui estiment qu'il faut associer la population aux décisions et lui donner les moyens de les mettre en ?uvre. « Nous sommes la voix des travailleurs et les seuls à dénoncer les hausses des tarifs de cantine ou de la piscine. « Ils ont commencé leur campagne sur le marché, chez les habitants, dans la rue. Et attendent de pied ferme Arlette qui animera un meeting le 4 mars.
=====> La liste Lutte ouvrière
Nelly Malaty, ouvrière de la métallurgie en préretraite, conseillère municipale sortante, Guillaume Perchet, électronicien, Solange Texier, opératrice de contrôle, Michel Dennel, magasinier, Monique Oratto employée sécurité sociale, Frédéric Lacombe, peintre automobile au chômage, Patricia Reignoux, magasinière, Alain Amable, retraité état, Catherine Pelan, agent d'entretien, Aziz Hamdaoui, cuisinier, Laurence Cacheux, Infirmière en invalidité, Michel Brouillet, agent de La Poste, Patricia Doyhenart, mère au foyer, Patrice Rival, Infirmier, Antonia Albarran Albarran, (nationalité espagnole), responsable animation jeunesse, Stéphane Belleme, employé ouvrier grande distribution, Catherine Azriel, employée de La Poste, Alain Diop, employé restauration, Béatrice Lucy, hôtesse navigante, Christophe Correia de Olivera, technicien informatique, Marie Thérèse gury, assistante maternelle, Mohammed es-Slimani, grutier, Caroline Beauchamp, infirmière, Benjamin Dennel, agent sécurité, Annick Delavaux, retraitée poste, Sébastien Grolier, conducteur d'engin, Colette Poulain, hôtesse de caisse, Daniel Moisan, agent de maintenance, Lydia Picq, aide ménagère, Jean-Pierre Lartenuc, imprimeur, Marie Doussou, lycéenne, Francis Dubois, pré-retraité métaux, Maya Lecourt, chargée de mission (clause d'insertion), Salah Abdoul Wahab, sans emploi, Mauricette es-Slimani, femme de ménage, Lilian Samper,serveur, M'mah Camara, aide ménagère, Radouan Hamdaoui, lycéen, Zaida de sa Evasconcelos, hôtelière polyvalente, Florent Veillon, étudiant, Marie-Hélène Marmisse, employée de sécurité sociale, Mohamed Yelles, retraité(ex-commerçant), Guislaine Angelo, fonctionnaire territorial, Briac Dennel, intérimaire, Claudine Lacroix, retraitée poste, Romain Doussou, lycéen, Jacqueline Battut, employée à la retraite, Thierry Lopez, postier, Huguette Lacoste, retraitée Éducation nationale
http://www.sudouest.com/240208/vil_gir_rivegauche.asp?Article=230208aP1949338.xml
Les écolos ou la preuve par neuf : Maryan Charruau
« Les pouvoirs publics et les grandes collectivités sont en retard sur nos idées écologistes. En fait, ils courent après l'opinion. Deux exemples simples : le grand contournement et le port méthanier. Aussi, l'absence des Verts au Conseil général pèse-t-il ». Signée du Médocain Stéphane Saubusse, la formule résume bien l'état d'esprit et le combat politique engagé par les Verts lors des cantonales. Moins nombreux que lors des précédentes élections, les Verts se comptent neuf accumulant diversité, jeunesse, féminité et expérience. Si chacun avance avec la spécificité propre à son canton, des thèmes communs les rassemblent : le refus de l'étalement urbain, la poursuite du développement durable, la solidarité, le patrimoine, la mobilité, le plan santé, le plan climat, le logement ou encore le développement de la démocratie participative et la création d'un établissement public foncier. « Le découpage actuel des cantons en Gironde est désuet, incohérent. Il faut le revoir. C'est comme le rôle du Conseiller général, et ce, en fonction du territoire où il est élu », a expliqué Gérard Chausset, secrétaire des Verts de la Gironde. Historique, pour la première fois, les Verts et le PS partiront groupés sur Bordeaux avec un canton réservé aux Verts, en l'occurrence pour le président des Verts de la Gironde. Sélim Kançal souhaite que « la majorité départementale devienne plurielle ». Canton de Villenave d'Ornon : Patrick Nouguès (suppléante, Nathalie Richard). Canton de Blanquefort : Stéphane Saubusse (suppléante, Françoise Bartholomew). Canton de Créon : Nicolas Thierry (suppléante, Isabelle Farbos). Canton de Mérignac 1 : Gérard Chausset (suppléante, Isabelle Haye). Canton du Bouscat : Pascal Desclaux (suppléante, Céline Rochard). Canton de La Teste-de-Buch : Mireille Guénée (suppléant, Alain Chauteau). Canton de Saint-Médard-en-Jalles : Xavier Lhomme (suppléante, Dominique Mathieu-Vérité). 4e canton de Bordeaux : Selim Kançal (suppléante, Brigitte Nabet). Canton de Gradignan : Anne-Laure Fabre-Nadler (suppléant, Lucien Bruneau).
http://www.sudouest.com/090208/reg_gironde.asp?Article=090208aP1867890.xml
Gros plan. Michel Diefenbacher, député UMP et président du conseil général, candidat à la mairie de Marmande, sera-t-il une victime collatérale de la réforme Dati ?
Michel Diefenbacher peut se faire du souci. Sa présidence du conseil général du Lot-et-Garonne ne tient qu’à un siège. En 2004, il avait été élu président, la droite détenant 21 sièges sur 40. Depuis, à la faveur d’une élection partielle, le canton d’Astaffort passe à gauche. 20 à 20, le président garde son siège dans une assemblée départementale partagée en deux moitiés égales. Plus exactement les 20 conseillers de droite sont opposés à un groupe de 15 conseillers socialistes et un groupe de 5 conseillers de « la gauche diverse », présidé par le communiste Raymond Girardi. Sur les 20 sièges renouvelables en mars, cinq sont détenus par la gauche et quinze par la droite. Or il semble que, dans le Lot-et-Garonne, la gauche ait plutôt le vent dans le dos. En 2001, elle gagne Agen et Villeneuve-sur-Lot. Avec Marmande, les trois villes pôles du département sont donc dirigées par la gauche. Lors des élections de 2007, l’UMP perd un député : le juge Bruguière, parachuté par Nicolas Sarkozy dans la circonscription de Villeneuve, est battu par le socialiste Jérôme Cahuzac. À l’approche de l’échéance de mars 2008, la gauche lot-et-garonnaise s’organise. À l’initiative de Michel Cerruti, secrétaire départemental du PCF, les partis progressistes se réunissent en septembre dernier et mettent en place un dispositif pour donner ses chances à la gauche. Dans quatre cantons, un candidat unique de la gauche dès le premier tour vient illustrer cet accord départemental : un candidat PRG dans le canton de Villeréal, un candidat Verts à Agen-Nord, un divers gauche dans le canton du Mas-d’Agenet et une communiste à Casteljaloux. Un dispositif qui donne de la dynamique aux forces de progrès dans l’ensemble du département, pour les cantonales comme pour les municipales, où des accords d’union sont conclus dans les communes importantes. Député UMP de la 2e circonscription, président du conseil général, Michel Diefenbacher aimerait ajouter la mairie de Marmande à sa carte de visite. Il s’y présente « sans étiquette » et le quotidien Sud-Ouest s’en amuse, avançant que le sigle UMP signifierait aujourd’hui : « Une Mauvaise Publicité ». L’étiquette est d’autant plus difficile à porter que, le 17 février, les décrets officialisant la réforme de la carte judiciaire de Rachida Dati paraissent au Journal officiel. Conséquence : la disparition des tribunaux de grande instance et de commerce contre laquelle se sont levés en masse les Marmandais. Voilà qui risque de mettre à mal les ambitions de l’énarque Michel Diefenbacher, qui pourrait, dans un même élan, échouer à Marmande et perdre la présidence du Lot-et-Garonne. Olivier Mayer http://www.humanite.fr/2008-02-22_Politique_Le-Lot-et-Garonne-pourrait-virer-a-gauche
Une ville à la loupe Les atouts ne manquent par pour la liste PS, PCF, Verts, PRG, MDC, conduite par Pierre Cohen, pour l’emporter dans la Ville rose. Correspondant régional. C’est un soutien qui tient plus du baiser de Judas que du coup de pouce électoral. Celui que Philippe Douste-Blazy, maire de Toulouse de 2001 à 2004 avant de devenir ministre, a exprimé à l’égard de son successeur au Capitole, Jean-Luc Moudenc, aujourd’hui candidat en tête de la droite toulousaine. Plus que discret depuis de longs mois, celui qui vient d’être nommé conseiller à l’ONU s’est exprimé la semaine dernière dans la Dépêche du Midi. « Je soutiens évidemment Jean-Luc Moudenc parce qu’il est le candidat de l’UMP et de Nicolas Sarkozy », lance-t-il tout haut. Alors que le chef de file de droite se présente comme centriste et tente l’impossible pour effacer l’étiquette UMP et taire l’investiture accordée par l’hôte de l’Élysée. Pour la première fois depuis 1971, jamais les temps n’ont semblé aussi compliqués pour la droite à Toulouse qu’en cette veille de scrutin électoral (1). L’an passé, alors que Nicolas Sarkozy, minoritaire dans la ville est élu président de la République, l’UMP perd tous ses députés en Haute-Garonne, y compris dans la 1re circonscription où Jean-Luc Moudenc briguait le siège. L’amertume gagne profondément les militants de l’UMP contraints de renvoyer au vestiaire quelques colistiers pour laisser place sur la liste de droite à trois ex-élus PS et Verts. Inquiets aussi, pour ne pas dire paniqués, de voir une frange de leur électorat se démobiliser face à la dégringolade de Nicolas Sarkozy et au rejet de sa politique. L’absence au dernier moment d’une liste FN pourtant annoncée sème aujourd’hui la suspicion. Au centre, une liste Modem laboure également le terrain avec l’ambition affichée de dépasser les 10 % et se maintenir au 2e tour. Maire pendant dix-huit ans, Dominique Baudis a beau mettre en garde contre une « nationalisation » du scrutin, Jean-Luc Moudenc inciter à « ne pas se tromper d’élection », le paradoxe toulousain d’une ville qui vote à gauche pour les scrutins nationaux et élit un maire de droite pourrait être fort mis à mal dans quelques jours, comme l’indiquent deux sondages qui placent la gauche en tête à 52 puis 51% pour le 2e tour. Pour la première fois aussi, la gauche PS, PCF, Verts, PRG, MDC s’est largement rassemblée sur la liste « Toulouse : à gauche tu gagnes » conduite par le socialiste Pierre Cohen. Elle se mobilise sur un programme audacieux et innovateur de transformation de la ville en rupture avec près de quarante ans de gestion de droite. « Il y a dans cette ville, une attente formidable. Les gens sentent bien qu’il faut changer de braquet, avoir de l’audace, et notre liste crée une grande espérance, une dynamique », souligne Pierre Cohen. Pour la première fois depuis trente-sept ans les chances sont bien réelles pour la gauche d’accéder à la tête du Capitole dans cette métropole qui a vu sa population renouvelée à 40% depuis 2001. Rien n’est cependant acquis. Les résultats seront très serrés. « Attention à ne pas attendre et surfer sur la chute de Sarkozy, ce serait une erreur même si le climat ainsi créé nous est favorable », alerte-t-on à gauche. « Les Toulousaines et les Toulousains voteront à gauche et décideront d’élire un nouveau maire sur la base d’un vrai projet de changement sur le fond et le concret pour la ville », assure Pierre Lacaze, dirigeant départemental du PCF, également candidat sur la liste de rassemblement à gauche. Ces derniers jours, les soutiens se multiplient en faveur de la liste conduite par Pierre Cohen. Mardi encore par un large appel du monde de la recherche. Puis de la part de Lionel Jospin venu dans la ville qu’il connaît bien. Pour l’ancien premier ministre : « Le système de gestion entre notables, terne et clientéliste, arrive à son point d’usure. Le temps du changement est venu pour Toulouse. » (1) Huit listes ont déposé leur candidature. Dont cinq à gauche : « Toulouse rassemblée », conduite par Pierre Cohen (PS, PCF, Verts, PRG, MDC). « L’autre liste », conduite par François Simon (gauche alternative et alter-mondialistes). « Debout, la gauche qui ne renonce pas », conduite par Myriam Martin (LCR, Motivé-e-s, Appel unitaire antilibéral). Lutte ouvrière avec Sandra Torremocha. « Pour la renationalisation d’Airbus », avec Thierry Dupin (PT). Trois à droite : « Toulouse pour tous », conduite par Jean-Luc Moudenc. « Toulouse autrement », avec Jean-Luc Forget (Modem). Une divers droite avec André Gallego. Alain Raynal
=====> Repères Toulouse
w 477 000 habitants intra-muros (chiffres 2007 INSEE et AUAT) pour 390 000 en 1999. Deux tiers des nouveaux arrivants sont originaires d’autres régions que Midi-Pyrénées. L’agglomération toulousaine totalise 870 000 habitants, et l’aire urbaine 1 120 000.
w 97 000 étudiants, troisième université de France.
w Conseil municipal sortant : 69 membres (ALT 1, PCF 3, PS 5, MRC 1, DVG 4, Verts 1, GE 1, SE 8, Modem 1, NC 8, UMP 36).
w Résultats 2001 :
2e tour : liste de gauche François Simon, 44,87 %. Liste Philippe Douste-Blazy (UMP-UDF), 55,13 %
Rappel du 1er tour : Douste-Blazy (UMP-UDF), 41,56 %. Simon (Gauche PS, PCF, PRG, MDC), 27,83 %. Amokrane (Motivé-e-s), 12,38 %. Mendez (Verts), 6,16 %. FN, 4,03 %. MNR, 2,65 %. LCR, 2,44 %. LO, 1,67 %. DVD, 0,90 %. PT, 0,37 %.
w 2e tour présidentielle 2007 : Royal, 57,6 %. Sarkozy, 42,4 %.
http://www.humanite.fr/2008-02-28_Politique_Toulouse-au-Capitole-la-melee-pousse-a-gauche
=====> Haute-Garonne : des candidats communistes dans tous les cantons
Sur les 26 cantons renouvelables, le PCF de Haute-Garonne présente ou soutient des candidates et des candidats partout. À Portet-sur-Garonne et à Montréjeau, il soutient des candidats non communistes. À Montréjeau avec Éric Miquel qui préside la communauté de communes. À Portet, la candidate communiste Régine Rouxel-Poux est suppléée par Stéphane Chadourne, ancien candidat des Verts dans ce canton. Dans ce département où le PS détient plus de 80 % des conseillers généraux, où seul siège Patrick Boube pour le PCF, aucun danger de droite ne guette la majorité. Les communistes insistent sur l’utilité du vote en faveur de leurs candidats pour « affirmer fortement les valeurs de gauche au sein de l’assemblée départementale » et élire un conseiller communiste de plus. Présent lundi à Toulouse pour un meeting de soutien, André Chassaigne, président de l’ANECR, devait souligner l’un des apports spécifiques des élus communistes. « Ils favorisent partout la participation démocratique des gens aux choix politiques et à la vie citoyenne. » http://www.humanite.fr/2008-02-28_Politique_Haute-Garonne-des-candidats-communistes-dans-tous-les-cantons
BOUCHES-DU-RHÔNE. Deux sondages donnent les listes Guérini gagnantes.
Marseille, correspondant régional. La gauche fait désormais la course en tête, si l’on en croit deux sondages publiés mercredi et jeudi. Le premier, réalisé par la Sofres pour le Figaro, place les listes Guérini en tête du 1er tour (40 %) devant les listes Gaudin (37 %). Le FN progresserait à 9 % et le Modem à 7 %. La liste Marseille contre-attaque à gauche est créditée de 5,5 %. Au second tour, Guérini l’emporterait avec 51 %. Mais, en raison du mode de scrutin par secteurs (huit au total), un tel score n’assurerait pas, pour autant, une victoire à la gauche. Le quotidien régional la Provence publie ce matin un sondage dans le secteur clé des 4e et 5e arrondissements, où s’opposent Jean-Noël Guérini et Renaud Muselier, le premier adjoint de Jean-Claude Gaudin. Une autre enquête menée par IFOP-Fiducial pour Paris Match crédite la gauche de 40 % contre 36 % pour la liste UMP. Suivent le FN (11 %), le Modem (9 %) et l’extrême gauche (3 %). Dans ce sondage pour l’hebdomadaire, les intentions de vote du deuxième tour n’ont pas été testées. « Le rapport de force électoral est très serré mais révèle une dynamique indéniable en faveur de la gauche », précise l’institut de sondage, qui ajoute : « Le maire de Marseille (vice-président de l’UMP - NDLR) pâtit sans doute de l’impopularité actuelle du chef de l’État et plus localement de la polarisation des Marseillais sur la propreté de leur ville. » Invité, mardi soir, du journal régional de France 3, le maire sortant s’est contenté de la première partie de l’explication. Le coup de froid qui frappe la droite marseillaise ne serait dû qu’à « la température parisienne ». Or, tout le monde sait, y compris au sein de l’UMP marseillaise, que le diagnostic est plus inquiétant pour la municipalité sortante. Jean-Noël Guérini, pour sa part, a accueilli la nouvelle avec distance : « Je dis : attention ! Ne vous laissez par griser par les sondages. Nous restons les challengers. » C. D. http://www.humanite.fr/2008-02-28_Politique_La-gauche-fait-la-course-en-tete-a-Marseille
Le site industriel de Ford Blanquefort est menacé. Pourtant des solutions existent pour maintenir l’emploi et l’activité industrielle de Ford en Gironde. Ci-dessous la pétition que font signer les communistes partout dans le département.
===è La Pétition pour le maintien et le développement de l’emploi industriel à FORD et en Gironde
La direction de Ford ne le cache plus, le site de Blanquefort avec ses 1800 salariés est menacé de disparition. Alors que les syndicats alertent depuis des années devant une telle échéance, la direction a toujours voulu être rassurante. Alors que les syndicats demandent depuis des années des investissements pour assurer le devenir de Blanquefort, la direction s’y était engagée en 2001 sans qu’un euro apparaissent depuis. Aujourd’hui face à la mobilisation des salariés, elle utilise les tribunaux et l’intimidation. Mais c’est Ford qui doit être condamné ! L’entreprise doit s’engager à faire les investissements nécessaires pour ouvrir des alternatives industrielles (boîtes 6 ou 7 vitesses, véhicules électriques ou hybrides). Mais aussi les pouvoirs publics doivent développer la recherche pour promouvoir des productions utiles au développement. Si la direction a su réaliser des profits pendants des années avec l’usine de Blanquefort, elle a aujourd’hui une responsabilité sociale et économique pour investir sur ce site.
Je m’associe aux propositions et à la lutte des salariés de Ford pour le maintien de l’emploi.
SIGNEZ la Pétition en ligne :
http://33.pcf.fr/Ford-Blanquefort-a-un-avenir.html
Derrière les Ford : Laurie Bosdecher
C'est fait. Depuis hier soir, un comité de soutien et de sauvegarde de Ford et de l'emploi induit est officialisé. Son objectif : rassembler des citoyens solidaires avec la lutte des salariés de Ford. L'idée avait été lancée samedi dernier, lors du forum, par Max Guichard, vice-président de la CUB (PCF).
Une quarantaine d'habitants blanquefortais et des communes voisines, mais aussi quelques salariés, ont participé à sa réunion constitutive hier soir dans les locaux du comité d'entreprise de Ford. « Ce rassemblement doit être le plus large possible dépassant les clivages politiques », a déclaré d'emblée son initiateur.
--- Peser dans le rapport de force. Présent en début de réunion, Vincent Feltesse, maire de Blanquefort et président de la CUB, a dit qu'il soutiendrait et participerait à ce comité. Les participants se sont fixé deux missions. La première : soutenir l'action et les propositions des salariés pour le maintien et le développement industriel sur le site de Ford. La seconde : apporter une solidarité, y compris matérielle, aux familles des employés. « Ce qui pèsera dans le rapport de force actuel, c'est un mouvement de fond. Si les habitants se mobilisent aux côtés des salariés, cela pèsera sur la direction et la fera changer de décision », insiste Max Guichard. Hochements de têtes dans la salle. « Les salariés ont besoin du soutien de la population. La lutte va être longue et il faudra imaginer d'autres formes d'action », lance un syndicaliste présent dans l'assemblée.
--- Une pétition et des actions. Le comité va rédiger d'ici quelques jours une pétition en soutien des salariés. Une première, initiée par le Parti communiste à la suite du forum de samedi, a déjà recueilli un millier de signatures. « Partout où nous déplaçons pour la faire signer, nous recevons des témoignages poignants, raconte Eric, habitant blanquefortais. Dans nos communes, beaucoup de gens ont un lien avec Ford. Ils ont un fils, un frère, un neveu qui y travaille et sont inquiets. » D'ici fin mars, le comité prévoit également d'organiser une manifestation ou une action sous une autre forme, en associant à la fois la population et les salariés. D'autres pistes ont été évoquées : journée ville morte à Blanquefort, voire même au delà, avec des commerces qui garderaient leurs rideaux baissés. Ouvert aux propositions, le comité se réunira désormais tous les jeudis à 18 h 30 dans les locaux du comité d'entreprise.
http://www.sudouest.com/290208/vil_gir_rivegauche.asp?Article=290208aP1984462.xm
=====> La Pétition pour le maintien et le développement de l’emploi industriel à FORD et en Gironde
La direction de Ford ne le cache plus, le site de Blanquefort avec ses 1800 salariés est menacé de disparition. Alors que les syndicats alertent depuis des années devant une telle échéance, la direction a toujours voulu être rassurante. Alors que les syndicats demandent depuis des années des investissements pour assurer le devenir de Blanquefort, la direction s’y était engagée en 2001 sans qu’un euro apparaissent depuis. Aujourd’hui face à la mobilisation des salariés, elle utilise les tribunaux et l’intimidation. Mais c’est Ford qui doit être condamné ! L’entreprise doit s’engager à faire les investissements nécessaires pour ouvrir des alternatives industrielles (boîtes 6 ou 7 vitesses, véhicules électriques ou hybrides). Mais aussi les pouvoirs publics doivent développer la recherche pour promouvoir des productions utiles au développement. Si la direction a su réaliser des profits pendants des années avec l’usine de Blanquefort, elle a aujourd’hui une responsabilité sociale et économique pour investir sur ce site. Je m’associe aux propositions et à la lutte des salariés de Ford pour le maintien de l’emploi. SIGNEZ la Pétition en ligne :
http://33.pcf.fr/Ford-Blanquefort-a-un-avenir.html
===è Une usine en manque d’investissements
Ford Blanquefort est une usine américaine délocalisée en France en 1972. Elle produit alors des boîtes de vitesses automatiques pour le marché américain. Peu après, une deuxième usine est ouverte sur le site, pour fabriquer des boîtes mécaniques pour le marché européen. À partir de 2001, dans le cadre de sa stratégie d’externalisation, Ford réalise des partenariats avec des fabricants européens. À Blanquefort, un joint-venture est mis en place avec l’allemand Getrag. Mais l’usine reste spécialisée dans les boîtes à cinq rapports, alors que les autres sites européens du groupe bénéficient d’investissements pour se tourner vers les boîtes à six rapports. Aujourd’hui, avec la multiplication de véhicules à six vitesses, Ford Blanquefort paye les choix de la direction, sans compter l’impact de la hausse du prix du pétrole et des nouvelles normes environnementales. Un accord signé en 2001 au CE européen, prévoyant de réaliser des - investissements et de nouveaux types de production, permettait néanmoins de croire en la pérennité du site. Jusqu’à maintenant…
http://www.humanite.fr/2008-02-26_Politique_Une-usine-en-manque-d-investissements
======> La justice s’en mêle mais les Ford ne lèvent pas le pied
Automobile. Fin du blocage à l’usine de Ford Aquitaine Industrie à Blanquefort. Les salariés continuent néanmoins de se relayer pour occuper le site. Bordeaux, envoyé spécial. L’assignation en justice est tombée et le blocage des portes a été levé, hier à midi. « Ça faisait trois jours qu’on jouait à cache-cache avec les huissiers », soupire Francis Wilsius, secrétaire CFTC du CE de Ford Aquitaine Industrie (FAI), qui produit des boîtes de vitesses à Blanquefort, près de Bordeaux. En grève depuis quinze jours à l’appel de l’intersyndicale CGT-CFTC-UNSA-FO, les salariés ont été mis aujourd’hui au chômage technique par la direction. Ils protestent contre la cessation de la majeure partie de l’activité du site en 2010. « Ford n’a jamais parlé de fermeture du site, mais c’est pareil », tranche Jean-Claude Conte, élu (CGT) au CE. Près de 1 800 emplois sont directement menacés. À terme, il faudra sans doute ajouter à ce chiffre environ 9 000 autres postes sur les 15 000 emplois induits comptabilisés par une étude la chambre de commerce et d’industrie en 2003.
--- la politique de la terre brûlée
« Ça me gonfle, lâche Jean-Jacques à l’entrée de l’usine. Si les Ricains sont venus s’installer ici dans les années 1970, ce n’était pas pour nos beaux yeux. On est parmi les meilleurs pour la fabrication de boîtes de vitesses. » Cela fait quinze jours qu’il vit ici, à l’ombre d’un gigantesque panneau Ford. Quinze jours que les salariés se relaient pour dormir dans des tentes sur la pelouse. « Il n’y a pas de problèmes de nourriture. Mais la nuit, il fait froid, et le combustible commence à manquer. J’ai demandé à ma commune de nous donner un coup de main », explique-t-il en montrant du doigt le tas de bois empilé près d’une banderole. Plus loin, deux salariés parlent des 160 suppressions d’emplois qui viendraient d’être annoncées chez Manutrans, l’un des sous-traitants. « Ça commence… », grincent-ils. Jean-Marie, lui, ne se remet pas du passage des huissiers. « C’est incroyable de voir la justice faire l’arbitre dans un conflit social ! Et la négociation ? Nous bénéficions du soutien d’élus locaux, de la région et on dirait que ça ne sert à rien. » En attendant que les membres de l’intersyndicale sortent du tribunal, Jean-Marie évoque « la possibilité de trouver un repreneur, d’établir des synergies avec d’autres sites ». De petites lueurs d’espoir qu’il finit par balayer d’un geste : « On peut rêver, mais au fond c’est mort. Comme toutes les multinationales, Ford pratique la politique de la terre brûlée : hors de question de laisser de la concurrence derrière elle… » Pour Jean-Claude Conte, « les politiques doivent se bouger, car le conflit dépasse largement l’enceinte de l’usine. Pour les communes alentour, la fermeture serait une catastrophe. Sans la taxe professionnelle de Ford, le manque à percevoir s’élèverait à près de 1,4 million d’euros ! » L’intersyndicale élabore actuellement des solutions alternatives. Elle propose notamment la création d’un pôle de recherche pour les véhicules hybrides essence-électrique. En parallèle, une procédure judiciaire est actuellement en cours contre la direction. - Selon l’intersyndicale, Ford Aquitaine Industrie n’aurait pas fourni toutes les pièces du dossier au cabinet d’expert-comptable mandaté par le comité d’entreprise… En fin d’après-midi, les portables se mettent à sonner : les élus du CE sont sortis du tribunal. « C’est plutôt positif. La cour a pris en compte le conflit entre la direction et les salariés. Un médiateur va être nommé dans la semaine », explique Francis Wilsius. Rendu définitif du verdict ce matin. Mehdi Fikri
http://www.humanite.fr/2008-02-26_Politique_La-justice-s-en-mele-mais-les-Ford-ne-levent-pas-le-pied
=====> Les Ford prêts à défendre leurs emplois jusqu’au bout
Automobile. Pendant que la mobilisation s’accentue pour assurer un avenir au site, la direction de Ford Aquitaine Industries met les salariés au chômage technique. La direction de Ford accentue la pression sur les salariés de Blanquefort (Gironde) en lutte depuis des mois contre la fermeture du site annoncée pour avril 2010. En riposte au blocage des entrées de l’usine décidée jeudi par l’intersyndicale CGT-CFTC-UNSA-FO, elle a décidé de mettre les salariés au chômage technique. Pour Stéphane Cesareo, porte-parole de la direction, « à partir du moment où il n’y a pas la capacité d’acheminer le matériel dans les différents sites de production, les salariés sont au chômage technique ». La semaine dernière, la direction avait déjà eu recours à cette pratique sur l’usine voisine du groupe, Getrag Ford Transmissions (GFT), dont les salariés avaient bloqué les entrées. Les grévistes avaient dû lever ce blocage jeudi à la suite de l’assignation d’un huissier.
poursuite du blocage
Mais ces mesures n’affaiblissent en rien la motivation des salariés. Lors de deux assemblées générales qui se sont tenu vendredi et auxquelles participaient 80 % du personnel, les salariés ont décidé de poursuivre le blocage. Malgré l’annonce de mise au chômage technique, les syndicats ont appelé les salariés à venir travailler aujourd’hui. « Pour la suite, nous verrons bien, il faut réfléchir en avançant », précise Jean-Claude Conte (CGT), membre du Comité d’entreprise. Le conflit dure depuis des mois, mais depuis le 17 février les grévistes ont été amenés à durcir le mouvement de façon à ce que « les pouvoirs publics s’emparent de la question et incitent Ford à réaliser les investissements nécessaires au maintien de l’activité de Blanquefort », explique Jean-Claude Conte. Il précise : « Depuis 2001, les décisions structurelles prises par le groupe ont condamné les deux usines. L’arrêt progressif de la boîte à 5 vitesses au profit des boîtes de nouvelle génération construites aux États-Unis et en Angleterre menace sérieusement l’avenir des deux usines de Blanquefort. » Il déplore que les fonds publics attribués généreusement à l’usine par l’État, par la région et par la communauté de communes n’aient pas été utilisés à des investissements permettant la sauvegarde et le développement de l’emploi.
pérenniser le site
Alors que la direction fait des propositions d’accompagnement du plan social, les syndicats ont de leur côté réfléchi a des pistes pour pérenniser le site. Pour Jean-Claude Conte, « l’existence d’un pôle industriel de la voiture propre sur Bordeaux pourrait amener Ford ou un éventuel repreneur à développer les voitures électriques et hybrides ». La semaine s’annonce décisive. Samedi, au cours d’une réunion, les salariés et leurs syndicats ont rencontré les élus régionaux et locaux. Un comité de soutien devrait être mis sur pied dans les jours qui viennent. Clotilde Mathieu http://www.humanite.fr/2008-02-25_Politique_Les-Ford-prets-a-defendre-leurs-emplois-jusqu-au-bout
Signalée dans une émission de France Culture le samedi 16 février "jusqu'à la lune et retour" une pétition nationale circule pour demander le retrait du fichage des enfants qui se met en place insidieusement, pour en savoir plus, voir : La pétition nationale contre "base-élèves".
http://petition.bigbrotherawards.eu.org/Signez-la-petition-pour-le-retrait-de-Base-eleves
"Signez contre base élèves !" 22534 signataires
Signez la pétition pour le retrait de Base-élèves
NOS ENFANTS SONT FICHÉS, ON NE S’EN FICHE PAS ! LES SIGNATAIRES DE CETTE PÉTITION NATIONALE RÉCLAMENT LA SUPPRESSION IMMÉDIATE DE BASE ELEVES
Bientôt, tous les enfants en âge d’être scolarisés qui résident en France seront fichés dans le système Base élèves 1er degré. Elaboré en l’absence de tout débat démocratique sur sa finalité, son fonctionnement, ses possibilités de croisement avec d’autres fichiers (police, justice,…), il est en voie de généralisation sur tout le territoire, après une simple déclaration à la Cnil le 24 décembre 2004. Sa mise en place rencontre de fortes oppositions de la part de parents d’élèves – mais nombre d’entre eux ignorent jusqu’à son existence –, d’enseignants, d’associations et d’élus. Des conseils municipaux se sont prononcés contre ce fichage, des parents le refusent, des directeurs d’école sont opposés ou réticents (ils sont alors soumis à de fortes pressions de leur hiérarchie)… mais rien ne semble pouvoir arrêter une administration qui minimise les dangers du système. Des informations sur les enfants et leurs familles qui, jusqu’à présent, ne sortaient pas de l’école, deviennent partiellement accessibles aux maires, et remontent jusqu’à l’échelon académique, et même au niveau national avec un identifiant (la liste des informations se trouve en Annexe). Ces données transitent via Internet. Personne n’a oublié le scandale de juin 2007 qui a mis en évidence l’absence de sécurisation – tout un chacun pouvant avoir accès aux données personnelles des enfants et de leurs familles. La plupart des données individuelles nominatives seront conservées quinze ans. La finalité affichée du traitement est d’« apporter une aide à la gestion locale des élèves, assurer un suivi statistique des effectifs d’élèves et permettre un pilotage pédagogique et un suivi des parcours scolaires ». Mais dans la mesure où il va ficher tous les enfants – y compris ceux qui sont scolarisés dans leur famille – l’une des utilisations vraisemblables de ce système se trouve dans la Loi de prévention de la délinquance du 5 mars 2007. Cette loi place le maire « au centre de la politique de prévention » avec de nouveaux pouvoirs, en le faisant notamment bénéficier de la notion de « secret partagé » avec différents acteurs sociaux. Les enseignants sont associés à ce dispositif de contrôle social : l’article 12 de la loi modifie le Code de l’Education en précisant que les établissements scolaires « participent à la prévention de la délinquance ». Base élèves se situe donc dans la droite ligne du rapport Benisti qui, pour prévenir « les comportements déviants », préconise la détection précoce des troubles comportementaux infantiles dès la crèche… Sous la pression d’un mouvement de protestation de parents d’élèves, d’enseignants et d’organisations de défense des droits de l’Homme, le ministère a annoncé le 5 octobre 2007 la suppression des champs relatifs à la nationalité (Annexe note(2)) – tout en maintenant le lieu de naissance. Pour l’enfant, individu en devenir, toute information sortie de son contexte peut être source de discrimination. Confier autant de données personnelles à une administration qui pourra les faire circuler par Internet et les utiliser à des fins qui ne sont pas précisées, nous semble dépasser ce qui peut légitimement être exigé des familles. L’école doit rester un lieu protégé, un lieu où l’enfant doit pouvoir se développer sans être enfermé dans son passé.
Convaincus que les libertés individuelles sont trop importantes pour être abandonnées au bon vouloir des gouvernements et des administrations, nous demandons la suppression définitive du système Base élèves et des données déjà collectées. Pétition mise en ligne à l’initiative du CORRESO (Collectif Rennais de Résistance Sociale), le 22/01/2008. -From : <micheline.ane@wanadoo.fr>
Le porte-parole du gouvernement, Laurent Wauquiez, a annoncé mercredi que les CNE (contrats nouvelles embauches) seront requalifiés en CDI et en CDD. "On transforme les CNE en CDI et ceux qui sont en dessous de la période d’essai restent sur des contrats à durée déterminée", a-t-il dit lors du compte rendu du Conseil des ministres. Suite à une condamnation de l’OIT fin 2007, une loi d’abrogation doit intervenir d’ici avril. Le CNE, concernant les entreprises de 20 salariés au plus, permet à une entreprise d’embaucher sans limite de durée mais avec une période d’essai de 2 ans. Période pendant laquelle le salarié peut être licencié à tout moment sans motif, moyennant une indemnité de 8% sur le total de la rémunération si l’employeur est à l’origine de la rupture.
Mis en place par le précédent gouvernement en 2005, il est le grand frère du CPE mort-né. En 2006, face à une mobilisation de plusieurs millions de français contre la précarité du travail, Dominique de Villepin, alors premier ministre, avait abandonné le CPE mais maintenu le CNE. Depuis son application, le CNE, fer de lance de la "flexi-sécurité", a connu de nombreux revers aux Prud’hommes. Les licenciements pendant la période d’essai de 2 ans ont été systématiquement condamnés. Cela n’a pas empêché le nouveau gouvernement de Nicolas Sarkozy de s’obstiner à le maintenir. En juillet dernier, la droite avait repoussé un amendement du groupe communiste à l’Assemblée d’abrogation qui reprenait les conclusions d’un jugement de la cour d’appel de Paris invalidant le contrat.
Dans un rapport adopté par le conseil d’administration de l’OIT, en novembre dernier, le comité chargé d’examiner une réclamation présentée par FO a déclaré qu’un contrat de travail ne pouvait être rompu « en l’absence d’un motif valable », selon l’article 4 de la convention nº 158 de l’OIT, signée et ratifiée par la France. « Cette décision vient conclure une mobilisation de plus de deux ans qui a vu l’annulation de l’ordonnance, prise au même moment que celle instituant le CNE, qui visait à exclure les jeunes travailleurs du calcul des effectifs des entreprises pour la détermination du droit syndical, et le retrait du CPE, à la suite des manifestations de 2006. », avait alors souligné le syndicat. La question maintenant est : quel avenir pour les salariés en CNE ? Laurent Wauquiez a estimé que le nombre de CNE devait actuellement être inférieur à 100 000, tout en précisant qu’il n’avait "pas de chiffre précis". C’est à point nommé pour ne pas préciser le nombre d’emplois requalifiés en CDI et ceux en CDD. Et d’ajouter, « Je ne pense pas que ça puisse avoir un impact sur les chiffres du chômage ». Il en serait presque déçu … Benoît Pradier
http://www.humanite.fr/Les-CNE-seront-transformes-en-CDI-ou-en-CDD-precarite-travail-CPE
Aucun syndicat n’a signé le volet salarial de l’accord qui prévoit 0,8 % d’augmentation du point d’indice. Moins de neuf euros par mois : c’est en moyenne ce que l’augmentation de 0,8 % du point d’indice devrait rapporter à un fonctionnaire de catégorie C, selon le calcul de la FSU. Éric Woeth peut faire ses comptes : avec l’annonce mardi par la CGT (majoritaire) qu’elle ne signerait pas l’accord sur les salaires et le pouvoir d’achat des fonctionnaires, le ministre de la Fonction publique n’a convaincu aucun syndicat de signer sa proposition de revalorisation : trop loin de l’inflation, prévue à 1,6 %, ont estimé les syndicats. Solidaires et la FSU avaient déjà annoncé qu’elles ne signeraient aucun des six volets de l’accord. La CFDT et la CGC signent « quatre volets sur six », rejetant ceux sur les comptes épargne temps et sur le point d’indice. La CFTC valide les volets sur l’action sociale, le compte épargne temps, la méthodologie et les carrières, mais pas celui sur le point d’indice. De son côté, l’UNSA a également refusé de signer le volet point d’indice, et renonce à signer le projet d’accord portant sur la création de la « GIPA », qui « ne saurait se substituer au principe du déroulement de carrière ». Le GIPA, c’est la « garantie individuelle du pouvoir d’achat », un dispositif destiné à attribuer une prime aux agents qui ont perdu du pouvoir d’achat sur une période donnée en comparant l’évolution de leur traitement indiciaire (ancienneté et indice) avec l’inflation. Une technique que le gouvernement a présentée comme inédite, mais qui est utilisée depuis 2002 pour refuser les augmentations de la valeur du point : assimilant la progression de l’ancienneté à une hausse de salaire, elle revient, pour plusieurs syndicats, à faire payer aux fonctionnaires leur propre pouvoir d’achat. Le volet salarial de l’accord sera tout de même appliqué, a prévenu le gouvernement. « Encore une fois, l’État employeur va appliquer un accord minoritaire, donnant un bien mauvais exemple de la démocratie et du dialogue social », a commenté la CGT. Pour le syndicat, les autres propositions de l’accord sont « insuffisantes, voire dangereuses au regard des revendications portées par les agents, dans l’unité syndicale, et des enjeux de la fonction publique ». La CGT dénonce en particulier le fait qu’« une partie du financement du protocole d’accord soit conditionnée à une baisse des effectifs dans la fonction publique d’État. Les ministres souhaitent étendre cette politique à la fonction publique territoriale et à la fonction publique hospitalière. Cela ne peut qu’induire une altération des conditions de travail des personnels et une dégradation du service public ». Son communiqué note toutefois « quelques avancées » obtenues grâce à la mobilisation des fonctionnaires : le principe de négociations annuelles, « la valeur du point remise au centre des débats », et « la reconstruction complète des grilles indiciaires ». Mais pour la CGT, « la question du pouvoir d’achat reste une préoccupation majeure » et en matière de salaires, « la poursuite de la mobilisation s’impose ». L. B. http://www.humanite.fr/2008-02-28_Politique_Pas-d-accord-sur-les-salaires-des-fonctionnaires
L’appel européen pour le respect du droit à la contraception et à l’interruption volontaire de grossesse libre et gratuite est relayé, en France, par l’Initiative féministe européenne. Précisons que l’association a un site en construction et que l’adresse que nous avons donnée le 12 février : ife@efi-europa.org est un contact auquel il faut s’adresser via sa messagerie personnelle. http://www.humanite.fr/2008-02-20_Societe_Petition
AVEC : BERNARD DEVERT, FEDERATION DES TRAVAILLEURS DE LA METALLURGIE CGT, STEPHANE ISRAËL, CONSEILLER DU PRESIDENT EXECUTIF D’EADS, EL MOUHOUB MOUHOUD, PROFESSEUR D’ECONOMIE A L’UNIVERSITE PARIS-DAUPHINE
--- Le ministère de l’Emploi a publié il y a quelques jours le chiffre des destructions d’emplois industriels en France en 2007 : 48 900 emplois détruits. Que vous inspire ce chiffre ?
-- Stéphane Israël. Il faut l’appréhender en tenant compte de fortes spécificités de certains secteurs de l’industrie française. Par exemple, l’aéronautique - EADS et sa filiale Airbus en particulier - n’est pas susceptible de subir des délocalisations aussi massives hors de l’Union européenne que celles qui ont pu frapper, par exemple, les secteurs du textile ou, même, de l’automobile. Tout simplement parce que nous sommes une industrie de souveraineté. La capacité à construire des avions gros porteurs, l’accès à l’espace soulèvent des enjeux de souveraineté. Cela explique en grande partie qu’EADS, bien que groupe mondial, soit encore implanté essentiellement en Europe, à hauteur de 97 % de ses effectifs. Cette situation devra évoluer, pour Airbus et plus fortement encore pour ses sous-traitants, mais sans remettre en cause une vraie base industrielle européenne. Chacun a en tête le plan « Power 8 », lancé l’an dernier, qui prévoit la suppression de 10 000 postes en Europe, et notamment en France, d’ici à 2010. D’une part, ce plan répond à un besoin d’économies ressenti par plusieurs industries en butte à la baisse du dollar, pénalisant les exportations européennes. D’autre part, il ne doit pas éclipser la forte montée en cadence de la production. D’ici à 2010, Airbus devrait créer plus de 4 000 emplois nouveaux, essentiellement parmi les cols bleus.
-- El Mouhoub Mouhoud. L’industrie aérospatiale et aéronautique est effectivement dans une situation très particulière. Globalement, les pertes d’emplois concernent plutôt l’industrie de la confection, l’habillement, c’est-à-dire des industries à basse ou moyenne technologie. Trois facteurs expliquent ces pertes d’emplois : d’une part, la nature de la spécialisation de la production en France ; d’autre part, la tendance à l’externalisation par l’industrie de certaines de ses activités vers le secteur des services (par exemple les activités de gestion de paie ou de programmation informatique, etc. - NDLR) ; enfin, le taux de change de l’euro face au dollar. Sur la spécialisation, la comparaison avec l’Allemagne est parlante. L’Allemagne dispose d’avantages comparatifs bien répartis entre les secteurs de la moyenne et de la haute technologie. Elle produit et vend des biens d’équipement, des pièces intermédiaires, et cela tous les jours, de manière extrêmement régulière. Dans le contexte d’une intense concurrence internationale, cette diversification rend l’Allemagne plus forte que la France, où l’industrie tend à se polariser sur les secteurs de très haute technologie.
--- Le problème n’est-il pas aussi celui d’une faiblesse française en matière de soutien public à l’innovation industrielle, pourtant nécessaire pour être compétitif sur le segment des industries de haute technologie ?
-- Stéphane Israël. Dans l’aéronautique, notre principal concurrent est Boeing. Or, et c’est tout le paradoxe américain, l’industrie outre-Atlantique bénéficie d’un fort soutien gouvernemental, alors que les États-Unis se considèrent et sont considérés comme la nation la plus libérale au monde. Et cet interventionnisme se traduit notamment par une politique de recherche et de commande publiques très volontariste. Ainsi, dans le domaine de la défense, le budget de la recherche et développement (R & D) est six fois supérieur aux États-Unis par rapport à l’Europe. Pour le soutien public à la recherche et technologie de Boeing, la Commission européenne a calculé qu’il s’élevait à 800 millions de dollars en 2006, contre 60 millions d’euros pour Airbus.
--- Si l’industrie aéronautique n’est pas la première touchée par les délocalisations, le manque de politique publique pour l’innovation ne rend-t-il pas néanmoins les autres secteurs industriels plus sensibles à ce phénomène ?
-- El Mouhoub Mouhoud. La politique publique de recherche, en France et en Europe, constitue un vrai défi. Cela étant, les délocalisations, aujourd’hui, touchent aussi les activités de services. Et, parmi celles-ci, également les activités qualifiées, liées à « l’innovation ». Mais il ne s’agit pas de délocalisations industrielles en tant que telles, jouant avec des différences de niveaux sociaux entre pays. Il y a des firmes qui, à l’occasion de stratégies d’accès aux marchés, sont amenées à délocaliser de façon collatérale des centres de R & D. Quand Renault achète Nissan, par exemple, elle achète également des opérations de R & D, ce qui rend de fait moins nécessaires certaines activités en France dans ce domaine.
-- Bernard Devert. Très clairement, les centres de R & D sont eux-mêmes touchés par les délocalisations. Cela montre l’impasse de l’idée selon laquelle il faudrait abandonner les activités à basse valeur ajoutée pour se spécialiser dans les hautes technologies. J’aurais même tendance à penser que l’on va assister de plus en plus à un phénomène de « retour » de certaines activités auparavant délocalisées avec l’objectif de profiter de différences de niveaux de droits sociaux et salariaux. Des études montrent qu’il est finalement moins cher de produire une voiture en Europe qu’en Chine, compte tenu des coûts de réimportation, dépendant notamment de la hausse des prix de l’énergie. Cela étant dit, oui, il y a un vrai problème concernant l’innovation. Le Groupement des fédérations industrielles patronales lui-même vient de publier des chiffres éloquents à ce sujet : la France dépense seulement 23 milliards d’euros pour sa recherche industrielle. Or il faudrait passer à 32-33 milliards pour se maintenir dans la course ! Ce déficit au niveau de l’investissement public contribue à expliquer ce chiffre avancé par le patronat : aujourd’hui, environ 80 % des profits des 40 plus grosses entreprises françaises (le CAC 40) seraient en fait réalisés à l’extérieur de la France.
-- El Mouhoub Mouhoud. Attention ! Ce phénomène n’est pas la conséquence d’une stratégie visant à faire jouer des différences de coût de main-d’oeuvre avec réimportation du produit final. C’est le fruit d’une stratégie, aujourd’hui ultramajoritaire, de conquête de marchés, d’accès à des compétences spécifiques. Cette forme de globalisation n’implique pas nécessairement une destruction des emplois et des productions en France. Je crois qu’il faut séparer les deux tendances. Le phénomène des délocalisations industrielles reste minoritaire, quand on considère l’ensemble des mouvements liés à la globalisation de l’économie. Il convient aussi de souligner l’existence de relocalisations, c’est-à-dire le retour d’unités de production antérieurement délocalisées dans les pays à bas salaires, suite à des stratégies d’innovation, de rapprochement des marchés, etc.
--- Ce phénomène est-il massif au point de dessiner un nouvel avenir pour l’industrie française ?
-- El Mouhoub Mouhoud. Massif, non. Il y a environ une relocalisation pour trois délocalisations. Mais ce phénomène permet de prendre conscience du caractère totalement inapproprié des politiques publiques actuelles consistant à aider systématiquement les entreprises qui menacent de fermer ou de licencier. Car toutes les relocalisations ne se valent pas. Très souvent, les entreprises font de la relocalisation une démarche concurrente de la délocalisation, avec la même finalité : la baisse des coûts salariaux dans le coût total de production. C’est ainsi qu’elles négocient avec les pouvoirs publics des allégements ou des exonérations de cotisations sociales avant d’accepter un retour. Lorsque ces pouvoirs publics répondent positivement, cela revient à mettre les territoires en concurrence pour l’attraction de firmes qui n’hésiteront pas à repartir si les vents tournent à nouveau. Ce genre de phénomène permet de poser avec une acuité renouvelée une question qui me paraît décisive : ne doit-on pas redéployer les aides sur les personnes elles-mêmes, dans les zones sinistrées (7 % des zones d’emploi), en proie aux délocalisations ? C’est la question qui se pose, aussi, face au problème du site Arcelor-Mittal de Gandrange, dont Nicolas Sarkozy affirme que l’État pourrait prendre en charge « tout ou partie » des 30 millions d’euros d’investissements nécessaires à son maintien. Plus globalement, les aides publiques sont indifférenciées, alors que les pratiques mêmes de délocalisations sont hétérogènes. Certaines entreprises répercutent sur les prix de vente des produits réimportés les coûts de production des pays où elles ont délocalisé. D’autres, au contraire, ne cherchent qu’à renforcer leurs marges et fragilisent les territoires qui les accueillent.
-- Bernard Devert. Je ne partage pas tout à fait l’appréciation sur le site de Gandrange. Il y a clairement un problème quand on compare les 30 millions d’euros avec les 7 milliards et demi d’euros de bénéfices de Mittal-Arcelor en 2007. La famille Mittal et ses actionnaires ont plus que les moyens de prendre en charge les investissements. Mais il ne faut pas se servir de cela pour masquer une autre donnée, le fait que le site en question n’ait pas bénéficié d’investissement majeur ces dix dernières années. Or, c’est un site unique en France. En effet, cette aciérie fonctionne sur la récupération de métaux issus de l’automobile, sans émission de CO2. On a des coopérations nouvelles qui se mettent en place entre différents secteurs industriels, avec la prise en compte, par exemple, de problématiques environnementales. Ces nouvelles données ouvrent de nouvelles possibilités pour l’industrie en France. À condition de sortir de la logique purement financière qui prévaut actuellement.
--- Justement, que peut et que doit faire l’État face à la finance pour préserver l’industrie ?
-- Bernard Devert. Il y a un problème de fond : la faiblesse des sommes réinvesties dans les entreprises. Aujourd’hui, en France, les entreprises disposent de 569 milliards d’euros. Sur cette somme, seuls 20 % sont réinvestis. Or ce qu’on est en train de payer en France, c’est cette faiblesse de l’investissement. L’un des revers de ce non-investissement, de cette absence de dépense pour la formation et le renouvellement des compétences, c’est une politique de bas salaires et de précarité. Aujourd’hui, en France, l’industrie absorbe 70 % de la précarité. Un intérimaire sur deux est embauché dans l’industrie automobile. Je ne vois pas comment on peut développer une industrie si on ne revalorise pas le travail. Il faut aussi poser la question du financement des PME. En France, 70 % de celles-ci dépendent de grands groupes. Or les banques favorisent ces derniers dans l’accès aux crédits, parce qu’elles les jugent plus solvables. C’est un cercle vicieux qui asphyxie l’industrie : pour rester viables, faire face aux exigences des grands groupes, les PME tombent dans la surenchère aux bas salaires, à la dévalorisation du travail. Et donc attirent moins les jeunes. Partant, cela n’incite pas non plus les pouvoirs publics à investir dans le soutien au développement industriel, par une politique d’anticipation sur les besoins de ce secteur, pourtant nécessaire. Savez-vous qu’on a dû rouvrir en urgence des écoles pour les métiers de la fonderie, après que Renault eut décidé de racheter des entreprises de ce secteur ? On avait réduit les emplois en fonderie de 60 % en France, simplement parce que ces industries étaient jugées obsolètes !
-- El Mouhoub Mouhoud. Effectivement, il y a un problème d’anticipation. Il faudrait cesser de se contenter de stratégies de reclassement « post-choc » et se poser la question, en amont, de savoir quelle industrie risque d’être « choquée » demain, d’ici dix ou quinze ans. L’État avait formulé une réponse au défi industriel au travers des pôles de compétitivité. Mais, au final, pas moins de 67 pôles ont été créés. Cela montre un manque de véritable concertation sur les objectifs. Clairement, ces pôles ont souvent été lancés en fonction de critères beaucoup plus clientélistes qu’industriels. Mais, sur le principe, il faut rendre hommage aux pôles d’avoir enfin compris que les enjeux mondiaux dans la course à la technologie sont des enjeux d’agglomérations, de grandes régions. Donc, si le principe est de créer des effets de masse, en couplant dans un espace géographique la R & D, l’université et l’industrie, la distribution et le marketing, je crois que c’est la bonne voie. À côté de cela, je suis d’accord pour dire qu’il faut une action en faveur des PME. Aujourd’hui, en France, les aides aux entreprises sont concentrées sur les grandes structures et les très petites entreprises (TPE), laissant dépourvues la majorité des PME, qui ne peuvent croître en taille.
-- Stéphane Israël. Dans mon secteur, on a clairement besoin de PME plus grosses, plus solides, capables de devenir des champions à l’échelle européenne ; des PME capables de se spécialiser dans certaines filières d’excellence, comme les composites. Et pour favoriser cela, on peut effectivement envisager des dispositifs de soutien, des aides pour l’accès au crédit. Ce n’est pas que du ressort de l’État. Les grands groupes comme EADS contribuent eux-mêmes au renforcement de leur chaîne de sous-traitance. EADS a signé une charte en ce sens le 1er juin 2007. Là où le rôle des États me paraît important, c’est, aussi, au niveau monétaire. Dans le respect des statuts de la BCE, nous aimerions que les différents responsables politiques et monétaires de la zone euro se prononcent pour un taux de change plus équilibré vis-à-vis du dollar. C’est crucial, pour notre industrie aéronautique. Airbus a un seul concurrent : l’américain Boeing. Pris dans ce duopole, on ne peut pas se distinguer uniquement par le fait d’avoir ou non de meilleurs produits que le concurrent. Ce qui fait la différence, c’est le prix auquel on vend des productions sensiblement équivalentes en qualité et la marge que l’on en retire pour préparer l’avenir. Or, aujourd’hui, nos coûts sont en euros, nos revenus en dollars. On paie dans une monnaie forte, on est payé dans une monnaie faible. Nos marges s’en ressentent. Ce problème montre la nécessité pour une industrie comme la nôtre de pouvoir compter sur l’envie de puissance au sein de l’Europe, pas « l’Europe-puissance » un peu mythique à la française, mais une Europe et des États européens qui aient envie de lancer concrètement de grands chantiers, de grands programmes pour leur souveraineté.
-- Bernard Devert. Les contrats euro-dollar que vous évoquez se font en France, au sein de l’Europe en général. Les contrats de sous-traitance d’industries comme EADS sont passés en dollars auprès de sous-traitants locaux. Ceux-ci, du coup, reportent la charge sur d’autres sous-traitants, et ainsi de suite, jusqu’au dernier maillon de la chaîne, qui, lui, délocalise sa production en Tunisie, au Maroc ou dans d’autres pays à moindres coûts. Moi, je crois à la politique des grands projets, mais appuyée sur une action contre la financiarisation de l’économie, qui étouffe l’industrie. Et cela passe par une revalorisation du travail dans le secteur, je l’ai dit, mais aussi, comme on le propose notamment à la CGT, par des fonds régionaux, à l’échelle européenne, soutenant les industries en fonction de leurs engagements en matière d’emploi, de projets à long terme pour le développement des territoires. Un point important est celui de la gestion de ces fonds, qui doit être transparente, et donc concertée avec les syndicats, les élus, les citoyens, pour éviter, comme c’est souvent le cas aujourd’hui, que des aides publiques partent carrément financer des activités de R & D à l’étranger, dans une stratégie de mise en concurrence des territoires. Table ronde réalisée par Laurent Etre et Thomas Lemahieu Photos de Patrick Nussbaum http://www.humanite.fr/2008-02-23_Politique_La-France-est-elle-encore-une-puissance-industrielle-La-Table
Déjà 35 500 signatures sur le texte. Les organisations et personnalités signataires rappellent solennellement que, selon l’article 1er de la Constitution, la France est une République indivisible, laïque, démocratique et sociale. Ces quatre termes indissociables définissent des principes qui s’imposent à tous, au premier rang desquels le Président de la République. Or, les déclarations récentes de Monsieur Sarkozy, mêlant ses convictions personnelles et sa fonction présidentielle, portent atteinte à la laïcité de la République. La mise en cause de ce principe constitutionnel indispensable à la paix civile est inacceptable. Depuis 1905, grâce à la loi de Séparation des Eglises et de l’Etat, la République assure à chaque citoyen la liberté de conscience, garantit sa liberté de croire ou de ne pas croire et de pratiquer le culte de son choix, de n’en pratiquer aucun ou de pouvoir en changer. Elle permet ainsi de vivre ensemble, dans le respect de chacun, quelles que soient ses origines, ses choix philosophiques ou ses convictions religieuses. Dans notre République et notre société multiculturelle, la diversité doit être richesse et non source de conflit. Pour cela, la laïcité, assurant l’égalité en droit des citoyens dans le respect des lois de la République, permet à la fois l’expression du pluralisme des convictions et la recherche de valeurs communes pour construire une communauté de destin. Dans un monde aujourd’hui global et de plus en plus complexe, où se multiplient les voies d’accès à l’information et aux connaissances, et où explose la médiatisation des événements et de la pluralité des représentations du monde, seule la laïcité permet l’émancipation de tous en favorisant le libre accès au savoir et à la culture et le discernement de chacun pour un libre choix de vie, par une démarche rationnelle et critique faisant toute leur place au doute, à l’imagination et à la créativité. C’est pourquoi, les organisations et personnalités signataires s’opposeront à toute tentative qui mettrait, de fait, en cause la laïcité par une modification du contenu de la loi de 1905. A l’heure où nos concitoyens éprouvent des difficultés et des inquiétudes croissantes, elles les appellent à promouvoir la laïcité comme une exigence partagée avec la ferme volonté de bâtir ensemble une société où la justice sociale assurera, quotidiennement, pour toutes et pour tous, la liberté, l’égalité et la fraternité.
=====> Pour signer la pétition :
http://www.appel-laique.org/index.php?option=com_frontpage&Itemid=1
ou retourner à : PCF - 15, rue Furtado - 33800 Bordeaux qui fera suivre.
Premières organisations signataires : Comité Laïcité République, CAEDELEurope et Laïcité, Centre d’Entraînement au Méthodes d’Education Active - CEMEA, Conseil National des Associations Familiales Laïques - CNAFA, Comité National d’Action Laïque - CNAL, CRAP- Cahiers Pédagogique,
Délégué Départementaux de l’Education Nationale, Eclaireuses et Eclaireurs De France, EGALE, Fédération des Conseils de Parents d’Elèves - FCPE, Fédération Générale des Pupilles de l’Enseignement Public, FOEVEN, Francas, Jeunesse au Plein Air, Les Pénélopes, Ligue de l’enseignement, Ligue des Droits de l’Homme, Mission Laïque, Mouvement Jeunes Femmes, Mouvement pour l’abolition de la prostitution et de la pornographie et de toutes formes de violences sexuelles et discriminations sexistes (MAPP), OCCE, PRISME, REGARDS de FEMMES, Solidarité Laïque, SOS Sexisme, UNADFI, UFAL, Conférence des présidents des Cercles Condorcet, Grand Orient de France, Le chevalier de la Barre, Libre Pensée, Union Rationaliste, PCF…
- Article paru dans l'Hebdomadaire "Les Nouvelles de Bordeaux et du Sud-Ouest " le Jeudi 14 Février 2008 - No 1724 - Abonnement 19,90 Euros pour l'année - Contact : nouvelles.SO@numericable.fr - Tél : 05.56.91.45.06 - Adresse : 15, Rue Furtado 33800 BORDEAUX
Décrétée priorité nationale, la question du pouvoir d’achat peine à devenir un enjeu municipal tant les querelles de « mairie » et de mandarinats locaux polluent le débat public… Depuis août 2007 et la promulgation de la loi « TEPA » (travail, emploi, pouvoir d’achat) permettant l’exonération de charges sociales et d’impôt sur le revenu des heures supplémentaires, on a vu toutes les limites d’une réforme recherchant l’augmentation du pouvoir d’achat par l’augmentation de l’offre individuelle de travail. On a depuis annoncé une énième « mission de suivi » pour aider les entreprises à mettre en oeuvre les nouveaux dispositifs prévus par la loi… Et évoqué comme compléments de réformes, d’autres chantiers, l’un sur la réévaluation annuelle du SMIC, l’autre sur le fait de conditionner l’octroi des allégements de charges patronales au respect de l’obligation annuelle de négocier sur les salaires, un autre encore projetant de légiférer sur le développement de la concurrence au service des consommateurs, sans parler des essais de « traduction » des propositions de la commission Attali… Mais, pour l’instant, seule gronde et demeure la déception. Et les municipales s’annoncent bel et bien comme la fin de la récréation. On ne devrait pourtant pas s’étonner d’être déçu ! Gosta Esping-Andersen (1), sociologue danois, professeur à l’université de Barcelone Pompeu Fabra, sait depuis longtemps déjà que derrière l’augmentation du pouvoir d’achat c’est la question plus globale de l’État-providence qui est en cause. Et d’affirmer la cruciale nécessité de refonder, demain, la croissance et le développement des sociétés sur des stratégies collectives d’investissement social. En effet, les politiques sociales sont aujourd’hui « désajustées » autant socialement qu’économiquement. Elles sont jugées contre-productives, et en raison « de leur mode de financement et de la compétition fiscale entre les États » dénoncées à tort comme un coût. Sans partager toutes les solutions proposées par le sociologue, celui-ci met le doigt sur quelques dysfonctionnements fondamentaux : le fait, paradoxalement, que, au coeur de la nouvelle politique familiale, « le bien-être de la famille dans les sociétés contemporaines présuppose une dé-familialisation de certaines tâches ». Le familialisme d’après-guerre ayant beaucoup contribué à structurer les problèmes de genre et d’iniquité actuels, et ne correspondant plus du tout au modèle monoparental et pluriel de la famille. Par exemple, « si l’absence de solutions de garde abordables constitue un obstacle majeur à la fécondité, un service public de la petite enfance devrait permettre aux citoyens de fonder la famille qui correspond à leurs désirs ». Garantir véritablement l’égalité des chances des enfants, tel est l’enjeu social majeur. Et le financement public est ici un « prérequis de l’équité et de la justice ». Faut-il rappeler qu’il est « établi que c’est au cours de la période préscolaire (0 à 6 ans) que les retours sur investissement sont les plus élevés, pour décliner de manière exponentielle par la suite ». En somme, cessons de contempler les désastres de la non-application du modèle « l’apprentissage engendre l’apprentissage ». Rappelons, dans un même ordre d’idées, les propos de Claude Hagège soulignant que c’est « entre 3 et 4 ans, et 10 et 13 ans que la capacité d’apprentissage des langues est la plus forte » et qu’après 13 ans aussi, c’est quasiment peine perdue vu que « l’appareil articulatoire et phonatoire de l’enfant se fige ». « Comment aider les familles à mieux investir dans leurs enfants », résume alors Gosta Esping-Andersen. En se gardant des dérives rentabilistes ou de l’entropie performatrice, les familles ont tout à gagner d’une revalorisation de la petite enfance au coeur du développement social. Comment, également, aider les hommes à « féminiser » leurs parcours de vie, demande également le sociologue… Sachez messieurs, pour votre information, qu’il est prouvé que « la contribution du mari aux tâches ménagères fait diminuer les risques de séparation et de divorce ». De même, la possibilité de compter sur la participation du compagnon est un facteur décisif de fécondité chez les femmes qui travaillent ! Gosta Esping-Andersen ne joue pas un familialisme contre un autre. S’il est nécessaire de garantir un revenu minimal à toutes les familles (« donc de ne pas abandonner les anciennes politiques distributives, voire de les développer »), il est également nécessaire de favoriser le développement de modes collectifs de prise en charge des enfants qui garantissent une bonne socialisation durable. (1) Trois leçons sur l’État-providence, présentation par Bruno Palier, Le Seuil, 2008. de Cynthia Fleury http://www.humanite.fr/2008-02-27_Tribune-libre_L-investissement-social
Pour juger de l’état réel d’une démocratie, les prisons sont un baromètre reconnu. En décembre 2007, le Comité de prévention de la torture du Conseil de l’Europe nous renvoyait à nouveau (il l’avait déjà fait en 2003) une image terrifiante de notre système carcéral, stigmatisant des « traitements inhumains et dégradants ». Surpopulation, « état dramatique de la psychiatrie pénitentiaire », conditions de soins « déplorables pour les détenus particulièrement surveillés », « patients en souffrance aiguë placés à l’isolement… traités sous contrainte si nécessaire »… étaient dénoncés sans ambages par les observateurs européens. C’est dire si la loi pénitentiaire en gestation actuellement est importante, d’autant que c’est la seconde fois seulement, en soixante ans, qu’un tel texte est discuté. Un simple toilettage juridique serait inconcevable. On peut nourrir toutes les craintes au vu de la politique répressive menée par les gouvernements depuis une dizaine d’années, et de la frénésie de construction de prisons qui tient lieu de politique carcérale à la droite. Un véritable cercle vicieux que Rachida Dati n’est pas prête à rompre, c’est le moins qu’on puisse dire. Le marché qu’elle a passé, il y a quelques jours, avec le groupe Bouygues pour construire 2 000 places de prison nous enfonce un peu plus dans une logique sans fin d’enfermement à tous crins. À l’instar des États-Unis, le gouvernement est en train de mettre en place une « industrie de la punition » dont le ressort sera la recherche de profits et l’inflation carcérale. Une logique qui répond à la vague ininterrompue de lois répressives qui submerge notre pays : loi pour la sécurité intérieure, lois Perben, loi sur la récidive, peines planchers, loi sur la délinquance juvénile, rétention de sûreté…, sans parler de la création en cascade de nouvelles catégories de délits. Depuis vingt-cinq ans, le parc pénitentiaire a doublé et il n’a jamais autant débordé. Le 1er janvier 2008, notre pays a dépassé la limite des 64 000 personnes écrouées. Le taux d’occupation des prisons françaises s’élève à 119 %. Engendrant promiscuité, hygiène déplorable, agressions en tous genres, trafics, caïdat, sans parler des troubles psychiatriques auxquels le personnel pénitentiaire est de plus en plus confronté. Ironie de l’histoire, c’est en 1875 qu’a été posé le principe de l’encellulement individuel en France. On sait d’ores et déjà que notre pays ne pourra pas se conformer, à compter du 15 juin 2008, aux règles pénitentiaires européennes qui stipulent que l’encellulement individuel est un droit et qu’une cellule ne peut être partagée, avec l’accord du détenu, que si elle est adaptée à un usage collectif. Face à l’entassement des prisonniers, jusqu’à quatre dans des cellules de 9 mètres carrés, les militants de l’Observatoire international des prisons rappellent que dans tout chenil chaque animal a droit à 5 mètres carrés. On a beau savoir que la prison est toujours criminogène - environ 59 % des détenus relâchés sont de nouveau condamnés dans les cinq ans -,le gouvernement s’accroche à son antienne : enfermer, toujours enfermer… Construire de nouvelles prisons ne répond ni au problème de la surpopulation carcérale ni à l’exigence de sécurité de la société. Il faut sortir de ce cercle infernal, favoriser les alternatives à l’emprisonnement, multiplier les libérations conditionnelles (facteur essentiel de réinsertion) et autres mesures de semi-liberté… Autant de décisions qui vont à l’encontre de la méthode sarkozyenne qui fait de l’incarcération l’alpha et l’oméga de sa politique répressive.
http://www.humanite.fr/2008-02-26_Societe_Le-cercle-vicieux-carceral
=====> Patrick Marest « Ce projet est une imposture »
Patrick Marest, délégué national de l’Observatoire international des prisons.
--- Comment appréciez-vous les premières orientations du projet de loi pénitentiaire ?
Patrick Marest. Sur le principe déjà, cette réforme se fait en catimini, sans les personnes qui ont travaillé depuis dix ans là-dessus. Ensuite, sur le fond, elle se contente d’entériner les évolutions acquises depuis vingt ans (notamment par des organisations comme l’OIP), mais ne va pas au-delà ! Ce n’est donc qu’un toilettage juridique qui met un peu d’ordre dans une situation inacceptable. On consacre, par exemple, le fait que les prévenus puissent avoir accès au téléphone ! Il était temps, non ? Bref, ce n’est pas, comme Rachida Dati le claironnait, le grand rendez-vous de la France avec les prisons.
--- Qu’attendiez-vous de cette loi ?
Patrick Marest. Que la prison devienne une institution républicaine qui respecte entièrement le droit des personnes détenues, qui aurait fait de la sanction un temps utile tout orienté vers la réinsertion et non pas vers la sécurité, comme c’est le cas aujourd’hui. Là, on renonce à tout ça ! Ce projet de loi est une imposture, un enterrement de première classe.
--- Il y a tout de même quelques avancées…
Patrick Marest. Il y a sans doute des petites avancées, mais surtout de grosses reculades sur les principes ! Le texte n’est pas fini, je ne peux pas le commenter dans le détail. Mais si l’on s’attarde sur la philosophie générale, si on la compare au renversement de perspective prôné, entre autres, par les rapports de Guy Canivet ou de la CNCDH (Commission nationale consultative des droits de l’homme - NDLR), le compte n’y est pas. Il faut souligner, par ailleurs, le nombre de mesures dont le détail est renvoyé à l’écriture d’un futur décret. Il faut d’ores et déjà appeler les parlementaires à refuser une loi où des atteintes fondamentales aux droits de l’homme, comme la privation de liberté, ne sont pas directement inscrites dans la loi mais suspendues à l’écriture d’un hypothétique décret !
--- Pourquoi cette crispation des pouvoirs publics sur la question des prisons ?
Patrick Marest. Les responsables politiques ne veulent pas assumer auprès de l’opinion publique que la sanction pénale constituée par l’enfermement est un échec patent. Dans notre société capitaliste, quelle entreprise qui produirait, comme c’est le cas pour la prison, 65 % de récidive, donc d’échec, pourrait continuer comme si de rien n’était ? Entretien réalisé par L. M. http://www.humanite.fr/2008-02-26_Societe_Patrick-Marest-Ce-projet-est-une-imposture
=====> La future loi pénitentiaire déçoit déjà
Justice. Depuis plusieurs semaines, la chancellerie planche sur le projet. Le manque d’ambition des premières ébauches inquiète syndicats et associations.
Lors de la signature, mardi dernier, d’un contrat de partenariat avec Bouygues pour la construction de trois nouvelles prisons (lire page 3), Rachida Dati s’est voulue rassurante. La future loi pénitentiaire ? Elle organisera, a promis la garde des Sceaux, un « véritable droit à l’insertion » des détenus, avec « remise à niveau scolaire » et « formation professionnelle ». Un discours enthousiaste… que ne partagent plus syndicats et associations.
--- UNE CONSULTATION FORMELLE
Selon les premières ébauches, actuellement en cours de rédaction à la chancellerie et dont l’Humanité a obtenu copie, le texte manquerait singulièrement d’ambition. « On est réservé, prévient un observateur, voire en colère sur certains sujets… » Promesse électorale de Nicolas Sarkozy, la loi pénitentiaire est l’un des projets les plus attendus de cette mandature. Depuis 2000 et la publication de deux rapports parlementaires alarmants sur l’état des prisons françaises, tous les professionnels de la justice, mais aussi les instances européennes, réclament ce texte de référence, qui doit graver dans le marbre de la loi les missions de l’administration pénitentiaire, édicter les règles en matière de détention ou encore fixer le statut juridique des détenus. Sujet délicat, sur lequel le gouvernement a décidé d’avancer au pas de charge, consultant surtout pour la forme. Le 20 novembre, en remettant ses 120 propositions à Rachida Dati, le « comité d’orientation restreint » (COR), composé de membres de tous horizons (magistrats, éducateurs universitaires, syndicalistes…), a clairement déploré cette précipitation. Pas de quoi émouvoir la chancellerie, qui, depuis, travaille d’arrache-pied. En l’état, le projet de loi comporte 56 articles, dont une partie en cours d’arbitrage, et s’articule autour de cinq chapitres principaux : « Le service public pénitentiaire » ; « Les droits fondamentaux des détenus » ; « Les personnels pénitentiaires » ; « Les régimes de détention » et « Le développement des aménagements de peine ». Ceux qui ont pu le consulter en ressortent avec un sentiment mitigé. « Il y a quelques avancées sur des points précis, résume un syndicaliste, mais ce n’est pas la profonde réforme espérée. »
--- DES CONSEILS et DES « comMissions »
Souvent montrée du doigt pour l’omerta qui y règne, la prison se verrait doter de nouveaux organes de surveillance. Comme prévu, le texte entérine la création d’un « contrôleur général des lieux de privation de liberté », vers lequel les détenus peuvent se retourner en cas de violation de leurs droits. Il compte aussi mettre en place, dans chaque établissement, un « conseil d’évaluation » et, au niveau départemental, une « commission de suivi des politiques pénitentiaires ». Sur la question des droits des détenus, le texte stipule : « L’administration pénitentiaire garantit à tout détenu le respect des droits fondamentaux inhérents à la personne. » Et propose plusieurs avancées. Comme garantir l’accès au téléphone dans tous les établissements, accorder des parloirs y compris aux personnes en quartier disciplinaire, ou encore donner la possibilité aux détenus de se domicilier à la prison, afin de pouvoir exercer leur droit de vote ou encore d’accéder à des droits sociaux. Le projet de loi entend aussi mettre en place un dispositif de « repérage de l’illettrisme » et reprend l’idée émise par le COR d’un « parcours de mobilisation » du détenu. Face à des taux d’inactivité qui tournent autour de 60 % en prison, le texte entérine enfin le fait que les détenus « peuvent » bénéficier des enseignements et formations professionnelles organisés dans la prison. « Cela reste une possibilité, pas une obligation, il n’y a donc aucune garantie, grimace Céline Verzeletti, secrétaire générale de la CGT pénitentiaire et membre du COR. Globalement, le projet de loi apparaît très allégé par rapport à nos propositions. L’idée d’une allocation d’insertion ne semble pas avoir été reprise, tout comme la prise en compte de l’indigence de certains détenus. Pas un mot non plus sur l’encellulement individuel… » Autre déception, le volet consacré au personnel. Le projet de loi souhaite doter l’administration pénitentiaire (AP) d’un « code de déontologie » et veut créer une « réserve civile », composée de retraités volontaires de l’AP qui renforcerait « ponctuellement » la sécurité des établissements. « Nous sommes contre cette idée de réserve civile, prévient Céline Verzeletti. Et pour le reste, il n’y a quasi rien : pas un mot sur les formations professionnelles, l’évolution de notre métier et notre souhait d’intégrer des équipes pluridisciplinaires. » Concernant la détention elle-même, le projet de loi entend développer l’individualisation du parcours. À son arrivée, tout détenu pourra être ainsi placé dans un « quartier d’accueil » afin d’effectuer un « bilan de personnalité » (santé physique et mentale, niveau scolaire, aptitude professionnelle, situation familiale…). Manière de prévenir les risques de suicide - très élevés chez les arrivants - et de déterminer le régime de détention le mieux adapté. Le projet de loi propose aussi de réduire les détentions au « mitard ». Leurs durées, en fonction de la gravité des faits, passeraient de 15, 30 et 45 jours à 7, 14 et 21 jours, avec une possibilité de 40 jours s’il y a eu agression physique. Ces sanctions pourront, par ailleurs, faire l’objet d’un recours devant le tribunal administratif. Le dernier volet, enfin, est consacré à la question de l’aménagement des peines. Avec une mesure phare, là encore issue des préconisations du COR : le développement de « l’assignation à résidence avec surveillance électronique ». Cette mesure concernerait les personnes mises en examen pour des délits passibles d’au moins deux ans d’emprisonnement. But ultime : rendre réellement « exceptionnelle » la détention provisoire, qui représente actuellement plus d’un quart des effectifs des établissements pénitentiaires. « La plupart des avancées de ce texte sont dictées par une mise en conformité avec les règles pénitentiaires européennes, adoptées en 2006 par les États de l’Union, constate finalement Céline Verzeletti. Cela ne va pas plus loin. On attendait un grand débat sur le rôle de la prison, la chancellerie a préféré faire son texte dans son coin. » Le projet de loi devrait être bouclé fin mars. Pour un passage en Conseil des ministres prévu pour début avril. Laurent Mouloud http://www.humanite.fr/2008-02-26_Societe_La-future-loi-penitentiaire-decoit-deja
======> Le « marché de l’incarcération » est ouvert
Mardi dernier, la signature d’un contrat entre Bouygues et le ministère de la Justice est venue entériner la privatisation complète des prisons.
« La modernisation de notre système pénitentiaire est en marche. Le contrat que nous allons signer s’inscrit dans cette politique, il permet de concevoir la prison de demain. » Selon la conception de Rachida Dati, cette geôle du futur ne peut résulter que d’une privatisation pleine et entière. C’est dans ce sens que, mardi dernier, la garde des Sceaux a signé avec le groupe Bouygues un contrat qui délègue pour la première fois à une entreprise privée la conception, le financement, la construction, la maintenance et la gestion des services de trois établissements pénitentiaires à Nantes (Loire-Atlantique), Lille (Nord) et Réau (Seine-et-Marne), pour un total de 1 996 places. Le choix de ce mercantilisme carcéral, avec des prisons qui seront dorénavant « louées » à l’État - aux termes du contrat, ce dernier deviendra propriétaire des trois prisons dans vingt-sept ans, après avoir réglé un loyer de 48 millions d’euros annuels -, constitue un pas de plus vers la constitution d’un « marché de l’incarcération » qui inquiète associations et observateurs du monde carcéral. « Confier la prison au privé, c’est faire du chiffre avec les prisonniers », dénonce ainsi un magistrat de l’application des peines. L’irruption du monde économique dans la gestion des prisons n’est pas nouvelle : le panachage public-privé est apparu lors du « programme 13 000 » du garde des Sceaux Albin Chalandon (1986-1988), pour culminer, dans la loi du 2 juillet 2003, avec l’entière « délégation de service public », via les contrats dits PPP (partenariats public-privé). Sur ce modèle, la chancellerie a apposé sa signature à côté de celle du leader mondial du BTP. Le groupe Bouygues - dont le dirigeant Martin Bouygues est le témoin du deuxième mariage de Nicolas Sarkozy et le parrain de son fils cadet Louis - a été choisi après une mise en concurrence avec Eiffage, Spie Batignolles et Vinci Construction, a précisé la chancellerie. À la Ligue des droits de l’homme, on souligne que « la gestion en PPP est pour les entreprises privées une manne. Elles espèrent engranger, sur le modèle américain, d’immenses profits. Grâce à un accroissement progressif - et d’ailleurs programmé - de la population carcérale, le système atteindra certainement une forte rentabilité ». Pour Céline Verzeletti, secrétaire générale de la CGT pénitentiaire, « l’État se désengage un peu plus de l’une de ses missions. Le problème, c’est que l’entreprise privée n’est pas là pour défendre l’intérêt général mais seulement ses intérêts économiques ». Et pour cause, dans les faits, les entreprises empochent le loyer et les frais de gestion, le « prix de journée » pour l’entretien des prisonniers, les surbénéfices de la « cantine » et ceux du travail des prisonniers tenus au rendement et sous-payés. Par ailleurs, l’argument des tenants de la privatisation selon lequel le coût journalier par détenu serait moindre dans le privé a été balayé par la Cour des comptes dans son rapport de janvier 2006 : « Un détenu coûte 61,03 euros par jour à l’État (loyer + les frais de gestion), soit 16,03 % » de plus que dans le public. « Le besoin d’expansion fait partie de la culture industrielle, ne serait-ce que pour éviter d’être avalé par les concurrents. L’industrie de la punition n’est pas une exception », a observé le criminologue norvégien Nils Christie dans son ouvrage l’Industrie de la punition, fondé sur l’exemple américain. Aux États-Unis, où le marché des prisons s’est développé parallèlement à un durcissement de la politique pénale, le nombre de détenus a ainsi doublé entre 1985 et 1999, passant de 300 à 700 pour 100 000 habitants. Un bilan dont pourrait également très vite « se glorifier » la France. Sophie Bouniot http://www.humanite.fr/2008-02-26_Societe_Le-marche-de-l-incarceration-est-ouvert
Moins d'entretien : M.C
Depuis le 31 janvier, trois salariées de la SAEMCIB _ la société économie mixte construction immobilières de Bègles est présidée par le maire_ ont reçu leur lettre de licenciement économique. Dans un tract, la CGT dénonce ces licenciements qui « touchent deux femmes de 55 ans et une proche de la cinquantaine, toutes employées à l'entretien ». André Lassansaa, directeur depuis 2003 de la SAEMCIB, rappelle que dans le cadre de l'ANRU (renouvellement urbain), deux des quatre tours ont été démolies. Mais auparavant, des petits immeubles ont été construits afin de reloger ces familles souvent à faible revenu. « Nous nous sommes préoccupés de la pression forte des responsables des locataires qui ne veulent pas que leurs charges augmentent. Les locataires paient 100 % des salaires des employés à l'entretien et les charges ne sont pas compensées par l'aide au logement. L'entretien de ces petits immeubles est moins important que pour les tours démolies, aussi les astreintes sont moindres », explique André Lassansaa. Le directeur note que « le choix a été fait en concertation avec les responsables de la SAEMCIB, les délégués du personnel et les locataires. Les licenciements concernent les trois personnes embauchées en dernier. »
--- Vers le privé ? Par ailleurs, le syndicat CGT se demande s'il ne s'agit pas du « début d'un transfert à des sociétés de nettoyage, du travail des salariés de la société d'économie mixte de la ville de Bègles ? ». André Lasssansa affirme que jusqu'alors « jamais la SAEMCIB ne s'est projetée vers cette situation. Et rien ne permet de déceler que l'on se dirigerait dans cette voie. D'ailleurs, lorsque du personnel est absent (congé, maladie?), nous nous orientons vers une association intermédiaire d'insertion, en l'occurrence Réagir basée à Talence ».
http://www.sudouest.com/220208/vil_gir_rivegauche.asp?Article=220208aP1945284.xml
La tension monte : Sylvie Flores
Un cortège emmené par le personnel médical de l'hôpital de Blaye, auquel s'étaient joints de nombreux élus et personnes venues de toute la Haute Gironde, a traversé les rues de Blaye avant de se rendre à la sous-préfecture pour y déposer une motion. Par ailleurs, le conseil d'administration de l'hôpital s'est réuni dans l'après-midi. Cette manifestation faisait suite à une mobilisation débutée la semaine dernière, et en particulier sur le marché de Blaye où les hospitaliers avaient distribué des tracts et fait signer une pétition à la population.
--- Rentabilité. La journée d'hier était l'occasion pour les personnels de rappeler leurs revendications concernant la recherche d'accords pour le respect des conditions de travail des agents, l'aide financière pérenne pour cet établissement public de proximité, et surtout l'assurance de ne pas voir fermer les services de chirurgie et la maternité. Mais dés hier matin, le député Philippe Plisson s'était inquiété de la situation du centre hospitalier blayais et avait pris part à la manifestation en soutien aux revendications du personnel. Il a rappelé à la sous-préfecture son attachement aux services publics et à l'hôpital de Blaye, dénonçant l'attitude du gouvernement qui ne raisonne pas en terme de service à la population, mais en terme de rentabilité : « C'est aussi au nom de la rentabilité que le gouvernement vient de promulguer l'arrêté de fermeture du tribunal de Blaye, de la perception de Bourg-sur-Gironde etc., sans aucune concertation ni dialogue. Le député, qui va rencontrer les syndicats de l'hôpital à leur demande demain mercredi après-midi, va interpeller Roselyne Bachelot, ministre de la Santé, sur le déblocage des moyens pour assurer le maintien des services de santé de l'hôpital de Blaye, et lui signifier la volonté farouche des élus et des habitants de défendre leur hôpital jusqu'au bout.
http://www.sudouest.com/190208/vil_gir_blaye.asp?Article=190208aP1920802.xml
=====> SOCIAL. Le personnel médical du centre hospitalier de Blaye était présent sur les marchés de Blaye et de Bourg pour inviter la population à signer une pétition
L'hôpital a mal : Sylvie Flores
Le personnel médical du centre hospitalier sera aujourd'hui dans les rues de Blaye pour se faire entendre face à de nouvelles pressions budgétaires prônées par Roselyne Bachelot, ministre de la Santé. Perçues comme une nouvelle menace sur la pérennité de cet hôpital de proximité, le personnel soignant était présent mercredi et samedi sur le marché à Blaye et dimanche au marché de Bourg-sur-Gironde. L'objectif : alerter la population et les inviter à signer une pétition contre de futures restructurations. Catherine Della Ragione, secrétaire générale du syndicat CGT du centre hospitalier blayais, et ses collègues aides-soignants et infirmiers ont récolté 150 signatures mercredi matin et ont renouvelé l'opération, samedi matin. 500 personnes ont alors, en quelques heures, signé la pétition. « Aujourd'hui, le gouvernement ne cible pas les besoins d'un hôpital de proximité, mais sa rentabilité financière. A contrario, il veut exiger que nos heures supplémentaires soient payées. À l'heure actuelle, comment voulez-vous que l'hôpital règle en moyenne de 100 à 150 heures supplémentaires par an et par personne, alors qu'il n'a pas cet argent et que nous sommes toujours au minimum du personnel », observe Catherine Della Ragione.
--- Des quotas inadmissibles. Certains services hospitaliers sont sur la sellette, avec obligation de justifier leur rentabilité, ce qui fait réagir Catherine Della Ragione : « On veut nous imposer des quotas inadmissibles. Un hôpital public ne peut pas prévoir ces actes d'hospitalisation à long terme. Et le centre hospitalier de Blaye a une rentabilité moyenne tout à fait honorable qui ne justifie en rien de priver un jour la population d'une maternité, d'un bloc opératoire ou d'un service de chirurgie. » Pour le personnel médical blayais, pas question de laisser une médecine à deux vitesses prendre de l'ampleur. Car si demain certains services venaient à disparaître, il y aurait, selon lui, « forcément une dégradation des soins avec un risque d'aggraver certaines situations. Une évacuation sur Bordeaux, par exemple, est un véritable parcours du combattant aux heures de pointe et certains services sont déjà saturés, comme la maternité. » L'hôpital blayais bénéficie actuellement d'une remise aux normes de certains services pérennes, comme l'accueil des urgences, la pharmacie et trois blocs opératoires tout neufs sont en cours de réalisation. La mobilisation n'est donc pas sans fondement pour la secrétaire générale CGT du CH de Blaye : « Blaye a été recensé comme un centre hospitalier de qualité. Si nous sommes constamment dans l'incertitude nous risquons de voir partir un certain personnel qualifié comme les infirmiers anesthésistes et des urgences et les aides opératoires, alors que nous avons besoin de rester à un effectif constant. »
http://www.sudouest.com/180208/vil_gir_blaye.asp?Article=180208aP1917150.xml
Au bout d'un mois et demi, le conflit n'est pas réglé : Bernard Broustet
Plus de deux cents salariés de la société SPS (SNECMA Propulsion Solide), spécialisé dans la motorisation des missiles et d'Ariane V, ont encore débrayé hier en début de matinée. Quotidien depuis trois semaines, le mouvement, déclenché par les syndicats Sud et CGT, porte sur l'accord salarial que quatre autres organisations ont signé avec la direction. La motivation des syndicats non-signataire est alimentée, entre autres, par les primes d'objectif (près de 10 000 euros en moyenne) attribuées à une soixantaine de cadres dirigeants et supérieurs. La CGT et Sud soulignent la disproportion existant entre ces gratifications et les augmentations en niveau (40 euros par mois minimum) attribuées à l'ensemble du personnel non-cadre. La CFDT, qui avait pourtant signé l'accord salarial, se dit elle aussi choquée par ce que Philippe Géry, secrétaire du comité d'entreprise, considère comme une « absence d'équité ». Elle va donc s'efforcer de proposer une porte de sortie. On avait pu espérer qu'une issue au conflit se dessine cette semaine. Jean-Luc Engerand, président de SPS, et Benoît Amiens, DRH de la société, ont rencontré tous les syndicats avant-hier. Mais ils n'ont pas formulé de nouvelles propositions. Il n'est pas impensable que de nouveaux développements interviennent, la semaine prochaine, à l'issue d'échanges entre la filiale et l'état-major de la holding Safran (SNECMA-SAGEM) dont plusieurs branches sont en proie à des conflits similaires. En attendant, après la journée de RTT d'aujourd'hui, le mouvement devrait reprendre en début de semaine prochaine sur le site du Haillan, où la production est de plus en plus pénalisée par ces ratés du dialogue social.
http://www.sudouest.com/290208/reg_gironde.asp?Article=290208aP1984464.xml
60 suppressions de postes cette année au Haillan : Bernard Broustet
Le site Thalès Avionics, du Haillan, où une soixantaine de postes devraient disparaître cette année, a été l'objet hier matin d'un mouvement de grève, qui devrait se renouveler ce matin. Ce débrayage, qui a commencé à 7 heures pour s'achever après 9 heures, était organisé par l'intersyndicale CFDT-CFE/CGC-CFTC-CGT et FO.
-- Barrage filtrant. Le mouvement s'inscrit en marge de la négociation salariale annuelle : les syndicats protestent contre les dernières propositions de la direction de cette branche du géant français. Selon une tradition solidement ancrée, le débrayage s'est accompagné d'un barrage filtrant, qui empêchait l'entrée des voitures, mais pas celle des piétons. Beaucoup de salariés n'ont pénétré dans l'établissement qu'après la dispersion du barrage, où les manifestants étaient moins nombreux que les années précédentes.
Guy Hetru, délégué syndical central CFDT estime qu'il faut peut-être voir dans cette faible participation le reflet de l'appréhension des salariés du site, qui ne devrait plus compter que 915 postes à la fin de l'année, au lieu de 975 en décembre dernier. L'établissement, dont nous n'avons pas pu joindre le directeur hier, est spécialisé dans le développement de systèmes de visualisation (consoles de cockpit, affichage tête haute) pour les avions civils, avions militaires, ainsi que pour les hélicoptères. Il compte une très forte proportion d'ingénieurs, tout en gardant une activité d'assemblage.
--- De nombreuses commandes. La réduction programmée des effectifs girondins, qui contraste avec l'augmentation prévue des emplois sur le site de Toulouse, intervient paradoxalement a un moment où Thales Avionics engrange des commandes. La société vient d'être choisie pour le cockpit du futur A 350. Elle modernisera l'avionique des avions de transport C 130, et des appareils d'entraînement Alphajet de l'armée de l'air française. Dans ce contexte, la réduction d'effectifs peut néanmoins s'expliquer par deux facteurs : d'une part les retards de certains programmes comme l'hélicoptère NH 90 pèsent sur le plan de production. D'autre part, l'établissement tend à externaliser une part croissante de ses activités, dans le domaine de la fabrication, mais aussi de l'informatique, voire des études. Les syndicats souhaiteraient que ces suppressions donnent lieu à l'application d'un accord de gestion prévisionnelle de l'emploi et des compétences (GPEC), qui a pour but de canaliser le processus. La direction, qui a ouvert un « espace métiers », destiné à préparer des reclassements externes préfère opter pour des départs dits « négociés ». http://www.sudouest.com/140208/reg_gironde.asp?Article=140208aP1895385.xml
Médiation difficile : Gilles Guitton
Les militants CGT venus soutenir les grévistes de Bègles photo g.G. La grève à la Papeterie de Bègles (SAPB) a franchi hier les frontières locales du conflit, à son huitième jour. Dans l'après-midi, les représentants de plusieurs sections CGT de la Filpac sont venus apporter leur soutien devant l'usine en grève, notamment de « Sud Ouest » et de Gip à Libourne : « On est nous aussi dans une négociation salariale difficile, on n'est pas encore en grève, mais ça pourrait venir », expliquait la déléguée syndicale de cette dernière entreprise.
Parfum de politique aussi, avec la présence du conseiller général communiste de Bègles Jean-Jacques Paris, alors que la veille le maire Noël Mamère avait écrit au préfet pour demander la désignation d'un médiateur, après une entrevue avec les représentants de la CGT et de la CGC qui réclamaient eux-mêmes ce recours. Les demandes ont été entendues par le préfet. À 16 h 30, les représentants syndicaux de la CGT et de la CGC, qui se disaient prêts à lâcher du lest pour « sortir du blocage » ont été reçus à la direction du travail et de l'emploi par le médiateur, M. Jean-Claude Barbier, puis la direction, à 17 h 30. En fin de soirée, cette médiation ne semblait pas avoir porté ses fruits, selon Philippe Verdun, délégué CGT de la Papeterie de Bègles. « On a abaissé un peu nos revendications, mais la direction ne nous a rien dit à son retour. Le médiateur doit reprendre contact demain, si rien ne se passe », expliquait-il.
http://www.sudouest.com/290208/vil_gir_rivegauche.asp?Article=290208aP1985553.xml
=====> BÈGLES. Des huîtres et de la paella pour remonter le moral des grévistes de la papeterie Lafarge
Un zeste de convivialité dans l'occupation : Willy Dallay
--- Huîtres et paella. Dimanche, les grévistes ont voulu mettre un zeste de convivialité dans leur occupation, 24 heures sur 24, de la papeterie du groupe Lafarge à Bègles. Depuis mercredi 13 heures, les salariés protestent ainsi pour réclamer 5 % d'augmentation de salaire et la revalorisation des coefficients attachés à chaque fonction. La direction ne propose que 2,6 % d'augmentation, avec un minimum de 50 euros qui concernerait 74 % du personnel. Elle a fait constater par un huissier, le blocage du site. Les grévistes ont toutefois laissé passer deux personnes, dont le directeur, pour vidanger des cuviers, afin d'éviter la fermentation, par mesure de sécurité. Le mouvement est soutenu par la CGT et la CFE-CGC : « Il y a 63 ouvriers et employés en grève sur 68 », précise Philippe Verdun, délégué du personnel CGT. Son homologue de la CFE-CGC, André Violin, donne un chiffre de 19 employés de maîtrise et cadres en grève sur 27.
--- Situation bloquée. Les revendications salariales sont motivées par les « bons résultats 2007 », affichés par l'entreprise. « On nous a dit qu'on avait battu tous les records de production, de qualité, de vente », souligne M. Verdun. L'usine produit le papier des plaques de plâtre que Lafarge fabrique pour le secteur du bâtiment. Certains estiment que ces résultats ont été obtenus au détriment des conditions de travail, d'où le côté massif de la mobilisation, et pas seulement chez les ouvriers et employés. Des épouses sont venues dimanche aider à cuisiner la paella pour améliorer « l'ordinaire » de cette occupation. La situation semble bien bloquée : « En passant, le directeur nous a dit que les négociations étaient terminées, explique Philippe Verdun. Mais peut-être un responsable du siège de Lafarge plâtres, à Avignon, viendra-t-il cette semaine. »
=====> EMPLOI. Blocus à la papeterie
Des salariés bloquent depuis hier matin l'entrée de l'usine aux non-grévistes et à la direction - Rive Gauche Sud
Le mouvement de grève ouvert jeudi s'est durci hier matin. Tôt, les salariés grévistes ont décidé de bloquer l'entrée de l'entreprise aux employés non-grévistes et aux membres de la direction. Celle-ci a fait venir un huissier au coeur de la matinée afin qu'il constate ce blocus. « Nous sommes décidés à rester s'il le faut tout ce week-end. Nous sommes organisés pour nous relayer à raison d'une vingtaine de personnes toujours présentes », expliquent les responsables syndicaux. Leur volonté est de négocier avec la direction une revalorisation de leur pouvoir d'achat. « La direction nous a proposé 2,6 % d'augmentation en janvier et 0,4 % en juillet, sachant que nous avons perdu 0,5 % en 2007. Nous demandons (la CGT et la CGC) une revalorisation de 5 % en janvier et que soient revus tous les coefficients des ouvriers. »
http://www.sudouest.com/250208/vil_gir_rivegauche.asp?Article=250208aP1960011.xml
Ils veulent soigner : Hélène Rouquette-Valeins
Quatre lits de camp dans la cour de l'hôpital, juste avant de franchir la sortie. L'un d'entre eux a été dressé et barré d'une banderole qui affiche « halte aux lits supplémentaires ». Le personnel qui observe, depuis le 8 janvier dernier, un mouvement de grève à l'hôpital psychiatrique de Cadillac, poursuit son action. Laquelle mélange les syndiqués CFDT, FO et CGT et les membres du collectif « Et si on soignait ? » Parmi eux, un infirmier, David Barbedette, explique : « Il y a huit lits supplémentaires que l'on installe dans les chambres. Mais certains malades les occupaient. Nous n'avons pas voulu leur retirer. » Caroline Martin, présidente du collectif, a assisté à la réunion entre les grévistes, les représentants de l'administration, des cadres de santé et des médecins, qui a suivi l'opération « lits ». « On leur parle gestion humaine de la demande de soins. Ils nous répondent gestion budgétaire », regrette-t-elle.
--- Sous-effectif. Depuis le 8 janvier, la situation stagne et le mécontentement croît. Tout est parti d'un surcroît de travail, notamment administratif, et de l'inadaptation de l'offre de soins. « Notre métier c'est de soigner, affirment les grévistes. Mais on nous demande surtout d'être rentables. » Ils se plaignent en particulier d'être obligés d'établir la facture avant même de délivrer le moindre soin. De plus, ils sont désormais contraints d'accompagner les patients chez le dentiste ou le cardiologue, à l'extérieur de l'hôpital ; ceux-ci ne se rendant plus sur place. « Nous sommes aussi le seul département où nous devons assurer le transport des internés d'office. Avec les dangers que cela représente et alors que nous sommes en sous-effectif. Ailleurs, c'est la police qui s'en charge », se plaint Caroline Martin. Avec plus de 421 lits d'occupés - 100 places de plus sont réservées à l'unité de malades difficiles, installée en dehors de l'enceinte - le personnel estime que cela ne fait que « trois infirmiers pour 30 patients ». Mauvaises conditions de travail et manque de reconnaissance se conjuguent pour maintenir une pression qui ne baisse pas depuis début janvier. Et s'est traduite par de multiples incidents.
--- Textes et travail. Depuis début janvier, les grévistes soignent les malades mais refusent de remplir la partie administrative de leur travail. Ce qui se traduit par des retenues sur les heures de grève. « Ils ne connaissent ce métier qu'à travers les textes », regrette Caroline Martin. Le 15 janvier, un premier pas avait été franchi avec le blocage de l'entrée de l'hôpital, suivi, le 22, par l'occupation du bureau du directeur Christian Briffa. Les gendarmes avaient évacué les grévistes dans le calme. Hier, nous n'avons pas pu joindre la direction l'établissement. Les points de vue restent pour l'instant apparemment inconciliables, David Barbedette remarque : « Globalement tout le monde comprend, tout le monde soutient, mais personne ne fait rien ».
=====> SECTEUR PRIVÉ ET SECTEUR PUBLIC
Patrick Nivet, médecin hospitalier en médecine interne à l'hôpital de Libourne, réagit aux propos tenus par Gérard Angotti, président de la fédération d'hospitalisation d'Aquitaine (lire « Sud Ouest » du 15 février). « Je siège moi aussi au Cros depuis 1993 et j'ai lu le rapport de l'Igas. » Le praticien libournais s'élève contre les comparaisons entre public et privé, au motif que « les prix du public intègrent les salaires des médecins », « le public emploie 30 % de personnes qualifiées de plus, le dépassement d'honoraires n'est pas recevable dans le public. » Toute assimilation des coûts entre secteur public et privé, ne peut, selon le docteur Nivet, « que tirer le système vers le bas. D'autant que M. Angotti dans ses déclarations ne prend pas en compte le phénomène de la précarité. On ne peut pas comparer des choses qui ne se ressemblent pas », assure-t-il, tout en s'insurgeant sur le fait que « les cliniques privées ont déjà largement émargé au budget du public. Entre 5 % et 12 %. Or, ce sont des établissements où les gens investissent pour faire des bénéfices. Il y a une question d'éthique. » http://www.sudouest.com/200208/reg_gironde.asp?Article=200208aP1927798.xml
Journée sans permis : Jean-Paul Vigneaud
es candidats aux permis de conduire, convoqués aujourd'hui pour les épreuves pratiques, risquent de faire le pied de grue pour rien. Aucune épreuve ne devrait avoir lieu, en effet, et ce, en raison d'une grève lancée au niveau national par les syndicats d'inspecteurs. Ce mouvement devrait être très largement suivi en Gironde. « Sur les 28 inspecteurs que compte le département, on peut logiquement penser que plus d'une vingtaine cesseront le travail », estime Pascale Maset, déléguée régionale du syndicat des inspecteurs cadres administratifs Force ouvrière. FO est le syndicat le plus fortement représenté dans la profession. Ce mouvement de colère découle des menaces de privatisation du service. Le député Garraud a été le premier à lancer l'idée à l'automne 2006 devant l'assemblée nationale. Le 9 novembre dernier, lors de la présentation du projet de loi de finances, le sujet est revenu sur le tapis avec, en plus pour le candidat, un droit d'examen de 50 euros. Enfin, le 12 décembre, le conseil de modernisation des politiques publics a confirmé qu'il fallait confier l'organisation des examens à « un opérateur spécifique ». Privé ? Public ?
--- Indépendance et intégrité. Suffisant pour inquiéter les intéressés. « Il faut que l'inspecteur garde son statut de fonctionnaire, soit son indépendance et son intégrité », martèle Pascale Maset. Pour les candidats aux permis, le statut de fonctionnaire est également une garantie, l'assurance d'un même traitement de Lille à Marseille, de Bordeaux à Lyon. Les inspecteurs se disent enfin totalement opposés à un droit d'examen. « Les candidats au permis payent suffisamment cher leur formation, disent-ils, l'examen doit demeurer gratuit ».
Pourquoi faire grève ce jeudi ? Tout simplement parce que Cécile Petit, déléguée interministérielle de la sécurité routière rencontre demain Jean-Louis Borloo, pour lui présenter l'action de la direction de la sécurité routière à laquelle sont rattachés les inspecteurs. Les inspecteurs souhaitent donc que leur point de vue soit pris en compte à cette occasion. Comme la nécessité aussi, de recruter 200 inspecteurs supplémentaires, pour faire face à l'augmentation du nombre d'examens depuis l'arrêt du service militaire, et les suppressions de permis de plus en plus nombreuses.
http://www.sudouest.com/280208/reg_gironde.asp?Article=280208aP1975030.xml
Sauver les avoués : J.-M.D.
L'appel à la mobilisation a été entendu par les personnels des études d'avoués de la cour d'appel de Bordeaux. Hier, les 80 salariés des onze études réparties en Gironde, Dordogne et Charente ont investi la salle des Pas-perdus du palais de justice (cour d'appel et tribunal de grande instance) de Bordeaux, pour manifester leur crainte de voir disparaître la profession d'avoué comme le préconise l'article 213 du rapport Attali. « La plupart d'entre nous avons au moins 15 ans d'expérience et notre moyenne d'âge est de 40 ans », soupire Fabienne qui demande l'abrogation de l'article 213 afin de sauvegarder les emplois car il n'est pas question que nous allions grossir le pourcentage des demandeurs d'emplois du secteur privé ».
--- Affirmations erronées. Les collaborateurs juristes, clercs et secrétaires sont, bien évidemment, soutenus dans leur action par les avoués dont certains étaient présents, hier pour relayer l'inquiétude de la profession. « Nous sommes le passage obligé en matière civile et commerciale », rappelle Patricia Gombeaud, présidente de la Chambre des avoués de Bordeaux qui regrette « de ne pas avoir d'interlocuteur à la Chancellerie pour évoquer les affirmations erronées et caricaturales du rapport Attali ».
http://www.sudouest.com/220208/reg_gironde.asp?Article=220208aP1946780.xml
Parrains républicains : Françoise Lissonde
Une centaine de personnes se sont rassemblées à la mairie de Bègles hier soir pour assister au parrainage républicain de la Famille Terzija et de Justin Coria, jeune réfugié albanais. «Plus les autorités verront la mobilisation des citoyens, plus l'État, incarné par le Préfet, hésitera à accomplir l'inévitable» déclarait Noël Mamère en présentant la soirée. Michel Labrousse, représentant le réseau ESF et le comité de soutien aux familles a rappelé que depuis 2005, les enseignants d'abord, les citoyens, les élus et les associations poursuivent une action utile et remercie «les premières familles aidées, qui sont aujourd'hui présentes pour aider les autres». Jean-Jacques Paris, conseiller général du Canton, a rappelé qu'au-delà de cette action, les élus continuent à agir en déposant des recours auprès des institutions; «nous voulons faire vivre les mots Liberté Égalité Fraternité». Jacques Respaud a rappelé la pétition nationale qui circule «avec ou sans papier, la France c'est votre pays» et «ces parrainages ne sont pas vains, puisqu'à ce jour, aucun enfant parrainé n'a été expulsé». Michèle Delaunay a constaté pour sa part que «le Maire de Bordeaux, ne considérant pas les parrainages républicains comme un devoir, ils ont lieu pour l'instant sur l'esplanade des droits de l'homme? en espérant les faire bientôt en Mairie?». La cérémonie s'est terminée par une réunion des familles et des parrains afin d'organiser les jours à venir et de «rester vigilants sur les problèmes non réglés, comme celui du logement» souligna Michel Labrousse.
http://www.sudouest.com/220208/vil_gir_rivegauche.asp?Article=220208aP1944919.xml
La CGT et l'emploi
Les syndicats CGT des entreprises Solectron, Temex et de la Monnaie étaient réunis mardi soir, place de la mairie à Pessac, pour imposer la question de l'avenir de l'emploi industriel dans le débat public. «Ces entreprises ont des personnalités juridiques et des situations économiques différentes, mais elles posent toutes le même problème de l'emploi», souligne Julien Ruiz, pour l'Union départementale CGT. «Chacune de ces entreprises pose à sa manière la question de la finalité de l'économie dans notre société. Doit-on soumettre les êtres humains au seul impératif de la rentabilité financière à deux chiffres», poursuit-il. «Nos syndicats veulent le maintien et le développement de l'emploi et ils ont des propositions à faire pour chaque site.» «On se bat pour maintenir 300 emplois minimum sur le site de Solectron», rappellent notamment les Cégétistes qui rapportent également les inquiétudes des 150 salariés de l'électronicien Temex et celle des ouvriers de la Monnaie. «L'accumulation de mauvaises nouvelles pour l'emploi industriel de l'agglomération interroge sur les choix de société que nous voulons tous. Nous devons rétablir l'équilibre entre les pouvoirs des actionnaires et ceux des salariés», ajoute le syndicat qui développe par ailleurs sa réflexion sur «la sécurité sociale professionnelle» des salariés.
http://www.sudouest.com/210208/vil_gir_rivegauche.asp?Article=210208aP1934361.xml
Entretien. Le cinéma Jean-Eustache, à Pessac (Gironde), est dans le collimateur des poids lourds de l’exploitation. Analyse du conflit avec son directeur, François Aymé. Pessac (Gironde), envoyé spécial. Dans le coin, c’est vite vu. Le Jean-Eustache est l’unique salle de Pessac. Avant-premières, débats, événements, dont le Festival international du film d’histoire, sont le pain quotidien du lieu. Résultat : la confiance du public a entraîné celle des édiles, permettant au Jean-Eustache de s’agrandir. Un hall spacieux (400 m²) permet de profiter des expositions, de lire la presse mise à disposition en buvant un verre ou de consulter son courrier électronique. Tout a été pensé, jusqu’à l’immense cabine de projection, qui peut être visitée par des classes ou se prêter à des stages de formation. 780 fauteuils répartis dans cinq salles répondent à la diversité des goûts. Mais voilà. Cette salle associative subventionnée est dans la zone de chalandise de Bordeaux, la ville la mieux dotée de France en écrans par rapport à sa population (9 salles à l’UGC Cité Ciné, 17 au Mégarama, 4 à l’Utopia, plus l’unique écran du Jean-Vigo, lieu historique de l’art et essai soutenu par la ville). Pas étonnant que le directeur du Jean-Eustache, François Aymé, soit l’auteur du manifeste « Exploitation cinématographique : les salles municipales, boucs émissaires de l’imprévoyance des circuits » (à lire sur http://www.webeustache.com) et qu’il préconise une intervention collective, pouvant prendre la forme d’une fermeture ce soir. Rencontre.
--- Pourquoi ce manifeste ?
François Aymé. Nous ne sommes pas dans une profession où les gens sont habitués à se mobiliser collectivement. Ce n’est pas un hasard si le mouvement est parti des associations. J’ai eu envie de bouger quand Utopia a attaqué le Jean-Eustache, mais, en fait, tout commence à Cannes quand Jean Labé, le président de la Fédération nationale des cinémas français, déclare qu’il faut que le cinéma relève de l’industrie et non de la culture. C’est alors qu’UGC a émis des recours contre des salles municipales et contre le Comoedia à Lyon, un cinéma privé. On accuse les opérateurs de toucher des subventions, ce qui relèverait de la concurrence déloyale. Mais tout le cinéma est subventionné, ce qu’UGC ne rappelle jamais, via l’aide à l’exploitation et le Fonds de soutien à l’investissement. Cela représente 11 % de la recette, donc, si UGC a trente multiplexes, il peut additionner les aides pour ouvrir le suivant. Le système lui a permis de se moderniser. C’est l’aide automatique. Par ailleurs, il y a le Fonds de soutien sélectif, donné sur des critères d’art et essai tenant compte du travail fait et de l’aménagement du territoire, d’où le procès d’intention fait au Comoedia pour avoir eu du sélectif alors qu’il n’était pas encore art et essai. C’est une entreprise de dissuasion de l’intervention municipale. Un maire va réfléchir davantage avant de songer à agrandir. L’aide au fonctionnement que reçoivent les 1 000 salles concernées représente une enveloppe de 45 millions d’euros, soit seulement environ 5 % du budget d’une salle. Utopia n’a jamais demandé l’augmentation de cette enveloppe. Il y a encore l’aide au tirage de copies, grâce à l’Agence pour le développement régional du cinéma (ADRC), qui, depuis vingt-trois ans, permet d’avoir les copies moins tard. C’est ce qui permet d’avoir 130 cinémas en Aquitaine, dont 80 art et essai. Seul l’Utopia est en gestion privée, mais sans être présent dans les petites communes depuis la fermeture de sa salle de Bayonne.
--- Pourquoi le conflit surgit-il maintenant ?
François Aymé. La coexistence privé-public existe depuis 1984, date de la création de l’ADRC. Avant, jamais on n’avait pensé l’intervention publique en termes d’aménagement du territoire. Pourquoi cette coexistence tourne-t-elle à l’affrontement ? Je vois plusieurs raisons. L’une est politique. Avec l’élection de Sarkozy, des opinions qu’il était malvenu d’afficher mais qui étaient sous-jacentes remontent. C’est la défiance vis-à-vis de l’intervention publique. Une autre vient de l’évolution de la fréquentation. Si lprend l’historique de celle-ci, une période va de 1995 à 1999, durant laquelle UGC, Pathé, Gaumont et CGR se lancent dans les multiplexes, un investissement colossal. Ces groupes pensent que le confort, l’accessibilité, bref les multiplexes sont la solution pour augmenter les entrées. Ils vont mettre quatre ans à se rendre compte que de belles salles ne suffisent pas. Encore faut-il qu’il y ait du désir pour un film. Après des années de hausse de la fréquentation, en 1999, les entrées baissent. UGC crée la carte illimitée qui garantit la venue au cinéma même si c’est une année sans Titanic et Dîner de cons, qui ont rempli les salles en 1998. Mais attention, dans d’autres secteurs d’activité où des concurrents se font la guerre, pour vendre, on diminue la marge. Dans le cinéma, c’est impossible. Sur 100 euros, il y a 18 euros de part fixe. Le reste se partage à égalité entre distributeur et exploitant. On ne peut pas diminuer sa marge sans diminuer celle du distributeur. Donc, UGC donne une garantie distributeur et invente la carte illimitée qui remet tout en cause. Il y a la recette que l’on déclare et celle encaissée. D’un côté, UGC vend sa carte 19,90 euros par mois hors frais de dossier, de l’autre il déclare des billets à 5,06 euros, prix assez élevé pour avoir avec lui les distributeurs. Si le client vient quatre fois, UGC est perdant. C’est un pari économique qui repose sur l’idée que les gens vont venir assez mais pas trop, dans l’espoir aussi que cela va générer de la confiserie et de la pub. Mais la carte est un système extrêmement périlleux. De surcroît, UGC jouant la surenchère, la concurrence a été forcée de faire de même. Mon intuition (le nombre de cartes vendues est protégé par le secret commercial) est que le système est trop pénalisant, d’où cette agressivité soudaine. Les cinémas associatifs deviennent les boucs émissaires de la crise. Il y a peut-être 2 à 3 % de public à piquer. Ils veulent le faire, quitte à fragiliser le système. Des petits distributeurs vont disparaître. MK2 et Utopia remettent en cause le système qui leur a permis de se construire. Cela parce que tout le monde est en baisse sauf la petite exploitation.
--- Y a-t-il d’autres raisons à cette guerre ?
François Aymé. Ils n’ont pas vu que la société avait changé. On continue à faire les mêmes multiplexes qu’il y a dix ans, avant les DVD qui datent de 2000, les téléphones portables, etc. Il y a un vieillissement du public. En 1980, plus de 50 % du public était dans les 15-24 ans. Aujourd’hui, c’est moitié moins. On a fait des multiplexes pour les jeunes, avec pop corn et jeux vidéo, alors qu’ils vont et iront de moins en moins au cinéma. Aussi, depuis quarante ans, on sort les films de la même manière, en oubliant qu’on peut les pirater sur Internet, que les familles dépensent 100 euros par mois pour le téléphone portable s’ils ont trois gamins, etc. On est dans une logique intensive. Pas un distributeur à qui on demande un film ne s’occupe de ce qu’on peut faire autour. On est dans la surenchère sur certains films au détriment des autres. Pour moi, programmer, c’est voir le film puis écrire dessus pour créer des liens avec le public, devenir non-prescripteur mais au moins conseiller. D’où la différence économique avec le circuit Utopia. Eux rédigent leur gazette pour toutes leurs salles. Moi, je n’ai que Pessac et cela prend le même temps. Nous ne sommes pas à égalité économiquement.
--- D’où l’appel à la fermeture des salles ce soir ?
François Aymé. Oui. Il s’agit d’un appel à une fermeture symbolique après 21 heures, en compensant la séance par une autre. Il faut que la mobilisation soit importante. Entretien réalisé par Jean Roy http://www.humanite.fr/2008-02-22_Cultures_Les-cinemas-associatifs-traites-comme-des-boucs-emissaires
--- Béni soit le Président!
Sarkophile convaincu, le père Verdin célèbre avec ravissement les « raisons de croire » de son favori. A moins que ce soient ses propres raisons de croire en Sarkozy. Certes, celui-ci est un pécheur qui « mène son existence cahin-caha dans la modernité comme chacun de nous (sic) » (1), plaide avec indulgence l’homme d’Eglise dont on appréciera le délicat sens de la litote. Etre divorcé, « est-ce que ça empêche d’être croyant ? », s’exclame le bon père, multipliant des trésors de clémence… Béni soit donc le Président, d’autant plus que « ce qu’il veut, c’est donner sa juste place au phénomène religieux. Tous les pays voisins ont des relations sereines avec la religion ». Il lui sera donc beaucoup pardonné ! Hélas, ici, M. Verdin a tout faux. C’est dans notre pays que, grâce à la laïcité « à la française », les relations entre l’Etat et les religions sont les moins difficiles. Présenter, comme le fait Sarkozy, l’Eglise comme la victime martyrisée d’une laïcité intolérante et obscurantiste « ne résiste pas à l’examen historique », ainsi que le signale le spécialiste des religions au Monde, Henri Tincq (2). La « laïcité positive » de Sarkozy n’est qu’un néo-cléricalisme visant à secourir, pour des raisons politiques, des institutions ecclésiastiques dont le discours religieux tombe en déshérence. Et Henri Tincq poursuit : « L’erreur de Sarkozy est de confondre la laïcité et la sécularisation des moeurs, des comportements, des idées. C’est l’erreur que commettent aussi, à leur manière, les épiscopats espagnol et italien inscrivant sur le compte d’offensives laïques l’affaiblissement de la mémoire chrétienne, le déclin des pratiques religieuses ». La sécularisation, passage d’un état religieux à un état civil, est un mouvement de l’histoire qui a permis de libérer la société de dogmes religieux - auxquels chacun est libre de croire dans la sphère privée - aliénant la liberté de penser et entravant le développement des sciences. Certains voudraient revenir en arrière. Est-ce pensable ?
--- Eglise et politique en Europe.
En fait de « relations sereines », il y a de nombreux conflits avec l’Eglise dans toute l’Europe dite catholique. En Espagne, elle attaque violemment le gouvernement socialiste et prétend « orienter le discernement moral » des Espagnols tout en proclamant que « la laïcité radicale (…) mène à la dissolution de la démocratie » (3). Il est vrai que les évêques qui, pour la plupart, ont soutenu Franco, en connaissent un bout sur la démocratie ! Du coup, l’Eglise intervient directement dans la campagne électorale et la Conférence épiscopale appelle, au moins implicitement, à voter contre les socialistes pour les élections législatives du 9 mars… Situation impensable en France, grâce à Dieu ! En Italie, on connaît l’intrusion permanente de l’Eglise et de la Papauté dans tous les domaines de la vie sociale et politique. Si bien que l’Université de Rome a même refusé, récemment, de recevoir le Pape Benoît XVI lui-même, lequel se pose, il faut quand même le dire, en adversaire des Lumières et considère que le procès de Galilée a été juste et raisonnable ! Pour des « relations sereines », on peut sans doute trouver mieux. En République tchèque, l’opposition monte contre les exigences de l’Eglise qui, après s’être vu restituer églises, couvents, résidences et les terres et forêts qui vont avec, a réclamé et obtenu 3 milliards d’euros d’indemnités supplémentaires, soit près de 50 millions par an pendant 70 ans (4). On admire tant de désintéressement biblique. Charité chrétienne bien ordonnée commence par soi-même. En fait, partout où la hiérarchie catholique est en position de force, elle cherche à imposer politiquement ses vues et l’on pourrait détailler aussi le cas de la Pologne. Dieu nous garde, comme le voudrait le père Verdin, que la France, ici, se mette « au diapason de l’Europe » !
--- La religion des pauvres.
On sent encore dans ces propos cette pulsion réactionnaire qui s’étale aujourd’hui sans gêne. On est navré d’avoir alors à rappeler, pour des gens comme M. Verdin, que la hiérarchie catholique a ici un passif. Prenons la loi Falloux de 1850 visant à placer l’enseignement public sous le contrôle de l’Eglise : elle était directement inspirée par la peur du péril rouge ! Les arguments des députés conservateurs de l’époque étaient bien édifiants et fondés sur l’idée fixe « que l’esprit de libre examen, chez les pauvres surtout, prédispose au socialisme et que l’enseignement de la religion peut seul inculquer au pauvre un respect solide de l’ordre et de la propriété » (5). C’est Thiers, toujours lui, décidément précurseur de Sarkozy sur bien des plans, qui l’affirmera le plus brutalement lors du débat parlementaire : « Courons nous jeter dans les bras des évêques, eux seuls peuvent nous sauver » (6). De la République à l’Empire, l’Eglise n’est pas très regardante sur le régime politique et c’est très officiellement qu’un certain abbé Isidore Mullois, premier chapelain de la maison de l’empereur Napoléon III commet, en 1853, un Manuel de charité où il prêche que dans la « société moderne », l’essentiel est la réconciliation de la « classe supérieure » et de la « classe inférieure ». Il dispense de doucereuses recommandations aux bons pauvres : « Ne vous laissez pas dégrader par le vice ! Ne vous laissez pas avilir par les conseils de la misère : elle en a de perfides ! Soyez de bons pauvres, et vous verrez la charité des riches couler à pleins bords sur toutes les misères » ; il fustige sévèrement les mauvais pauvres : l’alcool, la débauche, l’esprit de révolte « transforment le pauvre en une manière d’impie et de libertin, qui jure, qui s’enivre, qui corrompt les âmes simples, qui pérore au cabaret, qui jette de la boue à la société, à la religion, à tout ce qu’il avait respecté » (7). Je recommande cet ouvrage au père Verdin, il sera de bon conseil auprès du président !
(1) Sud-Ouest, 17.01.2008.
(2) Le Monde, 26.01.2008.
(3) Le Monde, 02.01.2008.
(4) Le Monde, 25.12.2007.
(5) Dominique Lejeune, La peur du « rouge » en France. Des partageux aux gauchistes. Belin, 2003, p.39.
(6) Cité par Dominique Lejeune, p.39.
(7) Cité par Pierre Pierrard, Les pauvres et leur histoire, p.51.
- Article paru dans l'Hebdomadaire "Les Nouvelles de Bordeaux et du Sud-Ouest " le Jeudi 14 Février 2008 - No 1724 - Abonnement 19,90 Euros pour l'année - Contact : nouvelles.SO@numericable.fr - Tél : 05.56.91.45.06 - Adresse : 15, Rue Furtado 33800 BORDEAUX
Dans « Les Misérables » de Victor Hugo (Mai 1968 s’en est emparé anonymement et sans vergogne, à juste raison !), un compagnon de Gavroche, marchant vers la barricade de la rue de la chanvrerie, réplique à un passant affolé : « Bourgeois, croyez-moi, laissons la peur du rouge aux bêtes à cornes. » L’association Espaces Marx (avec un s et un x qui marquent son souhait de pluralité) n’a peur ni du rouge ni des autres couleurs de l’arc en ciel politique et social ! Mais on ne peut que s’étonner de la présentation qui est faite de notre association dans l’article de Sud-Ouest de ce Mercredi 13 février 2008, annonçant (Merci !) les 5émes rencontres cinématographiques ESPACES-MARX, UTOPIA « LA CLASSE OUVRIERE C’EST PAS DU CINEMA ». Je remarque tout de même, après l’article de Sud-Ouest présentant la Journée du Forum Social Local du 26 Janvier dernier comme à l’initiative de la L.C.R., que ce journal régional dominant persiste et signe en rappelant ce 13 février, …la candidature L.C.R. d’André ROSEVEGUE, coordonnateur de ces rencontres cinématographiques… aux légilatives de 2007, en oubliant de préciser que c’était en Dordogne. Je m’interroge sur l’innocence de l’article, qui n’hésite pas à préciser – à tort ! – qu’Espaces Marx est une organisation d’extrême gauche. Rappelons que le FORUM SOCIAL LOCAL de Gironde rassemble des organisations, des partis, des syndicats, des individus, des associations d’origine et de posture extrêmement diverses, souvent en conflit sur bien des points, mais qui souhaitent se rencontrer, agir, chercher des solutions et échanger TOUS ENSEMBLE. Voici en quoi cette organisation, chaque année renaissante est extrême ! L’Association Espaces Marx, présente et active à Bordeaux, en Gironde et en Aquitaine depuis 11 ans est fière de contribuer de son mieux à la vie du Forum Social Local. Le sous-titre de l’Association le souligne sans cesse, Espaces Marx souhaite « Explorer, confronter, innover ». C’est une association pluraliste de débats, dont toutes les initiatives visent à faire se rencontrer de simples citoyens, des universitaires, des responsables et militants politiques, des syndicalistes et des membres de toutes les associations souhaitant, à leur échelle, mettre à mal toutes les formes de domination, d’injustice, d’exploitation, et agir sur la réalité pour la transformer. Il est extrêmement… gauche et fort réducteur de limiter son crédo à une organisation politique certes respectable (la LCR) mais qui n’a en rien cette vocation. Espaces Marx est une Association reconnue d’Education Populaire qui regroupe toutes les sensibilités de gauche, de la plus modérée à la plus extrême (quelle modération ? Quel extrémisme ?) et au-delà, toutes les formes d’humanisme, au vrai sens du terme. Les participants aux Espaces Marx sont très souvent des acteurs de la vie civile, sociale, politique. Dans les activités d’Espaces Marx ils n’oublient ni ne cachent ce qu’ils font et ce qu’ils sont. Mais c’est précisément pour enrichir la réflexion commune, nourrir leur propre réflexion et prendre en compte toutes les expériences et les propositions qu’ils se retrouvent à Espaces Marx, dont le CONSEIL d’ORIENTATION (organe de décision) est à ce point (et jamais suffisamment !) l’image de la pluralité d’opinions de ses membres que d’aucuns parfois s’en inquiètent alors qu’il faut, selon moi, s’en réjouïr… Résumons : Vivent les partis, les syndicats, ou les associations intervenant dans des domaines bien délimités. Mais que survive et se développe l’association d’utilité révolutionnaire Espaces Marx qui n’a de cesse de les inviter, de vous inviter à échanger, confronter, innover, dans le respect des convictions de chacun, pour le plaisir et si possible la satisfaction de toutes et de tous. Marx est mort. A nous de faire vivre la richesse d’une pensée aux antipodes du dogmatisme. A nous de la marier aux avancées philosophiques, scientifiques et sociales de notre temps, avec la plus grande ouverture et la plus grande indépendance d’esprit. A très bientôt pour les rencontres cinématographiques Espaces Marx – UTOPIA du 15 au 26 Février. - Contact : Espaces.Marx@Gmail.com
Un recueil posthume restitue l’itinéraire intellectuel d’un des penseurs les plus acharnés et les plus originaux de la sortie du capitalisme. Ecologica, d’André Gorz, Éditions Galilée, 2008, 164 pages, 25 euros.
Mort en septembre dernier, le philosophe André Gorz nous revient à travers ce recueil posthume, Ecologica, constitué d’articles et d’entretiens. L’originalité de ce précieux penseur, discret mais influent, tient à la conjonction qu’il opère entre son engagement anticapitaliste, l’existentialisme et l’écologisme. Du marxisme, il tire l’indignation du : « Est-ce ainsi que les hommes vivent ? » De l’existentialisme, il a le souci d’une émancipation illimitée. Et de l’écologisme, l’attention au milieu de vie commun. Le résultat est une pensée originale, qui ne cesse de bousculer les divers compagnons de route. Le constat de départ est un verdict : le capitalisme s’enfonce dans une crise sans issue. Les contradictions qui le mènent à sa perte ne sont pas sociales, comme l’avait cru Marx, mais économiques et écologiques : elles tiennent à la révolution de l’information, à la dématérialisation du travail et du capital, et à la destruction des milieux de vie. Conclusion : désormais, c’est la décroissance qui devient productive. Les adversaires de Marx ont beaucoup glosé et gloussé sur la « baisse tendancielle du taux de profit », tant les progrès économiques étaient évidents. Eh bien, nous y sommes en plein ! Impuissant à se reproduire, le capital ne produit plus que de l’argent - ce ne sont pas les dirigeants de la Société générale, ni les victimes des subprimes qui démentiront. Le système ne survit qu’en créant des bulles les unes après les autres, jusqu’à la dernière qui emportera tout en éclatant, si le scénario du pire se réalise. Pour Gorz, la sortie du capitalisme a déjà commencé (c’est le titre de l’un des articles du recueil). La « connaissance » qui rend difficile l’appropriation privée signale peut-être la fin du règne de la marchandise car elle tend vers une économie de la gratuité et du partage. Quant à la crise écologique, elle n’est pas un accident de la suraccumulation capitaliste mais son nécessaire aboutissement. « La décroissance est un impératif de survie », écrit Gorz. En somme, nous serions arrivés à la lisière du communisme : le plein développement des forces productives étant atteint, il s’agit d’organiser autrement l’économie, de manière que la satisfaction des besoins de chacun soit assurée en échange d’une faible quantité de travail social. L’écosocialisme, pour lequel militait Gorz, entend garantir à chaque individu un revenu d’existence suffisant, indépendant de la durée du travail. André Gorz prend soin de nous mettre en garde contre les dérives pétainistes (retour à la terre), naturalistes et écofascistes des courants qui, au nom de l’impératif écologique, finissent par oublier le monde vécu humain. Contre les écocentristes (de plus en plus influents aux Etats-Unis et en Europe du Nord), il tient à défendre (comme Ivan Illich, dont il fut proche) un écologisme humaniste. « La sortie du capitalisme aura lieu d’une façon ou d’une autre, civilisée ou barbare. » À nous de choisir ! Derniers ouvrages parus : L’Homme, le bien, le mal, entretiens avec Axel Kahn. Éditions Stock, 2008 ; Le Racisme, Éditions du Temps, 2008. Christian Godin, philosophe http://www.humanite.fr/2008-02-19_Tribune-libre_Andre-Gorz-ecologue-et-critique-du-capital
Les Lumières de Bagdad : Hommage à Bagdad, par Javier Teixidor. Éditions du CNRS, 2007. 142 pages, 15 euros. Un professeur au Collège de France (chaire d’antiquités sémitiques) déplore la dévastation d’une des villes les plus importantes de l’histoire de l’humanité. Le calife Al Mansûr fonda, en 762, la Madinât-al-Salâm (la ville de la paix), ville ronde autour de laquelle s’agglomérèrent de nombreux faubourgs, de part et d’autre du Tigre. L’un de ces faubourgs, au nom persan, Bagdad, finit par donner son nom à la cité, qui devint la capitale de l’Empire abbasside. Maisons et monuments furent construits en briques ; la grande mosquée fut une des premières à se doter d’un minaret. La vie intellectuelle devint intense : musulmans de toutes obédiences, chrétiens, juifs, Perses, Grecs et Syriens y échangeaient leurs livres ; le calife Al Mamûn y édifia, au IXe siècle, la maison de la Sagesse, centre de traduction en arabe des principaux manuscrits grecs de Byzance ou d’Alexandrie. Mathématiciens, médecins, astronomes, philosophes firent de cette maison un grand centre de recherche. Hôpitaux, observatoires, jardins enrichirent la cité, qui comptait, au Xe siècle, un million et demi d’habitants (Paris, à la même époque, en comptait vingt mille). En 1962, des arabisants du monde entier, réunis à Bagdad, célébrèrent avec éclat le 1 200 e anniversaire de sa fondation. En 2003, l’armée américaine occupa la ville, le musée aux richesses innombrables fut pillé, de nombreux bâtiments furent détruits. Paul Mazliak, historien des sciences http://www.humanite.fr/2008-02-20_Tribune-libre_Parution-Les-lumieres-de-Bagdad
Comment Israël expulsa les Palestiniens (1947-1949), de Dominique Vidal avec Sébastien Boussois. Préface de Yehouda Lancry. Éditions de l’Atelier, 354 pages, 21 euros. Au moment où l’État d’Israël s’apprête à célébrer le 60e anniversaire de sa naissance, en mai 1948, il faut s’attendre à une profusion de livres sur l’événement. Les Éditions de l’Atelier ont pris de l’avance en publiant il y a quelques semaines un nouvel ouvrage de Dominique Vidal sur les circonstances qui présidèrent à l’installation de l’État juif en Palestine. Il ne s’agit pas à proprement parler de révélations. Le même auteur, journaliste au Monde diplomatique et spécialiste reconnu du Proche-Orient, a déjà publié en 1998, avec son confrère israélien Joseph Algazy, le Péché originel d’Israël, un livre consacré aux travaux des « nouveaux historiens israéliens » qui, alors peu connus, venaient de chambouler la connaissance ou plutôt la méconnaissance largement partagée de cette période douloureuse. Car Israël est bien né dans la douleur : celle des huit cent mille Palestiniens chassés de leurs terres pour faire place nette aux émigrants juifs venus réaliser le rêve sioniste d’Herzl. Loin du mythe éculé de « la terre sans peuple pour un peuple sans terre », les travaux de Benny Morris, Avi Shlaïm, Tom Segev ou Ilan Pappé - pour ne citer que les plus connus - faisaient enfin justice aux historiens palestiniens qui, tel Walid Khalidi, clamaient jusque-là dans le désert la véritable histoire de ce qui restera à jamais, pour le peuple palestinien, la Nakba, la « catastrophe ». Une tragédie suivie de beaucoup d’autres, prenant les formes diverses d’exils, de guerres, de destructions, de dépossessions, d’annexions, de colonisation… Jusqu’aux déchirements ultimes de cette dernière période, ceux du peuple palestinien lui-même à l’intérieur de ses propres territoires, entre Gaza et Cisjordanie, entre Hamas et Fatah. Avec le mur pour parachever l’oeuvre dont le début nous est ici narré. Cette nouvelle édition s’enrichit d’une intéressante préface de l’ancien ministre israélien Yehuda Lancry et, en postface, des travaux d’un jeune journaliste, Sébastien Boussois, sur les débats suscités par les « nouveaux historiens » en Israël. Françoise Germain-Robin http://www.humanite.fr/2008-02-23_Tribune-libre_Une-histoire-de-la-naissance-d-Israel-qui-bat-en-breche-des
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École : droit de réponses, de Sylvain Grandserre. Éditions Hachette, 224 pages, 15 euros. L’image de l’école est brouillée. Aux parents d’élèves qui se demandent ce qui s’y passe, à ceux qui dénoncent ce qu’ont fait de l’école « les soixante-huitards » et leur pédagogie, que répondre et qui répondra, alors que perdure un climat d’angoisse et de crispations qui laisse difficilement place aux débats constructifs sur l’école ? « Nous adultes devons aussi être un peu plus au clair, car notre attitude ne manque pas d’ambiguïté dans nos désirs d’émancipation d’une jeunesse que nous souhaitons autant que possible soumise », souligne Sylvain Grandserre, enseignant en milieu rural, militant de mouvements pédagogiques. Pourquoi ne pas dès lors invoquer un légitime droit de réponse de l’intérieur ? Encouragé en ce sens par Philippe Meirieu, il assume posément dans l’ouvrage les partis pris de ceux qu’on a appelés « les pédagogues » face aux réactionnaires de tout poil et à ces ministres successifs qui, reléguant les intérêts des enfants et des enseignants au second plan, se sont fait les ministres des parents et d’un retour fantasmé aux « fondamentaux ». Le choix de la forme épistolaire a le mérite de varier les interlocuteurs pour décliner les réponses à la sempiternelle crise de l’école et à toutes les attaques et mises en cause dont elle est l’objet. L’objectif est triple. Expliquer ce qui se fait aujourd’hui, donnant à voir ainsi que les « bonnes vieilles méthodes » ont été abandonnées surtout pour cause d’inefficacité. Répondre aux attaques récurrentes sur la prétendue baisse de niveau, l’illettrisme, les « privilèges » des enseignants, Mai 68…, et enfin promouvoir d’autres formes de travail, au sein de classes coopératives plus actives, donnant davantage de sens à l’activité scolaire des élèves, car « on le sait bien, la question reste posée de savoir comment enseigner à des élèves… qui ne veulent pas apprendre ! ». Pourquoi ne pas s’inspirer de ce qui se passe de mieux ailleurs ? En regardant ici, avec l’expérience de l’école Freinet de Mons-en-Baroeul, près de Lille (voir l’Humanité du 3 septembre 2007), et là-bas, avec le système scolaire finlandais, des voies d’avenir apparaissent. Loin d’être les coupables de tous les maux, ceux qu’on a appelés « les pédagogues », qui peuvent indiquer la voie d’une école régénérée, demeurent confinés aux marges du système éducatif, se heurtant aux différents gouvernements, a fortiori de droite. En effet, pour refonder la formation des enseignants (qui néglige à la fois les ressources théoriques des grandes figures de la pédagogie et les ressources pratiques des classes coopératives), pour pallier par de plus justes péréquations les très larges inégalités de moyens entre les communes (qui ont la charge de la construction et de l’équipement des établissements), pour alléger et réorienter les programmes, pour établir des passerelles entre les crèches, les écoles, les collèges et les lycées, il faut des choix politiques bien prononcés, renouvelés. « À ceux qui préfèrent la cécité de jadis (qui permettait d’ignorer le devenir sordide des ouvriers et autres paysans) à la réalité d’aujourd’hui (qui leur jette à la figure toute la composition de notre société) », Sylvain Grandserre répond en substance que « l’essentiel ne se décrète ni ne s’impose » : la motivation et la bienveillance des enseignants, la confiance des parents et le bien-être des enfants sont à regagner, sous condition qu’une politique repensée puisse émerger, à rebours de celle qui s’annonce ces jours-ci encore. Nicolas Mathey http://www.humanite.fr/2008-02-23_Tribune-libre_Reflexions-d-un-maitre-d-aujourd-hui-qui-donnent-envie-de
Dans un entretien, Axel Kahn et Christian Godin interrogent les développements contemporains d’un vieil héritage. L’Homme, le Bien, le Mal, d’Axel Kahn et Christian Godin. Éditions Stock, 398 pages, 21,50 euros.
Comment concevoir les valeurs morales quand on ne croit pas en un Dieu qui puisse les fonder ? Et comment examiner à leur lumière les problèmes qui se posent à l’homme d’aujourd’hui si l’on ne peut plus y trouver un catéchisme de vie incontestable ? C’est à ces deux questions qu’entend répondre ce livre d’entretiens entre le généticien Axel Kahn et le philosophe Christian Godin, où biologie, philosophie et sciences humaines mêlent constamment leurs approches, en allant à l’essentiel et avec un grand souci de clarté pédagogique. Kahn n’est pas un nihiliste : pour lui la morale existe sous la forme d’une sensibilité primitive à l’autre qui lui paraît constituer le propre de l’humanité et dont aucune tentative de déconstruction ne saurait venir à bout. Il s’agit alors d’en concevoir précisément le statut pour ne pas se laisser mystifier par des traditions religieuses sans assise solide : compétence naturelle issue de l’évolution (même si elle est anticipée chez les animaux), elle ne se réduit pas à son support biologique puisqu’elle est soumise à l’histoire. Celle-ci contribue à en définir le contenu, dans un processus inachevé mais qui l’oriente vers des normes de plus en plus universelles, dont le champ d’application va croissant et dont le droit est la cristallisation. Le matérialisme, ici, est donc le contraire d’un réductionnisme et d’un immoralisme : il nous autorise pleinement à parler de valeurs impératives auxquelles l’homme doit se soumettre et à voir en lui un être doté de dignité, capable d’échapper à l’emprise de son seul intérêt égoïste. De même, il nous permet de parler de progrès historique en fonction même des valeurs que l’histoire fait émerger et de ne pas nous contenter d’y voir une succession de faits dépourvus de signification normative, sans meilleur ni pire. On comprend que, sur cette base, l’ouvrage se soucie de juger la situation faite à l’homme par le développement inouï des sciences et des techniques et ne se borne pas à l’enregistrer naïvement ou cyniquement. Celui-ci ouvre à l’homme des pouvoirs nouveaux et donc des responsabilités nouvelles, à propos desquelles une réflexion morale doit intervenir : comme le dit Godin, « là où la volonté gagne, la sphère de la morale s’étend ». C’est le cas de l’avortement, des nouvelles possibilités de procréation ou de l’euthanasie qu’on ne saurait abandonner au vertige de la toute-puissance technicienne ou au poids des appétits marchands, mais à propos desquels une pensée éclairée, sans cesser d’être exigeante, doit rester prudente et ouverte. Les prises de position de Kahn, nourries de son expérience au Comité national d’éthique, combleront le lecteur car elles récusent tout moralisme dogmatique dans ce domaine et tiennent compte de la complexité des situations humaines qu’il faut traiter. Reste enfin la question redoutable de la valeur des transformations de vie que notre époque est capable de mettre à notre disposition. Car le progrès de la technologie médicale est tel (clonage, interventions sur le code génétique, etc.) que l’on peut envisager de modifier en profondeur l’homme, sinon dans sa configuration biologique, qui paraît acquise, en tout cas dans ses capacités concrètes, par exemple en intégrant dans son corps des inventions techniques. On peut donc imaginer une évolution artificielle de l’humanité relayant l’évolution naturelle et concrétisant paradoxalement le projet nietzschéen d’un « dépassement de l’homme ». Le danger saute alors aux yeux : celui d’instrumentaliser l’homme et d’éliminer, avec sa qualité de sujet, la question morale elle-même. Kahn recommande donc, pour finir, de tout faire pour maintenir le processus technique à l’intérieur du seul projet qui vaille moralement : le développement de l’autonomie humaine, lequel suppose que l’on fasse jouer à la démocratie un rôle essentiel, y compris dans le domaine économique. Yvon Quiniou, philosophe
http://www.humanite.fr/2008-02-27_Tribune-libre_Quelle-morale-pour-aujourd-hui
Viagra, Xanax, Tamiflu… sont des noms qu’on ne présente plus depuis qu’ils inondent nos mails. Atemur, Spiriva pour les asthmatiques repérés… et l’éternelle DHEA pour les explorateurs de la jouvence. On nous alerte sans cesse sur ces marchands du temple et des bonheurs nouveaux.
Mais que valent les recommandations de l’Agence française de sécurité sanitaire (AFSSAPS) dans le flot incessant des flux RSS ? L’Organisation mondiale de la santé (OMS) est encore plus alarmante : « La moitié des médicaments vendus sur ses sites Internet non autorisés sont des contrefaçons. Certains ne contiennent aucun principe actif et d’autres intègrent des substances hautement toxiques. Ils peuvent nuire aux patients par leur incapacité à traiter des maladies graves, provoquer une pharmacorésistance et, dans certains cas, entraîner la mort. » Cette même mort qu’on a tellement cherché à fuir en surfant sur Internet. Cette mort qu’on fuit d’ailleurs souvent pour espérer mieux vivre, alors qu’il faudrait, à en croire Montaigne, faire l’inverse. On se souvient, rappelle Roger-Pol Droit dans son dernier opuscule coécrit avec Axel Kahn (1), que le philosophe a intitulé le chapitre 20 du premier livre des Essais « Que philosopher, c’est apprendre à mourir ». Ce texte devant être lu en continuité avec le chapitre 19, « Qu’il ne faut juger de notre heur qu’après la mort ». Avant d’interroger ces deux « sentences », une petite remarque sur le « coécrit ». Il s’agit, en fait, d’une écriture découplée, la philosophique précédant la généticienne. On aurait aimé une vraie tentative d’écriture in(ter)disciplinaire. On sait ces épistémologies du transdisciplinaire complexes. On sait aussi que là se situe une des révolutions scientifiques majeures du XXIe siècle. Revenons à Montaigne : apprendre à mourir, ce sera moins se séparer de son corps et de ses illusions (Platon) qu’apprendre à dissiper ses craintes à l’idée de mourir (Épicure). Ce sera plus une pratique pour « intensifier » la vie, même si la notion de « métanoia » (le renversement de l’esprit, la conversion spirituelle) est profondément familière à Montaigne, ce grand réactivateur des fonds doctrinaux de la pensée grecque et latine. Car, en effet, qu’est-ce que l’apprentissage de la mort (en grec, « mélétè thanatou »), si ce n’est cette activité plus globale qui consiste à se « délier », soit à « s’exercer à une démarche de séparation, de détachement, de "déliaison" des différents liens qui clouent (…) l’âme au corps ». Mourir, ce serait alors se détourner des ordres falsifiés et préférer à l’ordre éphémère du vivant l’ordre juste (avait dit une autre) ou, pour le dire philosophiquement, la stabilité. Les désireux d’éternité seraient-ils des statutaires éconduits ? Sur la mort, la vérité des philosophes est multiple. De la mort, comme « désorganisation », « fin de toute forme de sensation », à la mort perçue comme « mort de l’autre », ou encore à celle définie comme le temps que l’on n’a plus pour continuer de faire ou d’espérer, ou encore de la mort comme « mode de subjectivation », exercice crucial, non « répété » mais apprivoisé, non dénié, non refoulé, mais transformé, imaginé et dépassé… Tant de définitions de la vie, de la philosophie et de la mort mêlées… auxquelles viennent s’ajouter celles du généticien. D’autres notions viennent alors encadrer la dialectique de la vie et de la mort : celle de l’entropie et de l’énergie. « Les astres se refroidissent, les réactions thermonucléaires s’épuisent, les montagnes s’aplanissent, les vallées se comblent, les roches se délitent (…), cela correspond à l’augmentation inéluctable de l’entropie de l’ensemble (…). L’entropie globale du superensemble croît, même si des transferts d’énergie en son sein aboutissent à des accroissements locaux du niveau d’organisation. » Alors, bien sûr, il y a quelques énigmes… dont le décryptage nous assurera peut-être les portes du paradis. Les séquoias sont bien multimillénaires. Certains animaux témoignent même d’une longévité remarquable et de mécanismes de réparation de l’usure du temps. Et, comme le souligne Axel Kahn, des crustacés aux tortues, aux poissons… à l’Homme, il y a la science. Notamment la biologie comparative de la sénescence. Le nouveau bestiaire se densifie quelque peu. On y côtoie le ver Caenorhabditis elegans, le bouc, la souris « dont un gène codant le récepteur IGF-1 », la salamandre, le gène p53 suppresseur de tumeurs. Un petit opuscule dense qui n’en conclut pas moins sur le lien imminent entre l’activité des gènes et le contrôle nutritionnel. C’est clair qu’à défaut de vivre philosophiquement la mort, nous la mangeons chaque jour. (1) Vivre toujours plus ? Le philosophe et le généticien. Éditions Bayard, 2008. de Cynthia Fleury http://www.humanite.fr/2008-02-20_Tribune-libre_La-geni-dietetique
Dans le Monde du 19 février, Serge Klarsfeld écrit : « L’initiative du président est extraordinaire (…), grâce à Nicolas Sarkozy on se souviendra des 11 400 enfants juifs perdus. » Et à quel prix ! Effectivement, M. Klarsfeld a raison, on n’était jamais allé aussi loin dans l’obscénité politique. Doit-on en jeter la pierre à Nicolas Sarkozy ? Non. S’il peut se permettre ce genre de propos, c’est que dans l’entreprise de recyclage médiatique de nos valeurs, c’est désormais devenu possible. Il ne s’agit pas ici de savoir qui est autorisé à « dire l’histoire » et comment, parce que - comme le montre ensuite M. Klarsfeld - ce travail se fait, et plutôt bien, mais de s’interroger sur la signification d’un tel événement. L’intervention de M. Sarkozy pose problème. Mais ce qui doit nous interroger, ce sont autant les propos de M. Sarkozy que le fait que nous finissions, comme M. Klarsfeld, par les accepter. Qu’un homme politique, en l’occurrence le président de la République d’un État démocratique, puisse s’approprier et utiliser à des fins purement politiciennes - faire des « cadeaux » ! - la mémoire de victimes de la Shoah, sur le fond cela ne nous scandalise pas plus. Bien sûr, on débattra de l’enseignement de l’histoire, de l’impossible deuil des rescapés et de leurs familles, de la difficulté à faire porter par un enfant la mémoire d’un enfant mort, etc. Chacun ramènera la question à son point de vue particulier, sans s’interroger sur la signification fondamentale de cet événement pour notre communauté humaine. Ce qui me gêne dans ces débats, c’est qu’au bout du compte, si le président respecte les historiens, s’il respecte les rescapés des camps, s’il respecte les enfants, alors finalement il peut s’autoriser ce genre de comportement. Et c’est là que réside le problème : pourquoi s’offusquer si nous y trouvons notre compte ? Or nous devons condamner les propos présidentiels, mais nous ne devons pas les condamner au nom d’intérêts particuliers, que ce soit l’enseignement de l’histoire, le respect de la douleur des rescapés ou la compréhension de l’enfance. Nous devons les condamner au nom d’une valeur universelle qui est la dignité humaine. Instrumentaliser la mémoire, qu’est-ce que cela signifie ? Le souvenir des 11 400 enfants juifs assassinés n’est qu’un moyen comme un autre pour viser une fin qui n’est pas la mémoire, qui n’est pas la compréhension de l’histoire, qui est tout simplement le maintien au pouvoir de M. Sarkozy. Le souvenir de ces enfants est donc secondaire et n’a ici aucune autre valeur. En considérant cette expérience humaine à partir du gain immédiat qu’il pourra en retirer, M. Sarkozy lui dénie toute autre signification. Si cela lui permet de gagner des sympathies, la vie et la mort de ces enfants n’ont pas plus de valeur que les autres « cadeaux » qu’il peut faire à ses électeurs. Ici, le seul critère d’évaluation qui oriente l’action, qui départage ce qui est permis de ce qui ne l’est pas, c’est celui de l’utilité, de l’efficacité. Il n’y a pas d’autre valeur. C’est cette entreprise de dévaluation, de nivellement de nos valeurs que nous devons absolument condamner. L’enjeu ici ce n’est pas l’enseignement de l’histoire, c’est bien au-delà, la valeur que nous accordons à l’humanité, et là il n’y a pas d’arrangement possible. La fin ne justifie pas les moyens. Si la cause que M. Klarsfeld défend est juste, elle n’autorise pas que l’on accepte n’importe quoi. Pour citer Hannah Arendt, le danger ce n’est pas un monde sans Dieu, mais un monde où les hommes ont renoncé à penser, où ils sont devenus indifférents aux conséquences de leurs actes, car alors, comme le promettait un slogan entendu pendant la dernière campagne présidentielle, tout devient possible, le meilleur comme le pire. Elle pensait au pire. Nous y sommes.
http://www.humanite.fr/2008-02-23_Tribune-libre_La-dignite-ne-s-instrumentalise-pas
http://www.rue89.com/cabinet-de-lecture/onfray-il-y-a-un-defaut-dintelligence-tous-azimuts
Par Hubert Artus (Rue89) 19H15 02/12/2007
Pour Rue89, le philosophe revient sur les récents mouvements sociaux et décrit de nouvelles formes de résistance.
C’est son premier ouvrage dans "la France d’après": sur fond de mouvements sociaux et de heurts en banlieues, le philosophe libertaire, hédoniste et surtout extrêmement moderne, s’exprime sur Rue89 sur le futur, sur la philosophie, et sur l’actualité sociale. Un an après une "Puissance d’exister" où il dévoilait son rapport intime à la philosophie, quelques mois après de nouveaux opus de sa "Contre-histoire de la philosophie", voici donc le quatrième volume du "Journal hédoniste" du fondateur de l’Université populaire de Caen de l’Université du goût à Argentan. Une part d’autobiographie est nécessaire pour comprendre le monde. Journal intime couplé avec philosophie? Les fidèles du philosophe le savent, les autres le vérifieront: Onfray est le contraire d’un angélique et d’un complaisant, aussi ces journaux hédonistes sont un face-à-face entre l’homme et le monde. Comme toujours, dans tous ses écrits, l’auteur illustre sa vision de la philosophie. Pour lui, elle n’existe pas sans la sociologie, la psychanalyse, l’art, les sciences, l’écriture... et l’examen de soi. D’où une part d’autobiographie nécessaire pour comprendre le monde. Le tout (intime et ex-time) devenant outils indispensables pour rendre lisible la complexité du monde. Surtout du nôtre, où dominent vitesse, mélange des genres entre fictions et réalités, mise en cause des métissages et victoire du profit sur l’esprit. Comme toujours chez Onfray, ce "Journal hédoniste" met en avant arts, peinture, écrits, histoire et origines de la philosophie, athéisme et détestation des religions, autonomie de pensée et de vie. Avec ces armes, il revisite quelques faits (les révoltes sociales de banlieues en 2005) et outrages (la pédophilie) récents.
Onfray picore, butine, regarde autrement les philosophes.
Avec ces outils, il propose un éclairage (individuel, collectif, immatériel et facilement accessible): comment, dans notre monde si chrétien, être heureux, résister aux puissances mortifères tout en acceptant celles de nos propres ténèbres? Et Onfray de picorer, butiner, regarder autrement les philosophes et les classiques littéraires et artistiques (à la lumière d’aujourd’hui): d'une lecture de "Don Quichotte" au mythe de Dom Juan, d'une tirade anti-libérale à "l'érotique solaire", de la "Grande Santé" nietzschéenne à la définition du "glamour" (qui, dans le Larousse, se trouve entre "gland" et "glaire"), de Balthus à Augiéras, de Finkielkraut ("Sans conteste, le plus emblématique par ses outrances, [il] mérite une palme") à Bourdieu, Rimbaud et Montaigne.
On lira particulièrement ce chapitre au titre provocateur, "Du bon usage de la pédophilie", où il remet à leur place les prétendus libres-penseurs de carrefour Odéon qui habillent du nom de littérature leurs penchants pour les garçons et les filles mineurs (Matzneff en prend pour son grade).
Un héritage intellectuel qui mêle athéisime, libertarisme, libre pensée...
Dans ces "Journaux hédonistes", Onfray parvient à prouver sa filiation autant que dans des ouvrages plus directement philosophiques ("La Sculpture de soi", "Politique de rebelle", y démontrant par l’exemple son héritage d’une lignée d’intellectuels proches du courant individualiste libertaire (des philosophes cyniques comme Diogène), épicuriens (Epicure) mais aussi au travers de toute une histoire occultée de la philosophie "officielle" (les Frères du Libre-Esprit, les penseurs libertins, l’école de Francfort…). Les succès du "Traité d'athéologie" (300 000 exemplaires vendus), comme tous les livres récents d’Onfray ont clairement montré un regain d'intérêt, en France, pour la philosophie comme explication du réel et du social. De la pensée athée et libertaire-républicaine comme outil de pensée actuel. Il convient donc de réfléchir sur la place du philosophe réel dans la civilisation actuelle.
C’est, in fine, ce que proposent les ouvrages d’Onfray, et en particulier celui-ci, où Finkielkraut, Bernard-Henry Lévy, Glucksmann, Adler et tant d’autres individus penseurs plus ou moins crédibles sont clairement rangés du côté des "petits maîtres infatués", simples chambres de validation médiatico-people des idées dominantes.
Une critique des institutions républicaines et de la vie politique actuelle
Le cri d’Onfray, ici, est celui d’une recherche d’intellectuels qui seraient critiques autant envers les institutions républicaines héritées de 1793 qu’envers la vie politicienne actuelle, afin de proposer une pensée, et un monde, de résistance à l’heure où "le retour du religieux sature la planète".
Démarche bourdieusienne autant que deleuzienne, donc. Au passage, Onfray épingle les philosophes contemporains, accusés de tomber dans une "foire aux égos": "Le problème, c'est qu'on ne fabrique pas d'intellectuels collectifs."
(Voir la vidéo.)
C’est pourquoi, quelques jours après les nuits de révolte de Villiers-le-Bel, en pleines négociations entre l’Elysée et la CGT, en pleins mouvements de grève, c’est surtout sur le terrain politique que Rue89 attendait Onfray. Invoquant l’héritage oral (platonicien) autant que matérialiste (nietzschéen, freudien) et anarchisant (deleuzien) de l’intellectuel moderne. Sur ces bases, c'est, selon le philosophe, vers Olivier Besancenot et le syndicat Sud qu'il faut se tourner. (Voir la vidéo.)
A travers la figure de "l’intellectuel collectif" qu’il évoquait dans notre première vidéo, à travers les actions qui sont les siennes dans le Universités populaires qu’il a fondées, Onfray offre non seulement des écrits et des pratiques concrètes pour la philosophie dans le monde d’aujourd’hui. Il propose des voies. Une place. Comme l'expliquait récemment Christian Salmon, la fiction et l’écriture ont aujourd’hui un rôle nouveau.
Une pensée nouvelle pour contrer de nouvelles menaces sur la pensée
Si nous vivons dans un monde que nous savons réel, mais que politiques et publicitaires façonnent en un monde simplement "inspiré de faits réels" pour mieux le contrôler, alors les arts, les sciences, la littérature, la sociologie, la philosophie doivent devenir des contre-narrations, proposant un espace-temps global. Des paradigmes nouveaux. Les écrivains, les artistes, les intellectuels ont un rôle nouveau. Inespéré. S’ils parviennent à s’en saisir avant des créateurs moins spirituels. Des philosophes comme Michel Onfray, appelant de leurs vœux des gestes mondiaux, une revue européenne de philosophes, se situant sur le terrain de la mondialité chère à Aimé Césaire et sur "l’infini des mondes possibles" cher à Deleuze, propose une pensée pour le monde de demain. Fût-ce un monde "de scribes", où "l'on regardera les livres et les bibliothèques comme aujourd'hui on regarde un fauteuil Louis XV". Un monde de continuums temporels, entre résistance et libéralisme. Une nouvelle guerre froide, peut-être, entre ténèbres et hédonisme, narration officielle et contre-narration. Qui passe par la fabrications de "microrésistances", les seules à même de permettre aux liliputiens de faire tomber le Gulliver libéral.
(Voir la vidéo.)
La lueur des orages désirés, Journal hédoniste 4 de Michel Onfray - éd. Grasset - 340p., 20.90€. Interview réalisée à Paris le 30 novembre 2007
http://www.rue89.com/2008/01/26/alain-badiou-il-y-a-une-barbarie-sarkozienne
Par Rue89 12H46 26/01/2008
Auteur d'un pamphlet contre Sarkozy, le philosophe refuse de remiser l'utopie communiste et raille la "politique de civilisation".
Son éditeur n'en revient pas: plus de 20 000 exemplaires écoulés, des libraires enthousiastes et des lecteurs qui d'habitude n'ouvrent jamais un livre de philo. Alain Badiou, vieux mao sur le retour, a tapé juste. En 155 pages, son pamphlet, "De quoi Sarkozy est-il le nom?", aussi brutal que bien écrit, étrille sans concession celui qu'il surnomme "l'Homme aux rats" -allusion à la fable du "Joueur de flûte de Hamelin", et au titre de l'une des "Cinq psychanalyses" de Freud, qui présente un personnage obsessionnel. Sarkozy et sa "rupture" sont le produit, dit-il, d'un "pétainisme" transcendental de la France, qui se nourrit de peurs. De même que la Restauration voulait effacer la Révolution française et Pétain, le Front populaire, Sarkozy, lui, veut "liquider" Mai 68. Comme il l'avait fait dans "Circonstances 1", Badiou fustige au passage la "démocratie électorale" (autrefois il aurait écrit "bourgeoise") qu'il considère comme une imposture: "Le suffrage universel serait la seule chose qu’on aurait à respecter indépendamment de ce qu’il produit? Et pourquoi donc?" Le succès de son petit livre, et l'antiparlementarisme qu'il véhicule, a soulevé de nombreux haut-le-coeur, notamment chez les intellectuels "antitotalitaires". Alain Finkielkraut, abasourdi par le retour à la mode de Badiou, a ainsi déploré ce "symptôme du retour de la radicalité et de l'effondrement de l'antitotalitarisme".
A 70 ans, il se définit toujours comme un "ultragauchiste"
Vénérable mandarin de l'Ecole normale supérieure (ENS), où les étudiants font la queue pour suivre son séminaire annuel (cette année consacré à Platon), Alain Badiou est, après Jacques Derrida, l'un des philosophes français les plus connus au monde. Très estimé par ses collègues, il a bâti un univers conceptuel cohérent, mélange néo-platonicien et marxiste pur et dur. Il est réputé pour sa capacité à synthétiser l'histoire des idées. Aujourd'hui, il se définit encore comme "ultragauchiste". En publiant ce quatrième volume de la série "Circonstances", cet ami de Louis Althusser entend faire acte de militance.
Et s'il défend bec et ongles "l'hypothèse communiste" c'est parce qu'il n'y en a "pas d'autres", juge-t-il. Le communisme est une idée, au sens platonicien, indestructible. Le fait même de renoncer à l'utopie d'une société égalitaire, collective, débarrassée de l'Etat, est impensable, sauf à se faire complice des violences inégalitaires du système capitalisme. Quelle forme prendra le communisme? Certainement pas celle d'un parti discipliné, modèle qui a échoué. La réponse est à chercher, selon lui, dans les initiatives "expérimentales" actuelles.
(Voir la vidéo.)
Les "huit points praticables" pour refonder une pensée de gauche
Au troisième chapitre de son essai, Badiou dresse une liste de "huit points praticables", sorte de piliers sur lesquels appuyer une refondation conceptuelle de la gauche. Des ouvriers au monde, en passant par l'art, les malades ou l'amour... "Point 4. L'amour doit être réinventé (point dit 'de Rimbaud'), mais aussi tout simplement défendu. Point 7. Un journal qui appartient à de riches managers n’a pas à être lu par quelqu’un qui n’est ni manager ni riche."
Le philosophe défend aussi la nécessité de penser l'unicité du monde, dans des univers de plus en plus éclatés. La politique? A 70 ans, l'ancien militant de l'UCMLF, scission du PC-MLF (le Parti communiste marxiste-léniniste de France, groupe maoïste), fait mine de ne pas s'intéresser au jeu politique classique. Besancenot et sa tentative de créer un parti anticapitaliste? Son approche est trop traditionnelle à ses yeux. Le débat sur la "politique de civilisation"? Foutaise sans intérêt, selon lui: "Sarkozy peut se réclamer de tout finalement, sauf de la civilisation. A mes yeux, c'est un barbare..."
(Voir la vidéo.)
Reste Mai 68, auquel Badiou reste fidèle. Il y voit quatre dimensions: une révolte de la jeunesse, une grève ouvrière, un mouvement libertaire, et, de façon moins visible, une recherche de figures politiques novatrices. Mais il se méfie de la commémoration des "événements", quarante ans après.
(Voir la vidéo)
Pascal Riché et David Servenay ? "De quoi Sarkozy est-il le nom?, Circonstances 4" d'Alain Badiou - Nouvelles éditions lignes - 155 pages - 14 euros.
http://www.rue89.com/2008/02/23/daniel-bensaid-sattaque-a-la-boursouflure-de-bhl
Par David Servenay (Rue89) 11H37 23/02/2008
Le philosophe de la LCR signe un court pamphlet contre l'intellectuel et défend les idées de la gauche radicale.
Daniel Bensaïd est un philosophe paradoxal. Spécialiste de Walter Benjamin et de Karl Marx, il s'en prend à BHL dans un pamphlet aussi court que brutal. Parfois à l'emporte-pièce -il a expédié les 150 pages en "deux-trois semaines"-, le théoricien de la LCR fustige le "nouveau théologien", chantre de la "gauche gouvernante et bourgeoisante". Non sans verve et quelques arguments.
Les 6+1 péchés capitaux de la gauche radicale
Tout commence par les "six péchés capitaux", dont la gauche radicale serait, selon BHL, coupable:
* l'antilibéralisme
* le nationalisme
* l'anti-américanisme
* le fascislamisme
* la tentation totalitaire
* le culte de l'Histoire
Un clin d'oeil du mécréant Bensaïd qui, plongeant dans leurs pensées communes des années 70, revisite les thèmes développés par BHL dans "Ce grand cadavre à la renverse". Décortiquant point par point l'argumentation du nouveau philosophe, il remet quelques pendules à l'heure. Sur le manque de précision de l'écrivain, ses raccourcis, ses fulgurances parfois trop rapides.
Arrive ensuite le septième péché, "mortel" celui-ci, car enroulé dans le maelström de l'actualité du Proche-Orient. Daniel Bensaïd a été très agacé par les critiques récurrentes sur l'antisémitisme de la gauche radicale. D'où le pamphlet...
(Voir la vidéo)
Cela donne aussi des formules lapidaires, pour miner le moral ou l'avenir de l'intéressé (p.115):
"Requiem. Préposé à la diplomatie humanitaire, Bernard-Henri Lévy ferait un parfait Kouchner, sac de riz en moins, pour cette gauche moderne et rénovée. Pour la 'misère au coin de la rue' qui, on ne l'a pas oublié, n'est pas son fort, il s'en remettrait aux tâcherons de la politique."
La bataille des intellectuels pour "l'imaginaire culturel"
Outre Bernard-Henri Lévy, le théoricien de la Ligue communiste révolutionnaire cherche aussi à régler quelques comptes. Alain Finkielkraut, Daniel Trom, Eric Marty sont aussi visés par la diatribe, pour avoir commis des pamphlets aussi rugueux sur la gauche radicale. L'enjeu? Peut-être la faculté de (re-)modeler le paysage intellectuel français dans une époque où les idées flottent. Mais aussi la capacité à façonner un "imaginaire culturel", comme si le travail d'un intellectuel contemporain consistait essentiellement à élaborer la doxa, l'opinion d'une époque. Est-ce la faille de son raisonnement? Accepter pour lieu de polémique le terrain même de son adversaire affaiblit sans doute la portée de la critique. Pour autant, Daniel Bensaïd se place dans un cadre résolument collectif (celui d'un parti politique), là où ses comparses en concept ont depuis longtemps adopté le code des usages médiatiques. En clair: tous pour sa pomme et chacun pour soi. Or, Bensaïd estime qu'il faut absolument contrôler les effets pervers des "logiques médiatiques".
(Voir la vidéo)
Au passage, le compagnon de route de la "Ligue" en profite pour dresser l'inventaire des impasses trotskystes: l'Afghanistan, les orientations de la lutte armée en Amérique du sud... En somme, une trop grande naïveté face à la vision militariste de la société prônée les "grand frères" en communisme.
"Un nom pour la LCR? Pourquoi pas 'Jours de fête'... puisque Olivier est facteur" Habile dialecticien, Daniel Bensaïd a décidé de concentrer ses efforts sur la rénovation du parti. Comprenez la Ligue communiste révolutionnaire, dont il fut dès 1969 membre du bureau politique avec Alain Krivine et Henri Weber. Bien que légèrement en retrait, il continue de suivre les débats de la LCR et son porte-parole-facteur, "Olivier" comme il l'appelle. Besancenot pour les autres, décrit comme un "sésame" vers les classes populaires. Fort des succès électoraux de leur candidat, les partisans de la LCR veulent "assurer une cohérence" avec les luttes sociales. Là aussi, le bretteur toulousain aimant la castagne, Bensaïd s'en prend au PS et au plébiscite des adhérents en faveur de Ségolène Royal en posant une bonne question... (Voir la vidéo)
? Un nouveau théologien: Bernard-Henri Lévy de Daniel Bensaïd - Nouvelles éditions lignes - 158p., 12,5€.
Photo: Audrey Cerdan
Lire aussi:
- L'intégralité de l'entretien avec Daniel Bensaïd
http://www.rue89.com/2008/02/23/lintegralite-de-lentretien-avec-daniel-bensaid
- Alain Badiou: "Il y a une barbarie sarkozienne"
http://www.rue89.com/2008/01/26/alain-badiou-il-y-a-une-barbarie-sarkozienne
- Onfray: "Il y a un défaut d'intelligence tous azimuts"
http://www.rue89.com/cabinet-de-lecture/onfray-il-y-a-un-defaut-dintelligence-tous-azimuts
Nicosie. En faisant de Dimitris Christofias le nouveau chef de l’État, les électeurs chypriotes ont tranché en faveur d’une relance du processus d’unification de leur île. Dimanche soir, le stade Eleftheria n’accueillait pas seulement les drapeaux verts d’Omonia, le club de football de Nicosie, mais aussi ceux rouges d’AKEL, ceux blancs aux couleurs de Chypre et de nombreuses bannières à l’effigie de Che Guevara ou du secrétaire général d’AKEL, Dimitris Christofias, vainqueur de l’élection présidentielle de dimanche. Pour la première fois de son histoire, plutôt que d’apporter son soutien au candidat d’un autre parti, les communistes d’AKEL ont présenté leur propre candidat et ont remporté la mise. C’est donc un précédent dans l’Union européenne où aucun pays n’a pour le moment eu à sa tête un communiste.
--- le premier parti de l’île.
Après un premier tour très serré, où les trois principaux candidats avaient obtenu entre 31 et 33 % des suffrages, Dimitris Christofias a obtenu au second tour 53,36 % des voix contre 46,63 % pour son rival, le conservateur du Rassemblement démocratique (DISY) Ioannis Kassoulides, soit 33 000 voix d’avance. AKEL conforte ainsi son statut de premier parti de l’île. Pour ce second tour, Demetris Christofias avait reçu le soutien de trois partis ayant soutenu le président sortant Tassos Papadopoulos, éliminé dès le premier tour. Celui-ci avait refusé le plan Annan de paix de réunification de l’île, en 2004. Un plan qui prévoyait un retrait de l’armée turque, mais pas avant 2018. Dès son élection connue Demetris Christofias a mis sa présidence sous le signe de la réunification de l’île, divisée depuis 1974, quand l’armée turque a occupé la partie nord de l’île suite à un coup d’État de Chypriotes-grecs qui réclamaient l’unification de l’île à la Grèce. Dans le discours prononcé après l’annonce des résultats, le nouveau président a lancé : « Je tends la main de l’amitié et de la coopération aux Chypriotes-turcs et à leurs dirigeants. Je les appelle à travailler avec nous pour le bien commun du peuple dans un climat de paix. » Et de saluer son homologue en République turque de Chypre du Nord : « Je voudrais remercier le dirigeant chypriote-turc Mehmet Ali Talat qui m’a appelé pour me féliciter. » Le Parti républicain auquel appartient ce dernier entretient des liens très étroits avec AKEL. « Nous considérons ce changement comme une chance et nous souhaitons que des négociations commencent tout de suite, sans préliminaires inutiles », s’est félicité le porte-parole du nord de l’île, Hasan Ercakica. De leur côté, de nombreuses capitales ont salué cette évolution. L’ancienne puissance coloniale dans l’île de Chypre, la Grande-Bretagne, a félicité Dimitris Christofias pour son élection, de même que les États-Unis et la Grèce. « Je vous encourage fortement à saisir cette chance et à démarrer sans tarder des négociations sous les auspices des Nations unies avec le leader de la communauté chypriote-turque au sujet d’un accord global. En tant que président de la Commission européenne je soutiendrai avec vos efforts communs », a demandé dans un communiqué, le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso.
--- une victoire qui réjouit le PCF
L’Union européenne espère, avec la reprise des négociations, débloquer certaines subventions allouées au nord de l’île et créer les conditions pour une reconnaissance du Kosovo par la République de Chypre. De son côté, le porte-parole de l’Organisation des nations unies à Chypre, José Diaz, a déclaré : « Il a dit clairement qu’il veut faire avancer le processus rapidement et tendre la main aux Chypriotes-turcs ». En France, le parti communiste français s’est « réjoui de la nette victoire (…) du secrétaire général du Parti communiste chypriote. » « Ce succès remarquable ouvre une période nouvelle pour le peuple chypriote, pour ses attentes sociales et pour le règlement de la question chypriote », poursuit le communiqué. Gaël De Santis http://www.humanite.fr/2008-02-26_International_Chypre-elit-un-president-communiste
=====> Dimitris Christofias une stature d’homme d’État
Le nouvel élu, secrétaire général de longue date du parti communiste chypriote, était président de l’Assemblée nationale depuis 2001. « Le faiseur de roi devient roi », titrait hier le Cyprus Mail. En effet, pendant vingt ans au poste de secrétaire général du parti communiste chypriote AKEL, Dimitris Christofias a porté son soutien à des candidats d’autres partis. Bien qu’étant la plus importante formation de l’île, et le plus vieux car fondé en 1926, le Parti progressiste des travailleurs (AKEL) n’avait jusqu’à 2008 jamais présenté son propre candidat. Élu avec 53,37 % des suffrages, se déclarant ouvertement communiste, Dimitris Christofias fait figure d’exception dans l’Union européenne. Si le nouvel élu est considéré comme pouvant faire progresser l’unification de l’île, il devra selon certains dirigeants conservateurs de son pays faire un test « d’euro-compatibilité ». Son parti avait vu d’un mauvais oeil l’entrée de son pays dans l’euro et dans l’Union européenne. Né dans le district de Kyrenia en août 1946, Dimitris Christofias s’engage très tôt à gauche. À quatorze ans, il adhère à l’organisation lycéenne PEOM. À dix-huit, il devient membre du syndicat PEO, du parti AKEL et de son organisation de jeunesse EDON, dont il deviendra le secrétaire général, pour dix ans en 1977, après des études de philosophie à Moscou. Dimitris Christofias devient secrétaire général d’AKEL en 1988, quand il prend la suite de son fondateur Ezekias Papaioannou. En 2001, à la tête du premier parti du Parlement, il devient président de l’Assemblée nationale. S’il apparaît aujourd’hui le mieux placé pour mener à bien les discussions en vue de la réunification, c’est que son parti a depuis le début prôné le dialogue avec la partie turque et a longtemps entretenu des rapports avec le Parti républicain du président de la République turque de Chypre-Nord favorable à l’unification, Mehmet Ali Talat. En 2004, lors du référendum sur le plan Annan, Akel, avait appelé à voter contre, jugeant le plan trop favorable à la Turquie. Dimitris Christofias avait alors expliqué le vote de son parti par ces mots : « Un doux non pour conforter le oui. » Dimitris Christofias aura maintenant à faire la preuve qu’il est à même de relancer les négociations. Il devra également répondre aux attentes sociales qui se sont exprimées lors du scrutin, au cours duquel il a recueilli de nombreux suffrages dans les classes populaires. G. D. S. http://www.humanite.fr/2008-02-26_International_Dimitris-Christofias-une-stature-d-homme-d-Etat
Pour la troisième fois en quelques semaines, la formation de gauche a fait son entrée dans le Parlement d’un Land de l’ouest de l’Allemagne. Die Linke (La Gauche) est le principal vainqueur de l’élection de dimanche pour le renouvellement du Parlement de la cité-État de Hambourg. Le parti d’Oskar Lafontaine et de Lothar Bisky a réussi en effet, pour la troisième fois consécutive en l’espace de quelques semaines, à franchir le seuil des 5 % dans un des Länder de l’ouest du pays. Il aura 8 élus dans le Parlement de Hambourg. Cette nouvelle donne bouleverse le paysage politique et pourrait rendre extrêmement difficiles les négociations en vue de la formation d’une coalition de gouvernement à la tête de la ville hanséatique. Comme en Hesse (voir notre édition du 29 janvier) où, quatre semaines après le scrutin, de véritables pourparlers pour la formation du nouvel exécutif du Land n’ont toujours pas commencé, la présence de Die Linke empêche l’émergence de coalitions classiques, de droite (CDU-libéraux) ou de gauche (SPD-Verts). Bien qu’arrivé largement en tête dimanche le parti chrétien-démocrate (CDU) de la chancelière Angela Merkel est ansi le grand perdant de cette élection. Non seulement il recule de près de 5 points et perd la majorité absolue conquise en 2004, mais il ne pourra pas compter sur l’appoint de son partenaire de droite habituel, le parti libéral (FDP) qui n’a pas réussi à franchir le seuil qualificatif des 5 %. Ole von Beust, le bourgmestre chrétien-démocrate sortant, a certes pris les devants en entamant une véritable opération de séduction en direction des Verts avec lesquels il se dit prêt à gouverner. Mais même si une large frange de la direction du parti écologiste s’exprime désormais ouvertement en faveur d’« alliances à la carte », le contenu d’un tel accord reste difficile à mettre au point et pourrait être rejeté par une partie de la base des Grünen. Le chef de file de la CDU pourrait aussi se tourner vers le SPD pour former une grande coalition, à l’instar de celle qui a été formée au niveau national. Mais les sociaux-démocrates qui s’emploient précisément à corriger les effets désastreux de cette « union sacrée » sur leur image et leur crédibilité aux yeux de leur électorat traditionnel, ne semblent pas franchement près à s’y résoudre. D’autant que l’exacerbation des difficultés sociales, les pertes sensibles de pouvoir d’achat, le creusement sans précédent des inégalités et l’injustice sociale qui prennent aujourd’hui une place prépondérante dans le débat public, ont accentué la pression sur le parti. Ce climat a indiscutablement contribué en effet au succès de Die Linke, présent de longue date sur ces thèmes, jadis occupés aussi par la social-démocratie. Un débat, jusque-là tabou dans l’ouest du pays, envisageant un soutien sans participation, voire une inclusion de Die Linke dans une éventuelle coalition gouvernementale régionale, a fait irruption avant même que ne soit connu le verdict de l’élection de Hambourg. Le président du SPD, Kurt Beck, qui jusqu’alors rejetait tout accord avec Die Linke, a ainsi lui-même, pour la première fois, laissé entrevoir qu’il pourrait se résoudre à négocier en Hesse pour obtenir un soutien sans participation de la formation issue de la fusion du Linkspartei PDS avec la Wahlalternative (WASG). Ce serait là le seul moyen de faire élire ministre-président sa dirigeante régionale, Andrea Ypsilanti. Die Linke s’est dite favorable dès le départ à un tel scénario afin d’écarter le très à droite ministre président de Hesse sortant, Roland Koch. Rien n’est fait. Mais d’évidence les lignes bougent et la presse germanique bruisse de spéculations sur l’émergence d’alliances à trois (SPD-Verts-Die Linke ou CDU-FDP-Verts), seul moyen, selon plusieurs analystes, de lever les blocages que fait surgir l’irruption de Die Linke sur l’échiquier politique. La perspective d’une accession à des responsabilités gouvernementales régionales, voire nationales - après la prochaine élection du Bundestag en septembre 2009 -, suscite aussi l’émergence d’un débat au sein du nouveau parti de gauche. La nécessité pour le parti de savoir prendre ses responsabilités est généralement placée au même niveau que le besoin de ne pas en rabattre sur certaines exigences fondamentales comme le rapatriement des troupes déployées en Afghanistan ou l’abrogation des mesures Hartz IV qui ont démantelé les protections des chômeurs et libéralisé comme jamais le marché du travail. La ratification du traité de Lisbonne a fait également irruption dans cette discussion. Dans le Land de Berlin, le seul où Die Linke est associé aux affaires avec le SPD, le bourgmestre social-démocrate Klaus Wowereit voudrait que la représentation berlinoise au Bundesrat (la Chambre haute du Parlement) vote prochainement en faveur du traité. La direction de Die Linke à Berlin, qui s’était prononcée, en son temps, en faveur de la défunte constitution Giscard, à l’instar de la députée européenne Sylvia Yvonne Kauffmann, auteur d’un récent livre plaidoyer sur ce texte, serait encline à accepter un vote positif (1). « Il n’y aurait rien de tel pour torpiller la crédibilité du parti », soulignent de nombreux militants dans une formation majoritairement acquise au « non » au traité européen et ils demandent à la direction berlinoise de faire preuve de conséquence en refusant d’accéder à la demande de Wowereit, au risque de remettre en cause la pérennité de la coalition SPD-Die Linke. Oskar Lafontaine, lui-même, est intervenu pour faire part de ses objections en indiquant que précisément Die Linke ne devait « pas déroger » au « langage de vérité » qui fait son succès « face au consensus néolibéral » qui affecte tous les autres partis. (1) En cas de désaccord au sein d’une coalition gouvernementale, la règle officielle est que la représentation du Land au Bundesrat s’abstient sur le texte proposé. Bruno Odent
=====> Les résultats du scrutin dans la cité-état
Voici les résultats de l’élection du 24 février, précédés du score réalisé par chacun des partis lors du précédent scrutin du Land le 29 février 2004.
w Chrétiens-démocrates (CDU) : 42,6 % et 56 sièges, contre 47,2 % (63 sièges)
w Sociaux-démocrates (SPD) : 34,1 % et 44 sièges, contre 30,5 % (41 sièges)
w Verts : 9,6 % et 13 sièges, contre 12,3 % (17 sièges)
w Die Linke : 6,4 % et 8 sièges, contre environ 2 % au PDS, et pas de siège
w Parti libéral FDP : 4,7 % et pas de siège, comme en 2004 (2,8 %)
http://www.humanite.fr/2008-02-26_International_Die-Linke-ebranle-toujours-plus-le-jeu-politique-germanique
Entretien. Le leader de Refondation communiste, Franco Giordano, explique les raisons de la création de la force politique la Gauche Arc-en-ciel. Rome (Italie), envoyé spécial.
--- Comment évaluez-vous l’action du gouvernement Prodi, tombé le 24 janvier dernier ?
Franco Giordano. Les forces centristes ont permis aux « pouvoirs forts » ( l’Église et le patronat - NDLR) de conditionner le gouvernement. Elles ont travaillé en permanence à saboter les contenus programmatiques les plus innovants, en particulier pour ce qui concerne les thèmes sociaux et les droits civils. Finalement, la crise s’est précipitée dans le ventre mou du centre. (Le 24 janvier, le gouvernement n’a pas obtenu la majorité au Sénat du fait de la défection de trois sénateurs de l’Udeur - NDLR). Autrement, il y a eu des choses positives comme le retrait des troupes d’Irak et certaines initiatives sociales. Plus globalement, les points les plus significatifs du programme de l’Unione n’ont pas été mis en oeuvre. Si bien que les attentes d’une grande partie de la société italienne, en particulier celles du monde du travail, ont été déçues. Le problème est de remotiver cette partie du peuple qui semble distante de la politique. Aujourd’hui, il y a une crise de la politique très forte qui s’alimente de la déception face à l’expérience de gouvernement Prodi. Si bien qu’il y a quelques mois a été mis en place un processus du vérification de la compatibilité sur les points de programme entre la gauche et le Parti démocrate. Rifondazione, elle, a toujours agi sur une ligne de défense du programme de l’Unione. Nous avons essayé de lancer une grande mobilisation sociale pour faire bouger les rapports de forces. Le 20 octobre dernier, nous avons mobilisé un million de personnes, parmi lesquels de nombreux jeunes sur le thème de la précarité…
--- Cette manifestation a-t-elle eu des conséquences ?
Franco Giordano. Nous avons versé au débat l’idée de politiques de redistribution sociale, sans grand effet. Mais, le 20 octobre, nous avons eu un résultat très important du point de vue de la construction d’un sujet unitaire de la gauche, la Gauche Arc-en-ciel.
--- Justement, quel a été le parcours aboutissant à la construction de cette nouvelle force unitaire à gauche ?
Franco Giordano. Il y a eu les luttes, les journées de mobilisation. Des milliers de militants, des personnes provenant des mouvements, d’associations, des simples citoyens ont donné vie à une Convention les 8 et 9 décembre. Cette nouvelle formation politique est pacifiste, antilibérale et englobe la culture et la pratique de la différence des genres en en faisant un élément fondateur. Nous aurons comme candidat à la présidence du Conseil Fausto Bertinotti. C’est une campagne électorale où est grand le risque de voir une polarisation entre Veltroni et Berlusconi. De notre côté, nous cherchons à en sortir en investissant sur le projet de la construction de ce nouveau sujet. C’est-à-dire en remotivant la passion de nombreux jeunes, de travailleurs et de femmes sur le thème « construisons ensemble la gauche. » Nous cherchons à faire que l’Italie ne devienne pas une province du modèle américain avec seulement deux grands partis.
--- La construction de la Gauche Arc-en-ciel comme sujet politique unitaire ne sera-t-elle pas rendue difficile par la diversité de ses composantes originelles : communistes, socialistes, verts ?
Franco Giordano. Oui, la difficulté est la suivante : comment construire une culture critique du capitalisme contemporain. Et comment faire vivre cet espace public, la gauche, comme terrain d’unification culturelle de la critique du capitalisme. Et de ce point de vue, la reconstruction comprend deux grands thèmes : la liberté et l’égalité. Et d’autres, comme l’agression capitaliste envers la nature, le féminisme, le grand thème de la paix et de la guerre. La confrontation sera un terrain de recherche. Entretien réalisé par Gaël De Santis http://www.humanite.fr/2008-02-28_International_Franco-Giordano-L-Italie-ne-doit-pas-devenir-une-province
La fondation Gabriel-Péri et le Parti de l’indépendance et du travail du Sénégal organisaient, en janvier dernier, à Dakar, un colloque international sur le thème « L’Afrique et l’Europe dans la nouvelle géopolitique mondiale ».
Dans une démarche analytique et prospective, d’éminents chercheurs, cadres politiques et acteurs de la société civile ont procédé à l’examen des nouvelles dynamiques qui agitent le continent et modifient son rapport à son partenaire traditionnel, l’Europe. L’économie libéralisée et mondialisée, les nouvelles locomotives de la croissance mondiale - la Chine, l’Inde -, les États-Unis et l’Union européenne, qui ont redéfini leur politique africaine, révèlent la nouvelle pertinence géopolitique et géostratégique de l’Afrique. Pour Lamine Diallo, chercheur et président du Tekki, nouveau parti politique de la gauche sénégalaise, l’Afrique est à la croisée des chemins. Alors que l’Algérie, l’Égypte, le Nigeria démontrent des « capacités d’émergence », les autres pays tardent à s’affirmer. Le continent africain se caractérise encore par « sa faiblesse en tant qu’entité politique ». Le projet d’unité continentale oscille entre celui d’un gouvernement continental et celui d’un gouvernement fédéral des États-Unis d’Afrique. Il faut pourtant une réponse politique africaine à la mondialisation. L’Europe, en difficulté dans la poursuite de son intégration sur des bases démocratiques, n’aide pas toujours les pays africains en ce sens. La négociation des accords de partenariat économique favorisant ses propres intérêts en témoigne, d’après les députés européens de la GUE-GVN, Francis Würtz, président du groupe, et Helmut Markov, président de la commission du commerce extérieur. Les États africains peuvent pourtant canaliser les appétits extérieurs. Sophie Bessis, directrice de recherche à l’IRIS, insiste sur « ce libéralisme à géométrie variable » qui caractérise l’économie internationale, et sur « la nécessité pour les pays africains de protéger leurs marchés » - comme le font toujours les vieux pays industriels - afin de consolider les bases endogènes du développement, notamment dans le domaine agricole.
L’urgence pour les pays africains est de poser les questions fondamentales du développement en termes stratégiques : définir la place de l’État, des politiques publiques en concertation avec les acteurs socio-économiques, et développer les activités productives. Autre sujet d’analyse : la présence de la Chine en Afrique. Bien que louée par son ambassadeur qui a contré les nombreuses critiques du « camp occidental » et de quelques Africains à l’égard de la « menace chinoise », celle-ci éveille de vives inquiétudes. Les produits chinois fabriqués à moindre coût inondent les marchés africains, donnant satisfaction aux consommateurs dont le pouvoir d’achat baisse, mais instaurant une concurrence déloyale aux producteurs et commerçants africains. Lassés des nombreux échecs de la coopération avec les partenaires traditionnels comme la France et l’Union européenne, les États africains se tournent néanmoins vers ces nouveaux horizons. Dans la continuité de la démarche initiée avec la lutte contre les accords de partenariat économique, explicitée par Moustapha Niasse, premier ministre du Sénégal, président de l’Alliance des forces de progrès, il en va de la responsabilité des gouvernements africains de défendre l’intérêt de leur population et leur propre voie d’un développement durable face aux acteurs extérieurs. Les leviers politiques du changement passant également par la voie démocratique, une large part des débats était consacrée au processus de démocratisation en Afrique. Les représentants des partis politiques d’une vingtaine de pays africains ont fait l’amer constat de la fraude électorale institutionnalisée, du rôle controversé des commissions électorales nationales et des observateurs internationaux. Ces réflexions demandant à être poursuivies, la fondation a proposé de consolider le réseau des participants au colloque pour assurer la diffusion d’information, la mutualisation des expériences et des analyses. L’objectif en sera d’élaborer, en concertation, des idées nouvelles pour le partenariat entre l’Afrique et l’Europe et l’amélioration des conditions de vie sur le continent. www.gabrielperi.fr Chrystel Le Moing, chargée de mission à la fondation Gabriel-Péri. http://www.humanite.fr/2008-02-26_Tribune-libre_Ou-va-l-Europe-Afrique
Gordon Brown défend la nationalisation - Accusé d'avoir tergiversé pendant cinq mois, le Premier ministre britannique a défendu publiquement, hier, la nationalisation de Northern Rock (banque spécialisée dans le crédit immobilier, qui avait frôlé la faillite à la suite de la crise des subprimes, prêts hypothécaires américains risqués). « Nous avons fait ce qu'il fallait, au bon moment, pour les bonnes raisons. Nous avons contenu les problèmes et ils ne se sont pas étendus au reste de l'économie », a martelé Gordon Brown, tentant de faire face aux critiques, nombreuses. Le gouvernement britannique, qui a rejeté deux offres de reprise de la banque, a créé la surprise, dimanche, en annonçant que Northern Rock serait momentanément nationalisée.
--- Sandler, des assurances à la banque. Ron Sandler, transfuge du monde des assurances (il avait sauvé la Lloyd's de Londres du naufrage), est le nouveau président de Northern Rock. Interrogé sur les délais nécessaires pour que la banque rembourse les aides de l'État, il a évoqué « une période de quelques années ». Selon lui, rien ne prouve que la situation de la banque se soit dégradée durant cinq mois. Ron Sandler juge en outre qu'il est trop tôt pour parler d'éventuelles suppressions d'emplois. La nationalisation, qui devrait être effective d'ici quelques jours, a été condamnée par les actionnaires de Northern Rock, qui craignent de ne pas s'y retrouver en termes d'investissement et pourraient contester cette décision en justice. http://www.sudouest.com/200208/international.asp?Article=190208aP1923244.xml
Après des années de résignation, le climat social change outre-Rhin. C’est une éclatante victoire que les sidérurgistes allemands et leur syndicat IG Metall ont réussi à obtenir en imposant, mardi matin, après des négociations très serrées et plusieurs semaines de grèves tournantes, une augmentation de 5,2 %. Ces hausses de salaires sont les plus conséquentes depuis plus d’une décennie. Elles permettent un réel rattrapage après les sensibles pertes de pouvoir d’achat enregistrées durant toute cette période pour cause de politique dite de modération salariale, appuyée conjointement, en vertu du modèle consensuel germanique, par les gouvernements successifs, le patronat et les directions des syndicats. Mais un changement considérable se dessine depuis quelques semaines dans le climat social du pays. Les 85 000 sidérurgistes, qui réclamaient à l’origine 8 % d’augmentations, avaient fait savoir par le biais de leur syndicat qu’ils ne descendraient pas sous le seuil des 5 % de hausses de rémunérations dans les négociations engagées. Face à l’ampleur du mouvement et dans le climat de ras-le-bol généralisé à l’égard de l’austérité, le patronat a dû lâcher du lest. Et les salariés toucheront même - outre l’augmentation tarifaire globale - une prime mensuelle de 200 euros versée à la fin de ce mois de février. Après le succès remporté par les personnels roulants des chemins de fer (+ 11 %, assortis d’une baisse d’une heure du temps de travail l’an prochain), cette victoire des sidérurgistes conforte aussi la détermination des salariés de nombreux autres secteurs, qui se sont engagés à leur tour dans la bataille pour des hausses conséquentes de rémunérations. C’est le cas notamment des employés de la fonction et des services publics. Comme les sidérurgistes, ils revendiquent des hausses de salaires de 8 % et, comme eux, ils ont engagé depuis quelques jours une série de grèves tournantes, dites d’avertissement, qui touchent ici la voirie, là les bureaux d’une mairie, plus loin les services du nettoiement ou ceux des espaces verts. B. O. http://www.humanite.fr/2008-02-22_International_5-2-d-augmentation-pour-les-siderurgistes-allemands
Par Matthias Tavel, 20 ans, étudiant en sciences politiques, Paris. « Ireland deserves better, vote "no" to Lisbon Treaty » (1). Tel est le slogan de Sinn Féin, membre du groupe GUE-GVN au Parlement européen, pour la campagne référendaire qui commence. Au programme, trois grandes critiques contre le traité : le manque de démocratie et l’atteinte à la souveraineté irlandaise, la remise en cause de la neutralité historique du pays et le militarisme, les privatisations et les attaques contre les droits sociaux. L’environnement est aussi au coeur des débats. Une centaine de personnes se sont retrouvées le 15 janvier, à Dublin, à l’appel de Sinn Féin, pour discuter du traité. Un bon début quand on sait que la campagne a été lancée il y a deux semaines et que la date du référendum n’est pas encore connue.
L’Irlande sera le seul pays de l’Union européenne à se prononcer par référendum, sa Constitution l’y obligeant. Et pour être digne de cette chance, onze organisations ont créé un comité national de campagne sur le modèle de celui qui existait en France en 2005. Dans ce cadre, la députée européenne Mary-Lou MacDonald appelle ses concitoyens à s’emparer du traité comme les Français l’ont fait en 2005. L’axe de campagne est clair : « Nous ne sommes pas anti-européens, nous voulons une autre Europe. Ce traité est mauvais pour nous, mauvais pour l’Europe, mauvais d’un point de vue international. » (1) « L’Irlande mérite mieux, votez « non » au traité de Lisbonne. » http://www.humanite.fr/2008-02-21_Societe_Referendum-Le-peuple-irlandais-pour-le-non-au-traite-de-Lisbonne
Le 26 janvier dernier, le FSL en résidence à Bègles, a rassemblé une centaine de participants pour confronter les exigences d’une autre logique politique. Vincent Taconet, Président d’Espaces Marx Gironde, animait la table ronde sur le thème : « Guerre sociale, guerre économique, guerre écologique » (extraits). Nous engageons la réflexion et l’échange, dans un pays où la ministre de l’Economie et des Finances Christine Lagarde en appelait, dans une formule agressive, au travail ; et elle opposait cette activité, justement, à la réflexion, qu’elle condamnait. Or il est dangereux d’opposer ceux qui travaillent à ceux qui pensent, ceux qui agissent à ceux qui réfléchissent. Le système dit communiste s’est effondré, la social-démocratie s’enlise parfois avec délectation dans le social-libéralisme et imagine corriger à la marge les méfaits de la domination sans partage du capitalisme sur toute la planète. Mais si les peuples sont écrasés, si les Etats dits « du Nord » conjurent la baisse tendancielle du taux de profit en surexploitant les peuples « du Sud », si maintenant de façon visible la terre entière et l’humanité sont en danger, si l’immense majorité de la population, dans les pays riches comme dans les pays pauvres, voit la vie ou ne pas s’améliorer ou s’aggraver considérablement, c’est que le profit est le moteur du monde dans lequel nous vivons.
--- La lutte des classes s’exacerbe.
Le développement… des profits a connu une ampleur considérable et ils se sont concentrés chez les plus riches. L’américain moyen au salaire médian, devrait travailler 29 000 ans pour accéder au palmarès annuel des grandes fortunes de la revue Forbes (415 milliardaires en dollars en 2006). D’après le rapport de la Conférence des Nations Unies sur le Commerce et le Développement, 100 sociétés « redessinent le monde » et détiennent 1 800 milliards de dollars en employant 6 millions de salariés. Or, selon l’ONU, il faudrait 25 milliards en 10 ans pour alimenter en eau potable le milliard et demi de personnes qui en ont besoin et 10 malheureux milliards suffiraient pour stopper le sida en Afrique. (...) Les termes de guerre militaires, économiques, sociales, écologiques sont donc justes.
--- La guerre
Jaurès écrivait, le payant de sa vie : « le capitalisme porte en lui la guerre comme la nuée l’orage ». Or une guerre est toujours profondément destructrice, pendant de nombreuses années. Rien n’est pire que la guerre militaire, et il me paraît nécessaire de la distinguer des autres. Une autre raison, aussi forte, d’utiliser avec une grande prudence les termes guerriers pour décrire les rapports humains en temps de paix, c’est qu’ils nourrissent l’idée fausse que la guerre n’est pas l’ultime solution, mais la seule, et que donc les victimes, les pauvres doivent construire une organisation para militaire, hiérarchisée, avec des chefs et des stratégies, pour triompher de l’ennemi. L’emploi de ce vocabulaire révèle aussi notre difficulté à penser un autre monde où le conflit aurait pour unique objectif de créer une dynamique, une énergie au service du collectif et de l’épanouissement individuel.
--- L’altermondialisme
Cette aspiration doit d’abord triompher d’un immense fatalisme. Mais le développement très rapide de l’altermondialisme, la puissance des réseaux, les expériences diverses comme celles en Amérique Latine, en Allemagne, les milliers de pratiques locales concrètes tâtonnantes mais fondamentalement émancipatrices sont autant de leviers qui témoignent de la richesse humaine immense des opprimés, dans toutes les régions du monde.
Toutes ces formes nouvelles ou plus anciennes d’émancipation sont autant de laboratoires à l’échelle humaine qui disent qu’un autre monde est encore possible et qu’il est déjà dans ce « mouvement qui abolit l’état actuel ».
--- Et la démocratie
Il est temps de penser à une articulation nouvelle et audacieuse des pouvoirs pour ouvrir des perspectives. Substituer à l’indépendance qui sépare et cloisonne, l’indépendance qui unit pour garder toutes les énergies et transformer. Comme le dit le grand poète Yannis Ritsos « une simple route ne conduit pas au futur ». A nous donc d’inventer nos parcours. - Article paru dans l'Hebdomadaire "Les Nouvelles de Bordeaux et du Sud-Ouest " le Jeudi 7 Février 2008 - No 1723 - Abonnement 19,90 Euros pour l'année - Contact : nouvelles.SO@numericable.fr - Tél : 05.56.91.45.06 - Adresse : 15, Rue Furtado 33800 BORDEAUX
Pour qui s’intéresse aux activités du ministère de l’Immigration, de l’Intégration, de l’Identité nationale et du Codéveloppement, la lecture des documents placés sur le site Internet de cette administration est instructive. En effet, contrairement aux missions officielles et nombreuses confiées à Brice Hortefeux, et qui nous valent cette appellation abracadabrantesque, on découvre que les services qu’il dirige mettent en avant une activité principale en fait : l’expulsion des étrangers en situation irrégulière. Quant aux autres tâches, elles sont sinon laissées en déshérence, du moins reléguées au second plan, ce qui confirme, pour l’intégration et le codéveloppement notamment, qu’elles ne sont là que pour enjoliver la mise en oeuvre d’orientations toujours plus restrictives. « Grâce à la politique pragmatique menée par le gouvernement précédent, sous la conduite du ministre de l’Intérieur Nicolas Sarkozy, les reconduites effectives à la frontière ont augmenté de 140 % entre 2002 et 2006 », lit-on ainsi. Après cet hommage servile rendu à celui qui est réputé avoir rompu avec la pusillanimité des gouvernements antérieurs, les communicants affairés de cette administration ajoutent : « Nous resterons très fermes, pour 2007, l’objectif est de 25 000 éloignements. » Par cette affirmation, les rédacteurs de ce passage entendent apporter la preuve que leur ministre est fidèle aux orientations décidées par l’Élysée et relayées par le « collaborateur » du président à Matignon, François Fillon, lequel a fixé un quota légèrement supérieur pour l’année 2008, cependant qu’en 2010 le nombre d’expulsions est d’ores et déjà établi à 28 000. Grandioses et très républicaines perspectives ! Quand en haut lieu un président de la République, un chef de gouvernement et un ministre font de l’arrestation et de l’expulsion des étrangers dépourvus de papiers une priorité nationale crânement revendiquée, il ne faut pas s’étonner que d’autres, sur le terrain comme on dit, prennent de grandes libertés avec la loi et les libertés. C’est ainsi qu’à Limoges, par exemple, la préfète de département, Évelyne Ratte, a été condamnée le 1er août 2007 à une amende de 1 500 euros « pour recours à la justice manifestement abusif » et « particulièrement inacceptable » en raison du maintien en rétention d’un ressortissant togolais alors qu’après une tentative de suicide un médecin avait estimé que son état était incompatible avec cette situation. Qu’une représentante de l’État soit ainsi sanctionnée en dit long sur la conjoncture politique d’aujourd’hui, d’autant plus que, selon la journaliste du Monde qui rapportait ce jugement peu courant, eu égard aux fonctions de celle qui était poursuivie, c’était la troisième fois que cette administration et sa responsable étaient prises en défaut. Autre conséquence de la politique du chiffre tant vantée, le développement annoncé, dans une note du 10 octobre 2007 rédigée par les services de la préfecture de Haute-Garonne, de « groupes de référents » dans les administrations et les différents organismes susceptibles d’accueillir des étrangers, comme la DDASS ou les ASSEDIC, afin que les fonctionnaires concernés puissent prévenir au plus vite les services de gendarmerie ou de police en cas de doute sur l’authenticité des documents d’identité et les titres de séjour produits. Des pratiques similaires ont été dénoncées dans certaines ANPE de la région lyonnaise par une intersyndicale regroupant de nombreuses organisations. Outre que ces deux exemples confirment, au niveau local désormais, l’institutionnalisation de la xénophobie et des pratiques qu’elle favorise, à quoi assistons-nous ? À la mise en place progressive et décentralisée de réseaux destinés à favoriser la traque et la délation des étrangers en situation irrégulière afin de relayer l’action des services de police au sein de structures spécialisées échappant jusque-là à leur pouvoir. Plus encore, ces exemples prouvent que des dispositions en marge de la légalité sont prises par ceux-là mêmes qui sont supposés veiller à son respect, cependant que s’impose peu à peu l’idée que, pour lutter contre l’immigration clandestine, presque tous les moyens sont bons. À preuve aussi, l’enquête conduite par des policiers au sujet d’un mariage mixte, comme on dit, entre un Algérien et une Française, que le tribunal administratif de Montpellier a estimé « contraire aux obligations déontologiques d’impartialité et de respect des personnes » qui pèsent sur les « agents de la police nationale ». Le même jugement constatait que la décision du préfet de ne pas renouveler le titre de séjour du mari étranger reposait sur des « éléments inexacts et recueillis dans des conditions irrégulières ». Il est fort probable que ces quelques exemples ne représentent qu’une infime partie de pratiques beaucoup plus répandues. Pour quelques cas connus, et qui ont fait l’objet de procédures conduites jusqu’à leur terme, combien d’autres existent ? Impossible de le savoir, sans doute. Enfin, cette politique de la peur, qu’il faut susciter et entretenir chez les nationaux susceptibles d’approuver les orientations de l’actuelle majorité, de même chez les « candidats à l’exil » pour les dissuader de venir en France, est aussi un instrument tourné contre tous ceux qui s’élèvent contre la situation faite aux étrangers. Conséquence : la multiplication des poursuites engagées contre des militants ou des particuliers accusés d’entrave à l’application d’une décision de justice, voire, dans certains cas, de rébellion pour avoir protesté contre les conditions d’expulsion à bord d’avions d’Air France, par exemple. Sont ici en jeu des libertés démocratiques élémentaires - le droit de manifestation et d’expression notamment -, puisqu’il s’agit, à travers ces poursuites toujours plus fréquentes, de faire peur pour faire taire celles et ceux qui, par des moyens pacifiques et légaux, faut-il le rappeler, s’opposent aux expulsions. Ou comment la mise en œuvre d’orientations xénophobes, qui prospèrent dans les marges de l’État de droit affecte la situation des étrangers visés et celle des citoyens, dont certaines prérogatives fondamentales sont désormais attaquées. « Casser de l’immigré est un moyen efficace de gagner des suffrages. Malheureusement, cela conduit à de mauvaises lois, à une mauvaise politique et à des souffrances inutiles pour les personnes et leurs familles que cette stratégie vise et instrumentalise. M. Sarkozy veut être considéré comme un homme d’État. Qu’il agisse en homme d’État ! » Où ces lignes ont-elles été publiées ? Dans un journal d’extrême gauche ? Non. Il s’agit d’une citation extraite de l’éditorial du New York Times du 21 octobre 2007. (*) Dernier ouvrage paru. Coloniser. Exterminer. Sur la guerre et l’État colonial, Fayard, 2005. (1) Voir l’Humanité du 24 janvier 2008. http://www.humanite.fr/2008-02-21_Tribune-libre_En-marge-de-l-etat-de-droit
Les efforts de la conférence pour la réduction des arsenaux butent sur les stratégies d’expansion militaire de Washington et de l’OTAN. Genève, correspondance particulière. Après plus d’une décennie de torpeur, l’actualité des crises mondiales vient de relancer l’intérêt pour la Conférence sur le désarmement (CD) de Genève. « Vous êtes le principal organe international du désarmement », a lancé le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, en inaugurant à la fin de janvier, à Genève, la session 2008 de la Conférence. Histoire de rappeler que le rôle historique de l’instance internationale est bien loin d’être achevé. Quelques jours plus tard, c’est Sergueï Lavrov, ministre russe des Affaires étrangères, qui a insisté sur le même thème, et dans les mêmes termes. Il est vrai que, depuis la fin de la guerre froide et la signature des accords TNP de non-prolifération nucléaire (accords qui contiennent un volet sur les armements et doivent être révisés en 2010 et donc renégociés) et l’interdiction totale des essais nucléaires, le désarmement s’était quelque peu retrouvé aux abonnés absents. Le dossier ressort donc aujourd’hui des oubliettes. En effet, mis à part les cas des pays comme le Pakistan, l’Iran ou la Corée du Nord, la seule superpuissance restante, les États-Unis, ne s’est pas montrée non plus très empressée à faire progresser ce débat. C’est le moins qu’on puisse dire. États-Unis et Russie ont bien poursuivi la destruction de leurs bombes et têtes nucléaires (il en resterait encore 27 000 dans le monde), mais le budget militaire des États-Unis n’a jamais été aussi élevé (près de 300 milliards d’euros par an) et, au-delà de ses guerres en Irak ou en Afghanistan, ce pays s’est lancé, à travers l’OTAN ou en son nom propre, dans une série d’opérations aux relents de guerre froide. Même si toutes ces interventions sont officiellement dirigées, explique Washington la main sur le coeur, contre un hypothétique « axe du mal » islamo-asiatique, les projets d’installations antimissiles en Pologne et en République tchèque, presque aux frontières de la Russie, ont le don de hérisser Moscou. Bref, si l’intérêt pour le désarmement est de retour, Washington a pour le moins contribué à tendre à nouveau le climat sur ce thème. Et tout récemment l’annonce faite par les États-Unis de la destruction en orbite d’un de leurs satellites espions a relancé les craintes d’une reprise de la « guerre des étoiles » (projet cher à Ronald Reagan). À Genève, Sergueï Lavrov n’a d’ailleurs pas hésité à accuser les États-Unis de mener, sous couvert de sécurité, des tests déguisés de leurs missiles antimissiles destinés à cette guerre des étoiles… Le regain d’intérêt pour le désarmement et la Conférence onusienne bute aussi sur les différences de centres d’intérêts et d’agendas des uns et des autres : si les Américains et les Européens mettent l’accent sur la « non-prolifération », tout en se gardant d’envisager de toucher à leurs propres arsenaux, Russes et Chinois estiment que la Conférence devra d’abord interdire toute « militarisation de l’espace ». Il semble pourtant que l’on commence à se parler. Ban Ki-moon a exhorté tout le monde à « travailler de manière qu’aucune question ne devienne l’otage d’une autre ». Ramine Abadie http://www.humanite.fr/2008-02-27_International_Le-processus-onusien-de-desarmement-mis-a-mal
Nicolas Sarkozy a rencontré son homologue tchadien sans convaincre sur les ruptures de la diplomatie française annoncées. Il est aujourd’hui en Afrique du Sud. N’Djamena (Tchad), envoyé spécial. Nicolas Sarkozy a rencontré hier soir le président tchadien, Idriss Déby, dans le cadre d’une visite éclair, sur le chemin de l’Afrique du Sud. Pour le président français, il s’agit de démontrer que « la Françafrique, c’est fini », selon l’expression d’un de ses collaborateurs qui, malgré les apparences, ne plaisantait pas. Avant son élection, le président avait multiplié les annonces d’un « partenariat rénové » avec le continent noir, enfin débarrassé « des réseaux d’un autre temps » ou des « scories du passé ».
sceau du paternalisme et du néocolonialisme
Son discours prononcé à Dakar en juillet dernier aura démontré, s’il en était besoin, que Nicolas Sarkozy s’inscrit bien dans une certaine vison des relations de la France avec l’Afrique, marquée du sceau du paternalisme et du néocolonialisme (dévolu non plus aux besoins de l’État mais à ceux de quelques entreprises privées, comme, par exemple, Bolloré). Tâche ardue, difficile donc, tant la continuité de la politique africaine de la France saute aux yeux à peine arrivé au Tchad : les militaires français s’occupent de toute l’intendance sans que le moindre uniforme tchadien ne se pointe à l’horizon. Avant son élection, Sarkozy avait multiplié les annonces d’un « partenariat rénové » avec le continent noir. Tout comme il affirmait mordicus que les troupes françaises n’avaient rien à faire en Afghanistan… Il convenait donc, pour le président français, de marquer dans les apparences un attachement aux droits de l’homme. À cet égard, la condition posée officieusement à cette étape à N’Djamena - avoir des nouvelles des opposants arrêtés - n’aura pas tenu très longtemps. Ainsi, mercredi, à la sortie du Conseil des ministres, Bernard Kouchner a dit avoir « certaines nouvelles » de Ngarlejy Yorongar, un opposant de toujours. « Des gens l’auraient vu mais nous devons absolument nous en assurer », a déclaré le ministre français, précisant être sans « aucune nouvelle » d’Ibni Oumar Mahamat Saleh, porte-parole de la principale coalition de partis d’opposition tchadiens.
Mais la France n’a pas opposé de démenti formel, mercredi, aux affirmations d’Amnesty International selon lesquelles Paris savait « dès le 11 février » que trois opposants tchadiens disparus étaient détenus. « M. Sarkozy nous a expliqué que le président Déby s’est engagé à répondre à un certain nombre de demandes… », a expliqué le responsable d’Amnesty. Que penser, dans ces conditions, de l’affirmation de Laurent Wauquiez, lors du compte rendu du conseil des ministres, selon lequel « Il n’y avait pas de condition posée » par la France au Tchad avant ce déplacement présidentiel. « Par contre, ajoutait-il, il est clair que le président de la République évoquera toutes les questions au Tchad ».
Carla Sarkozy, « nouvelle infirmière française »
Parler d’élections pour 2009 ne doit effectivement pas gêner Idriss Déby, pas plus que la molle volonté française de demander la constitution d’une commission pour enquêter sur le sort des opposants. En marge de cette rencontre, Carla Sarkozy est allé visiter un établissement de santé consacré aux enfants. Une sorte de piqûre pour cette nouvelle infirmière française, qui n’est pas sans évoquer l’Arche de Zoé dont les principaux protagonistes sont toujours en prison en France, dans l’attente d’une grâce présidentielle tchadienne.
Gageons qu’un des résultats - sinon le seul - de cette visite résidera dans ce geste à venir. Annoncé en présence de Sarkozy, cela aurait comme un relent de « réseaux d’un autre temps », voire de « scories du passé ». Pierre Barbancey
http://www.humanite.fr/2008-02-28_International_Haut-Deby-pour-la-connexion-Francafrique
======> Delphine Djiaribe « Il faut enfin entamer un dialogue »
L’opposante Delphine Djiaribe, avocate et défenseure des droits de l’homme, dresse un bilan accablant de la situation tchadienne.
--- Quelle est la situation au Tchad ?
Delphine Djiaribe. Ce qui se passe actuellement est très grave. Les violations des droits de l’homme ont refait surface. Nous avons même des échos de viols et d’exactions commises par le MJE (groupe rebelle du Darfour soudanais lié à Deby), qui a volé au secours du président tchadien et est resté à N’djamena. Il y a en plus cet état d’urgence qui limite le champ d’activité des journalistes.
--- Aurait-t-on pu éviter cette situation ?
Delphine Djiaribe. Cela aurait été possible en empruntant le chemin d’une résolution politique de la crise. C’est-à-dire, en entamant un dialogue qui aurait mis autour de la table tous les acteurs politiques : les partis d’opposition, ceux alliés du pouvoir, les politico-armés (terme qui désigne les opposants armés) mais également la société civile et les confessions religieuses. Il s’agirait de traiter d’une façon efficace la question des élections, pour en faire un processus crédible et acceptable par tous. Mais il faut aussi se pencher sur le problème sécuritaire, réfléchir à comment désarmer, démobiliser et réintégrer les ex-combattants des rébellions armées. Enfin, il faut s’atteler à la question de la réconciliation nationale, pour faire cesser les appels aux différences ethniques, religieuses ou régionales.
--- Pourquoi cette solution n’a pas été adoptée ?
Delphine Djiaribe. La société civile n’a pas cessé d’appeler à ce dialogue, mais nous n’avons pas été écoutés. Le gouvernement tchadien, appuyé par la France et l’UE a persisté dans sa logique de mater la rébellion. Malheureusement, les évènements récents ont montré les limites de cette politique. L’histoire socio-politique du Tchad montre qu’une victoire militaire n’est jamais définitive au Tchad. La France et l’UE prônent un dialogue concentré uniquement sur les questions électorales (cf. l’accord du 13 août signé entre le gouvernement et l’opposition) et refusent d’ouvrir un dialogue avec les politico-militaires, qu’ils qualifient de bandits. Justement, nous voulons amener ces bandits autour d’une table pour que le problème soit résolu une bonne fois pour toutes.
Car jusqu’à présent, le pouvoir a signé de nombreux accords parcellaires avec des rébellions et à chaque fois, il a déclaré l’amnistie générale, reversé leurs soldats dans l’armée et promu leurs chefs à des postes importants. Le plus souvent, ça ne dure pas. Au moindre problème, les rebelles reprennent le chemin des combats, ou se font assassiner par le régime.
--- La France pourrait-elle jouer un autre rôle ?
Delphine Djiaribe. Si la France veut vraiment aider les Tchadiens, elle doit rompre avec son soutien inconditionnel à un régime qui ne répond plus aux aspirations des populations. Aujourd’hui la France continue de prôner la mise en oeuvre de l’accord du 13 août, mais elle devrait se rendre compte que cette politique a échoué. De plus, on ne voit pas comment on peut reprendre un dialogue dont les principaux acteurs ont été arrêtés. Nous devons entamer un processus beaucoup plus large. Nous pensons à l’ONU, assisté par un groupe mixte qui comprendrait des membres de l’UA. Entretien réalisé par Camille Bauer
http://www.humanite.fr/2008-02-28_International_Delphine-Djiaribe-Il-faut-enfin-entamer-un-dialogue
Élection des membres du Conseil d’État hier. Raul Castro probable président.
L’Assemblée nationale cubaine, élue le mois dernier, s’est réunie hier pour désigner les membres du Conseil d’État, l’exécutif, et son président, fonction assumée jusqu’à sa maladie en juillet 2006 par Fidel Castro. Après quarante-neuf ans passés à la tête de l’État, le « Commandant » a décidé mardi de passer la main. Logiquement, son frère Raul, qui a dirigé Cuba à titre « temporaire » depuis dix-huit mois, devrait être son successeur. En même temps, les 31 membres du Conseil d’État ont été nommés, ouvrant une nouvelle répartition du pouvoir, les références à la « vieille garde », aux « très jeunes » et à la « génération intermédiaire » contenues dans le message de départ de Fidel Castro laissant présager dés le départ continuité et équilibre dans la composition de l’exécutif. S’il est appelé à jouer un rôle clé, Raul Castro, compte tenu de son âge, soixante et onze ans, devrait être le garant, un temps, du passage de témoin aux plus jeunes. Jusqu’ici, Raul Castro, ministre redouté des Forces armées révolutionnaires (FAR), a collectionné les titres de numéro deux du régime cubain. « Indubitablement, il est le camarade qui a la plus grande autorité après moi et la meilleure expérience. Aussi possède-t-il toutes les qualités pour me succéder », avait dit de lui Fidel Castro en 2001.
À l’opposé de son frère, Raul est effacé, souvent considéré plus pragmatique, « poil à gratter du régime » selon certains diplomates. Il est crédité d’une volonté de réformes, comme l’atteste sa présidence par intérim où l’essentiel pour le gouvernement a été de s’attaquer aux lourds problèmes de la vie quotidienne comme l’alimentation, le logement et les transports. Avec Washington, il a également montré des signes d’ouverture, tel son souhait émis à plusieurs reprises, notamment fin 2006, de voir se normaliser les relations avec l’ennemi de toujours, dans le respect de la souveraineté et de l’indépendance nationale. Révolutionnaire de la première heure et communiste, chef d’une armée puissante, il a été aussi un procureur implacable lors du procès de général Ochoa fusillé en 1989 sous l’accusation de trafic de drogue. D’autres dirigeants devraient également être promus ou confirmés aux plus hautes fonctions. Le vice-président Carlos Lage, cinquante-six ans, médecin pédiatre, paraissait être une carte possible dans le cadre d’un rajeunissement de l’équipe dirigeante. Mais il devrait être « premier vice-président » du Conseil d’État, ce qui ferait de lui le numéro deux. Pour sa part, le chef de la diplomatie, Felipe Perez Roque, quarante-deux ans, est donné pour probable remplaçant du président de l’Assemblée Ricardo Alarcon. Quoi qu’il en soit, l’après-Fidel a commencé. Bernard Duraud http://www.humanite.fr/2008-02-25_International_L-apres-Fidel-a-commence
=====> Les Cubains discutent de changements
Certaines restrictions économiques pourraient être levées rapidement. Depuis plusieurs mois, les Cubains s’interrogent sur leur avenir. L’après-Fidel a véritablement commencé en juillet 2006, quand le leader cubain, malade, a dû subir une grave opération intestinale et a renoncé temporairement à diriger le pays. « Après Fidel, quoi ? » L’interrogation a fait florès et en a ouvert d’autres sur le quotidien des Cubains : le logement, les transports, l’alimentation, les voyages à l’étranger, la double monnaie (le peso et les devises), l’accès aux hôtels, la consommation. Autant de doléances déposées lors des milliers de réunions tenues depuis l’automne dernier à l’entame du long processus électoral. À l’époque, Raul Castro avaient incité les Cubains à s’exprimer avec « courage » sur leurs propres problèmes. Ce qu’ils ont fait. Dimanche, faisant allusion aux critiques multiples émanant de tous les secteurs de la population, le nouveau chef de l’État a indiqué qu’elles prenaient place « au sein de la révolution ». Selon lui, « il n’y a pas à craindre les divergences dans une société comme la nôtre », et il a rejeté toute tentative de faire pression. Il s’est dit prêt à « écouter l’opinion de tous ». Il a annoncé qu’il lèverait dès la semaine prochaine certaines des mesures de restrictions économiques, probablement une amorce d’ouverture au secteur privé (supprimé dans sa totalité en 1968, partiellement réintroduit dans les années 1990) et la possibilité d’une réévaluation progressive du peso cubain. Il a enfin promis des « changements structurels » pour « fortifier » l’économie, où sévissent les pénuries et qui est lourdement plombée par l’embargo américain. Autant de réformes pour lui qui devraient exiger « davantage de temps ». B. D. http://www.humanite.fr/2008-02-26_International_Les-Cubains-discutent-de-changements
=====> Raul Castro entre en scène
Cuba. Élu président dimanche, et homme de la continuité, le frère de Fidel entend mettre en oeuvre des réformes « structurelles » pour répondre aux attentes des Cubains. Après dix-huit mois de présidence intérimaire, Raul Castro a succédé dimanche à son frère Fidel. Il a été élu à la tête de l’État cubain par l’Assemblée nationale, renouvelée le mois dernier, pour un mandat de cinq ans. Dans son discours le nouveau président cubain a conféré une autorité morale au commandant - « Fidel est Fidel, (…) Fidel est irremplaçable » - et lui a attribué un rôle d’arbitre dans les grandes orientations stratégiques concernant Cuba en matière d’économie, de politique extérieure et de défense. Proposition approuvée par l’Assemblée sous les applaudissements. Si la confirmation de Raul Castro était attendue, la désignation du numéro deux de l’exécutif cubain annoncée par le président de l’Assemblée, Ricardo Alarcon, l’était un peu moins. « Premier vice-président », José Ramon Machado, autre figure historique de la Révolution, représente la « vieille garde » évoquée dans sa lettre de départ par Fidel Castro. Membre du bureau politique du Parti communiste cubain (PCC), José Ramon Machado, soixante-dix-huit ans, médecin, a combattu dans la Sierra Maestra (1956-1958) et est l’un des derniers « commandant de la Révolution ». Personnalité la plus souvent citée à ce poste et symbolisant la « génération intermédiaire », Carlos Lage, cinquante-six ans, reste l’un des cinq vice-présidents au Conseil d’État. Son rôle au Conseil des ministres, dont il était jusqu’ici la pièce maîtresse, devrait être prochainement précisé. Mais il est sûr que le resserrement autour de la « vieille garde » paraît plus conforme à la volonté de Raul Castro d’avancer à un rythme mesuré et sous contrôle qu’il ne répond aux aspirations au changement, immédiates, des Cubains. Raul Castro, général et ministre des forces armées depuis 1959, a cédé sa fonction au profit de son ancien bras droit, le général Julio Casas Regueiro. Impliqués dans l’économie cubaine, notamment dans le secteur touristique, les généraux voient leur rôle conforté. Et au bureau politique du PCC ils sont six sur vingt et un membres, dont Raul Castro. À noter que Felipe Perez Roque, Ricardo Alarcon et Aberlardo Colomé Ibarra ont été reconduits respectivement à la diplomatie, à la présidence de l’Assemblée et à l’Intérieur. Parmi les entrants au Conseil d’État figure Fernando Remirez de Estenoz, chef des relations internationales du PCC. Homme de la continuité, Raul Castro est partisan des « petits pas » pour répondre à la liste des doléances des Cubains. Dimanche il a annoncé la prochaine levée de certaines « interdictions » pesant sur l’économie, sans préciser s’il s’agissait d’une ouverture plus grande au secteur privé, et une réévaluation « prudente » du peso dans un système monétaire marqué par la confusion. Réputé pragmatique, Raul Castro s’est déjà promis d’oeuvrer à des « changements structurels » dans le socialisme pour « fortifier » une économie asphyxiée par l’embargo américain depuis plus de quarante ans. Lors de sa première allocution devant l’Assemblée, Raul Castro n’a pas manqué de lancer quelques salves en direction de Washington, estimant « injurieuses » et « d’ouvertement interventionnistes » les déclarations de Condoleezza Rice quelques heures avant sa nomination. La secrétaire d’État américaine a évoqué « l’héritage de cinq décennies de tyrannie », et a appelé La Havane à « entamer un processus de changement démocratique pacifique » et à libérer les prisonniers politiques. Pour sa part, le responsable du département d’État chargé de l’Amérique latine, Tom Shannon, a déclaré dimanche à l’AFP que la nomination de Raul Castro laissait entrevoir « un potentiel de changement » pour Cuba.
Le président du Venezuela Hugo Chavez a été le premier chef d’État à féliciter Raul Castro. Son homologue mexicain, Felipe Calderon, lui a emboîté le pas alors que Mexico et La Havane sont sur le point de normaliser leurs relations après une période de vives tensions sous le précédent gouvernement de Vicente Fox. Preuve qu’une page se tourne… * Réactions. Le commissaire européen au Développement, Louis Michel, qui s’est dit « disposé à engager un dialogue politique constructif » avec La Havane. Paris a exprimé le souhait « de voir Cuba s’engager sur la voie de la démocratie et du respect des droits de l’homme ». Bernard Duraud http://www.humanite.fr/2008-02-26_International_Raul-Castro-entre-en-scene
Des milliers de Palestiniens se sont rassemblés de la frontière avec l’Égypte à celle avec Israël pour alerter l’opinion internationale. Face au silence assourdissant de la communauté internationale qui assiste sans broncher à l’asphyxie de la bande de Gaza, plusieurs milliers de Palestiniens de ce territoire ont formé, hier, une chaîne humaine de la frontière avec l’Égypte, au sud, à celle avec Israël, au nord. Un rassemblement organisé à l’initiative du Comité populaire contre le siège, proche du Hamas. Le mois dernier, Israël a durci son blocus du territoire, où vivent 1,5 million de Palestiniens, en restreignant notamment son approvisionnement en carburant. « Nous appelons les libéraux du monde entier à sortir la bande de Gaza de l’obscurité », était-il écrit sur l’une des banderoles. « Le siège de Gaza ne fera que nous renforcer », « le monde a condamné Gaza à mort », ou « Sauvez Gaza », pouvait-on lire sur des pancartes brandies par les manifestants. Des sonos transportées sur des camionnettes diffusaient des chansons patriotiques. Sami Abou Zouhri, un porte-parole du Hamas, a déclaré que la chaîne humaine était un message adressé à Israël et à de nombreuses autres parties leur signifiant que la bande de Gaza était devenue une bombe à retardement menaçant d’exploser à tout moment si le siège n’était pas levé. Bien que Djamal Al Khoudari, président du comité, ait précisé que les manifestants avaient reçu pour instruction de rester à un kilomètre de la frontière avec Israël, ce dernier avait placé ses troupes en état d’alerte et menacé d’ouvrir le feu si des manifestants tentaient de pénétrer sur son territoire. Mais le rassemblement a pris fin dans le calme deux heures après avoir débuté. « J’espère qu’au bout du compte ils (le Hamas) comprendront que nous sommes déployés et que nous sommes prêts, que ce ne sera pas une répétition de ce qui s’est passé dans le corridor Philadelphie il y a quelques semaines », avait déclaré le vice-ministre de la - Défense, Matan Vilnai, à Radio Israël. Le mois dernier, le Hamas a dynamité une portion du mur marquant la frontière entre Gaza et l’Égypte, ce qui a permis à quelque 700 000 Palestiniens de pénétrer en territoire égyptien pour s’y ravitailler. « Nous utiliserons les mesures que nous jugerons nécessaires pour empêcher les gens de pénétrer sur le territoire de l’État d’Israël », avait-il prévenu. Prié de dire si cela pourrait inclure le recours de tirs à balles réelles sur les Palestiniens, il a répondu : « Tout ce qui devra être fait sera fait. » Les organisateurs espéraient entre 40 000 et 50 000 participants mais ils n’ont été que 4 500 environ. Ils ont attribué cette mobilisation décevante au mauvais temps et assuré que d’autres manifestations de plus grande ampleur seraient organisées pour mettre fin à ce qu’ils considèrent comme l’emprisonnement du million et demi d’habitants de la bande de Gaza. En réalité, cette faible participation marque la nette baisse de popularité du mouvement Hamas au sein de la population palestinienne. Mais, contrairement aux voeux israéliens, celle-ci n’est pas prête pour autant à se jeter dans les bras de l’occupant. Pierre Barbancey http://www.humanite.fr/2008-02-26_International_Chaine-humaine-contre-le-blocus-de-Gaza
Le candidat à l’investiture démocrate pour l’élection présidentielle vient de remporter deux nouveaux Etats le Wisconsin et Hawaï. Avec une dixième victoire consécutive aux élections primaires Barack Obama a pris une telle avance qu’il sera très difficile, pour ne pas dire impossible, à Hillary Clinton de combler son retard dans le nombre des délégués qui devront se prononcer à la Convention de la fin août. En comptant les délégués et les super délégués probables, Barack Obama devrait en effet disposer de 1276 voix contre 1220. L’étape décisive sera franchie le 5 mars, dans le Texas et l’Ohio, où le crédit que comptait jusqu’ici Hillary Clinton s’effrite de jour en jour. Elle disposait jadis d’un appui certain dans les syndicats et chez les hispaniques mais les récentes enquêtes à la sortie des urnes montrent que ceux-ci penchent maintenant du côté du candidat de « l’espoir ». Des données, confirmées par les sondages dans les deux Etats qui vont se prononcer début mars. Obama n’a pas oublié mardi soir à Houston, devant une foule de 20.000 personnes, de remercier le soutien que lui apportent les syndicats des services public( SEIU) et celui des employés du commerce et de l’alimentation,deux des plus importantes formations syndicales de cet Etat. Un handicap qu’Hillary Clinton essaie de combler en insistant sur l’absence de solutions crédibles dans le programme du sénateur de l’Illinois, entre autres, pour mettre fin à l’angoisse des 47 millions de citoyens qui n’ont pas d’assurance maladie. Promesses qui ne sont pas soutenues par des propositions concrètes. Hillary Clinton poursuit sa campagne sur le thème d’un programme efficace et d’une expérience, qui n’a pas laissé que de bons souvenirs, et qui reste sans effet sur les sympathisants démocrates emportés par la vague Obama, le « pape de l’espoir » comme le baptise un chroniqueur du « New York Times », contre tout ce qui représente le passé. Acclamé, à Houston dans le style prêcheur de Gospel, interrompu par le « yes we can » (oui nous pouvons) devenu la chanson de sa campagne , Obama a repris un refrain usé , mais bien ancré dans la vie politique américaine, qui consiste à désigner Washington, le centre du pouvoir comme le responsable de tous les maux. « Le grand problème c’est que Washington est un endroit où meurent les bonnes idées » sous l’influence des lobbyistes , et « parce que les politiciens passent plus de temps à compter les points marqués qu’à s’entendre, aussi nous pouvons faire quelque chose », en continuant à se mobiliser ensemble . « Nous n’avons pas, a-t-il insisté, de dirigeant qui peuvent unir le peuple américain pour se rallier derrière un projet commun ». Un thème central chez Obama qui veut conquérir les « Républicains modérés ». John McCain, de son côté est assuré, après de nouveaux succès dans les primaires d’être le candidat des Républicains malgré la pression exercées par les intégristes évangélistes ralliés par Huckabee qui ne le trouvent pas assez conservateur malgré la bénédiction apportée par George Bush. Jacques Coubard http://www.humanite.fr/Etats-Unis-Obama-proche-de-la-victoire
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